« La blondeur des champs
en Amérique
Je la vérifie aussi dans
la monotonie du jaune
étincelant et tel
que clarifié le paysage
taché de parfois vieilles fermes
rouges en bois
branlantes
fait lui aussi penser
à un abandon
et sans conséquence presque
à celui qu’il y avait dans
les journaux
roulés par terre aux pieds » .....
dans la chaleur…
dans la chaleur qu’il y a
dans l’enjambement du paysage où tourne
une route lointaine reverdy apparaît
bâton au ras des champs
dans l’amérique où des gobelets de bière
de plastique rouge
roulent avec le temps
dans le bruit râclé du vent
: des masses noires…
: des masses noires dans le paysage
ne se distinguent pas seulement
dans la vitesse du mouvement
photographique
mais abandonnent plutôt la trace de leur densité
dans l’image une liasse se forme
elles ensommeillent doucement
le fond du crâne et l’image
se retourne et se plie en y rentrant
s’appuie le calque des masses sur la paroi de la tête
insoler y est reconstruction de choses vues
(inscape)
: ailleurs les champs…
: ailleurs les champs s’élargissent et le noir en dedans
s’étend
des aplats brillants d’ombres cernées très rapides
passent à même le mouvement
– sa lenteur
s’intercale dans l’infinie variation cuivrée du ciel
– du varech visible
il se souvient le bord de mer filmé dans sicilia
– le réflexion plastique d’amas d’algues
appuis on ne sait où
– ni sur quelle surface à peine courbe cela
se pose
: un crochet d’ombre contre une vaste paroi
épouvantée de lumière
: un jerricane écaillé…
: un jerricane écaillé dans la lumière
passe la nuit
dans la cour de la grange
des rouleaux de plastique échevelé font contraste
sa base rectangle
indétachable de l’ombre à ses pieds
fait raccord
et dure pour william carlos williams
(...)