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sur 97 notes
Adam Sijilmassi, rentre de mission commerciale en Asie du Sud-Est à  bord d'un Boeing ; il a une sorte d'épiphanie.

"Adam se rendit compte que son père non plus n'était jamais allé plus vite que le pur-sang du hadj Maati."

"Pourquoi cette hâte grands dieux?"

Et il décide de ralentir, d'aller à pied chez lui, de l'aéroport à Casablanca, il démissionne de son poste de cadre prometteur puis rentre dans son village natal d'Azemmour.

Ce livre publié en 2014, primé Goncourt des Lycéens et prix Giono à sa parution, était passé sous mes radars. C'est plutôt le Confinement qui m'a fait réfléchir sérieusement à ralentir et plus précisément à réfléchir avant de prendre l'avion.

Cette remise en cause de la vitesse du monde contemporain s'accompagne d'une recherche d'identité. Avec la perte de son emploi, il est mis à la porte de son logement de fonction ce qui entraine aussi la séparation d'avec son épouse.




Ce n'est pas toi que j'ai épousé, ô âne, c'est l'Office des bitumes du Tadla !"

Mais ce n'est pas toi que j'ai épousé, crétin ! Ce n'est pas toi ! C'est ton salaire, c'est l'appartement, le gardien,

Sa famille le croit fou, dépressif. La consultation chez le psychiatre est très amusante deux ancien élèves du Lycée Lyautey, s'expriment en français, citent les meilleurs auteurs, cela commence par Knock dit par Jouvet, puis

 "Si je comprends bien, vous vivez dans une sorte de purée de mots... ou, plutôt, il y a une grille de mots ou
d'expressions, tous tirés de la littérature française, entre vous et le monde ? En l'occurrence, entre vous et votre
pays, votre famille..."

Dans sa recherche d'identité, ce marocain post-colonial va chercher dans la tradition arabe de nouvelles références 

"en tant que Marocain postcolonial qui rejette l'Occident et la vitesse ?... qui veut revenir au rythme de vie de ses ancêtres"

Oublier Matisse et Delacroix, oublier Voltaire... et retourner à Azemmour dans le Riad des Sijilmassi, où ne vit qu'une vieille tante qui a recueilli une orpheline. Dans une pièce sont entassés des livres anciens tout le savoir arabe que ses ancêtres ont accumulé. Hayy Ibn Yaqzân d'Ibn Tufayl (XIIème siècle) Averroes....Tout un programme de philosophie....

Un ingénieur cloîtré dans un riad en ruines attire la curiosité, la méfiance des autorités. Il se voit épié par les voisins et la police. le retour aux origines est hautement suspect! Un bruit court que le Dernier des Sijilmassi serait une sorte de saint, que l'eau du puits (à sec) serait miraculeuse. Tout un trafic s'organise avec la bénédiction de la police....Et si on pouvait aussi en tirer un bénéfice pour les élections...

C'est un livre très amusant, une satire des moeurs du Maroc. Je me suis retrouvée riant à haute voix . Autant les deux autres livres de Fouad Laraoui lus lors d'autres vacances au Maroc m'avaient bien diverti sans laisser de souvenir impérissable, Autant Les Tribulations du dernier des Sijilmassi est une vraie réussite!
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Sur le vol retour d'un voyage professionnel, Adam remet soudain en cause sa vie et décide de redonner du sens à la « valeur temps ». Fini l'homme pressé, esclave de la mondialisation, rejetant à la fois son travail, son couple et sa vie sociale, il retourne – à pied !- dans son village natal. Notre ingénieur se retrouve alors face à un mur d'incompréhension : de sa femme aux villageois, cette recherche d'authenticité n'est pas acceptée, voire suspecte.

Un cheminement au sens propre et figuré : le mouvement de retour vers ses origines soulève toute la complexité de l'identité culturelle. le roman prend alors une tout autre dimension. D'un récit léger et comique au départ, le de l'auteur nous accompagne vers cette réflexion culturelle et religieuse. Fouad Laroui explore de manière très inattendue le sujet de la réconciliation entre les cultures orientales et occidentales.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Ce livre se veut un conte philosophique sûrement.
Mais j'ai eu beaucoup de difficultés à adhérer.
J'ai trouvé le rythme lent, empli de digressions et de réfénces philosophiques que je n'ai pas.
Sa volonté est de nous faire réfléchir sur la cadence du monde entre autres réflexions. Mais trop de réflexions m'ont lassé et empêché d'adhérer totalement au propos.
Mais je comprends que certains lecteurs peuvent trouver cela passionnant
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LES TRIBULATIONS du DERNIER SIJILMASSI de FOUAD LARAOUI
Un cadre d'une société marocaine prend conscience dans un avion qui le ramène chez lui, du côté vain de sa vie et de la vitesse inutile à laquelle il la mène. Donc, retour aux sources. Sur ce thème qui ne manque pas d'intérêt, Fouad Laraoui m'a rapidement lassé avec ses jeux de mots pénibles et ses analyses de café du commerce. Fini en lisant en travers.
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Roman au style simple et fluide, agréable à lire. Une histoire à la fois drôle et philosophique.

