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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais quel immense coup de coeur sur ce roman, un de ces coups de coeur qui vous attrape le coeur dès les premières lignes, qui vous prend et qui ne vous lâche plus ! Je vous préviens tout de suite : il est impossible de rester insensible à Demon et à ses (més)aventures !



Demon Copperhead nait sur le sol d'un mobil-home, dans une Amérique aussi cabossée que sa famille et que sa vie en général. de coups durs en coups de pouce du destin, Demon grandit avec l'envie de s'en sortir et la certitude que tout tournera mal de toutes façons. Et rien ne lui sera épargné : il tombera au plus bas, se relèvera pour côtoyer les sommets avant de sombrer à nouveau. Au milieu d'une jeunesse perdue et aux côtés d'adultes pourris, quelques personnages illuminent le roman et nous donnent envie de croire qu'une fin heureuse est possible. Demon nous raconte cette jeunesse terrible sans pathos, il se confie à nous avec un regard acéré et drôle.



"On m'appelle Demon Copperhead" est un hommage à Dickens et un tour de force littéraire ! Une certitude au moment d'écrire ces lignes : Demon a rejoint Betty, Kya, Turtle et Duchess dans mon Pantheon personnel. Si vous me connaissez, alors vous savez ce que cela signifie. Foncez trouver les personnages de ce roman incroyable et vous aurez comme moi une seule envie, celle de serrer fort Demon dans vos bras !
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Une adaptation moderne de David Copperfield ne pouvait que m'intéresser. Ici c'est Demon Copperhead, né dans les Appalaches d'une mère alcoolique et accro à l'oxy avec qui on démarre. Orphelin à 11 ans, Démon passe de famille d'accueil en famille d'accueil. Il travaille dans une ferme, passe par une famille fauchée, retourne chez sa grand-mère avant de trouver un foyer chez un coach de lycée où il exploite ses talents pour le football. Autour de lui une galerie de personnages incroyables qui, pour certains, seront une base solide qu'il retrouvera en grandissant et dans les épreuves. L'oeuvre est aussi sociétale et reflète une certaine image des États-Unis avec le drame des opioïdes, le racisme, l'homophobie, la misère sociale.
C'est un pavé qui peut impressionner mais dont le personnage principal nous embarque dans une fresque terrible, entrainante, de belles histoires d'amitié et d'amour vibrantes que j'avais déjà adorées dans le roman de Dickens.
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Demon Copperhead c'est un petit garçon victime de la plus grande injustice au monde : l'endroit on l'on naît. En ce qui le concerne, au fin fond des Appalaches, un mobil-home sur le terrain des Peggot, où vit sa mère droguée, entre deux cures de désintoxication. Un père mort qu'il n'a jamais connu. Un beau-père vient s'y installer, violent, brutal, plus intéressé par la voiture de course que représente la jolie et jeune maman que par la remorque que constitue le petit garçon d'à peine 10 ans. A la mort de la maman, ce sont les familles d'accueil qui se succèdent, attirées par les subventions sociales et la main d'oeuvre gratuite que constituent ces jeunes pensionnaires. Au point que Demon va fuir la faim, les raclées, et fuguer pour retrouver sa grand-mère paternelle, et grâce à elle pendant quelques années un peu de stabilité voire même une certaine aura, grâce au football. Puis une blessure au genou, l'addiction aux anti-douleurs, et les vieux qui démons rôdent et le rattrapent. On s'émeut, on tremble, on trépigne de rage, d'impatience, on sourit, on rit, on pleure, on se dit que c'est trop dur et qu'on va arrêter la lecture, et puis zut il faut absolument savoir comment l'histoire se termine, impossible de laisser ce personnage si attachant, si profondément gentil, qui dessine comme un dieu et ne demande qu'à être aimé … Ce livre est une prouesse d'écriture (et de traduction !), un coup de coeur assurément ! Il parle de misère bien sûr, sociale, affective, c'est David Copperfield de Dickens et Sans Famille d'Hector Malot, mais c'est surtout, à travers les yeux d'un enfant, le portrait d'une certaine Amérique… A lire d'urgence !!!!
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Il aura fallu du temps pour que le prix Pulitzer 2023 soit publié en France. Transposition de David Copperfield dans les bas fonds des Appalaches rongés par la crise des opioïdes, On m'appelle Demon Copperhead narre le périple du jeune Damon, ballotté de familles d'accueil en familles d'accueil, alternant les matchs de football américain et les après-midi à trimer dans les champs de tabac. Un parcours chaotique, qui deviendra très vite catastrophique.

