AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 684 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L’espion qui venait du froid est le premier roman de John Le Carré, celui par lequel il s’est fait connaître et s’est imposé comme un maître du genre.
Son héros, Leamas est un agent hors pair. Il est «résident» à Berlin. C’est avec Le Carré que l’on se familiarisera à toute la subtilité, l’ambiguité, la duplicité, l’hypocrisie qui se cache derrière ce terme de «résident».
Mais l’agent hors pair connait un passage à vide, ses agents sur place se font assassiner un par un. Le responsable de cette déconfiture (marmelade) anglaise est le responsable des services secrets de RDA.
Son dernier agent encore en vie, Karl Riemeck, se fait descendre alors qu’il tente de franchir un poste frontière en vélo :
«Et brusquement, il s’affaissa et roula par terre, et Leamas perçut distinctement le fracas métallique de la bicyclette heurtant le sol. Il pria le ciel que Karl fût bien mort.» (Page 16)
La façon dont Karl a été piégé reste obscure. Le rôle de sa compagne, en se liant avec une femme il a contrevenu aux règles élémentaires de prudence, est trouble.
Cette dernière est passée en zone libre quelques jours avant lui, et connaissait la date et l’heure à laquelle Karl devait passer. Elle a pu divulguer des informations sensibles malgré elle, dans une RDA où chaque habitant est un informateur en puissance.
Le Cirque avec à sa tête le fameux Geroges Smiley, décide de supprimer l’agent allemand qui est à l’origine de la disparition du réseau de Leamas. Ce dernier se voit confier un rôle déterminant pour construire le piège et le refermer sur «Hans Dieter Mundt, quarante-deux ans, né à Leipzig.(...)Il connaissait par coeur les circonstance de son ascension au pouvoir, jusqu’au grade de sous-directeur de l’Abteilung et chef effectif des opérations. Partout, Mundt était haï, jusque dans son propre service.» (Page 18)
A son retour de RFA, Leamas est censé végéter quelques mois dans un placard du Cirque, il est ensuite remercié sans égards et surtout sans maintien de pension. Les rumeurs sur sa responsabilité et sur ses fautes professionnelles se précisent, Il perd ses amis. Sombre dans l’alcoolisme et vit dans un taudis. Il fait tout pour s’attirer les antipathies de ses voisins et de toute personne qui l’approche.
Il devient un aigri. Un paria. Un rebelle.
Il trouve un travail dans une bibliothèque publique qui est en fait une officine du PC britannique. C’est son premier contact avec l’ennemi. Il est alors approché par des taupes du KGB.
Il commence à balancer des renseignements faisant en sorte d’installer le doute chez ses nouveaux amis quant à la loyauté de HD Mundt.
Mais Leamas doit montrer patte blanche, alors que les rencontres avec les responsables de RDA sont censés se dérouler en Hollande, ces derniers proposent à Leamas de se déplacer en RDA pour confondre le traitre.
Je suis au rancart, répondit-il en grimaçant un sourire stupide. Au rebut, comme une vieille chaussette.
J’ai un peu oublié ce que tu fabriquais à Berlin. Tu n’étais pas par hasard, un de ces Fregolis de la guerre froide ?
« Fichtre ! pensa Leamas, tu brûles un peu les étapes, mon mignon.»
(...)
Tu ne sais pas fit Ashe, (...) tu devrais voir Sam ; je suis sûr que vous vous entendriez bien. Mais au fond, Alec...je ne sais même pas où te joindre(...)
Nulle part, répondit Leamas, apathique. (Page 75)
Ce passage du roman est admirable, dans le style, A sait que B sait qu’il ment, mais veut le convaincre du contraire. B sait que A ment et veut lui faire croire qu’il l’ignore.
Jeux de dupes, jeux de cons, jeux de barbichette où le dernier qui rira recevra une balle dans la tête.
Bien entendu, on pourrait trouver euh...un endroit plus sûr, vous ne croyez pas ?
Derrière le rideau de fer ?
Pourquoi pas ? (Page 97)
Pour donner le change, Leamas accepte le voyage en RDA :
«Il se demanda ce qu’il allait faire. Control n’en avait pas soufflé mot ; il n’avait été question que des détails techniques de l’affaire.
«Ne lâchez pas le morceau d’un seul coup ; laissez-les un peu se décarcasser de leur côté, lui avit-il dit, soyez irritable, insupportable, buvez comme un trou. Ne cédez en rien question idéologie, ils ne vous croiraient pas.» (Page 147)
Là-bas, il rencontre Fiedler, l’adjoint de Mundt, convaincu lui aussi que son supérieur est un agent double.
«Fiedler adorait poser des questions. Parfois sa formation de juriste prenait le dessus, il les posait pour le seul plaisir de souligner les contradictions existant entre la preuve irréfutable et une vérité toujours perfectible. Il possédait néanmoins cette curiosité inlassable qui, chez les journalistes et hommes de loi, est une fin en soi.» (Page 171)
Leamas et Fiedler se ressemblent, à la défense d’un système, qui est le moteur de l’ambition de leurs collègues, il préfèrent le travail bien fait, la précision, la justice, la justesse, tous ce qui rebute leur hiérarchie.
Le roman prend un virage à ce moment. Les deux hommes échangent sur leur métier en oubliant pourquoi ils sont ensemble.
S’ils ne savent pas ce qu’ils veulent, comment peuvent-ils être sûrs d’avoir raison ?
Qui a jamais prétendu qu’ils l’étaient ? répliqua Leamas, excédé. (Page 172)
Leamas s’appuie sur cet allié pour parvenir enfin, pense-t-il à neutraliser Mundt. Ses accusations confirment les éléments d’un dossier à charges constitué par Fielder. Un procès est organisé dans lequel Leamas est le témoin principal. Il jubile.
C’est compter sans la duplicité des services secrets, des deux côtés du rideau de fer. Ils raisonnent selon la logique de la rentabilité optimale et non comme Fiedler ou Leamas sur la légitimité d’une action.
En RDA, on accorde soudain beaucoup d’importance au fait que Fiedler est juif.
En Grande Bretagne, Leamas, comme son dernier agent Karl, a eu une liaison avec Liz Gold, une collègue de la bibliothèque dans laquelle il a travaillée.
A l’Est comme à l’Ouest on va utiliser cette «faute» de Leamas pour considérer qu’il n’est pas un témoin fiable.
Via le PC Britannique on organise un voyage de Liz Gold à Berlin et elle est obligée de témoigner pour clairer le tribunal sur la nature de sa relation avec Leamas :
«- Voila donc, déclara-t-il en se tournant vers le Tribunal, les preuves fournies par la défense. Je regrette qu’une jeune fille dont le jugement est oblitéré par les sentiments et le discernement émoussé par l’argent ait été considérée par nos camarades anglais comme apte à occuper un poste de responsable dans notre parti.» (page 273)
La construction initiale s’écroule :
Mundt était bien un agent double, sa valeur pour Le Cirque a justifié le sacrifice de plusieurs agents britanniques.
«Et, brusquement, avec la terrible lucidité d’un homme trop longtemps abusé, Leamas comprit toute l’effroyable machination.» (Page 284)
- Le juif est confondu, on considère qu’il voulait nuire à Mundt uniquement pour prendre son poste. Leamas et Liz Gold sont saufs. Leur ex-filtration est programmée.
« Ils nous l’on fait tuer, tu comprends, ils nous ont fait tuer le Juif. Maintenant tu sais tout, et que le ciel nous aide tous les deux.» (Page 294)
Leamas sacrifie Fiedler en échange de sa vie et de celle de Liz. Elle, ne le comprends pas.
«Adieu ! dit Mundt d’un ton indifférent. Vous êtes un idiot, Leamas, ajouta-t-il. Elle ne vaut pas mieux que Fiedler. C’est de la racaille, tout ça.» (Page 292)



