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Josette Herbert (Traducteur)Antoinette Perelli (Traducteur)
EAN : 9782226002570
445 pages
Albin Michel (01/01/2000)
4.25/5   22 notes
Résumé :


Considérée comme un classique de la littérature spirituelle du XXème siècle, cette autobiographie spirituelle nous conte les pèlerinages d'un moine bouddhiste au Tibet dans les années 30 et 40, dans un pays déchiré et déjà menacé par la Chine.

Mêlant journal, récits d'aventure, commentaires philosophiques et études anthropologiques, Lama Govinda nous livre ici son itinéraire spirituel, ses expériences religieuses et mystiques, nous dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un extraordinaire conte vécu par un chercheur sincère.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si un brave paysan installe un mani-chö-khor (terme plus approprié que moulin à prières) dans un ruisseau ou un canal qui amène l’eau à son village et à ses champs afin que soient bénis l’eau et tous ceux qui en vivent – homme ou animal et jusqu’aux plus humbles créatures, jusqu’aux plantes – cet acte de foi sincère est aussi bon et valable que la bénédiction du prêtre chrétien qui transforme l’eau ordinaire en « eau bénite ». Et, qui plus est, le son de la petite cloche qui tinte à chaque tour rappelle à ceux qui l’entendent qu’ils doivent répéter intérieurement le mantra sacré.

Mais quelle est l’origine de la route qui tourne inlassablement ? « Mettre en mouvement la Roue du Dharma » (chö-kikhor-lo khor-ba) est une métaphore connue de chaque bouddhiste ; elle signifie « la mise en marche des forces de la Loi morale universelle », et lorsqu’il fait tourner le moulin à prières, le bouddhiste prend conscience de la loi suprême proclamée par le Bouddha lorsqu’il mit en mouvement la Roue du Dharma, il y a deux mille cinq cents ans. Il ne suffit pas pour le bouddhiste que cet acte ait été accompli une fois par l’Illuminé, il faut que chacun des êtres humains qui s’efforcent d’atteindre l’illumination répète cet acte créateur en le réalisant dans son propre esprit.

La valeur profonde et le parallélisme cosmique de ce symbole peuvent aisément être saisis si l’on se rend compte que la vie de l’univers tout entier dépend de la rotation, qu’il s’agisse des planètes ou des étoiles qui tournent sur elles-mêmes ou des planètes qui tournent autour d’un soleil central ou des mouvements similaires des atomes. Si la seule rotation d’une dynamo peut produire un courant électrique – phénomène parfaitement inexplicable – et si le retour constant de l’esprit humain sur un point donné de sa conscience peut produire une concentration telle qu’elle puisse conduire à des découvertes qui révolutionnent le monde ou à l’atteinte des degrés de l Parfaite Illumination, qu’y a-t-il d’extraordinaire dans la croyance tibétaine qui veut que les forces bénéfiques attirées et concentrées lors de la préparation du moulins à prières soient en quelque sorte retenus dans cette forme matérielle et puissent être réactivées et transmises par la mise en marche du moulin ? (pp. 43-44)
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Apparemment, il y avait toujours dans le village un homme appelé par les Dieux et qui devait assumer cette charge ; en général, il appartenait à la corporation des forgerons. Ces êtres, en contact constant avec le feu et le métal, sont-ils particulièrement accessibles aux influences des puissances psychiques, ou retrouvons-nous ici les traditions préhistoriques qui remontent à l’époque où, pour la première fois, le métal fut extrait de la pierre et où s’ouvrit une ère nouvelle pour l’histoire de l’humanité ? A cette époque-là, on croyait que le métal possédait des qualités magiques, et ceux qui l’extrayaient et le façonnaient passaient pour des maîtres dans un art de la magie. Heinrich Zimmer parle à ce sujet du « forgeron magicien » qui délivra le monde de l’âge de la pierre. « Le héros qui tire de la pierre une épée d’acier n’est pas nécessairement un grand guerrier, mais il y a toujours en lui un magicien puissant, maître des choses spirituelles et matérielles. »

Cette tradition préhistorique semble avoir été préservée dans beaucoup de parties du monde, en Afrique et dans les communautés hindoues au sud des Himalayas – pour n’en citer que deux exemples. Cette coutume n’a rien à voir avec une religion particulière, mais semble suivre des pratiques psychiques plus anciennes que toutes les religions connues et qui éveillent les forces telluriques de la nature, aussi bien que les forces non encore conscientes de la psyché humaine.

J’ai découvert les phénomènes les plus stupéfiants de ce genre chez les Aissaouas – une secte de mystiques musulmans de l’Afrique du Nord dont les membres mâles (la plupart travaillent les métaux, forgent le fer ou le cuivre) se retrouvent tous les vendredis dans une mosquée d’une sorte spéciale réservée à leurs pratiques religieuses extatiques. Jeune homme, je vécus quelque temps parmi eux, portant le vêtement habituel des Arabes. Aussi plusieurs occasions s’offrirent-ils à moi d’assister à leurs régions religieuses ; en principe, ils ne s’opposent pas à la présence parmi eux de gens d’autres religions pourvu que l’on respecte leur religion et leurs coutumes. (pp. 410-411)
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Cette liberté ne consiste pas à pouvoir faire « ce que l’on veut »; ce n’est pas non plus l’arbitraire ou l’obstination, ni la soif d’aventures, mais au contraire la faculté d’accepter avec l’esprit ouvert l’imprévu, l’inattendu de certaines situations de la vie, bonnes ou mauvaises; la faculté de s’adapter à une infinie variété de conditions sans perdre confiance dans le rapport étroit entre le monde intérieur et le monde extérieur.... ce qui fait la rivière, c’est le courant, la continuité de son mouvement.
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Pareil aux nuages d’été qui, en harmonie avec le firmament de la terre, vogue librement dans le ciel bleu d’un horizon à l’autre, porté par le souffle de l’atmosphère, de même le pèlerin s’abandonne au souffle de la vie plus vaste qui le conduit au-delà des plus lointains horizons vers un but déjà présent en lui, mais encore caché à sa vue.
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