Quand David se retrouve devoir retourner à Cambrai, sa ville natale, c'est contraint et forcé, obligé par son patron. L'une de leur succursale, ouverte contre son avis, périclite et il est chargé de redresser la situation main dans la main avec le patron de la société avec qui ils partagent les locaux. Retourner à Cambrai, c'est devoir faire face à son enfance, à ses traumatismes, à un passé dont il porte encore les traces et les cicatrices dans son quotidien... mais c'est aussi revoir sa famille et ses deux plus proches amis.
Simon est furieux de savoir que la boite "de connards" avec qui il partage son espace commercial envoie le "connard" de responsable à l'origine du partenariat (de "connard" ?) qu'il a accepté, dans un moment de faiblesse extrême. Tout ça pour redresser une situation qui, pour sa part, fonctionne très bien... il ne va pas rendre la tache facile à ce "connard", qui n'a jamais pris la peine de se déplacer au début, quand il aurait du le faire.
Par un concours de circonstances machiavéliques (et oui...), David va occuper la dépendance de la propriété de Simon, une fois qu'il l'aura débarrassée de l'odeur des chèvres qui vivaient là avant ... ou pas. Les premières interactions sont rudes, assez brusques, David est un homme secret et Simon un homme en colère. Mais peu à peu, la confiance vient, et avec elle, les confidences, le passé qui explique certains comportements et les deux hommes commencent à s'apprécier. Mais en plus de devoir contrer les entourloupes du responsable de David, ils vont devoir lutter contre le poids de leurs passés respectifs qui a fait d'eux les hommes qu'ils sont aujourd'hui.
Quelle belle surprise que cette romance toute douce entre deux hommes matures et abimés par la vie. Je ne m'attendais pas du tout à la direction prise par l'auteur, avec son lot de révélations sur les passés respectifs des deux hommes et toutes ces manigances et j'ai été carrément embarquée.
Laur'El nous dessine d'une jolie plume le portrait de deux hommes fragiles, imparfaits, normaux (oui normaux, pas des tops models), perfectibles, entourés d'une bande d'amis et d'une famille férocement protecteurs, voire même un peu trop. Quelques maladresses par moment n'ont pas gâché mon plaisir de faire ce petit tour à Cambrai où j'ai particulièrement apprécié le concept de SamSAV. Je ne pouvais ensuite que craquer complètement avec Boolie :-))
Un grand merci à l'auteur de m'avoir sollicitée avec ce service presse qui m'a permis de passer un joli moment et de finir avec le sourire, ce que je ne peux que conseiller.
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David resta pétrifié devant la colère soudaine et violente de Simon. Incapable de réagir face à ses hurlements, il regarda ce dernier partir en claquant la porte. Le bruit le fit sursauter et son souffle se coupa. Haletant, il demeura immobile jusqu’à ce que sa respiration redevienne plus facile. Une angoisse brutale et subite s’empara de lui, bloquant toute aptitude à réfléchir.
— Je dois tout ranger, dit-il tout à coup.
Il vida l’un des placards de toute sa vaisselle. Il en disposa le contenu sur le plan de travail et remplit l’évier d’eau chaude savonneuse. Chaque élément fut lavé avec soin, puis rincé et essuyé avant d’être glissé dans un ordre précis sur son étagère. Lorsque la moitié des articles furent rangés, la place manquait. Il observa la pile d’assiettes propres qui restait à caser dans le meuble. Puis, la tablette où il avait posé, avec minutie, les tasses à l’envers sur leur soucoupe.
Son regard se fixa sur la règle encore installée pour calibrer. Il comprit qu’il avait calculé au millimètre l’espace entre chaque. Ses yeux s’ouvrirent d’effroi.
— Non ! hurla-t-il. Je refuse ! Ce n’est pas possible !
Il sentit une larme rouler sur sa joue. Il devait l’admettre, il n’était pas guéri. Cet enfoiré de Jean-Paul ne le laisserait jamais en paix. Il jouait encore sur sa vie, même en vivant à des centaines de kilomètres.
— Vous possédez un hôtel ?
— Non, une maison d’hôte. C’était le rêve de Vincent. Et les enfants adorent avoir de nouveaux copains et retrouver ceux qui reviennent chaque année.
— Pourquoi David n’a-t-il pas souhaité loger chez vous ?
— Il apprécie son indépendance. Il se sent bien ici. Tout est fait pour lui plaire, les animaux, la nature, la proximité de la rivière…
— Ça, il l’aime la rivière ! coupa Simon avec ironie. Nous n’en serions pas là s’il ne l’aimait pas tant !