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EAN : 9782724218022
322 pages
Grasset (30/11/-1)
2.83/5   3 notes
Résumé :
La Pompadour de la Troisième République, dont le livre Madame Steinheil ou la connaissance du Président retrace la vie agitée, était née Meg Japy. Cette très belle fille d’un industriel de l’Est fut mariée, jeune, à un vieux peintre barbichu, cousin de Meissonier. C’est à vingt-huit ans qu’elle rencontra le plus sémillant des présidents de la Troisième République, Félix Faure, “Félix le Bel”, et le 16 février 1899 que son superbe amant mourut des suites de sa derniè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'hésite entre deux tentations : écrire la critique de cette biographie brossée par Armand Lanoux en 1983, ou simplement raconter le destin hors norme d'une femme sublime mais légère, fantasque, libre et ensorceleuse, dont le procès aux assises défraya la chronique internationale en 1909.
Marguerite Japy (1869 – 1954) est issue d'une famille d'industriels protestants spécialisée dans la mécanique (les machines à écrire, entre autres). A l'âge où l'on songe à la marier, la famille ne peut la doter aussi généreusement que sa soeur ainée. Son père refusant une union avec un jeune officier sans fortune, elle épouse le peintre Adolphe Steinheil, plus âgé de 20 ans mais qui ne discute pas la dot. Adolphe est un artiste académique, connu pour ses portraits mondains et les scènes de genre dans les tons de brun, neveu de Meissonier, il peine à vendre ses toiles.
Marguerite est une jolie femme qui a reçu une très bonne éducation : elle parle anglais, joue du piano, chante à ravir. Mais elle est dépensière. Elle aura une fille – Marthe – mais très vite le couple ne fonctionne plus, même s'ils refusent de divorcer et cohabitent.
Marguerite Steinheil plaît beaucoup. Elle tient salon littéraire et républicain, dreyfusard et politique. Elle collectionne de nombreux amants, qui contribuent aux dépenses du ménage, elle promeut les tableaux de son mari, lui fait obtenir des commandes publiques …
En particulier, elle devient la maîtresse quasi officielle du Président de la République Félix Faure. C'est en sa compagnie que celui-ci, un soir de 1899 à l'Elysée, fait une attaque mortelle, sans doute après avoir abusé des aphrodisiaques. On exfiltre prestement la jeune femme … qui sera qualifiée de 'Pompadour provinciale et bourgeoise d'une jeune Troisième République qui cherche ses aristocrates" et autres sobriquets graveleux.
Madame Steinheil reprend bientôt ses activités de salonnière. Son mari ferme les yeux d'autant plus qu'une rumeur prétend qu'il préfère la compagnie de ses modèles masculins …
En mai 1909, on retrouve à leur domicile de l'impasse Roncin les cadavres d'Adolphe et de la mère de Marguerite, et la belle Meg ligotée à son lit de cuivre. Elle prétend avoir vu quatre personnes affublées de lévites et de perruques rousses, qui auraient dérobé une importante somme d'argent et des documents à elle confiés jadis par le président.
Elle s'emmêle dans ses déclarations, lance des accusations absurdes, s'enferre dans ses mensonges … En tant que seule survivante de cette tuerie, elle est bientôt accusée de meurtre et de parricide, est emprisonnée à Saint-Lazare pendant une année avant un procès retentissant. Faute de preuves, elle est néanmoins acquittée sans que jamais le mystère de ce double meurtre n'ai été élucidé.
Dans son livre, Armand Lanoux cependant fait état des hypothèses du célèbre expert Edmond Locard, fondateur de la police scientifique, qui évoque dans les dernières années de sa vie ce qui s'apparente à un secret d'Etat. La belle Meg n'a jamais "mangé le morceau".
Mais la carrière de Marguerite Steinheil ne s'arrête pas à ce procès. Elle se réfugie en Grande Bretagne où elle épouse en 1917 le baron Lord Robert Brooke Campbell Scarlett et devient Lady Abinger. Devenue à nouveau veuve en 1927, elle meurt à 85 ans, toujours aussi belle dit-on, dans le Sussex.
Le livre d'Armand Lanoux, plein de verve et de portraits acérés des protagonistes de l'affaire, nous entraîne dans l'ambiance folle de cette Belle Epoque, avec les « Grandes Horizontales » comme la comtesse de Loynes, les tourbillons de l'Affaire Dreyfus, l'antisémitisme virulent mâtiné d'anti protestantisme, le rôle de la Presse à grande diffusion, la violence des publications illustrées …
C'est pétillant, plein de références littéraires et politiques … Quel destin !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Arrivé péniblement à la page 130, j'hésitais entre poursuivre ma lecture en diagonale, uniquement mu par la curiosité du dénouement de l'enquête sur ce double meurtre, ou arrêter.
La belle critique de Bigmammy, dont je salue la plume et l'esprit de synthèse m'a convaincu de la deuxième solution.
Merci Bigmammy pour cette mini biographie complète, à la fois sur cette femme et sur l'affaire.

