Petit roman sur la Libération bien sympathique.
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La ravissante et énergique avocate que tous envient, avec sa classe naturelle, son métier passionnant, son loft superbement décoré, ses nombreux amis... La belle Victoire qui, contre toute attente, se sent sombrer dans la dépression sans que personne ne le pressente, même pas son mari. Que pourrait-elle reprocher à la vie ? Des études brillantes, une profession d’avocate d'affaires qu’elle souhaitait exercer plus que tout, une carrière exemplaire qu’elle mène avec brio dans une ville des plus agréables, un conjoint dynamique et attentionné. Aucun souci d'argent, ni de santé... Comment ose-t-elle aller mal ? Tant de gens ont à affronter chaque jour des tas de problèmes qui ne l’ont jamais effleurée ! Les aiguilles tournent sur le réveil à cadran, ponctuant une insomnie de plus...
Les proportions de Victoire correspondent à l’idéal féminin. Grande et fine, l’avocate affiche une beauté qui passe rarement inaperçue dès qu’elle arrive quelque part. En quelque sorte, elle représente une revanche pour sa mère, qui se trouve d’un physique quelconque.
Il y a des visages qu’on n’oublie pas, même quand ils ne sont pas très beaux au sens classique. On repère une allure, puis on s’arrête sur le visage, et après, on détaille...
Elle avait été sensible aux élégantes manières, à sa prestance, qui révélaient son savoir-vivre, sans réaliser que lui manquait un peu d’âme et de relief. Ne l’aurait-il pas séduite uniquement parce qu’il était américain ? Ce soir, le look lisse et bien élevé façon «Wall Street » de son mari n’a plus aucun effet sur elle.
La formule « Travail, Famille, Patrie » avait été effacée du fronton de la mairie au profit de « Liberté, Égalité, Fraternité ». De même, la Marianne — démolie par le régime de Vichy — avait repris sa place légitime.