Léo est lent pour tout, on dirait "peu éveillé" ou "immature" en maniant l'art de la litote et du discours scolaire, ses parents le voient, lui s'en rend plus ou moins compte, bref c'est la fin des haricots à l'échelle d'une vie de quelques années, enfin surtout pour les adultes. Page après page,
Léo galère, pour tout. Jusqu'au jour où.
Léo, quand on n'était pas celui de la classe, c'est un peu le copain ou la copine qu'on avait envie d'aider, de protéger, parce qu'on voyait que l'instit, et certains autres élèves, n'étaient pas très sympas avec lui, faisant des blagues faciles, avec une petite tendance naturelle à l'humiliation publique (comme faire lire sur l'estrade devant tout le monde G. qui ne savait pas lire, ou installer au fond de la classe sur un énorme bureau M., en lui donnant le surnom de "gros bébé" : je rassure tout le monde, c'était le fait de la même instit pourrie, les autres étaient bien).
Le message du livre est positif bien sûr, puisque
Léo s'éveille. Ca rassure quand on est un enfant naïf et plein de bons sentiments. Ca fait sourire quand on a fini l'école et qu'on sait bien que tous les
Léo ne s'éveillent pas, et que notre système scolaire n'a pas de temps pour eux.
Reste que cet album de Kraus est une merveille pour les yeux, et que l'histoire tient le choc des années. Comme on dit : un classique, une valeur sûre.