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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce roman, deux amies se raconte l'une à l'autre. L'une se rend dans une boutique de pompes funèbres pour acheter un caveau prévu pour deux personnes. Elle a aimé des hommes et il ne lui reste plus qu'à choisir lequel sera installé à ses côtés. Son amie l'encourage dans cette quête.
Donc, son amie Hélène est partie mettre en vente une villa dans laquelle est mort son mari.
C'est un roman qui aborde divers sujets : la mort, le deuil, la solitude et le chagrin. J'ai beaucoup aimé cette correspondance entre ces deux femmes. Une relation très étroite les lie.
Un délicieux portrait de vieilles dames, plein de tendresse, nous est dressé par l'auteure. Elles sont très complices avec une vie bouleversante.
Lu dans le cadre du deuxième Prix Bab'elles de la Librairie de la ville de Sartrouville.
Merci beaucoup à la librairie et aux Éditions Babel – Actes Sud de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Deux veuves et une tombe-double
Dans un roman aussi court que pétillant, Vénus Khoury-Ghata raconte le parcours de deux veuves, la première en quête d'un compagnon pour sa tombe, la seconde passant du bon temps avec celui qui pourrait avoir occis son mari. Loufoque et entraînant!

Voilà une histoire peu banale. Diane, après avoir vécu un épisode traumatisant à la mort de son mari – il a été enterré à la va-vite – décide de prendre les choses en main pour sa propre mort en allant réserver un emplacement dans un cimetière. Son choix va se porter sur un marbre rouge, comme sa robe, mais surtout sur une tombe à deux places. La boutade de son amie Hélène, «il ne te reste plus qu'à trouver celui qui t'accompagnera», va vite devenir une obsession pour la croqueuse d'hommes. Lequel de ses amants accepterait-il de partager son tombeau? Et puis d'ailleurs sont-ils toujours en vie? Comme elle n'a plus de nouvelles, voici Diane en chasse. Si son carnet d'adresses est rempli de numéros de téléphone obsolètes, il peut encore servir grâce aux mentions des rues et des villes et lui permettre de renouer certains fils par trop distendus. Grâce à une concierge, qui a gardé le courrier de son locataire, elle va par exemple en apprendre davantage sur ce sinologue, parti visiter l'Empire du Milieu sur les traces de Révolution culturelle de Mao et la longue marche, et qui pourrait fort bien accepter son étrange proposition.
Hélène, également veuve, regarde cette chasse à l'homme avec intérêt, même si elle a pour sa part choisi de profiter de la vie. Rentrant dans la maison où son mari a été assassiné, elle se retrouve nez à nez avec deux squatteurs qui se sont appropriés les lieux et pourraient fort bien ne pas être étranger au règlement de compte sanglant perpétré là près de deux décennies plus tôt. Surprise mais nullement effrayée, elle va accepter ces deux hôtes un peu particuliers, alors que les voisins commencent à jaser. Mieux, elle les accompagne au casino et règle leurs dettes! Une veuve joyeuse et délirante qui n'hésite pas non plus à pratiquer des séances de spiritisme, histoire de demander leur avis aux défunts. À moins que ce ne soit un fantasme. Car il se pourrait fort bien que son histoire ne soit que littérature, une matière servie à sa copine romancière: «Tu t'es toujours servie de ta vie et de celle de tes amis pour imaginer tes livres. La goutte d'eau devient océan, sous la plume. Que d'amis caricaturés, leur vie fouillée, étalée au grand jour, au nom de la littérature!»
Dans ce subtil jeu de miroirs, Vénus Khoury-Ghata joue avec les codes, avec la fiction et avec ses lecteurs. Ceux qui connaissent un peu sa biographie savent qu'elle a eu deux maris, le second enterré chez des amis après un décès brutal, et un compagnon et peuvent faire le rapprochement avec Diane. Mais ce serait aller vite en besogne, sauf peut-être ce besoin de placer la littérature au-dessus de tout. La littérature qui vous sauve en période de confinement. La littérature et peut-être la présence d'un chat. «Elle oubliait qu'elle était une femme, rechignait à faire l'amour, réservant l'orgasme aux héroïnes de ses romans.» Avec beaucoup d'humour, elle nous offre ce bel antidote à la solitude.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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❤ « Les lits, à partir d'un certain âge, sont faits pour y dormir. Pour y mourir, aussi. Mourir seule alors qu'il y a tant d'hommes sur la planète, de toutes les tailles, de toutes couleurs, mais aucun n'est à toi.
Pas un seul pour retrouver tes lunettes perdues, refermer tes volets la nuit, t'abriter sous son parapluie.
Un homme haut comme une armoire normande, voix grave comme celle d'une cloche de jour férié.
Qu'il sache lire et écrire, si ce n'est pas trop demandé. »
(P.76)

