Stephen King nous livre, avec
L'institut, un bon roman aux personnages attachants et à l'intrigue prenante.
Luke Ellis est un surdoué. Et ce garçon de douze ans n'est même pas perturbé, bien conscient de son potentiel tout en gardant sa tête sur les épaules.
Malheureusement, il va se faire kidnapper et se retrouve alors enfermé, avec d'autres enfants, dans
l'Institut.
Tout y semble mis en place pour que les pensionnaires passent un "séjour" agréable. Mais très vite, l'attitude des différents membres du personnel se montre autoritaire et agressive.
Chaque enfant possède des capacités soit télékinétiques, soit télépathiques ; à différents niveaux. Des expériences sont menées sur eux et une torture quotidienne s'installe.
Luke va se lier d'amitié avec ses camarades captifs et va tenter de comprendre ce que
l'Institut manigance.
Le récit ne commence pas avec Luke, mais avec Tim Jamieson, qui se retrouve employé, sur un coup de tête, en tant que veilleur de nuit dans une petite ville perdue. Tim aura son rôle à jouer sur la dernière partie du roman, bien
après les chapitres concernant les déboires de Luke à
l'Institut.
Comme à chaque fois, King nous sert des personnages principaux qui deviennent presque des amis. Tim Jamieson semble quelqu'un de tout à fait normal, mais une erreur passée lui a compliqué la vie. Son arrivée à DuPray est l'occasion d'un nouveau départ, et il va peu à peu s'intégrer au contact des habitants.
Luke est vraiment un bon garçon, aimant ses parents et ses amis. Son intégration à
l'Institut se fera très facilement avec ses nouveaux camarades, d'autant que ceux-ci adhèrent d'emblée à son comportement amical. Les aptitudes de Luke sont autant intellectuelles qu'émotionnelles.
King aime ce type de personnages, le garçon en avance sur son âge, mais pas imbu de sa personne, et ayant subi un traumatisme (David Carver dans
Désolation ou encore Mark Petrie dans
Salem). On peut y voir de la facilité, mais encore une fois, le protagoniste est très réussi.
Les méchants de l'histoire sont, comme à l'accoutumée, détestables. Seuls un des membres de
l'Institut se révélera "excusable".
Ainsi, les enfants subissent des sévices dont la finalité nous est dévoilée peu à peu, et dont les motivations sont plus floues que ce que l'on attend.
Avec plus de 750 pages, King prend le temps de dérouler son intrigue et les relations entre les personnages. Chaque personnalité est bien travaillée, donnant une galerie passionnante. Quelques passages sont moins palpitants mais personnellement, je ne me suis pas du tout ennuyé.
Le mystère est bien entretenu et le suspense est addictif. La conclusion est satisfaisante et donne lieu à certaines réflexions.
Mais
après avoir passé autant de temps avec Luke et ses amis, comment douter ?