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EAN : 9782930333335
250 pages
M.E.O Editions (07/09/2010)
3.6/5   5 notes
Résumé :
La “ville dans le miroir”, c’est Dubrovnik, la prestigieuse, qui, dans son enfance, exerçait sur l’écrivain une fascination quasi mystique, mais aussi l’ogresse qui, régulièrement, "grâce à quelque sorcellerie, capturait et séquestrait" son père, commerçant pauvre, bohème et philosophe, quand mère et enfant s’alliaient pour survivre.
Roman autobiographique, cette chronique familiale et régionale dans les premières années de la Yougoslavie titiste, à la fois t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ah ! Il est des livres ! Il est des livres rares. Et, il est des livres que rarement, en les lisant, l'on découvre avoir portés depuis toujours. Je veux dire par cela, qu'un tel livre nous attendrait, personnellement, car il était déjà en nous avant même que nous l'ouvrions, avant même, il se peut, qu'il n'eût été écrit.


C'est rare en effet et c'est très personnel : c'est d'une rencontre aussi improbable dont j'essaye de vous parler, maladroitement à l'évidence puisqu'il s'agit de sentiments enfouis profondément, tels des trésors, depuis longtemps. Je me suis laissé emmener par les belles et longues phrases de Mirko Kovac, que je ne connais pas, comme je me serais embarqué sur un bateau inconnu pour une destination qui ne le serait pas moins. Bercé par le rythme puissant de ses phrases ensorceleuses pareilles à des vagues calmes en surface mais dont le mouvement en profondeur déplacerait de lointains souvenirs, je me retrouve.


J'arrive enfin à Dubrovnik au milieu du roman, étrangement non par la mer mais par le train dont le balancement tout aussi lancinant me rappelle celui qui me transportait, avec ses banquettes en bois, autrefois à l'école. Ce n'est pas la première fois que le roman m'y emmène et, si elle était déjà apparue dans le miroir et si le roman l'avait déjà traversée, moi je ne m'y étais pas arrêté. D'ailleurs, cette fois-ci non plus je n'y suis pas vraiment, car cette écriture m'emporte beaucoup plus loin, aux tréfonds de moi.


Il y a infiniment de tendresse et beaucoup d'amour dans ce roman, il a fallu aussi énormément de travail et plus encore de courage, à n'en pas douter, à l'auteur pour se dépouiller ainsi de ses plus tendres souvenirs. C'est donc lui en premier que je veux remercier. Je parlais de rencontre improbable et c'est bien le cas car sans l'opération Masse Critique, elle n'aurait vraisemblablement jamais eu lieu. J'ai en effet une inclination naturelle à éviter les biographies en général et plus encore les autobiographies. Je remercie d'autant plus Babelio et les éditions M.E.O. pour cette découverte.
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a “ville dans le miroir”, récompensée par le prix Vladimir Nazor du meilleur roman croate de l'année, le prix August Šenoa de la Matica hrvatska, le prix Meša Selimović de la Ville de Tuzla pour le meilleur roman serbe, croate, bosnien et monténégrin, et le prix “13 juillet”, plus haute récompense littéraire du Monténégro, occupe une place à part dans une oeuvre généralement qualifiée de post-moderne. Il s'agit en effet d'un récit autobiographique plutôt que d'un roman, que l'auteur sous-titre « Nocturne familial », tant sa famille regorge de zones d'ombre et de personnages ténébreux. Un récit que l'auteur a longtemps porté, remanié, renié puis repris, allant même, il y a de nombreuses années, jusqu'à retirer l'ouvrage de l'imprimerie à la suite d'un cauchemar.
La ville en question, c'est Dubrovnik, à quelques kilomètres de laquelle est né l'auteur, et qui, dans son enfance, exerçait sur lui une fascination quasi mystique. Elle nous vaut une longue et splendide narration d'une déambulation de l'enfant en quête de son père, commerçant pauvre, bohème et philosophe, une fois de plus disparu dans cette ville qui, régulièrement, “grâce à quelque sorcellerie, le capturait et séquestrait”. Ce qui n'empêche pas Kovač de se gausser des “ragusades” des “grands hommes” d'ex-Yougoslavie, mais aussi de membres de sa famille, qui s'inventaient une filiation avec la cité prestigieuse.
En nous offrant cette galerie de personnages, certains en détails et d'autres esquissés, les uns attachants, les autres médiocres, voire mauvais, l'auteur s'en tient aux faits, refusant tout pittoresque, s'interdisant même l'émotion qui n'en jaillit pas moins à chaque page, notamment celles, merveilleuses, qu'il consacre à son institutrice ou à l'accouchement de sa mère dans un train, pour culminer dans sa dernière rencontre avec le père, dont il découvre enfin la richesse intérieure dans le sanatorium où celui-ci attend placidement la mort.
Un tableau tendre, mélancolique, sans complaisance – et sans autocomplaisance – des premières années de la Yougoslavie titiste, infiltré de brèves réflexions sur la littérature et l'existence, empreint de la pensée que “notre vie n'aura pas été ce que nous avons vécu, mais ce dont nous nous souvenons.” Mais en plus et surtout, un grand moment de littérature, où un écrivain majeur fouille ses racines en quête des sources de son inspiration.

