tu seras
pour un instant
– pour un instant encore –
sublime dans ton aveuglement
sereine dans l’abandon du sommeil
mais ces larges matins
resteront prisonniers d’un rêve de glace
dans la démesure du possible
où nous t’attendions
dans ce rêve
nous ne rêvons pas
le poids de la lumière est incertain devant l’innommable
et défaillir s’impose
à moins d’ouvrir les yeux
j’ai contemplé
dans la clarté des nuits
le silence de ta peau
ce vertige de toi
que tu n’as pas connu
te survit
l’impossible sera là
comme vivante chose de terre
à aimer
sans retour