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sur 3579 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La petite fille soudain, plia les genoux, sauta aussi haut qu'elle put et se laissa tomber, les deux pieds nus réunis, sur le flanc du lion ».
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. Une folle envie de me plonger dans ces classiques lus au collège il y a longtemps, une folle envie de les retrouver avec mes yeux d'adulte. Je vous en ai présenté quelques uns déjà, cette fois-ci c'est Kessel que je souhaitais relire. le lion s'est imposé à moi. Et puis retrouver Patricia, Sybil, Bullit, le parc royal, le Kilimandjaro, les Maasaï et King…
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. Une lecture qui intrigue et interroge. Ce récit tragique, qui par sa construction dramatique, questionne sur la mort et se pose comme un roman initiatique. Une réflexion sur le monde de l'enfance. Un récit sur la quête du père, la nature, l'Afrique, la politique.
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. La figure du père m'a fascinée: le lien qui unit Patricia à son père est d'une telle puissance. Quand Bullit , qui est roux, joue avec King, le lion, voici ce que Kessel écrit « crinière et cheveux roux ne firent qu'une toison », « est-ce que vraiment on ne croirait pas deux lions?»
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. Il y a tant à dire sur les personnages et le narrateur, sur la famille, sur ce voyage au coeur du Kenya, sur ce roman de la décolonisation et bien évidemment sur ce roman profondément oedipien. A lire absolument!
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Il me semble ne jamais avoir lu ce roman pendant mon adolescence. Quel beau livre !
Kessel nous plonge dans le monde à la fois fascinant et angoissant d'un parc naturel du Kenya où des animaux sauvages vivent en liberté. Il est l'invité du gardien de ce parc, l'occasion pour lui d'un dépaysement total devant lez spectacle toujours renouvelé de ces animaux, de cette brousse dominée au loin par la couronne neigeuse du Kilimandjaro.
Et puis, au milieu de ce décor, il y a Patricia, une petite fille de dix ans, et son ami King. King est un grand fauve, un lion dont la fillette s'est occupée, puisque trop faible, il avait été abandonné par sa mère à sa naissance.
Ce roman est l'histoire d'un amour entre un animal et une petite fille qui confine à la jalousie et qui va jusqu'au désespoir le plus profond lorsque King est tué. Patricia n'a que 10 ans; elle va quitter la Réserve et partir dans le Monde .Avec quelle maturité !
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J'ai beaucoup apprécié ce premier contact avec l'oeuvre de Kessel, à la fois reposant et terrible.

A travers le regard d'un narrateur qui se confond avec l'auteur, nous observons avec une fascination mêlée d'effroi le lien extraordinaire qui unit un lion et une petite fille, scène apparemment bucolique dans le décor préservé de la nature sauvage qui s'étend aux pieds du Kilimandjaro. Nous assistons par ailleurs avec gêne aux scènes de ménage de deux parents, un grand chasseur repenti et une nostalgique de la civilisation, qui ne peuvent s'entendre sur la manière dont ils souhaitent voir grandir leur enfant. le passage d'une tribu Masaï dans la réserve, dont les coutumes nomades et l'attitude arrogante informent autant qu'elles décident de l'issue de l'histoire, initie le lecteur à la manière dont vivaient il y a peu, et vivent peut-être toujours au moins en partie, les sociétés du Kenya.

Si le dénouement est assez prévisible et le personnage de Patricia assez peu attachant de par son caractère profondément manipulateur, on ne peut qu'être sensible à la prose à la fois très simple et très poétique de Kessel. La narration alterne savamment entre descriptions paisibles et scènes d'action, de sorte que le lecteur distrait n'a pas le temps de s'ennuyer dans ce petit livre très facile à lire. L'auteur parvient avec une étonnante facilité à identifier son lecteur au narrateur, de sorte que l'on est profondément investi dans l'histoire, et que l'on ressent avec une force rare la satisfaction, la frustration ou l'anxiété du personnage.

A côté de l'histoire, le lion est la peinture formidable d'une parcelle de terre où l'homme renonce, au moins en apparence, à son hégémonie sur la vie animale, qu'il laisse se gouverner seule. On pénètre avec plaisir dans ce domaine hors du temps, traversé des courses folles et résonant des affrontements farouches du commencement du monde. le livre propose à ce titre une expérience unique qui évite pourtant l'écueil facile du rejet de la civilisation.
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Classique scolaire pour toute une génération d'élèves, le lion de Joseph Kessel fait partie de presque toutes les bibliothèques de France. Même si pour beaucoup, Les cavaliers est son chef d'oeuvre romanesque.

