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4,02

sur 381 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis que je chronique mes lectures, j'ai eu plus d'une fois de la peine à exprimer mon ressenti sur un roman, mais celui-ci remporte clairement la palme. Je vais quand même relever le défi, mais je dois admettre que j'ai beaucoup de peine à vous parler de ce livre dérangeant, horrifiant et obsessionnel. J'ai eu très peur en voyant les commentaires très négatifs et un certain nombre de personnes qui le décrivaient comme malsain. La préface de Stephen King qui le définit comme un incontournable m'a suffisamment déstabilisée pour ne plus savoir si je voulais ou non le commencer, mais comme j'aime emprunter de nouveaux chemins, je me suis lancée...

La première partie est assez douce et intéressante à découvrir. L'auteur plante le décor, les personnages, les relations, nous suivons la vie d'un petit village sans histoires. Mais nous sentons rapidement que l'eau va tourner et que la vie de Meg n'est pas aussi rose et tranquille que l'extérieur le laisse paraître. Quand nos craintes commencent à être confirmées et l'histoire à sombrer dans les ténèbres, il est trop tard pour faire machine arrière et nous voilà plongés dans l'horreur à l'état pur.

Nous devenons voyeurs à travers les yeux de notre héros, sans participer certes, mais en n'intervenant pas non plus pour stopper ce crescendo de violences et de tortures. C'est effrayant, dégoûtant aussi par moments, horrifiant, angoissant et toutes les autres émotions les plus sombres qu'il existe... Et pourtant... Pourtant, je me suis retrouvée dans l'incapacité de lâcher ce roman et cela m'a vraiment dérangée. Curiosité morbide? Fascination mal placée? Non, simplement un style d'écriture incroyable qui nous envoûte, nous emporte et nous fait aller toujours plus loin, jusqu'à des contrées de l'horreur que nous ne pensions jamais pouvoir atteindre ni même digérer.

Aussi hallucinant que cela puisse paraître, j'ai dévoré ce livre car il m'a fait fortement réfléchir. Reflétant toutes les théories de la psychologie de groupe, j'ai pu faire des parallèles avec ce que nous avions étudié à l'université, ce qui a amené une analyse de fond de l'oeuvre très intéressante, qui va au-delà de la montée en puissance des tortures. C'est bien là le don de l'auteur! Il nous oblige à une introspection, à analyser nos propres émotions face à ce qui se passe et à l'inaction de notre héros, à nous questionner sur nos propres réactions si nous nous retrouvions dans une telle situation.

Les conclusions auxquelles nous arrivons font frémir, pétrifient, terrifient et peuvent être un peu difficile à digérer. Jusqu'au bout je me suis rattachée au fait que c'était une fiction ce qui m'a permis de poursuivre ma lecture. Aussi imaginez ma tête quand dans la postface j'ai découvert qu'en fait l'auteur s'était inspiré d'un fait réel et qu'encore il n'avait pas osé retranscrire toutes les horreurs vécues par l'héroïne... Mon sang s'est glacé et c'est là que la plus grosse réflexion a réellement commencé et que le récit a pris une toute autre tournure à mes yeux.

C'est donc un roman à ne surtout pas mettre entre toutes les mains, car il sera tout simplement insupportable pour une personne trop sensible. Peut-être qu'il s'agit ici de voyeurisme morbide, c'est possible, j'ai de la peine à en juger. Peut-être que certaines horreurs commises par nos semblables ne devraient pas être mises en mots... Toutefois, ce roman aura réussi à me marquer au plus profond de ma chair, à me pétrifier, à me glacer, et tant pour cela que pour la qualité de la plume de l'auteur, ce livre se retrouve avec une excellente notation alors que les faits décrits sont tout bonnement insoutenables...

Voilà une bien longue chronique alors que je peinais à trouver mes mots... Elle est finalement à la hauteur de la tempête interne soulevée par ce roman.

