J'ai eu un peu de mal à lire ce livre. Je n'ai aimé aucun personnage, ni Jamal, fuyant comme une anguille, ni sa soeur, l'archétype du cassos, ni Henry, le bobo, ni Ajita l'insaisissable névrosée, ni Rafi, l'odieux enfant, ni Karen, la connasse qui lit The Sun, ni Wolf, le parasite. Il n'y a que Bushi et Mustaq qui trouvent quelques grâces à mes yeux. Pourtant j'ai aimé
Quelque chose à te dire. J'ai adoré la peinture de l'Angleterre et de sa communauté anglo-pakistanaise, l'époque
Thatcher et l'époque Blair. J'ai adoré le recit du voyage au Pakistan. J'ai adoré le ton de ce roman, très adulte et pas du tout politiquement correct. Ça change vraiment de la tendance actuelle de geignards exhibitionnistes fragiles et offensés. J'ai adoré la 4eme partie qui parle des attentats de 2005. Je me suis parfaitement retrouvée dans la sideration d'Henry, page 519, dans le fait que, nous gens de gauche, avons passé notre vie à soutenir les révoltes et révolutions de peuples opprimés sans voir que nous en serions les victimes et que, contrairement à ce qui nous avions naïvement cru, ce serait l'extrême droite religieuse qui animerait cette révolte fantasmée voire espérée. L'Angleterre a eu 10 ans d'avance sur nous mais nous n'avons rien appris d'elle.
Ce que je n'ai pas aimé c'est le récit pénible des soirées chics ou glauques, dans le milieu artistique branchouille où dans les boîtes échangistes. Ça m'a profondément ennuyée.
Un avis mitigé donc mais plutôt positif.