AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 1488 notes
Quel chef d'oeuvre ! J'ai du mal à imaginer que ce roman est le premier de Kundera et l'oeuvre d'un aussi jeune homme alors que tout dans ce livre (que j'ai découvert après avoir lu l'Insoutenable Légèreté de l'être) est si réussi, si brillant et si bien défini. le titre est bien trouvé car c'est effectivement une mauvaise plaisanterie qui lance l'intrigue et qui soutient tout l'édifice du roman. Est-ce que le communisme est lui aussi une plainsaterie ? Bien sûr que non, mais Kundera semble s'amuser un peu comme Kafka avant lui de la bureaucratie, de l'absurde qui se dégage du politique et qui crée un mal..relatif ou absolu. C'est écrit avec sérieux mais en même temps une grande légèreté, un style féminin, souple, intuitif, plein d'esprit et de grâce. Vous l'aurez compris : j'adore ce livre qui est pour moi tout ce que la littérature peut amener de meilleur : des sentiments intenses, mais aussi de la désinvolture et un engagement. On sent Kundera écrit dans l'esprit de l'époque, avec cette flamme tchèque, cet esprit de rebellion et une forme de romantisme fou. Un miracle ! Lisez ce livre, vous ne le regretterez pas.
Commenter  J’apprécie          40
Pas drôle, La Plaisanterie ? Certes non, si l'on considère que celle qui donne son titre au roman de Milan Kundera vaut à son héros, Ludvik, d'être rayé des listes du parti communiste, de subir toute sa vie l'opprobre de ses pairs, et de le conduire à un désir de vengeance obsessionnel et vain...
Drôles, les thèmes du premier roman du romancier tchèque ne le sont pas non plus - de la surveillance généralisée à l'Est du rideau de fer aux lourdes désillusions qu'apporte le passage à l'âge adulte -, pas plus que sa construction chorale qui nous montre l'impossible communication entre les êtres. Mais la Plaisanterie contient déjà l'insondable légèreté propre à Kundera, qui pour être souvent cynique et parfois sentencieux, ne se départit jamais d'un humanisme profond et de son regard plein d'une dérision communicative à l'égard de ses personnages.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
Commenter  J’apprécie          40
Mon premier Livre de Kundera, son premier roman aussi. Je tombe dans cet univers si bouleversant ou les mots de ce Romancier fantôme de Kafka tourbillonnent dans mon âme comme un rêve illusoire d'une vie ou les personnages marionnettes de son créateur s'embrument de doute, de choix, de haine, de vengeance, d'amour, d'illusion de propagande.
Kundera dans un pays à la proie du communisme le plus froid de l'après-guerre, dans cette patrie ou rêve un monde nouveau, comme une absurdité de L'étranger d'Albert Camus de ne pas avoir pleuré la mort de sa mère. Une carte postale ou cet aphorisme cynique, d'humour, de drôlerie -L'optimisme est l'opium du peuple ! L'esprit sain pue la connerie ! Vive Trotski ! Ludvik enferme son auteur dans une tempête de noirceur. Avec son renvoi du parti de la fac, devenant un noir travaillant dans la mine pendant plus de 3 ans.
Histoire de ces hommes qui décident par la masse populaire d'une nouvelle idéologie des autres. Ou le temps devient figé dans l'utopie d'un univers merveilleux. le passé embrigade l'idée. La musique sonne le rassemblement d'une politique humaine qui puise l'essence de la liberté vers un isolement de soi pour une commune passion pour un communisme, joueur de ses acteurs perdus dans cette vie de théâtre, d'une pièce au mutisme de liberté personnel. Kundera aime l'amour de ses personnages torturés. Une étoile brille ses gens au coeur rouge de passion. J'aime ce livre pour cette vie qui l'anime de ces doutes. L'homme aime le passé de son enfance pour toucher l'incandescente d'un bonheur simple.
Commenter  J’apprécie          40
Magnifique roman sur l'inhumanité et l'incompréhension.
Commenter  J’apprécie          40
Pendant longtemps j'en ai parlé positivement,avec enchantement même. L'histoire en elle-même est autant absurde que banale,sous le régime communiste. Mais tout est dans l'écriture : la Dérision ! On en rit,tant c'est absurde.Une plaisanterie quoi ! Jusqu'au jour où j'ai eu la mauvaise idée,de le relire -traduit par Kundera- . J'ai franchement déchanté,c'était d'une tristesse à mourir, et d'une lourdeur... heureusement que j'avais lu ses autres romans avant ,car je n'ose plus y toucher surtout qu'il écrit en Français à présent.
Commenter  J’apprécie          40
Le contenu de l'intrigue s'inspire de l'histoire de la Tchécoslovaquie de l'après-guerre : la révolution communiste est évoquée à travers les destins croisés de cinq personnages dont Ludvik est le héros.

