C'est un ouvrage polyphonique, qui se raconte à plusieurs voix, mais aussi, la musique étant omniprésente, avec un certain rythme. Ainsi, au fil des narrateurs, c'est plusieurs histoires qui s'entremêlent, voir dans la dernière partie, se télescope.
On démarre avec une histoire amoureuse qui s'avérera au final n'être pas celle que l'on penses. L'intrigue principale, c'est dans le contexte du communisme en Tchécoslovaquie, une plaisanterie mal interprété, sous la forme d'une phrase ironique dans un courrier, qui changera le cours de l'existence de Ludvik. Il sera incarcéré dans une prison militaire, stigmatisé comme d'autres déviants, il devra travailler dur dans une mine. Pendant son séjour en prison, lors d'une sortie il tombe amoureux d'une fille nommé Lucie dont il nourrira des fantasmes. Lors d'une secrète sortie noctune, la croyant vierge, il tentera, dans un fort état d'exitation, de lui faire l'amour. Elle s'enfuira et sera recueilli par son ami Kostka, catholique pratiquant.
Bien des années après lorsqu'il en aura l'occasion il cherchera à se venger de sa vie manqué, en commettant l'adultère avec Helena, la femme de celui qui l'a dénoncé. Ludvik est un homme blessé, en colère d'avoir vu sa vie changer à cause d'une plaisanterie. Mais est ce seulement cela ?
C'est aussi l'histoire d'une amitié avec un musicien, Jaroslav, Morave comme lui. Plus jeune ils jouaient ensemble dans un orchestre avec cymbalum. Finalement il renouera avec ses origines Moraves, folklorique, qu'il avait mis de côté pendant une partie de sa vie.
C'est en renouant avec Kostka dans sa ville natale qu'il apprendra l'histoire de Lucie, violé à plusieurs reprises lorsqu'elle avait 16 ans. Cela explique qu'elle n'ait pas voulu faire l'amour avec lui lorsqu'il était en prison. Il n'a pas su la comprendre, contrairement à son ancien ami, Kostka, qui lui redonnera goût à la vie.
Bien d'autres personnages complexifient ces histoires principales en y rajoutant de la profondeur, parce que décidément les choses ne sont pas t'elle qu'on le croit en apparence.
Ces histoires qui s'entremêlent sont racontées par plusieurs narrateurs. le point de vue de ces personnages, parfois sur les mêmes événements, créé un intéressant effet Rashōmon dirait-on au cinéma (du nom d'un film japonais sorti en 1950). Je ne sais pas si cela se dit aussi en littérature...
En interprétant, peut être est ce une façon de dire que la vérité,
L Histoire, n'émane pas d'une seule autorité, mais d'une somme de points de vues ?
La musique est une composante omniprésente, au propre comme au figuré. La longueur des parties inégales, évoque un mouvement, comme une accélération ou au contraire une décélération dans le déroulement des actions. La dernière partie donne la voix à plusieurs narrateurs permettant le dénouement final dans un concert ou les spectateurs sont étourdies par l'alcool. Sorte de malaise que l'on ressent au bout de cette lecture qui d'une certaine façon nous mets ko.
Les personnages ont chacun des traits de caractères assez caricaturaux, peut être parce qu'il ne sont souvent pas très développé. Cette caractéristique fait qu'ils sont parfois des clichés renvoyant peut être à des sensibilités différentes dans l'approche du communisme selon leur individualité.
J'ai aimé ce livre parce qu'il est complexe, en apparence les histoires sont simples mais elles forment un ensemble, une vie, particulièrement cohérente et absurde. C'est une belle façon de nous faire vivre ces changements de régimes, marqué par le communisme, dont l'auteur
Kundera a été lui-même la victime.