Tel Aviv. Amine est un palestinien intégré. Chirurgien de renom, il jouit d'une réputation non usurpée, de l'estime de ses collègues et vit dans un quartier résidentiel de la ville.
Il est "l'arabe" dont on peut dire, oui, mais lui c'est pas pareil.
Amine a perdu son identité, ou du moins la cache-t-il soigneusement.
Lorsqu'un attentat suicide est commis dans un bar, et que l'on amène les victimes à l'hôpital, il est en première ligne. Sa femme fait partie des victimes, mais très vite on lui apprend qu'elle est soupçonnée d'être la terroriste-kamikaze qui a causé la mort de 17 personnes dont des enfants.
Tout s'effondre. Amine devient l'arabe qu'il n'était plus.
Ses amis, ceux qui se prétendaient ses amis, la police, les voisins, le regardent maintenant avec les yeux du soupçon.
Comment pouvait-il ne pas savoir. Il se retrouve seul face à une culpabilité, celle de sa femme, qu'il doit endosser malgré lui.
Khadra convoque dans cette analyse du nouveau rapport qui s'instaure entre Amine et les "vrais" Israeliens,
La Fontaine "Si ce n'est toi c'est donc ton frère, ou l'un des tiens", le
Zola de "J'accuse" (il est coupable parce que Juif). Et plus près de nous
Eric Dupont Moretti défenseur du frère de Mohamed Merah qui estime que le procès n'a pas été jugé en droit.
Amine décide de mener sa propre enquête contre l'avis de tous. Il se rend à Bethléem où réside l'Imam qui selon les éléments qu'il a recueillis aurait donné la bénédiction à sa femme avant
l'attentat.
Pour Amine, c'est une lente descente aux enfers, il mesure le fossé qui existait entre lui et sa femme Sihem.
Il n'a pas su comprendre que :
"Tout Juif de Palestine est un peu arabe et aucun Arabe d'Israel ne peut prétendre ne pas être un peu juif"
Un roman courageux, toujours d'actualité.
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