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L'année du lièvre tome 1 sur 3
EAN : 9782070629572
128 pages
Gallimard (17/02/2011)
3.83/5   81 notes
Résumé :

Phnom Penh, avril 1975. Les Khmers rouges ont pris la capitale et le pouvoir. Comme tous les habitants de la ville, Lina, sur le point d'accoucher, et sa famille sont dirigées hors de Phnom Penh. Subitement démunis, ils avancent dans la campagne cambodgienne, survivent dans la confusion,et entrevoient peu à peu ce que veut dire cette révolution. S'ils comprennent que leur vie ne sera plus jamais la même, ils sont encore loin d'ima... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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La guerre est finie, vive la guerre. Ou : quand le remède est pire que le mal. Ou : quand un régime autoritaire communiste remplace une présence militaire américaine.
Les Khmers rouges prennent le pouvoir au Cambodge en 1975. Ils prétendent réformer la société « pour qu'il n'y ait plus d'injustice, plus de corruption ni d'inégalité de richesse ». Première étape : éliminer la bourgeoisie - diplômés, intellectuels, propriétaires. Les habitants de Phnom Penh sont chassés en une nuit, ces départs imposés se font dans la panique, des familles sont éparpillées, les populations fuient dans les campagnes, errent sur les routes, la solidarité et le troc aident à survivre. Les mouvements sont de plus en plus contrôlés, les cambodgiens apprennent vite à changer d'identité, à dissimuler tout signe d'appartenance éventuelle à « l'élite ».

Tian est né au Cambodge en 1975, sa famille s'est installée en France en 1980.
Il témoigne dans cette trilogie de la vie de ses proches pendant la dictature sanguinaire de Pol Pot. Ce premier opus est consacré aux premiers mois de la révolution.
La puissance du propos de Tian réside dans la simplicité des textes et des dessins - des faits, rien que des faits. Pas de théorisations, pas de discours politiques ; la description de l'errance, du désarroi, du chaos est suffisamment éloquente, aussi sobre et bouleversante que dans le film de Rithy Panh 'L'Image manquante' où les individus, muets, sont représentés par des figurines d'argile.

D'ailleurs Rithy Panh exprime très bien cette force en préface de l'album : « C'est le propre des grands artistes que de parvenir à donner l'illusion de la simplicité dans la narration de l'impensable ». On ne peut qu'approuver cet éloge émis par un rescapé de la dictature de Pol Pot.
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1975, au Cambodge, les khmers rouges tombent sur la population et impose une des dictatures les plus mortelles de l'histoire. Cette Bd est un devoir de mémoire.
Mais la mémoire n'est pas tout car l'histoire du fascisme se répète, malgré les leçons apprises sur les bancs de l'école, et on l'a de nouveau sous les yeux en Angleterre, aux US, en France. Je veux parler des idéologies qui discriminent, et en désignant les bouc-émissaires, annoncent clairement les régimes fascistes. Et je passe sur l'exaltation du mythe ridicule nationale-gaulois.
D'un côté il y a le ressentiment. En avril 1975 Les Khmers rouges viennent de chasser l'ennemi désigné, les impérialistes américains. Les bourgeois, les érudits sont leur prochaine cible.
D'un autre côté, il y a une aspiration à un monde meilleur. C'est là que l'idéologie intervient pour capter ces aspirations, canaliser le chemin, de sorte qu'il n'y ait plus qu'un seul chemin, qui satisfait finalement au seul besoin de vengeance.
Nazis, khmers rouges, islamo-fascistes, ont emprunté ce chemin. Il n'y a pour eux plus qu'une petite différence de degré entre la punition et le meurtre. Dans cette Bd les khmers rouges assassinent, comme ça, selon l'humeur, comme si la nouvelle morale leur donnait entièrement raison.
Pourtant, dans les deux derniers cas, l'aspiration à un monde meilleur pouvait trouver une autre réponse : pour les uns, celle d'une démocratie sociale proposée par Karl Marx - pour les autres, celle de la religion enseignée par le prophète.
Mais le chemin pratique est rigide et social avant d'être ouvert, créatif et individuel : Marx a proposé la « dictature du prolétariat » et les khmers rouges l'ont entièrement adoptée dans une version paysanne plutôt qu'ouvrière. Le reste, le Cambodge Démocratique, n'est plus qu'un mot. Il faudra du temps pour rêver à nouveau.
Pour expliquer tout ça, les dessins valent mieux ici qu'un long discours.
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Tian, l'auteur de L'année du lièvre, premier tome de la trilogie Au revoir Phnom Penh, est né en avril 1975 (l'année du lièvre) trois jours après la prise de pouvoir des Khmers rouges.
Installé par la suite en France, après des études à l'école des arts décoratifs de Strasbourg, il a voulu dans cette BD-documentaire témoigner sur l'exode forcé de sa famille et dénoncer les tueries, le régime totalitaire des Khmers rouges destiné à effacer toute identité et dignité chez les Cambodgiens à cette époque là.
La BD débute le 15 avril 1975, "après cinq ans de lutte contre la République Khmère que soutenaient les Américains".
Les avis au départ sont mitigés,certains croient en la nécessité de cette révolution pour libérer le pays de l'Impérialisme américain, mais la plupart doutent de la fin de la guerre.
"Boum!"
"C'est la panique générale"
"Gardons notre calme"
Nous suivons pas à pas l'exode de Khim (médecin), de sa femme Lina (sur le point d'accoucher) et de la famille de cette dernière.
Univers du coloriste glauque et terne en vert,brun et noir; où la nuit cauchemardesque se hachure de traits vifs; ce qui rend l'ambiance désespérée. Des portraits simples de gens simples éperdus. Un trait naïf qui les montre en victimes accablées par le sort qui s'acharne. Et quelques petites oasis de lumière parfois, mains qui se tendent ça et là.
"Bombarder tu as dit?"
"Des têtes sur une pique".
Panique.Fuite éperdue vers Rokakong.Détresse.Troc de bague contre un bol de riz.Négociation de traversée du fleuve contre un sac de médicaments.
Eau filtrée à travers un tissu.
Passeport! Ingénieur. Médecin. Vétérinaire.Chef d'entreprise.
Les révolutionnaires ont horreur des bourgeois (alors là ça craint!!!)
"Putain, ce pont est cassé, qu'est ce qu'on fait?"
Donc pour résumer: action,angoisse,suspense,violence suite à la violation des droits de l'homme, c'est tout un pan d'histoire que le talent de Lian fait revivre (ou mourir sous nos yeux!).
A suivre:tome 2: "Ne vous inquiétez pas": ouffff!!!!
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1975, une vague Khmers Rouges envahit le Cambodge, chasse les citadins qui errent sur la route à la recherche d'un refuge.
Chan naît lors de cette fuite. Chan, c'est Tian, l'auteur de cette BD, qui a voulu par ce livre raconter l'exode de sa famille.

