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100 pages
L'Histoire (01/03/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
En 476 Odoacre, un prince barbare au service de l'armée d'Italie, s'empare du pouvoir à Rome et dépose le dernier empereur, le jeune Romulus Augustule. C'en est fini de l'Empire romain en Occident.

Loin d'être un temps de décadence, les Ve et VIe siècles, qui voient la formation des royaumes ostrogoth, burgonde ou franc, sont ceux d'une renaissance après des décennies de coups d'État et d'incursions barbares.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le passage de l'Empire Romain aux royaumes Barbares m'a toujours intéressé. C'est une époque riche et souvent réinterprétée par les historiens. On peut apprendre, désapprendre, réapprendre.

Le n°481 du magasine L'Histoire consacre son dossier à cette période avec un angle de vue intéressant. Il focalise sur les premiers pas des gouvernements qui ont succédé à l'empire d'Occident.

Le plus gros morceau est consacré à Odoacre. Ce type a toujours eu chez moi une aura négative. C'était le croque mitaine, le fossoyeur de l'empire, celui qui a renversé le dernier empereur – le jeune Romulus Augustule – et renvoyé à Constantinople les insignes impériaux.
L'article fournit un portrait autrement plus favorable du bonhomme. Il a ramené une certaine paix en Italie pendant une bonne décennie, car avant lui les empereurs valsaient plus vite que Johann Strauss pouvait mettre en musique. L'économie s'est rétablie, la famine s'est éloignée et les relations extérieures lui ont permis de calmer les Vandales, de récupérer la Sicile et de rapatrier les Romains de Norique (essentiellement dans l'actuelle Autriche). le Sénat romain a tout de suite collaboré avec lui.
Malheureusement pour lui les circonstances étaient encore au déséquilibre géopolitique. La fragmentation de l'empire Huns a provoqué des mouvements de population. L'empereur d'Orient Zénon a gentiment accordé à l'Ostrogoth Théodoric d'aller s'installer en Italie (et de le laisser tranquille). Ce dernier ne s'est pas fait prier et a assez vite balayé Odoacre (cinq ans de bagarre tout de même). En fait le Sénat et l'aristocratie romaine a tout de suite lâché Odoacre pour son rival – souvent sénateur varie. L'explication donnée est qu'Odoacre a gouverné de manière fonctionnelle et n'a pas su faire rêver les foules, développer une idéologie, une histoire, comme les Francs ou les Goths ont pu le faire.

D'autres articles plus courts évoquent des sujets variés. Les métamorphoses de la ville de Rome après la chute. Je cite : « Bien que dépouillés pour l'essentiel de leurs revêtements et de leurs décors, abandonnés ou réutilisés pour d'autres fonctions, les monuments et la structure même de la cité antique restent toujours caractéristiques du paysage urbain durant toute l'Antiquité tardive et le début du Moyen-âge. Ce n'est qu'au VIIIe-Ixe siècle que s'efface le tissu monumental de la Rome impériale. »
Un autre article évoque les relations entre le Pape à Rome et le Roi à Ravenne, à travers les lettres Ennode de Pavie. On voit l'évêque de Rome monter en grade dans la hiérarchie chrétienne et, déjà, essayer de s'imposer au-dessus du Roi et de l'Empereur. Un peu plus tard les catholiques auront maille à partir avec Théodoric – les Ostrogoths étaient encore Ariens – qui les persécutera.
Puis on parle de l'existence tardive de fêtes païennes, en l'occurrence les Lupercales, qui sont devenues une sorte d'affirmation de l'aristocratie romaine face au clergé catholique. Elles disparaitront avec le retour de l'empire d'Orient, avec Justinien et Bélisaire qui reconquerront l'Italie sur les Goths (et les côtes d'Afrique sur les Vandales).
Enfin, un entretien avec Peter Heather, auteur de « Rome et les Barbares – Histoire nouvelle de la chute de l'empire » (vo en 2005, traduction française en 2017) revient sur les relations entre l'Italie et les royaumes post-romains.

D'autres articles hors dossier ont attiré mon attention : sur Voltaire qui se fait historien contemporain et journaliste avec son Précis du siècle de Louis XV. Sur les 150 ans de la Commune et sur une explication des tensions au Haut-Karabakh entre arméniens et azéris (de la pure géopolitique avec Russes, Iraniens et Turcs aux ficelles et les Occidentaux qui regardent en disant « c'est pas bien »).

De bons moments instructifs.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Théodoric et Odoacre s'accordèrent pour gouverner ensemble l'empire des Romains, et ils se rendaient de fréquentes visites, se recevant l'un l'autre. Au dixième jour, alors qu'Odoacre se trouvait chez Théodoric, deux hommes s'approchèrent et lui saisirent les mains, comme des suppliants. Alors, d'autres qui se trouvaient cachés des deux côtés dans des alcôves firent irruption avec leurs épées mais ils hésitaient à se jeter sur Odoacre. Théodoric, lui, s'avança et le frappa de l'épée à la clavicule. Comme le coup était mortel et qu'il transperça jusqu'à la hanche le corps d'Odoacre, on dit que Théodoric se serait exclamé: "Ce misérable n'avait donc pas d'os !".
(Jean d'Antioche)
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