Le roman boucle. La scène du début où Karl est abattu au pied du mur est rejouée.
Leamas comme Karl chute au pied du mur, il s’est aussi, contrevenant à toutes les règles de prudence, encombré d’une femme durant une mission sensible...
Leamas se rend compte de sa naïveté devant Smiley et de la vanité de son choix guidé par la vengeance, il a vu Mundt comme un ennemi personnel et non comme le bras armé d’un système où il n’y a pas de place pour les sentiments chevaleresques.
Le Cirque s’est appuyé sur la vanité de Leamas pour le convaincre de monter un piège dont il serait la dupe.

L’espion qui venait du froid, fonde l'oeuvre de John Le Carré. On y décèle la marque de ce qui caractérise chacun de ses romans. L’humanité de personnages confrontés à l'autisme de systèmes tournés vers eux-mêmes, broyant tout ce qui s’oppose à leur logique froide, valorisant les hommes uniquement lorsqu’ils peuvent être mis au service de leurs objectifs inhumains.
A lire absolument.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          420
Incroyable... Je peux vous dire que j'ai abordé ce bouquin avec un préjugé plutôt négatif. En général, les livres d'espionnage m'ennuient et j'ai beaucoup de mal à les lire. L'avantage de celui-ci c'est qu'il est court, cela me pesait un peu moins, du coup.

Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, parait-il... L'intérêt des challenges, c'est de découvrir des auteurs qu'on n'aurait jamais lus autrement.
J'avoue que je n'ai jamais été attirée par les bouquins de John le Carré. J'avais tort, je l'admets sans peine. C'est juste excellent. Hormis quelques bugs de traductions (type "transformer les pions en véritables personnes", ce serait plutôt l'inverse qu'il veut dire, à la base, hem...), c'est vraiment bon.

Punchy, efficace, il n'y a pas une ligne de trop, de très nombreux dialogues rendent le tout vivant, et l'hyper-manipulation qui est présentée dans ce livre est juste, euh, étonnante. Soufflante. Incroyable.
Dans une longue préface John le Carré explique que tout le monde a cru que c'était "vrai" (une autobio, mais que ça ne l'est pas), mais il y a de quoi, ça sonne tellement juste et réaliste...

C'est un exercice de haute voltige, brillamment exécuté, parce que malgré les très nombreux personnages, à aucun moment on ne se perd. C'est vraiment une très belle découverte, "La taupe" n'a qu'à bien se tenir ! ;)

(Challenge illimité "Enquêteurs")
Commenter  J’apprécie          303
Le troisième roman de John le Carré fut le bon, celui de la gloire. Il était le premier à révéler les dessous de la lutte impitoyable que se livraient les services secrets au lendemain de la guerre mondiale. L'action débute et se termine à Berlin au beau milieu d'un poste frontière. le dénouement est identique, au début un homme à vélo est abattu sur un pont à quelques mètres de la zone ouest, à la fin un couple subit le même sort en tentant d'escalader le mur.
Alec Leamas dirigeait en Allemagne de l'Est un réseau d'espionnage dont le dernier membre encore vivant vient d'être abattu sous ses yeux (le cycliste). le retour à Londres signe la fin de sa carrière opérationnelle et la descente aux enfers commence. Il se réfugie dans l'alcool, perd son travail et finit même en prison pour quelques mois.
Bien sûr, la déchéance n'est qu'un rôle. Peut-il encore être utile ? Si oui, avec quelle motivation ? La vengeance ? Eliminer le responsable de tous ces morts, Mundt le chef des services secrets est-allemands, celui qui, quelques années plus tôt, en plein coeur de Londres, avait tenté de tuer George Smiley (le héros récurrent de le Carré) ? Oui, ça mériterait de repartir une dernière fois. «Vous représentez le dernier épisode de la chasse au trésor. Tachez de rester en vie et nous aurons remporté une grande victoire ».
A sa sortie de prison, un agent de l'Est l'attend pour le convaincre de changer de camp « il devait à la fois les réconforter et détruire leur dignité d'homme » , l'interrogatoire est concluant car, dans le tas de renseignements fournis, il y a une piste qui intéresse tout particulièrement les Allemands : nom de code « Rolling Stone » (amusant de noter que le roman date de 63 et la formation des Rolling Stones de 62). Ce Rolling Stone (bourlingueur en français) ne serait-il pas un membre haut placé des services secrets allemands travaillant pour les Anglais ? Leamas n'y croit pas ou feint de n'y pas croire, l'essentiel est que les Allemands, eux, y croient : «l'homme qui tient un rôle encourt des dangers psychologiques évidents, en soi la pratique du mensonge n'a rien de particulièrement éprouvant ; c'est une question d'habitude professionnelle que la plupart des gens peuvent acquérir, mais alors que l'aigrefin, l'acteur ou le joueur peuvent rejoindre leurs admirateurs après la représentation, l'agent secret, lui ne peut pas se payer le luxe de la détente…on dit que Balzac, sur son lit de mort s'inquiétait de l'état de santé de ses créatures…c'était seulement en de rares circonstances, comme ce soir en allant se coucher, qu'il se permettait le luxe de contempler… le mensonge énorme qu'il vivait »
L'acteur est bon, tout comme son texte, et le piège consistant à faire éliminer l'adversaire par ses propres concitoyens va fonctionner « F marchait comme un somnambule vers le piège qu'il lui avait tendu ».
Trop simple, le piège ne se refermera pas comme prévu car le plan était encore plus machiavélique « nous assistons à l'épisode dégueulasse d'une opération immonde, maintenant tu sais tout, et que le Ciel nous aide tous les deux ! »
« Pour quoi prends-tu les espions ? C'est un minable défilé d'imbéciles vaniteux, de traitres aussi oui ; tu les imagines… comme des moines dans leur chapelle en train de soupeser le Bien et le Mal ?... Je l'aurais tué si j'avais pu. Je le vomis. Mais pas maintenant car ils ont besoin de lui pour permettre à la masse imbécile que tu admires tant de dormir sur ses deux oreilles. Ils ont besoin de lui pour assurer la sécurité des gens ordinaires, des minables comme toi et moi. Ils ne se dressent pas…sur un podium pour nous adjurer de nous battre pour la Paix ou pour Dieu ou pour n'importe quoi donc. Ce sont de pauvres cons qui s'évertuent à empêcher les apôtres de toutes les religions de s'entredévorer »
« Tu te trompes…Ils sont pires que nous tous…ils méprisent tout ce qui est authentique, l'amour… »
« C'est vrai, c'est le prix qu'il faut payer : mépriser d'un bloc Dieu et Karl Marx »
Cinquante-cinq ans plus tard, rien n'a changé, le roman est toujours aussi fort !
Commenter  J’apprécie          141

