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EAN : 9782917035863
192 pages
Malpertuis éditions (15/12/2020)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Pardonnez-nous nos enfances, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont enfantés.
Un heureux événement est toujours censé être un grand moment, ne serait que pour pour être libérée au bout de neuf mois de calvaire. Mais la réalité est-elle toujours aussi rose bonbon qu'on la présente ?
Marie Latour est allée regarder là où il ne faut pas, gratter les croûtes, voir ce qu'on ne dit jamais...
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Des rives enfantines de Marie Latour
Malpertuis, 2020
Marie Latour a déjà été publiée dans la revue Gandahar.
Ici, dans une belle cohérence, elle a placé ses nouvelles sous le signe du fantastique horrifique. Autant de petits contes (24) décrivant des angoisses qui tournent mal et franchissent (ou pas) les portes de la mort. Les rives enfantines, ici, sont celles du Styx. Tout tourne autour de l'enfant dans ce recueil, dans une ronde tourbillonnante et détraquée, discordante. On y rencontre toutes les fautes des adultes, petites et grandes, qui viennent assassiner des enfants en distordant leur réalité. On y rencontre des fantômes, des réalités multiples qui s'interchangent. Parfois, l'enfant devient animal ou l'animal remplace l'enfant.
Atonie d'amour, surprotection, maladies psychiques, perversions multiples sont ici amplifiées pour aboutir à des dérives morbides. L'auteure joue avec le temps et la psyché pour aller traquer les moindres germes de nuisance dans les attitudes des uns et des autres, la mère en particulier, vis à vis de l'enfant et parfois de l'enfant devenu grand qui va interagir lui-même avec d'autres enfants.
La nouvelle « Mea culpa », une des plus longues parmi ces formats courts, associe un jeu avec le virtuel, l'espace et le temps, et des assonances qui en font une sorte de chanson de geste particulièrement destabilisante.
À mon sens, ce recueil de nouvelles est surprenant et très réussi. Marie Latour a trouvé là une veine où elle donne sa pleine mesure, en prenant à contrepied sa bienveillance naturelle. CB
Chronique parue dans Gandahar 28 en juin 2021
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« Pardonnez-nous nos enfances, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont enfantés. »
Jamais un quatrième de couverture n'aura été aussi juste, car si les « heureux évènements » et la maternité sont évidemment abordés, c'est la parentalité, et même les relations humaines dans leur globalité, qui servent de fil rouge au recueil.

Les protagonistes de Marie Latour reflètent la complexité de l'Homme, et s'autorisent à admettre l'existence de cette noirceur en nous que l'on ne partage pas en société, mais qui peut nous engloutir lorsqu'on s'évertue à la nier. La lumière n'est pas pour autant oubliée, et ces histoires nous rappellent qu'il n'existe pas qu'une seule manière d'aimer. Et qu'il n'y a pas que la haine qui détruit.

L'auteure fait preuve d'une plume versatile, tantôt onirique (parfois cauchemardesque) ou plus brute, elle parvient à coup sûr à nous emporter dans ses univers tout en laissant certaines interprétations à la discrétion du lecteur, ce que j'ai énormément apprécié !

Assurément, tout le monde y trouvera son compte :
Qu'il s'agisse d'une nouvelle très courte, tragique et pourtant belle, car l'amour seul ne saurait apaiser la douleur d'exister.
Du voyage immobile d'un enfant perdu, qui doit se confronter à ses actes pour les assumer.
Ou bien d'une histoire où cet instinct de protection étouffant se matérialise bel et bien dans le réel pour nous faire basculer dans l'horreur.

Je vous invite à vous promener le long de ces rives et à contempler les eaux troubles de l'esprit humain, mais gardez en tête cet avertissement de Nietzsche : « Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi. »
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11 avril 2021
Marie LATOUR : Des rives enfantines.

Dérives enfantines ?
Marie LATOUR : Des rives enfantines.

Ce recueil est composé de vingt-cinq nouvelles qui s'articulent autour de deux thèmes l'Enfant et le Double et son contraire.

L'enfant qui est jeté à sa naissance, ou presque, dans le grand bain de la vie, d'où peut-être le titre du recueil. L'enfant est quasi omniprésent dans ces nouvelles, qu'il soit acteur ou jouant les seconds rôles. Mais l'on sait qu'au théâtre ou au cinéma, ces fameux seconds rôles ont souvent une influence prépondérante, permettant aux vedettes de se mettre en avant mais qui sans eux n'existeraient pas.

Le double et son contraire qui joue avec les protagonistes comme des reflets dans une glace et pourrait se décliner en thèmes contradictoires, antinomiques. L'enfant et l'adulte, le Bien et le Mal (sans manichéisme) ou plutôt Le Blanc et le Noir, l'attrait et le rejet, la fusion et la dissolution, l'amour et la haine, la douceur et la violence, le rêve et le concret, le réel et le virtuel… le calme avant la tempête ; Guerre et paix !

Des actions, des faits, des sentiments, opposés, qui se construisent et se détruisent au gré des oppositions qui se développent, consciemment ou inconsciemment.

L'univers de Marie Latour est particulier et le critique littéraire, ou le chroniqueur occasionnel, serait bien en peine à relier ces textes à des auteurs reconnus et renommés. En effet souvent on a tendance à vouloir émettre des comparaisons, à rechercher des références, pour mettre en avant tel ou tel texte, lui fournir une parenté, ne serait-ce que pour appâter le lecteur, et lui démontrer par la même occasion que l'on possède des lettres.

Pourtant la nouvelle qui ouvre ce recueil, La maison de papier, débute un peu comme Pour faire le portrait d'un oiseau de Jacques Prévert. Mais ne vous y trompez point, seul les quelques lignes, car rapidement Marie Latour oriente son intrigue vers une voie totalement différente, personnelle, toujours en relation avec l'enfant, la famille, et le reste. La déchirure.

Ce recueil ne se lit pas comme un affamé se jetterait sur des petits fours. Il faut savoir déguster les nouvelles, les assimiler, les digérer, prendre une pause pour mieux en apprécier la saveur.



Sommaire :

La maison de papier

Le chat de Schrödinger

Au nom de la mère

Echec et mat

Grand-père

Aïda

Les 1001 fantômes d'Héline

Harlem Ghetto

Tuer la mère

(Ré)unis

Berlin rouge

L'ombre furieuse

Domus corpus

Humain, trop animal

Nostalgie

Mea culpa

Jusqu'à la mort

L'enfant

Le sergent Bouchard

Grand-mère

Le chiguane

L'absence

Les heures d'Elyranthe

Les escarpins rouges dorés

Lien : https://leslecturesdelonclep..
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Très bonne surprise que ce recueil de nouvelles. Je dois avouer que je ne m'aime pas les nouvelles en générales. On m'a prêté ce livre sans me dire qu'il s'agissait d'un recueil et coup de force, le résumé laisse à penser que l'on va lire un roman. Petite déception à la fin de la première nouvelle. Mais ensuite je me suis pris au jeu de voir comme l'auteure décortiquait les mécanismes autour de l'enfance, du couple et de l'enfant, des parents. J'ai particulièrement apprécié certaines des nouvelles, et je donnerai un petit conseil : celui de ne pas forcément enchaîner les petites histoires à la suite, mais de se laisser un peu de temps entre chaque. Elles en prendront autant de saveur.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quand il dit non Taco, on ne s'amuse pas à lui dire oui, et quand il dit oui, on a presque envie de lui dire non. Mais on ne dit jamais non...
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