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EAN : 9782360840144
128 pages
Inculte éditions (02/10/2019)
3.36/5   7 notes
Résumé :
«Bas de casse» nous conte la fin d'une petite imprimerie privée dans les années 1970 en RDA, à travers le portrait de ses quatre employés : Manfred, l'imprimeur qui parle aux machines, Fritz, le roi de la linotype, Willi, le vieux taciturne et la narratrice, pas douée pour le métier que Fritz surnomme « Puppi, l'éléphante pompette et manchote ».
Les destins de ces quatre personnages se croisent dans ce lieu de travail qui n'a rien d'anodin. C'est un monde qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans ce court roman, l'auteure nous narre le destin de quatre personnages employés dans une imprimerie traditionnelle privée de Berlin-Est à la fin des années 70.
On y suit la narratrice, typographe médiocre, et ses quatre collègues masculins : Manfred qui a plus d'aisance à communiquer avec les machines qu'avec les humains ; Fritz qui excelle dans son métier et pour qui notre héroïne a un faible, et enfin Willi, vieil homme très discret et morne. On entre un peu dans la vie de chacun à travers des anecdotes, on suit leur rencontres arrosées au bar du coin, entre schnaps, vin et bière.
Dans le contexte politique de la RDA, ce n'est pas facile de tenir une imprimerie, de surcroît privée. Chaque publication nécessite un permis des autorités.
Katja Lange-Müller nous offre une évocation mélancolique de cette époque et du métier d'imprimeur tel qu'il existait avant, elle-même ayant exerçait ce métier et étant née en RDA.
Un petit roman charmant, on passe un très bon moment de lecture. Mais je reste sur ma faim. Trop court, les personnages et le contexte historique pourtant fort intéressant ne sont que survolés à mon goût. Je pense oublier assez vite ce texte.
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J'ai été séduite par l'originalité de ce court roman, ses personnages atypiques, son contexte inhabituel, et même par le caractère décousu de son intrigue dont le fil conducteur semble peu à peu s'effilocher.
Elle débute dans la RDA des années 70, plus précisément dans la petite imprimerie moribonde d'Udo Posbich, où la narratrice travaillait alors. Elle avait renoué avec le métier de typote qu'elle exerçait, ainsi qu'elle l'avoue elle-même, sans grande compétence, attendant le jour où elle serait une fois de plus virée, n'étant "… bonne qu'à s'affaisser toutes les cinq minutes sur le tabouret, à fumer des cigarettes et bouger (ses) orteils douloureux". Ses collègues l'avait surnommée Puppi, en référence à une célèbre éléphante pompette et manchote… Elle dresse d'elle-même un portrait sans concession, imagé et précis, qui donne d'emblée une idée du ton acéré, à la fois empreint de mélancolie et de dérision, qui va nous porter tout au long du récit.

"Sous un amas de cheveux gras noir de jais, j'ai deux oreilles remarquablement grandes qui, étant donné ma peau claire et bien irriguée, brillent quand elles sont rouges (…) d'une lueur bleuâtre, ou plutôt violette, et que j'arrive à remuer grâce à une sorte de gymnastique du cuir chevelu, ainsi que des petits yeux bruns tout ronds, très éloignés l'un de l'autre, dans un visage plat, arrondi, à l'expression enfantine, voire un peu niaise, d'où émerge tristement un long nez charnu".

L'équipe dont elle était entourée était exclusivement masculine, composée de Fritz, le "King of the Linotype", comme il se désignait lui-même, un quadragénaire sec et marqué par l'acné mais blond comme un ange, détestant les voitures et faire des projets ; de Willi, un vieux maigre et crasseux dont la carnation, tirant vers le gris, évoquait le saturnisme, typographe expérimenté qui bien souvent terminait son travail ; de Manfred enfin, imprimeur étrange et mutique, du moins avec ses semblables, car persuadé que les machines lui parlaient, il entretenait avec les presses d'interminables dialogues.

Elle évoque des épisodes de leur quotidien, scènes au départ ordinaires qui se colorent, par la singularité des personnages, d'une dimension cocasse ou saugrenue. Une banale histoire de flirt se transforme ainsi en une incroyable anecdote à propos de gémellité parasitaire, la contrariante réapparition d'une ancienne amie de la narratrice est l'occasion d'une digression évoquant les déboires que valurent par le passé à Manfred ses problèmes psychologiques…

Puis, un jour, Udo Posbich disparaît. L'imprimerie est alors fermée, la police y pose des scellés… leur patron se serait-il enfui à l'ouest ? Toujours est-il que nous voilà embarqué dans une autre histoire….

Vous vous demanderez comment vous en êtes arrivés là, à cette conclusion sans lien avec ce qui la précède, sans toutefois vous sentir complètement perdu, la voix de la narratrice vous servant de repère dans cette déambulation en coq-à-l'âne où elle vous emmène, égrenant des épisodes disparates dont le point commun consiste à parer les personnages -y compris les plus insignifiants- d'une aura particulière et inattendue en dévoilant, comme en passant, leurs improbables secrets.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Vous avez dit : "Bas de casse" ? Chez les typographes, le caractère que nous appelons "minuscule" en langage courant, se nomme en réalité "bas de casse" , car il se trouve dans le bas de la casse typographique.
Katja Lange-Müller, qui fut elle-même typographe, nous replonge dans le quotidien d'une petite imprimerie privée est-allemande. En effet, il existait bel et bien des commerces et des entreprises privées dans l'ancienne RDA... Ce récit marqué par le vécu de l'auteure brosse un portrait réaliste de la vie est-allemande, à mille lieues des clichés. Au-delà des problèmes posés par l'autorisation d'imprimer, l'auteure évoque l'antagonisme avec sa mère qui, appartenant à la "nomenklatura", l'avait placée dans un foyer durant un séjour de neuf ans à Moscou... Emaillé de morceaux de bravoure ( cf. la lettre de Heinz, p. 107 ), ce livre/document se distingue par sa sobriété et la peinture attachante des relations humaines au sein d'un petit collectif.
Lien : https://livrescritique.blog4..
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Bon ben moi j'ai rien compris, je suis surement cruche mais j'ai même pas réussit à comprendre si la narratrice était la même du début à la fin. Je me suis perdu dans cette histoire sans la comprendre vraiment, j'ai souvent eu l'impression d'avoir "manquer un épisode". Apparemment il n'en a pas été pour tout le monde pareil et c'est tant mieux, ça prouve bien que tous les gouts sont dans la nature.
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