❤ En cette journée d'automne, Diane se rend dans une agence funéraire pour obtenir « une concession pour deux ». Il faut dire qu'au fil de sa vie, elle a connu de nombreux hommes, s'est perdue dans leurs bras, elle les a aimés et les a quittés, elle s'est mariée puis elle a divorcé, certains l'ont abandonnée, prenant d'autres chemins, dans les bras d'autres femmes ou dans ceux, implacables, de la grande faucheuse. Avec son amie Hélène, elles forment un duo aussi fusionnel qu'improbable. Tout semble opposer ces deux acolytes, pourtant la perte de l'être aimé les unit ; chacune avance comme elle peut. Pour Diane, le temps est compté ; les jours qui passent sont autant d'indices de la vieillisse qui approche, la projette vers la mort et la solitude qui l'accompagne. Qui envisagerait une seule seconde d'être seule dans cette éternelle aventure du grand sommeil ?

❤ Aujourd'hui pourtant, Diane est seule ; on ne connaît pas son âge, mais elle est indubitablement dans cette phase de la vie où l'on se retourne sur son passé en souriant, à chérir les plus doux souvenirs, à regretter les disputes et les ruptures, idéalisant peut-être cet hier fantasque à défaut d'avoir foi en l'avenir de jours meilleurs. Elle repense à ses amants d'antan et se met en quête de retrouver celui qui voudrait l'accompagner de l'autre côté. Encouragée par Hélène, elle rouvre les portes du passé, ignorant que c'est peut-être l'instant présent qui lui offrira le dormeur idéal…

Ce qui reste des hommes est un roman étonnant. La plume de l'auteure est abrupte, sans détours ; le style est déroutant, pas de place pour le superficiel ou le superflu. Dès la première page, le lecteur plonge dans la vie de ces deux femmes aux parcours si peu ordinaires, souvent jugées et en proie à la terrible hantise de la solitude. Que reste-t-il des hommes une fois qu'ils sont partis ? Une vie trépidante souvent, mais un vide incommensurable aussi…
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Qu'est ce qui peut bien pousser une femme, certes d'un âge avancé, à se rendre un jour dans une agence funéraire afin de commander une concession ? Une concession pour deux précise l'employé. Précision sans intérêt puisque la personne y sera forcément seule, elle qui a si peur de la solitude.

Forcément ? Peut-être pas finalement.

Diane après avoir pris cette décision farfelue va tenter de trouver une personne qui pourrait l'accompagner dans sa concession, une personne qui pourrait lui tenir compagnie durant le voyage éternel.

Tout au fil du livre, elle relatera ses relations avec les hommes. Son mari Paul, le seul qui ait vraiment compté mais qui est mort depuis longtemps déjà, quelques amants farfelus qu'elle a quitté ou qui sont partis. Elle essaiera de les retrouver pour leur proposer de se joindre à elle au cimetière.

Le livre est émaillé de lettres que son amie de toujours, Hélène, lui fait parvenir du sud de la France. Elle est partie mettre en vente une somptueuse villa qu'elle possède depuis plus de 20 ans, dans laquelle son mari a été retrouvé assassiné, et dans laquelle elle n'allait plus, fermée sur le passé et sur l'horreur qui s'y était produite.

