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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
STOP ! Arrêtez tout ! Foncez vous le procurer et plongez dans ce roman FANTASTIQUE !
Oui, je pèse mes mots ! C'est mon coup de coeur de l'année.
J'ai pleuré, j'ai ri, j'ai pesté, j'ai vraiment vécu cette lecture.
Le personnage de Demon vous habite et vous obsède.
Le roman reprend les thèmes de la dureté de l'Amérique des laissés pour compte. Avec un focus sur l'incapacité des services sociaux, la crise des opioïdes et la pauvreté.
Vous me direz : " c'est pas le premier roman qui traite ces sujets !!!" Et vous avez raison ! Mais ici c'est différent. L'auteure (pédagogue en plus) sait vous mener tout au long de la jeunesse de son héros avec talent, finesse et poésie !
Je suis conquise et je vous recommande VIVEMENT d'essayer cette merveille !
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Barbara Kingsolver est décidément une conteuse hors pair. Elle le prouve une nouvelle fois avec « On m'appelle Demon Copperhead », Prix Pulitzer 2023, un roman qui vous happe pour ne plus vous lâcher malgré ses six cent vingt pages.
« Je me suis mis au monde tout seul » confie le narrateur né « d'une gamine de dix-huit ans […] vautrée dans sa pisse et ses cachetons ».
Le gosse grandit dans un mobil-home auprès de sa mère junkie et alcoolique qui meurt d'une overdose. de son père melungeon disparu il a hérité la peau mate, la tignasse rousse et les yeux verts.
Le comté De Lee, coin de Virginie situé dans les Appalaches, où se déroule l'histoire est un repaire de rednecks, des bouseux oubliés des gouvernements successifs.
En faisant le récit poignant d'un garçon de sa naissance à son entrée dans l'âge adulte, « On m'appelle Demon Copperhead » est un roman d'apprentissage qui, sans misérabilisme, avec une grande justesse de ton entre trivialité et poésie ainsi qu'un humour désabusé, souligne la force des déterminismes sociaux dans la construction d'une personnalité.
Mais malgré les maltraitances, les obstacles et les plongées dans la drogue, Demon, avec son intelligence, son talent pour le dessin, des rencontres providentielles et des rêves qu'il pense parfois trop grands pour lui, fera preuve de résilience pour s'extraire d'un destin tout tracé.
En transposant le « David Copperfield » de Charles Dickens à notre époque, Barbara Kingsolver fait le portrait d'une communauté de laissés-pour-compte du rêve américain qui trouve l'oubli dans les opioïdes distribués en toute légalité par le système de santé américain.
Cent mille personnes en meurent chaque année.
Glaçant !

EXTRAITS
Ce paradis pourri où tous les maux du monde avaient élu domicile.
Nous les gens des collines on était les souffre-douleurs de l'Amérique.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Je referme le dernier roman de Barbara Kingsolver après trois jours d'une lecture vive et frénétique. Je quitte des amis; Damon et Angus, je quitte un Papé et une Mamée et autant de ploucs que je ne pourrais jamais oublier… J'ai versé ma petite larme à la 605ème page, non pas parce que cette dernière est triste mais parce que j'ai dit adieu à un monde si réel et si touchant!

J'ai rencontré Barbara Kingsolver il y a plus de vingt ans; par son Arbre aux Haricots et je vous jure que la petite Turtle est restée gravée dans ma mémoire depuis tout ce temps. Parce que là est la force de Barbara, elle donne vie à des personnages d'une réalité à la fois fine et puissante. Des personnages d'une subtilité folle qui ne peuvent que prendre vie dans votre coeur. Damon Fields alias Demon Copperhead est de ceux là; des amis de papier, pour l'éternité.
La vie de Demon est atroce, de bout en bout. Pas spécialement sa vie, non: la vie de la majorité des habitants de Lee County, comme celle des habitants de Virginie, comme celle de toute la classe pauvre des États-Unis. On en a déjà noirci des pages et des pages sur ces ploucs, ces Redneck, bouseux du Sud. On en rigole, moqueur ou sympathisant mais, toujours, on en rigole. Et là, soit vous prenez en pleine face la réalité crasse de leur (sur)vie, soit vous lâchez tous vos apriori pour accueillir une empathie sincère envers ces laissés-pour-compte. A aucun moment vous ne vous apitoyez; parce que la force de Barbara Kingsolver est de conter la misère sans faire de misérabilisme. Elle parle de pauvreté, de drogue, d'alcoolisme, de solitude, d'ignorance, de violence, d'abandon, de détresse, d'échec sans jamais, ô grand jamais, tomber dans les clichés, le jugement et la commisération. Parce que Demon est d'une lucidité incroyable, qu'il a un coeur gros comme l'océan et qu'il ne se cherche même pas d'excuse; il vit sa vie avec son lot de misère comme toute cette classe sociale de la débrouille.
Toutes les critiques littéraires vous parlerons de Dickens et Barbara Kingslover elle-même le remercie en fin d'ouvrage. Moi je ne l'ai pas lu alors je m'abstiens de comparer mais je vous assure qu'on vibre à chacune des pages de Demon Copperhead sans connaitre David Copperfield. Parce que si Charles sait conter et défendre les miséreux, Barbara n'est pas en reste. Grace à la lucidité et l'âme d'enfant de son Demon, elle ajoute une humanité, une tendresse, une force vive à toute une population ravagée par la dureté injuste de la vie!