Le passé est irrévocable : comme les actes (mêmes les plus anodins) ! C'est là un fait indiscutable auquel on y échappe pas, pas même Ludvik, un jeune intellectuel engagé (dans le mouvement communiste étudiant), qui s'est retrouvé du jour au lendemain pieds et poings liés après avoir voulu tourner en dérision des propos de Marx : (« L'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie ! Vive Trotski ! »).
Cette plaisanterie, qui était destinée à une jeune étudiante qu'il courtisait, s'est retournée contre lui en le condamnant : exclu du Parti et renvoyé de l'Université. On ne plaisante pas avec l'idéal communiste dans les années 50 !
A cause de cette blague (idiote), origine de son exclusion, Ludvik s'éloignera de ses amis et son histoire d'amour restera inachevée. Blessé dans son orgueil et humilié (une exclusion faite à l'unanimité de ses camarades). Des sentiments, de colère et d'incompréhension, émanent de Ludvik qui voudrait pourtant que les autres le regardent différemment, et que les choses changent : nuancer l'image que ses amis se font de lui et surtout revenir en arrière. Or, ce qui est fait est fait !

«La Plaisanterie» est une oeuvre sur la difficulté d'être, sur les incompréhensions (toute la narration est basée sur une (mauvaise) plaisanterie, en fin de compte ! D'où le titre…), les problèmes liés à la communication ; et surtout, sur l'irréversibilité des actes !
Alors il faut savoir consumer le présent !
Par extension, ce roman peut être perçu comme un messager de l'anti-totalitarisme, à l'instar de « Risibles amours ».
Commenter  J’apprécie          40
C'est un ouvrage polyphonique, qui se raconte à plusieurs voix, mais aussi, la musique étant omniprésente, avec un certain rythme. Ainsi, au fil des narrateurs, c'est plusieurs histoires qui s'entremêlent, voir dans la dernière partie, se télescope.

On démarre avec une histoire amoureuse qui s'avérera au final n'être pas celle que l'on penses. L'intrigue principale, c'est dans le contexte du communisme en Tchécoslovaquie, une plaisanterie mal interprété, sous la forme d'une phrase ironique dans un courrier, qui changera le cours de l'existence de Ludvik. Il sera incarcéré dans une prison militaire, stigmatisé comme d'autres déviants, il devra travailler dur dans une mine. Pendant son séjour en prison, lors d'une sortie il tombe amoureux d'une fille nommé Lucie dont il nourrira des fantasmes. Lors d'une secrète sortie noctune, la croyant vierge, il tentera, dans un fort état d'exitation, de lui faire l'amour. Elle s'enfuira et sera recueilli par son ami Kostka, catholique pratiquant.

Bien des années après lorsqu'il en aura l'occasion il cherchera à se venger de sa vie manqué, en commettant l'adultère avec Helena, la femme de celui qui l'a dénoncé. Ludvik est un homme blessé, en colère d'avoir vu sa vie changer à cause d'une plaisanterie. Mais est ce seulement cela ?

C'est aussi l'histoire d'une amitié avec un musicien, Jaroslav, Morave comme lui. Plus jeune ils jouaient ensemble dans un orchestre avec cymbalum. Finalement il renouera avec ses origines Moraves, folklorique, qu'il avait mis de côté pendant une partie de sa vie.