Le style de l'auteur ne m'a pas convenu. Trop de détails, trop haché, une intrigue qui avance trop lentement, une forme de récit très romancée avec beaucoup de dialogues extrêmement précis qui font douter de de la véracité des scènes, loin du style biographique habituel. J'ai la désagréable sensation que l'auteur se met trop en avant, qu'il se fait plaisir, qu'il en rajoute. J'accorde à l'auteur son humour et le fait qu'il sache écrire.
Bref, je n'avais qu'une envie, savoir comment cette histoire se termine.

Mme Steinheil, l'ancienne maîtresse du Président de la République Félix Faure mort dans ses bras, dont la mère et le mari sont assassinés, point de départ du récit, est antipathique, mythomane, affabulatrice, menteuse, intrigante, un phénomène de foire, mais que j'ai finalement trouvé inintéressant, fatigant.

Le mélange d'une enquête policière et d'une biographie tronquée peut paraître une bonne idée, je préfère me réserver pour une biographie pure ou un policier pur.

Pour autant je ne cherche pas à dissuader un(e) éventuel(le) lecteur (trice). Un troisième avis serait le bienvenu. Il faut prendre son temps pour apprécier ce livre. J'étais sans doute pressé.

La citation proposée illustre à la fois l'humour de l'auteur et son style légèrement surchargé, haché, et l'éloignement désagréable du style biographique au profit du style fictionnel. La scène rapportée par l'auteur est le fruit de son imagination même si le fait que Mme Steinheil aille pêcher des amants devant les stations de métro est sans doute vrai, mais même cela est une rumeur, puisque l'auteur dit "on chuchotait que..."
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
P84
On sait désormais que Meg Steinheil n'est pas seulement une femme qui trompait son mari, avec un amant, plusieurs amants, beaucoup d'amants, mais que ces aventures ne lui faisaient pas rencontrer des apaches mais plutôt des hommes posés, âgés, décidés à comprendre les besoins d'une jolie femme que l'industrie de son mari ne suffisait pas à combler. Cela se précise. Après la mort du présidentiel protecteur, il avait bien fallu compenser la qualité par la quantité et on chuchotait que sa spécialité était la sortie des toutes neuves stations de métro qui s'enorgueillissaient des fontes florales de l'architecte Guimard. Bien sûr, dans les quartiers chics. Le manège était simple. Quittant la station, la belle bottinée dépassait d'un pas alerte un homme dont elle avait repéré la décoration ou la chaîne de montre. A quelques marches devant lui, le corset serrant la taille, la croupe arrondie par la ceinture au dernier cran et la perspective plafonnante, elle se tordait la cheville, juste à point pour tomber dans des bras secourables. Comment soupçonner de calcul une femme parfumée (au 5 de Chanel), à la cheville trop fine ?
Ce manège était son recours dans les fins de mois difficiles. Elle allait alors à la pêche à la tempe argentée, poisson facile à piéger dans les beaux quartiers.
- Mariette, vite ! Mon ensemble turquoise, ma toque et mes gants ! Il est quatre heures !
Ca marchait presque à tous les coups.
- Oh ! merci, monsieur, j'ai fait un faux pas.
Comment maîtriser l'envie de lui en faire faire un autre ?
- Je crois vous connaître, madame, ne nous sommes-nous pas rencontrés chez les...
- Mon mari et moi, nous sortons beaucoup. Aïe, permettez-moi de m'appuyer sur votre bras.
- Je vous en prie. Vous allez loin ?
- Je ne sais plus. Je ne peux plus marcher. Il faut que je rentre. Est-ce bête, cette glissade !
Dommage que Maupassant n'ait pas connu Meg et les stations de métro de l'Ouest parisien, il en eût fait les soeurs de ses "Tombales" qui "draguaient" au Père-Lachaise en jouant les veuves. On n'en est plus à ces badinages urbains. Pour le moment, Meg doit expliquer à ses alliés le fait du jour, sa constitution de partie civile.
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C'était hier Zola
Courte séquence filmée autour de L'Oeuvre de ZOLA à partir de banc titre : journaux d'époque, caricatures, dessins et photos. En plateau, interview d'Armand LANOUX sur mort la mystérieuse de ZOLA par asphyxie et interview de Stellio LORENZI à propos du film qu'il tourne sur ZOLA. présence de Philippe RAGUENEAU.
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