Barbara Kingsolver réussit autre chose dans son roman; elle souligne qu'on peut être fier d'être un bouseux, un cassos, un plouc. Demon Copperhoad est le roman des gens du Sud, le roman des Appalaches, le roman des petites gens qui n'ont pas à rougir de leur culture, leur solidarité, leur savoir et qu'ils sont bien plus que la caricature qu'on s'acharne à faire d'eux. Peux-être parce que je suis Valaisanne, j'ai été profondément touchée par cet aspect. Là encore, Barbara est d'un subtilité folle; elle ne brandit pas d'étendard, elle souligne simplement les faiblesses et les forces de toute une communauté.
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Damon n'est pas entré dans la vie avec les meilleurs cartes en main. Fils d'une mère toxicomane et alcoolique, il grandit dans un mobilhome perdu dans l'Amérique profonde, celle du charbon et de la drogue – celle des pèquenauds, et fiers de l'être. Malgré l'aide bienvenue de la famille Peggot, le petit Damon, vite surnommé Demon Copperhead, grandit dans une instabilité chronique, d'autant plus problématique quand sa mère se remarie avec un type imbuvable qui commence rapidement à la battre. Sans vous dévoiler toute l'intrigue, largement calquée sur celle de David Copperfield dont ce livre est une réécriture, disons que Damon va continuer à aller de galère en galère, tentant régulièrement de prendre son destin en main mais ne récupérant que des claques en retour. Un bon gamin, somme toute, qui essaie globalement de s'en sortir, mais qui devra fournir trois fois plus d'effort que n'importe qui, vu comme il part de loin.

Je n'avais jamais entendu parler de Barbara Kingsolver avant de lire ce roman, et je dois dire que maintenant, j'ai bien envie de découvrir d'autres titres de cette autrice. Incroyablement bien écrit, Demon Copperhead nous transporte totalement dans l'univers très particulier de ces zones oubliées des Etats-Unis où le rêve américain est allé mourir au fond d'une mine et tout le monde essaie de l'oublier à coup d'opioïdes plus ou moins légaux. Malgré tout, c'est un petit pays de Cocagne pour un gamin qui grandit libre comme l'air, à aller patauger dans la boue avec son copain Maggot, à courir dans les bois et à faire des bêtises en pleine nature. Qui voudrait quitter cet eldorado ? Alors Damon reste, revient, s'accroche à cette contrée qu'il aime malgré tout, et essaie de tirer son épingle du jeu.

Il y arrive presque à un moment donné, il prend sa revanche sur la vie mais finalement rien ne dure jamais, il se retrouve de nouveau au fond du trou, et la dégringolade n'en est que plus violente. C'est finalement ça l'histoire de Demon Copperhead, que Barbara Kingsolver nous raconte magnifiquement bien : un gamin qui se casse la gueule et qui se relève, encore et encore, grâce à quelques personnes bien intentionnées dans son entourage, un gamin qui, malgré toute la merde qu'on lui a déversé sur la tête toute sa vie, tente d'être quelqu'un de bien, autant qu'il le peut. C'est assez beau, même si c'est triste la plupart du temps, et ça fait un roman incroyable.
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Inspiré de David Copperfield, mais retranscrit dans les Appalaches, "On m'appelle Demon Copperhead" de Barbara Kingsolver a été couronné du Prix Pulitzer 2023.

