Quand tu écouteras cette chanson

Terminé et c'est un vrai coup de coeur !

Tout d' abord un immense merci à netgalleyfrance et editionsstock pour m' avoir fait découvrir ce magnifique roman de cette dernière rentrée littéraire.

Le journal d' Anne Franck permet encore de nos jours de ne pas oublier la Shoah.

Lola Lafon nous évoque sa famille, ses origines et ses souvenirs qui ressurgissent à l' Annexe ( lieu où se cacha Anne Franck) avec une grande sensibilité.
Elle évoque également la vie d' Anne Franck, de sa soeur Margot, de son père et de toutes les personnes qui ont gardé un secret lourd à porter pour protéger les personnes cachées dans cette Annexe.

Je ne peux que vous encourager à découvrir ce livre qui se lit d' une traite.

Un tour au musée d'Anne Franck, la poésie de cette nuit où tout bascule vers un souvenir, vers une enfance. le style de Lola Lafon, sa manière de déambuler comme une ballade des temps anciens. (ballade et non balade, c'est à dire un texte d'une poésie déchirante.

La collection « Ma nuit au musée », des Éditions Stock (dont la Maison mère est Hachette Livres, qui appartient au milliardaire Vincent Bolloré, c'est toujours bien de se le rappeler pour comprendre un peu l'écosystème dans lequel tout ça évolue) est une drôle de collection : elle propose à des auteurices de passer la nuit dans un musée et d'écrire à partir de ça.

Lola Lafon s'est prêtée à l'exercice, en passant une nuit dans l'Annexe du Musée Anne Franck, à Amsterdam, dans laquelle la famille Franck a vécu deux ans, cachée, de l'été 1942 à l'été 1944. Dans ce livre, elle raconte d'abord sa préparation, ses recherches, sa façon d'appréhender cette nuit qu'elle va passer seule au Musée. Elle convoque le symbole qu'est Anne Franck, essaie de la comprendre au-delà de ce qu'on en a fait, de ce qu'on a déformé d'elle pour rendre son histoire universelle. Anne Franck était une jeune fille qui voulait écrire, et dans ce livre, Lola Lafon lui rend hommage en tant qu'écrivaine.

On passe ensuite la nuit au Musée à ses côtés, et les histoires s'entremêlent et se répondent : celle de l'autrice, elle-même juive et descendante d'immigrés russo-polonais ayant fui la guerre, celle d'Anne Franck, celle de sa famille (et en particulier de sa soeur Margot, qui écrivait aussi, mais dont on n'a pas retrouvé le journal), et celle d'un jeune cambodgien que Lola Lafon a fréquenté pendant son enfance roumaine. L'autrice trouve les mots pour parler de la Shoah, des silences pesants qui se transmettent dans les familles, de l'importance de la mémoire et de ce qu'on en fait. de sa plume merveilleuse (n'ayons pas peur des mots), elle créé des ponts, ouvre des espaces de complexité, de recueillement et de compréhension du monde. Ce livre m'a transportée de Nice à Grenoble, en quelques heures de train, j'ai presque pleuré, et en le refermant j'ai regardé quelques minutes les paysages défiler, les yeux dans le vague, avec mélancolie. Je vous le conseille chaudement et moi je vais lire le Journal d'Anne Franck.

Je rejoins le sentiment d'urgence, qui se tenait tapie encore, à retrouver, dans l'Annexe. Avec la nuit comme recueillement et silence, propice à éprouver l'absence d'Anne Franck et celle de Charles Chea.
'I started a joke' va rester l'emblème fort de l'Image manquante' !
Je dois à cette auteur Lola Lafon un très grand moment de lecture et d'émerveillement renouvelé, le pouvoir des mots quand ils sont justement posés.

Bouleversé par ce livre de Lola Lafon. Tout en sobriété et émotion. Au delà de l'histoire terrible d'Anne Franck et de notre relation avec elle, Lola Lafon nous livre un récit intime et universel à la fois mais d'une justesse sidérante. Elle a raison, Lola Lafon, la nuit est habitée.