Décédé il y a quelques mois, Mirko Kovač était un des grands noms de la littérature d'ex-Yougoslavie, revendiqué à la fois par la Croatie où il s'était établi après avoir dû fuir le régime de Milošević, la Serbie où il avait passé la majeure partie de sa vie, le Monténégro où se situe aujourd'hui sa ville natale, et la Bosnie-Herzégovine où elle se situait lors de sa naissance. Kovač est un phénomène : quasi systématiquement condamnées par la critique communiste pour leur vision sombre du monde et leur farouche individualisme, ses oeuvres n'en ont pas moins obtenu tout ce qui compte en fait de prix littéraires ; l'une d'elles s'est même vue privée d'un prix obtenu l'année précédente avant d'être retirée des bibliothèques et des librairies. Il a été traduit en de nombreuses langues et a obtenu deux prix internationaux importants pour l'ensemble de son oeuvre (le prix Tucholsky du PEN-Club de Suède en 1993 et le prix Herder en 1995, au palmarès duquel il figure au côté d'auteurs comme Milan Kundera ou le Nobel Imre Kertész). Il est également l'auteur de scénarios de films, dont un présenté à Cannes et primé dans des festivals internationaux. Une longue et prophétique interview dans Libération l'avait révélé en 1992 au public francophone et deux de ses ouvrages ont paru précédemment en français aux éditions Rivages.
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Si je devais résumer "La ville dans le miroir" en 1 mot, je dirais : Fastidieux !

Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas autant ennuyée dans un roman. Et pourtant, le style est bon, les mots sont bien choisis, travaillés, souvent poétiques, mais non, ça ne suffit pas. A tel point que, contrairement à mes habitudes, je rédige aujourd'hui cette critique sans être parvenue au bout du livre.

L'auteur nous parle de sa vie à partir d'anecdotes sur son enfance, sur ses parents et même sur ses grands-parents, ses oncles ou ses cousins éloignés. La quatrième de couverture vantait une "chronique familiale et régionale dans les premières années de la Yougoslavie titiste, à la fois tendre, mélancolique et sans complaisance" , je n'y ai trouvé que les souvenirs embrouillés d'un homme en mal de racines. Le régime communiste que j'espérai comprendre mieux n'est qu'à peine survolé ! Mis à part les noms, on pourrait transposer l'action en Bretagne, au Portugal ou en Pologne sans relever d'incohérences ! J'exagère un peu, mais pas tant que ça.

Ce livre finalement, c'est comme une veillée au coin du feu... Chez des inconnus. Vous savez, ceux qu'on écoute avec un sourire de façade en pensant au fond de nous "Et sinon, quand est-ce qu'on mange ?!" Si mon grand-père avait écrit ses mémoires, ça serait un véritable trésor pour moi, mais un ramassis de banalités pour les autres. Eh bien, malheureusement, je ne suis pas la petite fille de Mirko Kovac !

Ma critique peut paraître acerbe, d'autant que ce livre a reçu nombre de prix dans la péninsule balkanique, mais j'ai sincèrement le sentiment de ne pas avoir rencontré ce roman. Où peut-être en attendais-je trop ?
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Habituellement, je choisis mes livres, mais cette fois, c'est un livre qui m'a choisie.
En effet, je m'étais inscrite à une opération "masse critique" organisée par Babelio et avais sélectionné trois titres. J'ai eu la surprise d'être retenue pour un quatrième "La ville dans le miroir" de Mirko Kovac.
Après avoir lu quelques critiques et la biographie de l'auteur que, honte à moi, je ne connaissais pas, pas plus que le reste de la littérature des Balkans d'ailleurs, j'ai accepté de recevoir ce livre en échange d'une critique.
J'en remercie Babelio et les éditions M.E.O..