Et la lecture du roman est réellement marquante. On suit le parcours du jeune Demon, depuis la naissance dans le mobil-home de sa mère, jeune junkie vivant dans les Appalaches. le père, un Melungeon, est mort et Demon passe les premières années de sa vie avec sa mère, paumée.

Le jeune Demon est le narrateur de l'histoire. Ce qui nous permet de mieux ressentir ses émotions, l'impression de se glisser dans la peau du personnage.

On suit son évolution jusqu'à l'âge adulte et toutes les épreuves qu'il doit affronter. Ce roman noir met en scène le courage et la ténacité du garçon face à la dureté de la vie. On suit tous ses malheurs, la misère, la violence. Puis, lorsqu'il se retrouve orphelin, ce sont les placements, via les services sociaux, dans différentes familles, parfois pour le meilleur ou pour le pire.

Le jeune Demon rêve de voir l'océan, mais au quotidien, il doit faire face à la misère, au travail ingrat, et ensuite les mauvaises fréquentations. Malgré tout, il essaie de faire face. Il s'accroche, quand c'est possible et tant que ça dure, à quelques bouées de secours. C'est d'abord la famille Peggot, les voisins de son enfance, puis la grand-mère paternelle et son frère, aussi Coach et sa fille, et Miss Annie et son mari. Un refuge ou un apaisement qu'il trouve aussi dans le sport et le dessin.

Avec son parcours, on voit aussi qu'on peut partir de rien, arriver à se sortir de ce schéma sombre, puis tout perdre. Ce roman noir évoque l'enfance dans cette région des Appalaches, une des plus pauvres des États-Unis, sinistrée et ravagée par les opioïdes, où les enfants se retrouvent placés en familles d'accueil.

Une lecture profondément marquante qui semble hélas tellement réaliste et proche du quotidien de certains habitants de cette région.

À lire sans hésitation ! Une de mes meilleures lectures ! On accroche dès les premières lignes et il sera difficile d'oublier Demon par la suite.

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Dans le sud des Appalaches, en Virginie, la vie n'est pas tendre avec Demon Copperhead, entre échec scolaire, addiction et amours désastreuses. Outre sa beauté, il peut compter sur son courage et sa combativité pour survivre et se forger un destin.

J'ai énormément aimé ce roman et particulièrement la lumière qui s'en dégage. Demon est loin d'avoir une vie facile mais c'est un battant et il a autour de lui des gens bons (et aussi des jambons lol ) . Ce roman aborde des sujets difficiles comme les violences faites aux femmes, les abus de certaines familles d'accueils qui ne prennent des enfants que pour le chèque et les laissent dans le dénuement le plus total, la crise des opioïdes qui font des ravages aux US, mais Barbara Kingsolver ne tombe pas dans le misérabilisme, il y a toujours une lueur d'espoir, un instant de douceur dans son récit. Nous ne sommes pas dans un énième roman glauque, avec une famille dysfonctionnelle sans possibilité d'évolution.

J'ai adoré le personnage de Demon même si parfois il fait des choix qui m'ont donné envie de le secouer, les personnages secondaires sont également très importants et touchant, mentions spéciales à Tommy, June et Angus.

Bref, si vous voulez lire un roman qui deviendra j'en suis sure un grand roman américain et si vous voulez rentrer un sacré bonhomme, lisez On m'appelle Demon Copperhead !
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Demon Copperhead est le David Copperfield de notre époque, un gamin né dans un environnement plus que difficile, ou l'on survit plus que l'on ne vit. Il est très vite confronté à deux fléaux : des familles d'accueil qui ne voient dans la prise en charge d'un enfant que le bénéfice qu'ils peuvent en tirer (en espèces sonnantes et trébuchantes ou en le transformant en bête de somme) et la drogue, omniprésente tant chez les adultes que les enfants.
Changer de famille d'accueil n'est que changer de galère et la drogue en est le fil rouge. le livre ne serait qu'une source de déprime si Demon n'avait une gouaille d'enfer, des réparties à toute épreuve qui en font quelqu'un de terriblement attachant et une capacité de résilience hors du commun. Si le destin semble s'acharner sur Demon, son chemin croisera aussi celui de belles personnes qui croiront en lui, l'aideront à relever la tête et avancer.
J'avais entendu parler de la crise des opioïdes aux Etats-Unis sans prendre conscience de l'ampleur des ravages qu'elle a causés et à quel point il était alors difficile aux victimes de s'en sortir.
Ce livre est une belle leçon de vie et de courage, qui se dévore même si relativement imposant.
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Le Pulitzer n'aura pas été volé pour Barbara Kingsolver qui nous propose une réécriture incroyable de Dickens transposée dans l'Amérique des Appalaches avec un héros inoubliable à la gouaille inégalée.