Quand tu écouteras cette chanson est un récit poignant que la nostalgie imprègne du début à la fin sans jamais tomber dans la facilité et le sentimentalisme.
L'auteur dit l'essentiel sur Anne Frank, Margot, Otto Frank et leur donne beaucoup de réalité, Anne trop bavarde dont la mère d'une amie dit "Dieu sait tout mais Anne sait tout sur tout", Otto Frank qui n'oubliera jamais le regard de Margot au moment de leur séparation, toute l'âme de Margot est dans ce regard qui nous bouleverse.
Charles Chea n'avait que 15 ans, il était lycéen à Paris, ses parents étaient diplomates à Bucarest. Pendant une dizaine de jours, il a partagé l'insouciance de trois fillettes à Bucarest avant de partir pour le Cambodge où ses parents ont été rappelés par le régime des Khmers rouges. L'auteur qui n'avait que huit ans était la plus jeune des fillettes. Des années après, au bout de la nuit dans l'annexe, elle entre dans la chambre de Anne Frank à qui elle apporte la présence amicale de Charles Chea, c'est le jeune cambodgien abattu par les Khmers rouges qui lui ouvre la porte.

Le 18 août 2021, Lola Lafon passe la nuit au musée Anne Franck, dans l'annexe où la famille et 3 autres personnes vivront cachées plus de 2 ans avant d'être dénoncées. Là, elle part à la rencontre de cette adolescente qui écrivit son journal comme une vraie ecrivaine. Elle voudrait lui rendre hommage. Mais cette nuit fait resurgir toutes la question de la juiverie. Question d'hier et question d'aujourd'hui. Quand tu écouteras cette chanson n'est pas un roman mais une réflexion. Avec une écriture simple, Lola Lafon nous partage l'émotion qui la saisit dans cet appartement, l'impossibilité qu'elle a de pénétrer dans la chambre d'Anne, la difficulté même de la nommer : Anne, Anne Franck...
Ce livre bouleversant m'a prise aux trippes et à la gorge. J'ai ressenti la puissance de l'absence, dans ces lieux habités et abandonnés et j'ai pleuré en écoutant cette chanson "I started à joke".

Dans le cadre de la collection « Une nuit au musée », le 18 août 2021, Lola Lafon passe une nuit dans l'Annexe qui a abrité la famille Frank pendant 25 mois. A cette occasion, elle interroge le vide qui est plein, la place et la représentation d'Anne Frank dans la mémoire collective et sans l'avoir pressenti, part à la recherche de sa propre identité.
Immense coup de coeur pour cet ouvrage, historiquement passionnant et humainement si puissant! ❤️
Imaginer ne suffit pas. Lola Lafon prépare sa nuit, s'informe, rencontre, se renseigne. Consciente de l'enjeu, elle doute : « Je ne suis pas celle qui devrait écrire ce livre. »
Et pourtant si. Elle va se confronter aux lieux, les invoquer, tenter d'entendre ce qui résonne encore dans cet appartement. Anne Frank est une icône, connue de tous, appartenant à la mémoire collective, mais finalement que sait-on réellement de cette jeune fille, devenue sans le savoir héroïne symbolique ?
Le roman est l'occasion d'une subtile remise en perspective de la réalité historique et redonne une place juste au texte du Journal, aux faits qui l'entourent et aux êtres qui ont brutalement disparus, dont Margot, soeur d'Anne, mise ici en lumière. Elle aussi avait écrit un journal. Qu'est-il devenu ?
Dans cette errance nocturne, avec pudeur, authenticité et le plus grand respect, Lola Lafon mêle les passés et opère un glissement inattendu à la recherche de ses propres origines. « La nuit les a réunis. ». En enchevêtrant son histoire personnelle à celle de la famille Frank, l'auteure signe un texte précieux et magnifique.
Hymne à la transmission, ode à tous les disparus, le texte est un subtile hommage à ceux qui nous habitent et qui (sur)vivent à travers notre mémoire.
A lire absolument !
Lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2023

C'est un livre remarquable qui fait partie de la collection « ma nuit au musée » chez Stock.
Impossible d'en décrire le contenu détaillé mais le coeur de l'ouvrage s'inspire de la maison et de la vie d'Anne Frank
Tout autour de ce thème ,s'entremêlent des moments de la vie de l'autrice et sa famille
mais aussi plus globalement ses réflexions sur l'écriture,la vie,la mort….
On n'en sort pas indifférent

C'est totalement chamboulée que je referme ce livre.
Malgré les critiques dithyrambiques que j'avais lu, je craignais de m'ennuyer, de ne pas ressentir d'émotions mais Lola Lafon m'a totalement emportée dans son voyage, j'ai eu l'impression d'être avec elle, de suivre ses pas dans l'Annexe, dans le Musée.
J'ai ressenti son blocage devant cette dernière pièce.
Magnifique lecture