Malheureusement, je ne partage pas les avis élogieux qui concernent cet auteur, récompensé par de nombreux prix.
J'avoue que cette lecture m'a ennuyée. Plus d'une fois, j'ai été tentée d'abandonner.
Le style m'a dérangée, à cause de phrases trop longues, de digressions. A plusieurs reprises commence le récit d'un événement, aussitôt suivi d'un "j'y reviendrai plus tard".
J'aurai préféré un texte plus construit et épuré. Certains apprécient la poésie de l'écriture, je trouve le style trop ampoulé et l'usage du subjonctif excessif.
Ceci est pour la forme.
En ce qui concerne le fond, même si le récit laisse apparaître les difficultés rencontrées par sa famille confrontée au régime de la Yougoslavie titiste, il laisse trop de place à des anecdotes personnelles qui ne me semble pas très pertinentes ni intéressantes pour d'autres que son auteur.
Je n'apprécie les autobiographies que quand elles s'inscrivent dans une histoire collective.
Seules les toutes dernières pages consacrées à l'ultime rencontre de l'auteur avec son père m'ont touchée.
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La “ville dans le miroir”, récompensée par le prix Vladimir Nazor du meilleur roman croate de l’année, le prix August Šenoa de la Matica hrvatska, le prix Meša Selimović de la Ville de Tuzla pour le meilleur roman serbe, croate, bosnien et monténégrin, et le prix “13 juillet”, plus haute récompense littéraire du Monténégro, occupe une place à part dans une œuvre généralement qualifiée de post-moderne. Il s’agit en effet d’un récit autobiographique plutôt que d’un roman, que l’auteur sous-titre « Nocturne familial », tant sa famille regorge de zones d’ombre et de personnages ténébreux. Un récit que l’auteur a longtemps porté, remanié, renié puis repris, allant même, il y a de nombreuses années, jusqu’à retirer l’ouvrage de l’imprimerie à la suite d’un cauchemar.
La ville en question, c’est Dubrovnik, à quelques kilomètres de laquelle est né l’auteur, et qui, dans son enfance, exerçait sur lui une fascination quasi mystique. Elle nous vaut une longue et splendide narration d’une déambulation de l’enfant en quête de son père, commerçant pauvre, bohème et philosophe, une fois de plus disparu dans cette ville qui, régulièrement, “grâce à quelque sorcellerie, le capturait et séquestrait”. Ce qui n’empêche pas Kovač de se gausser des “ragusades” des “grands hommes” d’ex-Yougoslavie, mais aussi de membres de sa famille, qui s’inventaient une filiation avec la cité prestigieuse.
En nous offrant cette galerie de personnages, certains en détails et d’autres esquissés, les uns attachants, les autres médiocres, voire mauvais, l’auteur s’en tient aux faits, refusant tout pittoresque, s’interdisant même l’émotion qui n’en jaillit pas moins à chaque page, notamment celles, merveilleuses, qu’il consacre à son institutrice ou à l’accouchement de sa mère dans un train, pour culminer dans sa dernière rencontre avec le père, dont il découvre enfin la richesse intérieure dans le sanatorium où celui-ci attend placidement la mort.
Un tableau tendre, mélancolique, sans complaisance – et sans autocomplaisance – des premières années de la Yougoslavie titiste, infiltré de brèves réflexions sur la littérature et l’existence, empreint de la pensée que “notre vie n’aura pas été ce que nous avons vécu, mais ce dont nous nous souvenons.” Mais en plus et surtout, un grand moment de littérature, où un écrivain majeur fouille ses racines en quête des sources de son inspiration.
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J' aurais beaucoup à dire sur les soupirs de ma mère, qui s'enfonçaient toujours douloureusement dans mon âme, je voudrais écrire à ce propos, mais ce n'est pas le moment opportun, laissons de côté les émotions, car j'ai toujours eu peur de bouleverser quelqu'un avec mes écrits, et je me suis toujours efforcé de cacher, refouler, tout ce qui était excès d'émotions, si bien que j'ai passé beaucoup de temps à élaguer toutes les surcharges sentimentales.
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Par tous les saints, j'ai un jour lu chez un écrivain, mon modèle qui plus est, que "les hallucinations de l'enfance déforment la réalité", et comme toute mon enfance a été une longue, longue, infiniment longue et pénible hallucination, je me demande si tout ce que j'ai vécu et ce que je suis aujourd'hui n'est pas en fait qu'une "réalité déformée". Qui suis-je ?
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Oh, comme c'eût été charmant de me voir en adolescent, bras dessus bras dessous avec mon père, mais ce ne sont là qu'illusions, aucune fantaisie ne peut, d'un coup de baguette magique, faire apparaître de telles scènes, et la réalité ne repasse pas les plats ; c'est resté du domaine du rêve, des enchantements et de la littérature.
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