Ce livre est hi-la-rant. Encore plus pour les jeunes qui ont fait une école d'art, mais les autres aussi ne résisteront pas à son humour décapant grâce à son ironie et ses images très bien trouvées.
L'auteur y décrit donc une année en école d'art, avec ses joies, ses peines. Et surtout un acharnement à briller devant le seul professeur qui vaille le coup: Winter Sorbeck, qui fait les cours les plus brillants et les remarques les plus cruelles.
Là où le roman est très fort, c'est qu'en plus d'être merveilleusement drôle, il exhume des souvenirs occultés et pourtant universels: le prof brillant dont on veut à tout prix se faire aimer et qui peut si vite tomber de son piédestal; le crush jamais assouvi; les promotions plus âgées qui ont toujours l'air plus à l'aise; les rendus au dernier moment qui passent mieux que les projets sur lesquels on a perdu la vue lors de charettes; la personne la plus discrète de la promo ou celle qu'on attendait pas qui s'en sort le mieux; les gens qui disparaissent en cours d'année ...
Je conseille complètement ce livre, tous ceux à qui je l'ai fait lire riaient en public.
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Il me tendit la main.
- Garnett Grey.
Oui, Garnett Grey était architecte. Si un psy l'avait abordé par-derrière en lui tapant l'épaule et en lui disant : "Et l'humanité?" Garnett eût fait volte-face et répondu sans hésitation: "J'ai la solution".
Grey n'était pas beau selon les critères courants, mais il était tellement sûr de lui qu'il en devenait séduisant, parce que son assurance vous persuadait qu'il était censé l'être [...]
- Dodd m'a dit que tu étais en 1ère année. Bienvenue à bord, me dit-il comme s'il venait de m'embaucher comme employé.
Je savais que j'étais censé aimer mes parents, et d'ailleurs, je croyais que c'était le cas; comme on peut éprouver de l'affection pour une bonne vieille berline (avec de gros sièges confortables) qui, même par une matinée glaciale d'hiver, démarre au quart de tour et ne tombe presque jamais en panne.
Ou encore mieux, pour deux vaches fidèles et sans âge, qui en plus de tout le reste vous laisse grimper sur leur dos si vous y tenez.
On peut compter sur elles pour le lait, et au cas où les réserves s'épuisent ... eh, bien, pour la viande.
Ces créatures féminines avaient un air ahuri, comme si elles venaient d'apprendre qu'elles souffraient toutes d'un cancer de l'utérus.
Et les deux personnages de droite étaient ravagés par des problèmes de peau que je priais pour ne jamais connaître.
L'oeuvre semblait avoir été laissée en plan bien avant la touche finale, comme si, ayant repris ses esprits, l'artiste avait décidé de se consacrer à un sujet moins terrifiant, comme l'infanticide [.]
- Et voici, annonça Mistelle, les Demoiselles d'Avignon de Picasso, 1907.
Oups.
Le bâtiment s'étalait devant moi telle une vieille putain de briques, me pressant de l'honorer une bonne fois pour toutes. Je n'étais pas sûr d'être à la hauteur de la tâche, mais j'y pénétrais néanmoins par derrière, histoire de prendre un peu le dessus.
Mistelle semblait savoir de quoi il parlait, mais le ton de sa voix suggérait qu'il détenait des informations exclusives sur les intentions de chaque artiste - qu'ils le veuillent ou non.
Une vidéo du groupe de rock de Chip Kidd, avec CHIP KIDD, MARS TRILLION et Chip's niece, LAUREN KIDD. Titre du morceau : "Asymmetrical Girl"