Ô nuit si ta parure
Ô nuit si ta parure était douce à nos âmes
Il n’y aurait pour l’homme une perle plus pure
Que l’étoile cueillie au bord de ton velours
Mais le cœur qui se voue à des tâches obscures
Ne reconnaît en toi que le revers du jour
Et lune tu n’es plus que la compagne lasse
D’un astre dévoré par l’impossible course
Il n’est plus de bonheur pour la biche incertaine
Qui vient boire le clair de nuit à la fontaine
Où le cerf dresse haut sa ramure éclatée
Pampre qui se refuse à devenir trophée
Quelle herbe guérira le cœur de son remords
Comment aimer le ciel suivre la voie lactée
S’ils s’offrent aux derniers regards d’un condamné
Quel enfant peut sauver le monde de sa peur ?
Il faudrait à la nuit pour être plus sereine
La promesse d’une aube où nul homme ne meure.