Une fille âgée de 9 ans se perd lors d'une promenade en forêt. Elle va errer des jours, blessée et sous alimentée, malade, suivie par une présence hostile.
Le personnage principal pourrait être caricatural si ce n'était un roman de
Stephen King : Trisha est une gamine qui aime le surge et les twinkies, elle est fan de baseball ; une bonne petite américaine, parents divorcés, un grand frère, bref rien de plus classique . Et papa s'est mis à picoler un peu plus depuis qu'il est seul, et maman se prend la tête avec le grand frère-qui-ne-voulait-pas-déménager. Cette base n'a rien d'original, mais je pense que c'est fait à dessin : en effet, il est plus facile de se projeter dans une gamine plutôt classique, et tout ce à quoi elle va être confrontée n'en est que plus effrayant et nouveau. Trisha va du drame "habituel" pour une vie d'enfant, qui n'en est pas moins douloureux : séparation des parents, éloignement du père qui manque à Trisha, ras-le-bol des disputes entre la mère et le grand-frère...Au drame réel : l'égarement, le froid, la peur, la faim, la conviction d'aller vers une mort certaine.
J'y ai retrouvé des thèmes chers à l'auteur : les peurs enfantines, l'alcoolisme parental, le parcours initiatique de l'enfant perdu.On hésite entre des hallucinations, des monstres réels, une personne malveillante qui la suit. D'abord la sensation d'être observée, puis la découverte de la tête du chevreuil et les traces de griffes. L'imagination peut faire autant de dégâts, encourager la panique et donc les mauvaises décisions.
J'ai aimé la fin, elle est arrivée pile quand il le fallait, avant que ça traîne trop en longueur. le dénouement lui-même est pas mal du tout.Cette relecture m'a beaucoup plue. J'en gardais un bon souvenir, d'un roman sympa, et c'est effectivement ce que j'ai retrouvé, sans m'ennuyer.