C'est un texte court de 120 pages qui prend une forme inhabituelle. C'est un mélange de mémoires, d'échanges épistolaires et aussi de réflexions sur la vie qui passe, les rencontres, les opportunités que l'on se crée, que l'on saisi ou que l'on rate. Au crépuscule de sa vie, on réfléchi à qui l'on a été, qui l'on a rencontré, on se souvient avec bonheur mais aussi avec regret. C'est un texte qui parle de mort, de solitude et de chagrin mais aussi une ode à la vie par le biais des lettres qu'Hélène fait parvenir à Diane. On comprend que ces désormais deux petites vieilles ont été belles, courtisées, riches et si pas célèbres, en tout cas connues dans le milieu mondain. Et que la vieillesse n'est pas charitable.

J'ai apprécié ma lecture qui m'a beaucoup fait réfléchir sur mon propre sort. Plusieurs raisons à cela : la première, et sans aucun doute celle qui m'a poussé à choisir ce livre, hormis le fait que j'aime beaucoup la plume délicate de l'autrice, le décès récent de mon papa. En plein deuil, lire des textes sur la mort est une façon de continuer à vivre malgré le départ. Puis c'est aussi une façon de réfléchir à sa propre vieillesse, à sa façon d'envisager les années à venir. J'ai lu en parallèle le magazine philosophie dont le thème du mois est : « comment voit-on que l'on a vieilli ». Et bien penser à la mort de plus en plus souvent est un des signes de la vieillesse qui s'installe sournoisement.

A lire cette chronique on pourrait croire que c'est un livre triste, glauque, mais en fait pas du tout. Bien sûr la mort y est omniprésente mais elle est traitée avec recul, humour, légèreté et les deux héroïnes du livre sont suffisamment déjantées pour nous faire passer un moment agréable de réflexion sans nous faire sombrer dans une profonde dépression.

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Diane, certain âge ou âge certain, c'est selon, décide de s'offrir un caveau… Ben oui, ça ne fait pas mourir que de le prévoir et, ainsi, Diane choisit exactement ce qu'elle veut. Marbre rouge méché de gris, malgré l'avis négatif du vendeur « Du marbre rouge alors que les tombes voisines sont noires ou grises, je vous le déconseille madame. » Qu'est-ce qu'il y connaît le mec… Même morte, on vous embête parce que vous ne voulez pas la même chose que vos voisins… »
Oui, mais… bien entendu, c'est un caveau à deux places alors qu'elle est seule. Qu'à cela ne tienne, Diane va se rapprocher de ses anciens amants, des fois que… Je me demande les résultats que donneraient une annonce de ce genre « Cherche homme pour partager caveau... » Une chasse au prétendant très surprenante.
Raphaël entre dans sa vie et la demande en mariage… Oui… Mais…. Il a un tiers de son âge et est un cousin très éloigné. Ils se sont rencontrés à l'enterrement d'une parente commune et, depuis, ne l'a pas lâchée une seule seconde. « Epouse-moi parce que je t'aime plus que ma peau, plus que tous ceux qui te faisaient l'amour pendant que je salivais sur ta photo. Epouse-moi et je te ferai des crêpes tous les matins de tous les jours de ta vie. » Il faut pouvoir résister à une telle demande ! « « Trop beau pour toi, trop jeune pour toi, mais craquant » dirait Hélène si elle le voyait. »
Hélène, son amie, sa soeur « Pareilles à deux vases communicants, Hélène et toi êtes fusionnelles jusqu'à ne plus savoir si tel homme fut son amant ou le tien. » voit la vie autrement. Elle collectionne les amants, les aventures sexuelles. D'ailleurs, elle le dit à son amie « Tu ferais mieux d'embaucher un vivant, un grand costaud capable de réchauffer ton lit et tout le reste... »
Le ton est donné et j'ai adoré l'humour grinçant de Diane et Hélène, irrévérencieuses mais jamais pathétique, attachantes même dans leurs gros défauts.
Hélène s'offre aussi une petite histoire d'amour-sexe avec celui qui squatte, pardon, surveille, sa maison dans le sud. Très bien dans la genre veuve joyeuse….
Oui, vraiment réjouissant. Une façon iconoclaste de parler, de représenter les femmes d'un âge certain, de mon âge (peut-être), de leur solitude, de la mort.
Une belle récréation

Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Deux amies, Diane et Hélène toutes 2 veuves en quête de compagnie, de douceur et d'espoir.
Diane ne voulant laisser les autres gérer ses obsèques le moment venu décide de réserver un emplacement au cimetière. Mas cet emplacement prévu pour 2 cercueils va l'amener à reconsidérer ces dernières liaisons amoureuses ; parmi ceux qui l'ont quitté n'y en a t-il pas un qui accepterait d'être enterré avec elle ?
Hélène n'a toujours pas fait le deuil de son mari abattu froidement dans leur maison de villégiature il y a 20 ans. Les assassins n'ont toujours pas été retrouvés et elle n'a pu se résoudre à se séparer de la villa tant que l'enquête n'est pas résolue.

Hélène s'amuse de la décision de Diane de convaincre un de ces ex de se faire enterrer dans son caveau. Puis lassée de cette quête insensée elle décide de se rendre dans sa villa sur la Riviera pour enfin tourner la page et organiser la vente.

Vénus Khoury-Ghata dépeint la solitude et le deuil avec beaucoup de finesse.
Avec humour et une certaine forme de dérision, l'autrice raconte l'esprit indépendant et parfois un peu provocateur de ces 2 amies qui tentent de faire parler leurs défunts maris en interpellant les esprits, qui font fis des racontars et qui malgré la douleur de la perte conservent une forme de légèreté.

Le style est fluide, les chapitres sont très courts. Les propos d'Hélène sont issus des lettres qu'elle adresse à Diane dès son retour à la villa abandonnée 20 ans plus tôt. La vie de Diane est racontée par une observatrice qui parle d'elle et de sa quête en la tutoyant.
L'alternance des 2 formes narratives est très agréable.
Un très bon moment de lecture

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Ce qui reste des hommes est un livre intrigant. Qu'est ce, en effet que cette histoire saugrenue et pourquoi Venus Koury-Ghata s'est elle lancée dans une telle entreprise ,

De quoi s'agit il ?

Diane, femme âgée, donnons lui par déduction dans les 65-70 ans, ce n'est pas précisé dans le livre, achète une tombe de deux places. Problème, elle est seule, elle a bien été mariée mais le conjoint mort il y a longtemps a déjà une place, la quatrième tout au fond d'un caveau d'amis, trop compliqué de le récupérer, bureaucratie covid française. Ne voulant être seule pour son dernier sommeil, qui mettre ? Et voilà Diane chasseresse en quête d'ex, c'est qu'elle en a eu moult, mais elle en retient quatre.

En parallèle nous avons Hélène qui après 20 ans regagne sur la côte d'Azur sa maison maudite où son mari a été assassiné. Mais la demeure est squattée. Et ne voilà t il pas qu'Hélène batifole avec ses envahisseurs au grand dam de la bonne conscience populaire. La pharmacienne, le boucher, la boulangère etc. .

Précisons, Diane et Hélène sont des copines de guéridons tournants, il s'agit quand même de ne pas trop oublier les maris.

Livre intrigant mais qui l'est moins lorsque l'on se penche sur la biographie internet de l'auteur. Elle est née en 1937, donc 83 ans à ce jour.
Cela éclaire un peu. Sans refermer sa pierre tombale, chaque chose en son temps, c'est justement le temps des bilans, des dernières éventuelles réparations et des fantasmes de ce qui aurait pu être et n'a pas été. Comme celui d'un dernier amour, avec un petit jeune ,tant qu'à faire, l'écrivain ayant la liberté d'écrire ce qu'il veut.

Ce qui reste des hommes aurait mérité plus de développement, des scènes un peu plus érotiques non interdites passé un certain âge sans tomber nonobstant dans le vulgaire et un humour un peu plus présent.
Quant aux hommes potiches, chacun son tour.
Et entre, Diane, Vénus et Hélène, mon coeur balance.