En bref, je ne sais pas s'il faut vous conseiller ou non ce roman... Je crois qu'avec cette chronique vous êtes prévenus, à vous de voir si vous ressentez l'envie ou non de plonger dans cette histoire. Personnellement je ne le regrette pas, même si je ne suis pas prête à m'en remettre...
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Retour dans les années 50 où David vit avec ses parents dans une petite bourgade des Etats-Unis. C'est l'été et, accompagné des enfants du quartier, il coule des jours tranquilles et paisibles comme tous les enfants de leur âge. Un jour, il rencontre Meg qui vient d'emménager avec sa jeune soeur chez ses voisins, suite à la mort de leurs parents. Et à partir de ce moment, tout bascule..
Une histoire vraie qui fait froid dans le dos, très bien écrite par un auteur qui a su retranscrire l'ambiance des années 50 ainsi que toute la cruauté et le côté malsain des événements. On assiste malgré nous à une succession de barbarie, de torture et de violence. Un très bon livre à ne pas mettre entre toutes les mains et qui donne à réflexion.
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J'ai l'habitude de lire des romans très noirs, mais celui ci est le plus violent de tous . L'auteur est très en colère et il a mis tout son talent à nous la faire partager. Une enfant gravement abusée par d'autres enfants pilotés par une adulte folle. La description de ce qu'elle subit est insoutenable, surtout lorsque que l'on sait que cette histoire est basée sur un fait divers de 1965.Un thriller dont on ne sort pas indemne.
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Ketchum s'approprie un fait divers sordide (la torture quotidienne, puis la mise à mort d'une jeune fille dans les sous-sols d'un quartier résidentiel ordinaire, dans les États-Unis des années 50), et le forge jusqu'à en faire une arme de terreur et d'angoisse comme rarement atteint dans la littérature moderne.
Car le point de vue n'est pas neutre.
On ne regarde pas, tels des voyeurs de bas étage, cette jeune fille martyrisée par tout son voisinage, sous l'oeil impassible de sa névrotique de tante.
On participe.
On est un jeune voisin, fasciné par le mal, papillon attiré par la flamme de la folie rageuse d'une mégère laissant libre court à sa bestialité la plus cynique...
Difficile de supporter tout ça, difficile pourtant de ne pas aller au bout, quêtant une fin heureuse. Mais il n'en est rien. Dans la réalité, la fin était horrible. Ici, elle touche au tragique.
Et si l'on ressort traumatisé de cette lecture, on n'oubliera pour autant jamais que tout ça est arrivé. Certes, avec des nuances. Mais les faits sont similaires, et cette histoire a vocation à devenir exemplaire : chez votre voisin, dans le quartier d'à côté, à quelques kilomètres, quelqu'un est peut-être en train de subir l'équivalent...
Et une fois que cette idée a fait son chemin, difficile de s'en dessaisir.
Si le livre réussit une chose, c'est bien ça : nous faire prendre conscience des aspects les plus sombres de l'esprit humain. Voyeur, violent, égotiste... Barbare.
Essentiel.
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Voici un suspense choisi au hasard. J'ai le défaut de ne pas lire assez attentivement les quatrièmes de couverture. C'est pourquoi dans ce cas, je ne savais pas qui était cette fille comme les autres, et je m'attendais à tout en entamant mon livre.

