Le climat
La pluie vient toujours peser sur le monde
et l'aplatir il pleut sur le macadam
et sur une balance sur un archet délaissé
Derrière le voile des gouttes les mines allongées des vivants
s'approchent déjà des faces évacuées des défunts
Rosa seule peut-être sera pour un temps sauvée
par son prénom
(Si la terre parfois recrache un corps
il s'agit d'une simple erreur)
À présent c'est la neige elle tombe sur un os
ou sur un ostensoir
Les hallebardes pour l'instant se tiennent à l'écart
De derrière un angle jaillit brièvement
le S.O.S. d'une toux anonyme
La ville de Vrchlabí après Karel Š.
Il arrive qu'on aille à la fois au-devant de ses deux pôles
Pour voir il suffisait au bord d'une place parmi ses hordes
du samedi soir de sentir sur la langue la goutte rouge
lumineuse de lamole di lamole
Le néant s'écartait aussitôt
pour nous laisser passer
La foule cachait quelquefois un prophète
un autre jour seulement un artiste d'avant-garde expert en
crachement dans les cendriers des autres
portant sur le front un bout de ruban adhésif
Celui-ci il est vrai n'avait de sens que dans une devanture
sur la cuisse d'un mannequin vieilli en maillot neuf
La bourgade survivait à l'illumination restait là
avec ses arcades et commerces autant Broadway shopping
que paniers d'ail Les marches la nuit montaient toujours
taciturnes
vers le silence de la vieille salle de cinéma
De nouvelles agences s'éclairaient dans le passage
bien que les filles à l'intérieur ne fissent que bâiller
discrètement sur leurs offres d'un voyage à Hong Kong
ou vers l'Orient plus distant
de Nulle part définitif
Debout
Chose connue : soudain sans savoir comment
on se retrouve seul avec sa faute d'orthographe
Le regard scrute en vain alentour
la place vide
Dans les marges des villes et de l'Histoire heureusement
demeure aussi l'élégance des jours de pluie
Il suffit avec un léger sourire et en gabardine
de se tenir debout sous les gouttes
Savoir — comme disait le grand-père —
pourquoi les Anglais ont une reine
Après l’envol des moineaux
de nouveau une façade vide
Je repose mon stylo
l’histoire de la poésie pour l’instant s’arrête là.
Le costume du Chaplin-vagabond pend toujours dans quelque armoire
il est sans doute fait d’un meilleur tissu
que les vestons colorés d’hommes d’affaires actuels.
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse)
Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.
ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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