La succession de malheurs pourrait paraître excessive, si elle n'était pas si réaliste. Elle-même résidente des Appalaches, Barbara Kingsolver connaît bien son sujet, et donne chair à ses personnages grâce à la narration de Damon, riche, imagée, vivante. Un roman fascinant et une fresque de l'Amérique oubliée.
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Demon nous raconte son histoire. D'ailleurs il s'adresse directement au lecteur par moments.
C'est un livre prenant, qui nous retrace la vie d'un jeune depuis sa naissance. Une vie au fin fond des Appalaches, qui commence avec une naissance pour le moins rocambolesque. 
Une vie qui va nous entrainer dans le tréfonds de l'Amérique.
Faut dire que le pauvre Devon n'a pas toutes les cartes en main pour réussir à la naissance… le jeune Demon va accumuler tous les problèmes : il vit seul avec sa mère dans la presque misère dans un mobil-home. Heureusement qu'il a pour voisins une tribu - les Peggot - qui l'a intégré à la famille. Mais bien vite tout se dégrade avec le mariage de sa mère avec un homme qui le considère comme un bon à rien, une charge et qui a l'emprise sur sa mère. Cet homme est violent et passe son temps à le rabaisser. Rapidement sa mère va mourir et le jeune Demon va être baladé de famille d'accueil en famille d'accueil … Et il ne gagne pas au change… car il est en plus loin de la tribu.
Les galères se succèdent. Puis il va avoir la chance de retrouver un semblant de foyer, une grand-mère et des personnes positives. L'avenir s'éclaircit grâce au sport, mais pour combien de temps.. Et les ravages des anti-douleurs qui vont lui faire courir des grands dangers… Un amour toxique, des amis qui n'en sont pas… Mais il y a aussi des amis qui sont présents, et toujours les membres de la tribu, et son don pour le dessin… Un reportage sur la société édifiant et terrifiant. 
Ce qui est formidable c'est que malgré tout il s'accroche, il avance, il ne veut pas se laisser dominer, et il croit en l'avenir. Parviendra-t-il à passer le cap ? L'avenir s'annoncera-t-il plus clair à la fin du roman? Arrivera-t-il à toucher son rêve, la mer… Trouvera-t-il son âme soeur ?
C'est un livre qui n'est pas facile à lire et que j'ai mis longtemps à lire. 624 pages ce n'est pas si long, mais c'est tellement dense et prenant que j'ai été incapable de le lire d'une traite. Il m'a fallu faire des pauses et digérer avant de continuer. On passe de moment extrêmement captivants à des épisodes qui traînent en longueur : pour moi il aurait pu être un peu moins long. C'est dur d'encaisser le parcours de vie de ce jeune qui est plongé dans la violence, la misère, l'exploitation des enfants, le racisme, la drogue, le sordide, l'enfer des familles d'accueil…
 Dire que c'est un coup de coeur :non (juste pas). J'ai pris trop de coups dans le ventre en le lisant! Dire que j'ai été frappée au coeur, bouleversée, choquée et que j'ai trouvé ce roman extra-ordinaire : oui.
Un grand merci aux Editions Albin-Michel - Terres d'Amérique pour leur confiance et cette lecture qui restera marquée dans les mémoires.
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Une chose est sûre, Barbara Kingsolver sait raconter une histoire, mille histoires, et n'a pas volé son Prix Pulitzer pour « On m'appelle Demon Copperhead ».

J'ai été happée dès la première ligne : « Déjà, je me suis mis au monde tout seul. Ils étaient trois ou quatre à assister à l'événement, et ils m'ont toujours accordé une chose : c'est moi qui ai dû me taper le plus dur, vu que ma mère était, disons, hors du coup ». Quelle histoire que celle de ce jeune garçon, Damon, ou Demon, qui raconte son histoire d'enfance et d'adolescence cabossée dans une Amérique profonde abandonnée par les pouvoirs publics, ravagée par la drogue, la pauvreté, l'ignorance. On est témoin, tout le long de l'histoire, des dégâts causés par la drogue et les médicaments tristement célèbres tels que l'Oxycontin, le Fentanyl, à une population rurale américaine démunie et laissée pour compte par l'Etat, les médecins, les services sociaux, l'administration.

N'allez pas penser que c'est un roman misérabiliste, triste et aux destins terribles à la Zola. Dramatique, oui, mais aussi une histoire de résilience, de mains tendues. Malgré la lente descente aux enfers de Demon et de nombreux autres personnages, c'est un roman lumineux, sensible, très fort, avec des personnages marquants, aux personnalités attachantes. C'est surtout un roman terriblement bien écrit (mention spéciale à la traductrice !), à travers la voix gouailleuse de Demon qui se raconte.
Dans le tragique, de l'humour aussi, et dans les situations désespérées, des petites lumières qui s'éclairent ici et là pour sortir Demon de l'abîme dans laquelle il plonge trop souvent. le dessin, pour lequel il a un don, est sa bouée de survie tout le long de son histoire. Quelques personnages secondaires, placés ici et là sur la route de Demon, sont lumineux et indispensables à différents moments de sa vie pour l'aider et le secourir. Ça rend le roman moins noir, et l'histoire de Demon inoubliable.