Et si j'osais une morale à ce livre fable :

Remplissez bien votre vie afin de ne pas vous retrouver confronté au terme de celle ci, à une tombe, vide que de vous même.

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Diane et Hélène, deux dames aussi irrévérentes que fantasques abordent le dernier virage d'une vie bien remplie.
Diane a été aimé, a quitté et a été quitté, elle a aussi enterré celui qu'elle aurait voulu pour compagnon éternel.
Pragmatique, elle cherche parmi les hommes de sa vie encore debout celui qui, pourrait l'accompagner vers l'au-delà, partager sa sépulture, ce dernier voyage qu'elle n'entend pas faire seule.

Son amie Hélène est veuve, et se retrouve face aux possibles assassins de son mari – situation cocasse mais non dénuée d'intérêts. Depuis la Riviera où elle est revenue afin de vendre sa villa de famille, elle échange avec Diane, la pique un peu et lui raconte aussi Angelo et Luca, ces deux paumés finalement sympathiques, qui squattent la villa respectueusement tout en sirotant la cave du défunt.
Dans cette fable légère aux premiers abords, ce sont des messages sérieux, graves et profonds qui sont véhiculés, tels que la mort, la solitude, l'envie de vivre et l'espoir…

Ce sont de magnifiques portraits de femmes, encore vivantes, libres avant tout, magnifiques et singulières.
Un livre qui n'est pas sans rappeler les joyeuses « Les grand-mères » de Doris Lessing.
Une agréable lecture, une courte parenthèse qui vous poursuit une fois la dernière page tournée.
Une auteure que je découvre et que je relirai avec Plaisir.
Venus Khoury-Ghata, née au Liban, vit à paris. Elle est romancière et poète.
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Une autrice que j'ai découverte dans le cadre du prix bab'elles de la librairie de Sartrouville. J'ai beaucoup accroché sur cette histoire atypique de ces 2 femmes agées qui se questionnent sur leurs fins de vie. Une d'entre elles a vécu une vie de femme libérée : a eu des maris, des amants mais qui risque de mourir seule. L'autre femme qui est son amie a beaucoup de mal à tourner la page aprés la mort de son mari assassiné dans la maison de campagne.
Un livre que je conseille de lire.
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“ 𝑁𝑒 𝑠𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑖 𝑜𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑎̀ 𝑠𝑒 𝑑𝑖𝑟𝑒. “

L'auteure, née au Liban et âgée de 83 ans, nous offre là un court roman empli de poésie sur la solitude, la mort, et porté par une plume qui se veut légère.

Vous serez contraint d'éprouver de l'empathie pour Diane. Sa peur de mourir, mais aussi (surtout ?) de mourir seule, vous touchera d'une douce mélancolie. Que reste-t-il au bout du voyage ? Quelle empreinte va-t-on laisser ? Qui se souviendra de nous ? Quels coeurs avons-nous touché ? Qui sera là pour nous accompagner ? Toutes ces questions font cogiter Diane, et l'amène à chercher un « encore vivant » prêt à partager son dernier voyage avec elle.

Quant à Hélène, de retour dans sa villa 20 ans après la disparition de son mari, elle fait preuve d'un grain de folie, leurre à elle-même, dans le but de combler la perte de l'être aimé dont le deuil n'a jamais été réalisé. Heurtant les croyances populaires, elle s'autorise à vivre un peu, à se laisser porter avant qu'il ne soit trop tard.

L'heure du bilan a presque sonné, et ne reste à Diane et Hélène qu'une solitude à combler, quelques dernières expériences à vivre.

Les chapitres sont courts, le style raffiné. Les passages d'Hélène sont écrits sous forme de lettres adressées à Diane ; les passages concernant Diane sont racontés par un narrateur inconnu qui s'exprime en la tutoyant. le tout forme un récit agréable. Je regrette simplement qu'il n'y ait pas plus de développements, pas plus de descriptions. Mais après tout, écrire sur la solitude ne demande pas d'élaborer de grandes scènes d'action. Peut-être même qu'arrivé à un âge certain, on ne s'embarrasse plus des choses superficielles…
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