Je lis le lion avec le sentiment d'avoir entre les mains une oeuvre presque intouchable. Un monument issu des bancs de l'Académie Française. Et pour autant, c'est un roman très accessible, ludique, éducatif, fondamental.

À travers un narrateur qui pourrait être Joseph Kessel lui même, un touriste parisien qui découvre la savane et ses rencontres, une petite fille et sa famille, gardienne du Parc. Là, on est dans les archétypes avec des personnages comme La sauvageonne, le chasseur repenti, la mère déracinée, les sauvages et l'animal totémique. On pourrait croire qu'on va tomber dans les clichés mais c'est plus que ça. C'est le fondamental. Et ça fait mouche.

Joseph Kessel tisse une histoire touchante autour d'une relation intime, irrationnelle entre la petite fille et le lion le plus majestueux qui soit.

Là où je voyais le tableau magnifique d'une Afrique du passé, une ode à la nature, sauvage et fragile, ce roman est plus que ça. J'ai aimé chaque étape de la découverte du narrateur, face à ce monde, ses propres règles, brutales, âpres mais incontestablement, naturelles.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-lion..
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Ma première lecture de ce roman remonte à mes années collège et je me rappelle qu'elle avait laissé une empreinte forte en moi. Je me souvenais surtout des magnifiques descriptions des paysages africains et du ressenti particulier de plénitude que ça avait provoqué au plus profond de mon âme. Mais malheureusement je ne me rappelais pas beaucoup de l'histoire en elle-même. J'avais même oublié le rôle du Lion, de ce magnifique félin, qui se nomme King et qui a une relation particulière avec la jeune Patricia. Cette relecture c'est donc naturellement imposé à moi dans le but de me remémorer le coeur du récit et de saisir le sens de ce qui m'avait échappé à l'époque. Et je dois dire que j'ai adoré redécouvrir ce récit. Quel plaisir de savourer à nouveau la plume fantastique de Joseph Kessel et de déguster le sens cacher de certain passage dont je n'avais pas saisi la portée.

L'auteur nous emporte dans un récit sous forme de carnet de voyage. le narrateur dont on ne connaît pas l'identité nous fait vivre sa découverte de la faune Kényane. Dès les premières lignes ont est happée par les descriptions enchanteresses qui nous sont retranscrites. On est immédiatement transporté au pied du Kilimandjaro et on devient spectateur de la beauté des paysages et des animaux qui peuplent le parc naturel dans lequel l'action se déroule.

Le narrateur fait la connaissance de Patricia, une petite fille mystérieuse qui a pour meilleur ami le roi de la Savane. le lion se nomme King et a noué avec l'enfant une relation d'amour forte et fragile à la fois. le narrateur s'émerveille de cette fusion entre le félin et la petite fille. Il est le témoin privilégié de ce lien et nous emporte avec lui dans son émotion.

Au premier abord on pourrait croire que l'intrigue est plate, fait de descriptions certes très belles mais sans réelle fondement ou morale. Hors on est rapidement plongé dans une histoire très prenante qui donne du relief au récit et le magnifie. Patricia a laissé le narrateur entrer dans son intimité mais tout n'est pas si simple car la relation qu'elle entretien avec King n'est pas comprise de tous. Et aussi fort soit les liens d'amour, des événements vont mettre en péril l'équilibre du monde que s'est créer l'enfant.