Le dernier Sijilmassi avec ses questions qui nous concernent tous : "Qu'est-ce que je fais ici ?" "Qui suis-je ?" nous entraîne dans son voyage, son retour aux sources. C'est à la fois cocasse, politiquement et religieusement incorrect.

Un livre qui n'apporte aucune réponse, mais donne à voir, à réfléchir, tout en amusant son lecteur : un bon livre !
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Un livre touchant par sa profondeur, sa sensibilité, et cet humour qui caractérise son auteur. Sans doute, un des meilleurs livres de Fouad Laroui !
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Adam Sijilmassi, ingénieur marocain, décide alors qu'il est à bord d'un avion de ne plus se déplacer qu'avec la lenteur de ses ancêtres, il démissionne, sa femme le quitte, puis il se rend dans le village de sa famille où il tente de vivre reclus, mais autour de lui la vie s'agite et le voilà contre son gré nommé gourou d'une secte de l'islam qui se fonde, et fait de la politique. Une dernière fuite, vers une vie d'ermite à l'écart de tous sera son ultime recours.

Le roman commence comme une réflexion intérieure sur la modernité, la vitesse, les raisons de notre agitation, puis se poursuit sur la désescalade dans l'échelle de la société du travail et de la représentation.
La deuxième partie de ce court roman, retrouve une forme plus classique dans l'écriture pour nous décrire des tribulations dans un village marocain.
Ce texte qui pourrait être un conte philosophique peut paraître de construction curieuse, à cheval entre une civilisation marocaine, écartelée entre modernité et tradition, une civilisation occidentale, et un islamisme fondamentaliste. le parcours de jeunesse du héros correspond à celui de l'auteur.
L'écriture est fluide, quoique qu'émaillée surtout au début)de courtes digressions, elle est également parsemée de références à la culture savante (philosophes de toutes les époques), mais aussi populaire avec des extraits de chansons.
Au final, un conte philosophique qui se veut porteur de réflexions (chacun en situera le niveau), notamment sur les dérives pouvant être engendrées par des actions ou des réflexions au demeurant fort honorables lorsqu'elles sont interprétées et qu'on leur suppose des arrières-pensées.
Le lecteur ne doit pas se laisser abuser par un début assez déroutant (y compris dans son écriture), et poursuivre sa lecture vers un texte d'apparence simple mais qui laisse une impression profonde et conduit à de vrais réflexions sur notre civilisation, la religion et Voltaire !
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Les romans de Fouad Laroui ne sont pas toujours facile à lire. D'habitude je me régale avec son humour bien à lui. Celui-ci je n'ai accroché que dans les premiers chapitres. L'idée du départ m'a bien plu avec cet ingénieur qui d'un seul coup rejette la vitesse. Puis ça part avec l'islam, les élections…
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Ce roman, ce conte philosophique, présente le point de vue d'un marocain moderne déboussolé.

Entre quatre points cardinaux :
- la philosophie des lumières, associée à la culture francophone classique et romantique dont il est imprégné
- la science et la philosophie arabe classiques
- les mouvement islamistes et l'islam obscurantiste en général
- la classe marocaine au pouvoir, plus intelligente mais autocratique et régnant par la terreur policière,
il ne pourra pas retrouver un sens à sa vie, après qu'une crise de doute profonde lui ait fait renoncer à une situation qui lui est apparue d'un seul coup comme complètement superficielle.

Si d'autres critiques ne vous ont pas tout dit, la quatrième de couverture suffira à situer la narration. Je passe donc illico à mes propres impressions [insérer ici le commentaire modeste de rigueur]. le début m'a un peu ennuyé : des crises existentielles, j'en ai lu d'autres, et un léger humour cynique perçait sans me réveiller vraiment. Un épisode conjugal (dans le livre, pas chez moi) a failli me dégoûter de continuer : il me tirait des sourires, mais quand c'est trop gros je ne suis pas satisfait de mes appréciations. Et puis ça s'est arrangé assez vite, la crise d'identité prenait de l'épaisseur et de la finesse tout à la fois (vous suivez?) ; l'humour commençait à me plaire. Aux alentours de la page soixante est venue une comparaison mal à propos, lourdingue (vous pourriez y croire, à un débat parlementaire entre deux parties d'un seul cerveau?), et pourtant j'ai commencé à trouver le bouquin formidable. C'est que le malheureux Adam, marocain jusqu'au fond de l'âme, a aussi exactement la même culture que moi dans l'autre moitié de son cerveau. Les citations qu'il n'arrive pas à refouler, je les connais par coeur. Quel plaisir de se souvenir que la francophonie n'est pas limitée à tel pays ou tel continent, et que la langue apporte avec elle un peu partout les merveilleuses pages dont elle est l'outil. Et c'est bien mené.