En fait, ce suspense psychologique assez bien fait, avec le seul défaut d'être un peu répétitif. Il nous raconte l'histoire de Meg, une adolescente victime de mauvais traitements. Elle et sa soeur viennent de perdre leurs parents et sont confiées à une famille de pervers, formée par une mère et ses fils. L'histoire va crescendo, les mauvais traitements aussi. Tout est vu par les yeux de celui qui était un adolescent à l'époque et qui voulait sauver Meg mais qui ne savait pas comment s'y prendre. Un beau thriller qui a un sens, il est écrit pour nous tous, lecteurs, pour provoquer des réactions. Moi, il m'a secouée.
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Je découvre d'abord ce fait divers en étudiant les femmes criminelles, le nom et le visage impassible de cette Gertrude Baniszewski lors de son procès lorsque l'on décrit l'autopsie de Sylvia Likens mort à l'âge de 16 ans sous ses acharnements et monstruosités, perpertuées par elle, ses enfants et d'autres gamins du quartier. Pourtant rien n'y fait Gertrude continue à clamé son innocence en arguant que Sylvia était une prostituée. L'autopsie révèle qu'elle était encore vierge, que sa mort était dû à un oedème cérébral et que contrairement aux affirmation de Gertrude Baniszewski elle n'était pas enceinte. Je vous épargnerais donc l'autopsie qui est une vraie agonie, ni le livre, ni le film tiré de ce livre n'auront autant d'impact que ce procès vomitif. Trois mois avant la mort de Sylvia, elle et sa soeur était confié en pension à Gertrude Baniszewski, l'escalade débute et même lorsque Jenny prends la fuite l'Etat la retrouve et la ramène chez sa tortionnaire.
J'ai aimé le livre bien qu'il fût difficile de le lire sachant que l'horreur vécu a été bien pire, parce que Ketchum arrive avec ses mots à nous paralyser, sommes nous des voyeurs? Sommes nous ces voisins adorables dans un quartier propret qui ferment les yeux sur le sort de deux malheureuses innocentes aux prise à la furie humaine? Ou sommes nous le petit David qui se remet sans cesse en question face à la masse furieuse?
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Après avoir lu ce livre préfacé par Stephen King(ce qui pose l'ambiance), il me semble bénéfique pour la santé de changer de registre avant de me complaire dans l'horreur et le voyeurisme.J'irai même peut-être choisir un roman à l'eau de rose pour suivre, et pourtant ce n'est pas mon truc.
C'est après avoir lu « My absolute darling » de G.Tallent et déposé mon billet qu'une critique babéliote sur ce livre a attiré mon attention en citant l'auteur J. Ketchum qui n'était pas à négliger dans ce genre de roman sur l'enfance et les pervers familiaux ou autres qui peuvent la saccager.
Et je viens de le terminer. Effectivement si le style d'écriture est moins léché, il est diablement efficace et le calvaire subi par une ado de la part d'une tante, de ses enfants et des copains du quartier ne risque pas de s'effacer de ma mémoire.
Celui qui raconte l'histoire est un homme d'une quarantaine d'années qui a eu bien du mal à construire une vie affective stable; 30 ans auparavant il faisait partie de la bande, subjugué par elle, comme ébloui dans des phares et incapable de dénoncer ce qu'il voyait, lui même ne participait pas aux sévices mais il faut dire que c'est une adulte, mère de famille qui menait ces scènes atroces. le pauvre garçon était le seul dans cette meute enragée à garder un sens moral.
C'est à la suite d'un fait divers encore plus atroce commis en 1965 que J Ketchum a écrit ce livre qui en dit long sur la noirceur de l'âme humaine.
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Dans la préface, Stephen King répète tout le bien qu'il pense de Jack Ketchum, chantre de l'horreur extrême et, à ses yeux, un des plus grands écrivains américains vivants (Ketchum décède en 2018). Il le rapproche également de Thomas Harris ou Jim Thompson. La spécialité de l'auteur consistait à s'inspirer d'un faits divers horrible pour accoucher d'une oeuvre de fiction brutale. Il se fait ainsi connaitre avec le très gore SAISON DE MORT (ou MORTE SAISON), un des romans fondateurs du splatter punk. Mais UNE FILLE COMME LES AUTRES se montre beaucoup, beaucoup plus dérangeant, prenant place à côté du AMERICAN PSYCHO de Brett Easton Ellis ou du CORPS EXQUIS de Poppy Z. Brite parmi les bouquins les plus insoutenables de la littérature.
David, un garçon de 12 ans, rencontre un jour Meg, une jolie fille qui vient d'emménager chez sa tante Ruth en compagnie de sa soeur Susan encore handicapée suite à un grave accident de voiture. Ruth est une trentenaire charmante, un peu aigrie, un peu misandre mais finalement sympa, qui vit avec ses enfants, Donny, Willie et Woofer et offre des bières aux gamins du quartier. David aime bien Ruth et est copain avec ses fils. Peu à peu Meg devient le souffre-douleur de sa tante. David est témoin de la dégradation de leurs rapports mais ne fait rien et n'en parle à personne. Les adultes pensent sans doute que Ruth à la main lourde mais nul n'interdira jamais à un adulte de corriger un enfant n'est-ce pas ? Lorsque la situation commence à déraper, Ruth attache l'adolescente dans un petit abris anti-atomique. Avec ses fils et la complicité d'autres enfants du quartier elle va s'employer à humilier, torturer et violer Meg à longueurs de journées (et de pages puisque ces scènes occupent la moitié du roman).
Lauréat du Grand Master Award au prix Bram Stocker pour sa contribution exceptionnelle à l'horreur, Jack Ketchum n'utilise pas les conventions habituelles du genre. Un seul de ses livres recourt au surnaturel. Les autres parlent des vrais monstres, ceux qui sourient à leur voisin et qui ont l'air si gentils. Il s'inspire ici du meurtre de Sylvia Likens, tuée en octobre 1965. Un crime décrit comme « le plus sadique de l'histoire des Etats-Unis après une série de dégradations inimaginables ». Pour ceux qui estiment que Ketchum va trop loin (et il va certainement très loin) dans sa description des humiliations, violences sexuelles et autres tortures il précise dans la postface qu'il a « atténué la réalité ». La véritable histoire de Sylvia Likens fut relatée dans le film « An American Crime » avec Ellen Page dans le rôle. UNE FILLE COMME LES AUTRES fut également porté à l'écran en 2007.
Le roman de Ketchum constitue donc un gros coup de poing, un direct à l'estomac qui sans sombrer dans l'excès (et le grand guignol) n'occulte rien des tortures infligées à cette jeune fille pas comme les autres. Ce n'est pas une lecture facile ni agréable ni plaisante. Ce n'est pas un roman d'horreur gentillet avec des vampires, des loups garous ou des zombies. Ce n'est pas un bouquin qu'on referme en souriant en se disant « tout ça n'existe pas, c'était sympa mais là ça va ». C'est une plongée dans ce que l'Humanité est capable, une plongée dans l'ignoble et la dégueulasserie la plus éprouvante. Quasiment de la première à la dernière page il n'y aura ni répit ni espoir.