John le Carré est-il marié? C'est-y un coeur à prendre? J'aime ces anglais qui ont une classe folle, la classe de l'esprit, et qui ne s'abaissent devant personne. Celui qui a dit haut et fort que « la manière dont Bush et sa junte ont réussi à dévier la colère de l'Amérique, de Ben Laden à Saddam Hussein, [était] l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire », continue également à déplorer "l'inféodation du Royaume Uni aux États Unis".

L'espion Leamas au tempérament irascible, excédé d'avoir passé sa vie à se sortir des embûches d'un métier qu'il a fini par détester, tombe dans la boisson. "On se le montrait subrepticement du doigt, comme on désigne un athlète déchu, en disant : " C'est Leamas. le type qui a fait une boulette à Berlin. Malheureux de le voir se laisser aller comme ça!"

Et pourtant, une femme semble toucher cet homme dur, aigri, coléreux. Une dénommée Liz, qui travaille pour le Parti.

L'intrigue n'est pas absolument compliquée, mais ses éléments s'imbriquent de telle sorte qu'à un moment l'on se demande qui est transfuge : du grand art.

Il y a dans ce roman quelque chose qui évoque l'axiomatique : il y a dans ce qui se vend (les renseignements) comme une appartenance au domaine logique . La théorie mathématique axiomatisée est "constituée à la fois par un système logique sous-jacent, représenté par des axiomes logiques (par exemple A OU ¬A [« A ou non-A »]) et par une partie spécifique, particulière à la théorie considérée (et qui est parfois la seule à être explicitée)". le "code" observé par les espions d'un bord ou d'un autre quant à lui "semble" logique. L'est-il?

Je ne suis pas sûre de me comprendre moi-même, mais l'idée me plaît!

L'espionnage n'est-il pas (dans les romans en tout cas) une sorte de jeu effarant? Et ces transfuges qui risquent leur vie, existent-ils vraiment?

Roman fabuleux que "L'espion qui venait du froid". J'avais toujours cru qu'il s'agissait du pôle nord et qu'il arrivait couvert de givre. Non pas, mais quelle force, quelle énergie..

Et maintenant je file en Cornouailles rendre visite à l'auteur! Pourquoi pas?
Commenter  J’apprécie          130
Au poste-frontière qui sépare Berlin-Ouest de Berlin-Est, peu de temps après la construction du mur, Alec Leamas, un agent des services secrets britanniques, assiste en quelques minutes, impuissant, au démantèlement du réseau qu'il a constitué en RDA, orchestré par Hans-Dieter Mundt, le tout-puissant chef du renseignement est-allemand.
Abattu, vidé, lâché par sa hiérarchie, Leamas va saisir la chance ultime de se remettre en selle et de laver cet affront.
J'avais lu auparavant de le Carré "La Taupe" et "Comme un collégien", écrits une dizaine d'années après "L'espion qui venait du froid". Ce roman de le Carré explore les mêmes thèmes, mais avec une brièveté, un laconisme et une économie de moyens qui en font son efficacité. Lire un roman de John le Carré est comme entrer dans une pièce aveugle dont on a brutalement coupé l'électricité : privé du sens de l'orientation, on ne sait pas de quel côté le coup va venir. Comme Leamas dans une des rares scènes d'action - très réussie - du livre, on poste sa chaise au centre de la pièce plongée dans l'obscurité pour préparer sa riposte. A rebours de la géopolitique et de sa logique bipolaire, impossible de savoir dans le monde de l'espionnage à quel saint se vouer. Dans ce marigot, cimetière de toutes les illusions, il ne s'agit plus que de sauver sa peau.
Commenter  J’apprécie          120
LE classique du roman d'espionnage

Le monde de l'espionnage est cruel, impitoyable, laid, ce n'est pas James Bond qui vit des aventures exotiques, entouré des plus belles femmes de la planète. John le Carré le sait bien en sa qualité d'ancien membre du Foreign Office. D'ailleurs, il n'a jamais voulu parler de cette période de son existence.