Il s'agit du premier tome d'une série de trois, publiée par Bayou. Il est visiblement très détaillé sur les faits de ce pan de l'Histoire et décrit bien la situation vécue par des milliers de Cambodgiens.
Le trait est simple, les proportions approximatives, tout-à-fait dans la mouvance actuelle de beaucoup de BD françaises, notamment biographiques.
Ce n'est pas un livre dans lequel on trouvera des images insoutenables comme il en existe, sur des thèmes comme la guerre ou les génocides, mais l'atmosphère est inquiétante et l'horreur n'est jamais loin, même si elle n'est pas montrée.
Finalement, c'est peut-être ce que je lui reprocherais: bien documenté mais pas bouleversant, donc une BD que j'oublierai - malheureusement - sans doute rapidement. Mais peut-être aussi est-il nécessaire de lire les trois tomes pour avoir une idée plus précise de la force que Tian a voulu donner à ce récit.
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Une BD sur le régime sanguinaire des Khmers rouges, une BD historique par un auteur né au Cambodge trois jours après leur accession au pouvoir. Ce premier tome montre sans effets démonstratifs comment on devient réfugiés lancés sur les routes dans son propre pays, devant faire table rase du passé et de son identité (ne pas avoir l'air ni d'un intellectuel, ni d'un médecin, ni d'un militaire du régime précédent, ni d'un étudiant, ni d'un riche...) tout en essayant de conserver famille et dignité. Ce n'est pas un coup de coeur côté dessin et narration mais je regrette de ne pas avoir emprunté les trois tomes en même temps, j'ai donc suffisamment aimé pour avoir envie de lire la suite.
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critiques presse (1)
BulledEncre
10 octobre 2011
C’est un ouvrage saisissant de réalisme et regorgeant d’originalité dans la mise en page et dans la narration. L’ambiguïté est partout. L’humanité en exergue dans ce qu’elle peut regorger de meilleur comme de pire. Un ouvrage riche et intense, d’une grande qualité esthétique et documentaire.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voici des objets à ne pas avoir sur soi pour éviter les ennuis avec les Khmers rouges :
- arme à feu
- gourde militaire
- photo
- montre
- carte d'identité
- diplôme
- lunettes
- radio
- habit militaire de l'ancien régime
- passeport
- Zippo
- livre
(p. 98)
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Papa, qu'est-ce qu'il a voulu dire par planter le kapokier et le palmier?
C'est un vieux proverbe khmer qui veut dire..."Ne rien voir,ne rien entendre et ne rien dire".
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Des têtes coupées sur une pique.
Un des soldats khmers rouges a brandi une tête..
Il a dit que la mode occidentale était un poison pour la société.
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Mon fils m'a affirmé que les khmers rouges veulent réformer la société.
Qu'après ça il n'y aura plus d'injustice, plus de corruption ni d'inégalité de richesse.
On espère
Allez bonne chance
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"Il faudra planter du Kapokier et du palmier autour de la maison"
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