CONCLUSION :
J'ai vécu en lisant ce roman un moment de lecture d'une rare beauté. L'auteur a su me couper du monde réel pour m'emporter avec lui au coeur de la savane africaine. J'ai été ému par le récit qui nous est narré et par la beauté des descriptions. Quelle belle histoire que celle de cette enfant mystérieuse qui a su apprivoisé le plus redoutable des félins et qui a construit un monde d'insouciance autour de leur relation. La fin m'a fait versé des larmes et rend ce classique et la magnifique plume de Joseph Kessel inoubliables.
Lien : http://aureliebouquine.blogs..
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Pourquoi autant de commentaires sur ce merveilleux roman, font-ils état d'un "narrateur sans nom" ? Mais le narrateur, c'est l'auteur lui-même, c'est clair, il n'a pas besoin de s'identifier, et surtout, il l'écrit quand Patricia lui demande qu'est-ce qu'il fait dans le vie, il répond qu'il voyage et qu'il raconte ses voyages "pour ceux qui ne peuvent pas voyager". Et KIESSEL y parvient, comme un grand maître du roman, mais ça a été tellement écrit dans les commentaires, ici et ailleurs,, qu'il est préférable de s'intéresser plutôt à un aspect bien délaissé par tous les commentateurs : "de la complexité de l'âme humaine". Qui a raison ? La vraie vie pour une petite fille est-elle dans la brousse ou en ville parmi les humains ? La jeune Patricia est-elle une horrible chipie qui se fait obéir de tout le monde, humain et animal, et qui est très heureuse ainsi, ou n'a-t-elle seulement, jamais eu l'occasion d'être confrontée aux réalités de la société humaine, et en particulier à ce qu'est la mort d'un être aimé ? Lequel des 2 parents veut vraiment son bonheur ? Les 2, ou aucun des 2 ? Aux yeux de certains, à la fin du livre, le père n'apparaît plus que comme une brute insensible, ce qui donnerait raison à sa femme. Puisque cette fin est, malheureusement, si souvent dévoilée sur INTERNET et c'est bien dommage, on ne peut plus la cacher. On lit si souvent que ce père aurait tué le lion de sa fille "par devoir". C'est en partie vrai sauf que son "devoir" lui interdisait aussi d'avoir une arme, et quelle vision simpliste d'un comportement humain ! En se rappelant qu'il était chasseur professionnel avant d'être directeur de la réserve, que fait-on du plaisir de tuer, pourtant si courant chez tant de chasseurs ? Et sa femme, qui paraît pourtant si soucieuse de sa fille, ne lui avait-elle pas demandé elle-même auparavant, de tuer ce lion ? On peut lire aussi que le mythe du Massaï qui doit tuer un lion pour passer dans le monde des adultes ne serait qu'une légende qu'aurait utilisé KESSEL. Il connaissait suffisamment l'Afrique pour savoir ce qu'il en est, il fait raconter au père, l'une de ces chasses rituelles, et quand Patricia, qui a déjà sa petite idée derrière la tête, lui demande s'il a déjà vu un seul Morane ( jeune homme chez les Massaï ) s'attaquer à un lion, il répond que non, bien évidemment. Et quand le Morane vient seul au combat contre son lion King, ça n'a rien à voir avec quelque rite que ce soit, tout le monde devrait pourtant le comprendre, c'est Patricia qui a provoqué ce combat en utilisant la fierté et le courage des Massaî, et là c'est elle qui devrait passer pour sans coeur, même à 10 ans. Mais le narrateur nous avait conduits, peu de temps auparavant, avec Patricia, vers le vieux chef Massaï abandonné mourant dans la nature, avec la réaction d'Européen du narrateur, et celle de Patricia : "il est déjà mort puisqu'il ne peut plus vivre". le narrateur avait pourtant bien expliqué qu'il ne pouvait en être autrement, de la part d'une fillette qui n'avait toujours vu mourir, que des Noirs et des animaux et que c'était à ses yeux, la chose la plus naturelle qui soit.
En conclusion, ne nous bornons pas à des analyses trop simplistes des personnages, il y a en chaque humain, du bon et du méchant, du bien et du mal, comme dans la vraie vie, quoi ! Et c'est bien l'exploit de KESSEL que d'être parvenu, de façon aussi magistrale, à mettre en valeur cette complexité ! Je ne serais pas surpris d'ailleurs, que ce soit là, avec les descriptions de l'Afrique, l'un des buts de l'auteur. J'en veux pour preuve, la dernière phrase, que je ne vais surtout pas citer, mais j'ai la conviction qu'elle est là pour nous dire : "tout est tellement plus simple, dans ce monde animal que Patricia est en train de perdre !"
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Superbe roman qui m'a emmenée au pied du Kilimandjaro, dans une réserve dirigée par Bull Bullit. Ce grand costaud aux cheveux roux est un chasseur repenti : lui qui a tant été glorifié pour la justesse de ses tirs et le nombre de bêtes tuées, est maintenant un paisible garant de la vie paisible des animaux autour de lui. Il vit avec sa femme Sybil, qui a bien du mal à s'adapter au lieu, et sa fille Patricia qui elle a adopté toutes les coutumes de son environnement, connaissant toutes les habitudes des animaux, les langues des différentes tribus d'Africains qu'elle côtoie.
Le narrateur est un voyageur, sensé rester quelques jours avant un vol vers Zanzibar, mais happé par la beauté de la savane.
L'écriture de Kessel est envoutante, et même si on ne peut que noter l'âge du texte et l'attitude supérieure de certains blancs, ce roman est un hommage magnifique aux animaux, aux hommes et au Kenya.
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j'ai lu ce livre sur les bancs d'école par obligation.
j'ai été transporté par cette histoire, qui m'a chaviré le coeur.
quarante ans après, c'est le livre qui me vient lorsque je pense à un bon livre.