J'ai adoré ce livre, c'est un gros coup de coeur de ce début d'année.
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Je me suis totalement immergée dans cette histoire. Mon Dieu quel talent ! Un style d'écriture qui me fait penser à Stefen King (le style hein, pas le contenu). Et il y a du Dona Tarrt, dont j'espère lire une prochaine oeuvre d'ailleurs.
La vie de Demon racontée par lui-même, la réalité des enfants placés, ceux dont personne ne veut. Ce qu'ils peuvent subir trop jeunes, la drogue, la rage dans une société sans pitié. le parcours de Demon prend les tripes. J'avais envie de tout casser devant toutes ces injustices, cruautés. de voir ce que la misère fait aux gens. Comment elle peut les rendre inhumains.
C'est un livre à lire. C'est un livre qu'on oublie pas. C'est un livre que l'on doit poser de temps à autre pour digérer. Un livre qui mérite largement son prix.
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Je viens de refermer ce livre mais je sais qu'il va m'accompagner de longues années comme m'avait accompagné l'arbre aux haricots, autre roman de Barbara Kingsolver. L'écriture est belle, les descriptions puissantes et sensibles. Barbara Kingsolver est de ces écrivains qui savent faire du beau avec le pire, Quant aux personnages que dire? Regarder ce gamin se débattre dans un monde hostile mais il y a les belles rencontres qui donne l'espoir.
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Grace aux talents de conteuse de Barbara Kingsolver, Demon, tu es devenu mon héros. C'est grâce à toi, à ta force, à ton courage et à ta façon de me présenter ton histoire avec une gouaille d'enfer, te mettant à nu devant moi, me plongeant à tes côtés dans ce pays où le rêve américain n'est pas à la portée de tous, selon l'endroit où tu es né qui détermine hélas à bien des égards la suite.

Bienvenue aux pays des inégalités, qui méprise les plus démunis, où l'oxy devient roi pour supporter la douleur de vivre effaçant petit à petit les oubliés de l'Amérique, les rendant invisibles concrètement. 


Et si Barbara, à travers toi avait envisagé de  rendre hommage à David Copperfield, crois-moi t'as rien à lui envier et c'est vachement réussi. 


“ Je voyais la scène. Je veux dire que je la voyais vraiment. Je les ai dessinées, ces falaises blanches où Miss Barks m'avait emmené une fois. Comme j'avais jamais vu de seigle, j'ai fait un champ de tabac à la place. Pareil pour le bouquin de Charles Dickens, un type hyper vieux, mort depuis un bail et étranger en plus de ça, mais putain, il les connaissait les gamins et les orphelins qui se faisaient entuber et dont personne avait rien à branler. T'aurais cru qu'il était d'ici. ”



Et je suis sûre que ce Prix Pulitzer c'est avec toi qu'elle va le partager, car tant de résilience dans une si petite vie, ça mériterait même la Silver Star après tous les combats traversés. 

Ton histoire donne vie à un roman extraordinaire d'une auteure qui me bouleverse depuis 1999, quand j'avais fait connaissance avec sa plume à travers : L'arbre aux haricots, suivi par : les cochons au Paradis, les débuts déjà prometteur d'une grande écrivaine américaine. 

Alors chers lecteurs et lectrices, n'hésitez surtout pas à faire connaissance avec Demon Copperhead, qui va vous offrir une épopée bouleversante où le rire effacera vos larmes qui pourraient parfois déborder devant tant de courage face à l'adversité. 


Un grand,  très grand roman, un portrait saisissant de Demon, mais aussi de l'Amérique, de ses nombreuses failles et du sort des laissés pour compte, absolument révoltant qui est loin de faire rêver. 

Chronique complète sur mon blog ➡➡ https://madosedencre.over-blog.com/2024/02/on-m-appelle-demon-copperhead.htm
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Ce roman de plus de 500 pages est le lauréat du "Women's prize for fiction" 2023.
L'histoire est écrite à la première personne et c'est Demon qui nous raconte sa vie en Virginie de l'âge de 10 ans environ à la vingtaine, par là.
Et quelle vie...d'une dureté...le mot est faible. Il m'a carrément fallu faire des pauses dans ma lecture, reprenant le lendemain, tellement certaines scènes, certaines situations, revers de fortune étaient difficiles à lire.

Et au milieu de cela, des passages, des personnages d'une luminosité phénoménale, en nuances. Je pense au personnage de June, la tante de Maggot, cette mère de substitution qu'on a envie de rencontrer, et cette famille de voisins qui fait ce qu'elle peut et chez qui on a envie d'aller déjeuner le dimanche.
C'est tellement bien écrit, que ce soit la voix de Demon gamin ou ado ou jeune adulte.
On commence alors qu'il vit avec sa très jeune mère addict dans un mobile home, avec un beau père antipathique et des voisins formidables.
Je n'ai pas lu "David Copperfield" mais ce livre reprend des étapes et des personnages de Dickens transposés dans les Appalaches des années 90, avec ce gamin roux balloté de familles d'accueil en boulots d'esclave, de malchance en coup de bol. Et parfois, il a l'espoir via certaines rencontres et la vie reprend le dessus.
C'est très fort, on y parle d'addiction, de famille, de femmes déglinguées qui ne devraient pas être mères, de gamins laissés à eux mêmes, de bêtises d'ados, de rednecks et de foot. Et de gens formidables dans la simplicité de leur vie quotidienne. Pas de héros ici, juste des gens qui essaient de survivre et d'aimer.
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