Maître King dans son Maine caché
offrit en librairie une pépite
Oeuvre que ses lecteurs alléchés
voulaient lire au plus vite !
Et c'est ce que j'ai fait.
J'ai découvert "Ça" dans son édition originale qui a dû tomber en poussière tant je l'ai parcouru au coeur de l'adolescence en en adorant chaque lecture.
C'est pourtant avec mes yeux et mon ressenti d'adulte que je donne cette critique, après avoir re parcouru l'histoire avec le même plaisir non dissimulé.
Dans ce premier opus, nous faisons connaissance des enfants du club des ratés : sept gamins rejetés/moqués par leurs copains de classe, cibles favorites des gros durs de l'école et affublés chacun d'un quolibet: Bill le Bègue, Richie le Binoclard, Stanley le Juif, Mike le Noir, Eddie le Malade imaginaire, Ben l'obèse et Beverly la Fille soi disant facile.
C'est la disparition et la mort du petit frère de Bill qui va les rassembler dans une quête aussi dangereuse qu'improbable : pourchasser, retrouver et tuer cette chose qui a fait cela. Mais la tâche sera ardue, il est difficile de tuer ce que l'on ne peut pas nommer.
Bien avant que
J.K. Rowling ne crée le concept de "celui dont on ne doit pas prononcer le nom",
Stephen King avait donné naissance à "celui à qui on ne sait pas donner un nom" : ça !
Il a beau se faire appeler Grippe Sou le Clown dansant, les jeunes du groupe des ratés sont bien d'accord pour dire qu'il peut revêtir autant de noms que de formes, puisqu'il apparaît à chacun dans la forme qui l'effraie le plus.
Un peu sur les bases d'un "stand by me",
Stephen King tisse entre ces jeunes une amitié forte mais pas sans faille et ouvre le chemin du premier émoi amoureux.
Ils vont, durant l'été, se mettre en quête du monstre avec lequel ils joueront un macabre cache-cache, permettant à chacun de se découvrir et d'entrevoir l'adulte qu'il sera.
Il nous faudra comprendre également que "Ça" est intrinsèquement lié à Derry et que sa venue est rythmée par des absences de 27 ans.
De quoi laisser à ces enfants l'occasion de devenir adultes et d'oublier leur passé.
Plonger dans ce livre, c'est comme nager dans les égouts de Derry : il y fait sombre, c'est glauque et on ne sait jamais qui nous attend au détour d'un méandre.
En fan absolue que je suis, je regrette que les descriptions soient, comme à l'accoutumée longues et parfois trop fournies, mais elles ont une importance qui ne sera dévoilée que plus tard, dans le second opus.
L'histoire de chacun des enfants est recherchée et aboutie, on y puise la compréhension de la cohésion du groupe au delà de la peur qui les lie.
Ce n'est pas une lecture fastidieuse mais prenante qui réveille en nous nos plus intimes peurs.
Et si l'envie vous prenait de visionner le film sorti en 2017, laissez vous tenter, on est au plus près du livre à une énorme exception près : nous sommes dans les années 80 au lieu des années 50, pour permettre à l'histoire de coller à notre décennie pour le retour de ça !