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Un fait divers atroce, une histoire insoutenable

Lire Une fille comme les autres, c'est se confronter à l'intolérable, l'insoutenable, l'indicible. Si vous avez l'estomac bien accroché, lisez cet ovni littéraire, sinon passez votre chemin, l'expérience sera trop éprouvante.
En effet, ce roman est basé sur un fait divers survenu à Indianapolis. En 1965, Sylvia Likens a été torturée et tuée par Gertrude Baniszewski et ses enfants. le livre a d'ailleurs été adapté au cinéma dans un film titré The Girl Next Door. Lorsque j'ai terminé la lecture, j'étais dans un état émotif extrême, provoqué par la tension insupportable qui émane de ce récit de terreur pure.

Une fille comme les autres provoque à son lecteur de puissantes émotions, telles que la rage, la compassion, le dégoût, ou encore l'incrédulité. Et c'est ce qu'on demande à un écrivain, qu'il nous captive, et qu'il nous fasse passer par divers stades émotifs, qu'il nous surprenne, nous étonne ; Jack Ketchum y parvient haut la main.

Son écriture est très simple, directe, percutante, sauvage, sans pour autant tomber dans la caricature; pas de monde manichéen, avec d'un côté le bien et le mal, non juste la réalité brute, sordide. Un roman sanglant, un thriller psychologique difficile à oublier qui hantera longtemps votre esprit.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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« Une fille comme les autres » n'est pas un roman comme les autres. C'est un roman éprouvant, glaçant, effrayant, révoltant, un seul adjectif ne suffisant pas à décrire toutes les émotions qui nous traversent à la lecture de ce récit. Stephen King en fait l'introduction en nous prévenant que nous aurons du mal à fermer l'oeil une fois ce livre ouvert. Mais pas parce que c'est un roman d'épouvante, bien que dans l'absolu on pourrait le considérer comme un roman d'horreur, tant il nous tétanise de peur...

...la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.wordpr..
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