L'espion qui venait du froid raconte l'histoire de Leamas, agent secret britannique. Dans les années 60 la guerre froide fait rage, le monde est divisé en deux, Berlin est divisée en deux. le réseau d'agents et d'indics mis en place par Leamas dans cette ville sombre et crépusculaire est systématiquement démantelé par Mundt, l'impitoyable chef de l'espionnage est-allemand. Leamas, espion déchu, est rapatrié à Londres, et ne pense qu'à se venger de Mundt. Londres lui offre une chance de se racheter et l'intègre dans une machination destinée à éliminer Mundt. Mais la réalité sera bien différente!

Côté roman d'espionnage, si vous ne deviez en lire qu'un, c'est L'espion qui venait du froid, le chef d'oeuvre absolu en la matière. Un roman totalement maîtrisé, abouti, un récit court, sans gras, sans fioritures, qui va à l'essentiel. Une histoire d'amour et de haine, une machination diabolique, implacable. Force de l'intrigue, crédibilité des personnages, John le Carré réussit à mélanger le romanesque avec la réalité de l'époque. Une époque trouble, un monde de méfiance et de trahison. Ce roman se dévore d'une traite, et la fin est bouleversante. Un classique incontournable.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
Commenter  J’apprécie          92
Après la lecture de L'héritage des espions, reprendre L'espion qui venait du froid 40 ans après l'avoir lu est une expérience fascinante. Les deux romans sont les deux faces d'une même pièce qui décrit la diabolique machination construite pour sauver une taupe cachée dans les services est-allemands. Au mépris de toute morale le couple Liz et Leamas sera ballotté d'un mensonge à l'autre et finira broyé. Même Leamas l'homme revenu de tout, le professionnel aguerri ne comprendra qu'au bout du chemin qu'il a été un pion dans un jeu qui dépasse ses acteurs.
On est là devant le sommet insurpassable du roman d'espionnage que le Carré transcende largement par une réflexion puissante sur l'engagement politique et l'absence de morale que cela suppose.
Commenter  J’apprécie          73
Je cherchais un roman d'espionnage à lire, car je n'en avais lu que très peu (voire pas du tout en fait). Hop, petite recherche sur Babelio, et je jette mon dévolu à ma super médiathèque sur le roman de John le Carré, considéré comme ayant révolutionné le roman d'espionnage. Bon alors j'avoue ne pas bien avoir compris pourquoi. C'est un excellent roman d'espionnage, mais rien de révolutionnaire de mon point de vue c'est même assez classique. Mais peut-être parce que le peu que je connais (par les films ou les livres) est postérieur à ce livre "révolutionnaire".
Ce roman d'espionnage et d'infiltration se dévore, car il est intriguant, mais également très court, et ça c'est agréable! Car on connaît assez rapidement le fin mot de l'histoire...
Lien : http://piccolanay.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          60
Excellent thriller! Tout semble tellement véridique qu'on se sent d'autant plus plonger dans l'ambiance stressante de la guerre froide. le scénario est digne des meilleures stratégies élaborées par les plus grands maîtres d'échecs...
Je regrette juste la trop grande place accordée par l'auteur à exprimer son dégoût de ce monde parallèle.

Mais c'était tellement bon à lire que je me demande: Comment est-ce possible que je n'ai pas lu ce classique des classiques beaucoup plus tôt???
Commenter  J’apprécie          50
A mes yeux un des meilleur roman d'espionnage sur la guerre froide. Loin de James Bond et Cie. Nous somme plongés dans l'univers du renseignements: glauque, louche, ambigu. Un jeu d'échec à l'échelle des nations.L'ambiance est prenante, on se laisse emporter par un récit tendu on fini par ne plus croire en rien. la fin sans compromis est d'une maîtrise dans la dramatisation, un vertige
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1741) Voir plus



Quiz Voir plus

L'espion qui venait du froid

"L'espion qui venait du froid" est un roman d'espionnage signé...

Frederick Forsyth
Jack Higgins
Graham Greene
John le Carré

10 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : L'espion qui venait du froid de John Le CarréCréer un quiz sur ce livre

{* *}