Une nouvelle plongée dans le grand Nord avec le même défaut
Concernant le couverture que je trouve géniale, il faut indiquer tout de suite qu'elle n'illustre que la scène liminaire du roman. Après le premier chapitre, le gros nounours n'est plus. Ne vous attendez donc pas à un roman à la
Stephen King en mode
Cujo !
Tout comme "
Tant que dure ta colère", je dois dire que cette lecture a été plutôt agréable. On est là encore dans un polar somme toute très classique mais efficace. On se plonge avec délice dans les aventures de Rebecka Martinsson et de ses acolytes, l'inspecteur Anna-Maria Mella et le maître-chien Krister Eriksson. Un point positif, la question du « ménage à trois » en pensée tout du moins entre Rebecka, Krister et Mans Wenngrenn même s'il en est un peu question passe au second plan et devrait enfin être réglé, si Rebecka tient le coup d'ici le prochain tome. Krister, lui, est toujours amoureux mais on découvre une facette du personnage qui en fait mon chouchou pour ce roman. Quant à Anna-Maria, on frôle un peu le sexisme dans un chapitre qui rappelle combien elle aime ses enfants mais surtout quand elle ne les voit pas (le cliché de le la femme active qui ne peut cumuler vie professionnelle et vie professionnelle, je dis ça je dis rien).
Asa Larsson reprend également le principe littéraire qu'elle avait retenu dans son précédent roman à savoir le parallélisme entre le présent et le passé d'une même famille. On assiste à des aller-retour entre l'histoire de Sol-Britt et celle de son ancêtre, Elina Petersson dont on sait qu'elle connut également un destin tragique. Jeune institutrice partie vivre à Kiruna en 1914, cette dernière tombe amoureuse de Hjalmar Lundbohm, directeur général de la compagnie minière de la ville. On découvre alors la passion dévorante qui les a unis mais qui fut aussi la cause de la perte de la jeune femme. Petit à petit, l'histoire d'Elina et celle de Sol-Britt et de son petit-fils, Marcus, se rejoignent afin de donner au lecteur la clé de l'histoire. J'ai trouvé cette intrigue plutôt bien pensée et tout à fait crédible. Cela fonctionne et c'est surtout cela qui importe.
Gros bémol cependant. le gros défaut du roman (et ce qui est étonnant, c'est que c'était aussi celui du précédent), c'est l'incapacité de l'auteur a soutenir le suspense jusqu'à la fin. Serait-ce une nouvelle marque de fabrique ? En effet, environ cent pages avant son terme, on devine clairement qui est le meurtrier, le reste du roman ne servant plus alors qu'à clarifier le mobile et le scénario mis en place. Pour les férus de polars, je peux imaginer que cela puisse constituer un sacré frein dans la lecture. Personnellement, je l'ai accepté encore une fois mais je ne suis pas certain que ce sera le cas le prochain coup (d'autant qu'il faudrait également que je lise ses trois précédents opus). Donc voilà un petit défaut qu'il s'agirait de corriger pour les prochains opus, histoire de ne pas lasser le lecteur.
Mon chouchou à moi
Comme je l'ai indiqué plus haut, c'est le personnage de Krister qui remporte la palme cette fois. J'ai beaucoup aimé le regard qu'il porte sur le personnage du petit Marcus et qui révèle cette souffrance personnelle qui l'habite. A travers l'enfant, c'est sa douleur intérieure que l'on ne devine pas forcément derrière sa gueule cassée qu'il cherche à exorciser. Ce personnage se révèle particulièrement émouvant et va bien au-delà du personnage d'amoureux transi mais trop timide pour le montrer qu'il incarnait dans le roman précédent.
Un chouette roman donc à découvrir mais plus j'avance dans ma découverte de l'oeuvre d'Asa Larsson et plus je me dis qu'il aurait mieux valu lire les romans de cette série dans l'ordre ("
Horreur boréale", "
Le sang versé", "
La piste noire", "
Tant que dure ta colère" et "
En sacrifice à Moloch"). Mon prochain roman de cet auteur devrait donc être son premier.
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