Dans la suite, Fouad Laroui désosse avec verve les mécaniques des forces opposées qui exercent leur pouvoir (politique et religieux) au Maroc, et j'ai pris quelques bonnes leçons. Sur le passé proche, mais aussi plus ancien : sur la période où la science et la philosophie étaient plus développées, l'esprit des savants plus libre en Afrique du Nord qu'en Europe, par exemple. Sur les différentes tendances de l'islam et sur leur histoire, aussi. Et le récit s'humanise, avec des personnages moins caricaturaux, des discussions philosophiques astucieuses mais faciles à suivre, toujours avec un ton léger. Il me semble que j'y ai pris le même -grand - plaisir que quand j'ai découvert les contes dits philosophiques de Voltaire (ben non, je n'exagère même pas).

Tout ça pour dire : c'est pas parfait, y a à boire et à manger (y compris quelques symboles un peu pesants : deux manifs dans la même rue, avec devinez qui au milieu?), mais si c'est distrayant tout en instruisant et en donnant à penser, il ne faut pas s'en priver.
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"Les tribulations du dernier Sijilmassi" de Fouad LAROUI (2014) est un roman désarçonnant.
Pas facile à lire. J'ai mis du temps à rentrer dans ce que je crois être la pensée de l'auteur, à tout le moins l'approcher quelque peu.

Adam, ingénieur spécialisé dans la vente de bitume, un peu partout dans le monde, a une révélation, une épiphanie: "Qu'est-ce que je fais là, dans un avion volant à trente mille pieds et propulsé à une vitesse supersonique? Quel est le sens de cette course perpétuelle, de cette accélération de la vie, pourquoi faut-il toujours aller vite, plus vite, trop vite?" Adam décide de démissionner, partant, de perdre tous ces nombreux avantages sociaux que lui conférait son titre de cadre.
Et Adam va partir, à pied, vers sa terre natale. Il veut relier sa vie à celle de ses ancêtres. Il veut retourner sur ces terres qui ont vu vivre son père et son grand père. Il veut y réfléchir et méditer sur ce qui fonde sa vie. Sa démarche est tellement hors normes qu'elle suscitera bien des questions auprès de ceux qui seront témoins de ses tribulations. Et Adam va mesurer la complexité de sa pensée intuitive en réalisant la difficulté qu'il aura à se faire comprendre.

Le rythme d'écriture est lent, semblant lourd, chargé de digressions, de nombreuses références philosophiques, d'extrapolations imaginaires qui mettent à rude épreuve ma volonté de lecteur d'aller droit au but.
Et justement, c'est là un des propos de l'auteur. Tout au long de son livre (dans lequel j'ai fini par rentrer et que j'ai donc lu avec bonheur) Fouad LAOUI va dénoncer les erreurs et la faiblesse de la pensée conceptuelle quand elle se refuse à interroger chaque mot, chaque idée reçue. Tout y passe, tout est questionné. Quel est le sens de la cadence du monde? Pourquoi chacune de nos sociétés se présente-t-elle comme la seule détentrice du bon pouvoir, de la bonne religion? Pourquoi l'Etat se donne-t-il le droit d'imposer une raison d'Etat pourtant bien souvent bancale et au seul service de ceux qui veulent prendre (encore un peu plus ou plus longtemps) le pouvoir? Est-il possible de permettre à plusieurs courants de pensée de coexister pacifiquement? Est-il seulement possible de se fare comprendre en posant les bons mots sur les idées qui nous habitent? Et pourquoi l'Occident (au travers des nombreuses références littéraires qu'on retrouve dans ce roman) se présente-t-il historiquement comme le berceau des grands courants philosophiques qui, tous, avaient déjà été énoncés par les civilisations antiques, grecques, romaines, arabes? Est-il possible de se positionner entre les extrêmes? Doit-on être fatalement pour l'un et donc contre l'autre? ...

Toutes ces questions, le livre les soulève, ouvre des pistes de réflexion, permet des remises en question... mais c'est à chacun de trouver sa voie et de prendre le temps de marcher lentement vers son intégrité humaine, son Adam originel...

Un roman qui propose un choc des cultures et qui secoue chacune d'elles au coeur même de ses croyances.
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