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Ah là là, mais quel roman !!!! Il est tellement bien écrit que presque toutes les phrases pourraient être des citations. C'est beau, c'est un superbe hommage à l' Afrique et à ses animaux. A la fin de ce livre (et même avant si je suis honnête), je n' avais qu'une envie, me joindre à eux.
Ce roman est un roman d'initiation centré sur l'amitié d'une petite fille avec un lion, mais pas seulement. En effet, il y a aussi la famille avec ses jeux d'équilibristes difficiles et précaires, ses liens d'amour, complexes et pas toujours sains, auxquels est confronté le narrateur. Une famille où chacun doit trouver sa place en tenant compte de la nature sauvage qui les entoure et tour à tour les unit et les sépare.
C'est un roman fort, j' ai pris une claque, et c'est rare !!!
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le Lion
Joseph Kessel (1898-1979)
Académie française
C'est l'histoire d'un amour fou entre une petite fille et un lion. Patricia et King. L'histoire se déroule dans le parc royal d'Amboseli au Kénya, au pied des neiges éternelles du Kilimandjaro, au coeur de la savane.
le narrateur d'emblée ressent l'innocence et la fraicheur des premiers temps du monde qui émane du paysage où seuls vont les animaux dits sauvages. L'apparition de Patricia est une révélation quand le visiteur découvre avec stupeur sa relation avec le roi des animaux, King le lion. La voix de Patricia l'émeut particulièrement :
« car elle ne servait plus au commerce étroit et futile des hommes : elle avait la faculté d'établir un contact, un échange entre leur misère, leur prison intérieure, et ce royaume de vérité, de liberté, d'innocence qui s'épanouissait dans le matin d'Afrique. »
le père de Patricia, c'est Bullit, le directeur de la réserve, une force de la nature, un ancien chasseur de métier et un tueur repenti et converti. Il est fier de sa fille. La mère, c'est Sibyl, une femme qui ne se sent pas vraiment dans son élément dans cette Afrique secrète qui l'angoisse en permanence. Elle voudrait que Patricia aille en pension à Nairobi pour étudier et cela semble aller totalement à l'encontre des désirs de la petite fille soutenue en secret par son père.
La rencontre des Masaï et du narrateur est un haut moment du récit : il est séduit par cette démarche princière qui est la leur, paresseuse et cependant ailée, un façon superbe de porter la tête et la lance ainsi que le morceau d'étoffe qui jeté sur une épaule, drape et dénude le corps à la fois. Il est séduit par la beauté mystérieuse de ces hommes noirs venus du Nil en des temps très anciens par des chemins inconnus.
Et puis il y a la rencontre avec King : guidé par la petite fille, qui aux yeux des membres des tribus africaines passe pour une sorcière et est respectée et même redoutée, le visiteur vit un moment d'exception quand il voit le lion glisser son mufle de son côté, les yeux dirigés vers les mains, puis les épaules et enfin le visage, étudiant ce personnage inconnu :
« Alors, avec une stupeur émerveillée, où, instant par instant, se dissipait ma crainte, je vis dans le regard que le grand lion du Kilimandjaro tenait fixé sur moi, je vis passer des expressions qui m'étaient lisibles, qui appartenait à mon espèce, que je pouvais nommer une à une : la curiosité, la bonhomie, la bienveillance, la générosité du puissant…Nous étions réunis tous les trois dans l'amitié de l'ombre et de la terre… »
Mais l'ombre d'un jeune masaï morane rode autour de Patricia et de King et l'on ressent une certaine inquiétude au fil des pages…
Joseph Kessel dans ce très beau roman nous offre une description somptueuse des paysages de l'Est Africain paradisiaques qu'il a parcourus avec en toile de fond le Kilimandjaro ; cette aventure ravira tous les amoureux de la nature et des grands espaces. J'ai eu la chance de parcourir personnellement le parc national du Masaï Mara au Kénya et côtoyé un temps les tribus Masaï et je peux dire que la description faite par l'auteur est en tout point fidèle à la réalité malgré quelques décennies d'écart. Rien n'a changé à une nuance près : le portable est apparu ! Et puis l'antagonisme entre notre chauffeur kikouyou et notre pisteur masaï est toujours d'actualité : ils s'ignoraient complètement même lorsque le repas les réunissait.
Lu il y a plusieurs décennies, j'ai relu avec un plaisir immense ce beau roman d'aventure plein de sensibilité et d'humanité.

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