C'est en renouant avec Kostka dans sa ville natale qu'il apprendra l'histoire de Lucie, violé à plusieurs reprises lorsqu'elle avait 16 ans. Cela explique qu'elle n'ait pas voulu faire l'amour avec lui lorsqu'il était en prison. Il n'a pas su la comprendre, contrairement à son ancien ami, Kostka, qui lui redonnera goût à la vie.

Bien d'autres personnages complexifient ces histoires principales en y rajoutant de la profondeur, parce que décidément les choses ne sont pas t'elle qu'on le croit en apparence.

Ces histoires qui s'entremêlent sont racontées par plusieurs narrateurs. le point de vue de ces personnages, parfois sur les mêmes événements, créé un intéressant effet Rashōmon dirait-on au cinéma (du nom d'un film japonais sorti en 1950). Je ne sais pas si cela se dit aussi en littérature...

En interprétant, peut être est ce une façon de dire que la vérité, L Histoire, n'émane pas d'une seule autorité, mais d'une somme de points de vues ?

La musique est une composante omniprésente, au propre comme au figuré. La longueur des parties inégales, évoque un mouvement, comme une accélération ou au contraire une décélération dans le déroulement des actions. La dernière partie donne la voix à plusieurs narrateurs permettant le dénouement final dans un concert ou les spectateurs sont étourdies par l'alcool. Sorte de malaise que l'on ressent au bout de cette lecture qui d'une certaine façon nous mets ko.

Les personnages ont chacun des traits de caractères assez caricaturaux, peut être parce qu'il ne sont souvent pas très développé. Cette caractéristique fait qu'ils sont parfois des clichés renvoyant peut être à des sensibilités différentes dans l'approche du communisme selon leur individualité.

J'ai aimé ce livre parce qu'il est complexe, en apparence les histoires sont simples mais elles forment un ensemble, une vie, particulièrement cohérente et absurde. C'est une belle façon de nous faire vivre ces changements de régimes, marqué par le communisme, dont l'auteur Kundera a été lui-même la victime.
Commenter  J’apprécie          30
Quel plaisir de lecture : au travers du drame que vit Ludvik suite à sa plaisanterie, c'est toute l'histoire de la Tchécoslovaquie d'après guerre qui est convoquée : le régime de terreur imposé par l'appareil d'état du parti communiste bien sûr mais aussi, de façon plus inattendue, le folklore et ses liens avec la religion et la politique.
La construction du roman participe également à une immersion totale dans le cercle des personnages principaux où chacun prend la parole pour raconter l'histoire de son point de vue. Chacun sauf peut-être celle autour de qui tout tourne, la fille aimée et mystérieuse qui est le soleil insaisissable de ce magnifique roman.
Commenter  J’apprécie          30
J'admire le parcours de Milan Kundera et pas seulement parce qu'il a choisi la France. Dans ce livre, on constate les débordements du communisme (comme de toute dictature), avec sa cruauté, son cynisme, mais aussi les choix d'un homme et son parcours de vie. J'ai trouvé quelques réminiscences avec La Ville et les Chiens de Mario Vargas Llosa (surtout le passage sur l'Armée mais aussi la relation aux filles), même si je n'ai jamais lu cette comparaison nulle part. Un livre intéressant, à défaut d'être joyeux…
Commenter  J’apprécie          30
Dans la Tchécoslovaquie communiste des années 1960, Ludvik est exclu de l'université et envoyé travailler dans les mines après avoir écrit une carte postale maladroite à son amoureuse. Un roman ardu qui peut se lire à plusieurs niveaux, pour dénoncer le système politique, la lourde ambiance sociale et leur influence sur la vie quotidienne. Mais aussi une grande histoire d'amour et une réflexion sur la vengeance, le pardon et la réparation.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (5034) Voir plus



Quiz Voir plus

Milan Kundera

Presque tous les romans de Kundera comportent le même nombre de parties : quelle est la structure type de ses romans ?

3 parties
5 parties
7 parties

10 questions
167 lecteurs ont répondu
Thème : Milan KunderaCréer un quiz sur ce livre

{* *}