C'est assurément le plus beau roman que j'ai pu lire cette année, l'écriture et la traduction sont incroyables, le ton est fou, solaire, drôle et terrible à la fois. Sur les laissés pour compte, sur la crise des opioïdes, sur l'adolescence et ce que c'est de crever la dalle... Ça c'est une histoire. Ça c'est ce qu'on appelle raconter.
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J'ai lu On m'appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver paru fin janvier chez Albin Michel que je remercie pour l'envoi. C'est encore une foisun livre de la collection Terres d'Amérique que j'aime beaucoup ! Ce titre a reçu le prix Pulitzer et je ne vois passer que de superbes chroniques, aussi avais-je hâte de le découvrir !

J'ai fait ma lecture intégralement en audiobook qui est sorti le 27 mars dernier, lu par Benjamin Jungers, un lecteur que j'aime beaucoup.

Né à même le sol d'un mobil-home au fin fond des Appalaches d'une jeune toxicomane et d'un père trop tôt disparu, voici comment Demon Copperhead débute sa vie. de services sociaux défaillants en familles d'accueil véreuses, de tribunaux pour mineurs au cercle infernal de l'addiction, le garçon va être confronté aux pires épreuves et au mépris de la société à l'égard des plus démunis.

Après avoir littéralement dévoré ces 22 heures d'écoute (600 pages), je comprends le prix Pulitzer et l'engouement pour ce roman : j'ai vécu chaque moment de la vie de Demon à ses côtés, j'ai ressenti chacune de ses émotions, j'ai été révoltée à chacune des injustices dont il a été victime, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai tremblé… Bref, j'ai été ce jeune garçon né dans les milieux défavorisés des Appalaches dans les années 90 / début 2000 à qui la vie ne fera aucun cadeau !

Et c'est l'incroyable talent narratif de l'autrice et toute la passion qu'elle a mis dans ce roman qui rendent cette totale immersion possible ! Originaire elle-même des Appalaches, elle a su parfaitement retranscrire la vie des Rednecks et notamment celles de ceux que l'Amérique a laissé tombés.

Demon est un personnage auquel on est obligé de s'attacher… j'ai adoré sa répartie, son humour, son intelligence et sa lucidité parfois glaçante. Je voulais l'aider, le réconforter, l'emmener voir l'océan et surtout ne pas le quitter.

On m'appelle Demon Copperhead fait partie de ces livres qu'on lit avec les tripes, avec le coeur !
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Un parc à caravanes au milieu des Appalaches, pour ceux qui connaissent un peu le coin, même si ce n'est qu'à travers lectures et reportages TV, le décor est posé: pauvreté, alcool, drogue, chômage, bienvenue chez les Rednecks.

C'est là, bien loin de toutes fées, que s'extirpe seul de son cocktail de liquide amniotique, drogue et alcool notre héros, sa mère absente à son propre accouchement.

Une OD plus tard, la dernière, un beau père violent et les services sociaux deignent enfin se pencher sur le cas du bonhomme que l'on va placer, là où on peut, là où on sait qu'il faut pas, là où on sait ce qu'il s'y passe...

Un éclat de lumière, enfin, dans la vie de ce môme parti dans ce monde avec zéro cartes dans les poches, recueilli par un membre de sa famille, il trouve un foyer et ce gamin de rien devient la gloire locale du foot.

Les ailes coupées en plein vol, une méchante blessure, fini le sport, fini les bourses pour les grandes universités puis la douleur, intense, à la limite du supportable mais Saint Purdue est là, 1 converti de plus dans cette région connue du monde entier pour sa spécificité locale : la crise des opioïdes.

La présence de figures de résilience, son instinct de vie, il s'en sortira, on le quitte en route vers son rêve de gosse, voir l'océan, et vers son destin d'adulte enfin libre.

Un très bon roman qui donne à voir, sans fard mais avec une profonde humanité, le dos de la carte postale, l'american nightmare: l'Amérique des laissés pour compte.
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