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Mary Jane est née à Limerick à la fin du XIXème siècle. C'est la dernière victime de Jack l'éventreur et Frank le Gall a tenu à lui rendre hommage, à rendre hommage aux victimes du monstre d'Outre-manche.

Mary Jane est mariée à un mineur gallois, Davies. Sa vie aurait pu être simple, s'écouler au rythme des montées et des descentes à la mine. le destin en a décidé autrement car un jour, Davies ne remontera pas de la mine. Mary-Jane va s'enfuir et chercher du travail à Londres. Elle va faire le parcours à pied, rencontrer des Romanis, dans le froid et la pluie.

Une fois arrivée dans la capitale anglaise, elle croit pouvoir trouver du travail et va être une proie facile pour des personnages mal intentionnés, qui recherche de la chair fraîche pour des hôtels très particuliers. Mary-Jane va découvrir que les hommes sont toujours prêts à payer.

Le destin de Mary-Jane, c'est la prostitution, l'alcool. C'est le destin de beaucoup de jeunes femmes de cette époque, jeunes filles fuyant la campagne pour le miroir aux alouettes de la ville. C'est la misère telle que Charles Dickens a pu la décrire. C'est le sort réservé aux femmes.

C'est cette vie que Frank le Gall a voulu mettre en valeur. le carnet final explique la genèse de cet album et la difficulté pour l'auteur de mettre en forme son idée initiale. L'idée de décrire la vie de Mary-Jane, dernière victime de Jack l'éventreur, s'est imposée. L'auteur l'a romancée mais il ne trouvait pas juste que seul le nom de l'assassin reste dans les mémoires, il ne voulait pas que les victimes soient juste ... des victimes. Il a voulu redonner des noms, des visages. C'est Damien Cuvillier qui a eu l'honneur de mettre en forme graphique l'histoire de Mary-Jane. le scénariste a revisité son schéma initiale pour que le dessinateur trouve toute sa place.

J'ai aimé cette histoire, ce regard porté sur cette pauvre vie, sur cette misère et sur ce destin tragique où il n'y a pas d'échappatoire. J'ai retrouvé le trait et la patte de Damien Cuvillier. Quel beau graphisme !

J'ai aimé le pari de partir de l'atrocité des crimes de Jack l'éventreur sans jamais le nommer et de mettre la lumière sur une femme qui aurait pu rester anonyme. Aujourd'hui on ne sait toujours pas qui était l'éventreur mais on connait le nom de ses victimes, de la dernière en particulier.

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J'ai trouvé le récit de cette jeune femme très touchante.

L'auteur explique à la fin de l'ouvrage qu'il voulait parler des conditions des femmes à la fin du XIXe siècle plutôt que de jack l'éventreur. Et mettre ainsi en avant la vie de ses femmes, leurs histoires, et leurs combats.

J'ai trouvé tout cela très enrichissants. Les graphiques sont très jolie et on s'immerge facilement dans ce récit.

Je vous conseille donc de lire cet ouvrage, une découverte très agréable.

Bonne lecture !
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Elle comprend que tous les hommes, d'une manière ou d'une autre, sont toujours prêts à payer.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, dont la première édition date de 2020. le scénario a été écrit par Frank le Gall, les dessins et les couleurs réalisés par Damien Cuvillier. Elle comporte soixante-dix-huit pages de bande dessinée. Il se termine avec un texte de trois pages, rédigé par le Gall, et illustré par ses travaux graphiques préparatoires.

Un homme effectue une déposition ou un témoignage : Joseph Barnett, porteur au marché aux poissons de Billingsgate. À ce qu'elle lui a dit, elle était née à Limerick en 63. Et puis sa famille a émigré au pays de Galles, elle lui a dit. Elle disait que, là-bas, elle avait été mariée à un certain Davies. Il travaillait à la mine, et puis ça n'a pas duré. Il n'y a rien qui durait, avec elle. Il évoque sa compagne Mary Jane. En 1882, celle-ci sort de sa petite ferme en courant, en tenant un mouchoir rouge à la main. Elle traverse son petit jardin puis un champ, en passant par la barrière. Au loin, s'élève une colonne de fumée noire. Elle passe le portillon, le mouchoir s'accroche au montant, elle le laisse et continue de courir. Elle arrive près du puits de la mine : c'est de là que provient la fumée. Les autres femmes accourent également, alors que les hommes s'affairent à remonter les blessés et les morts, du puits. Ils sont en train de sortir un cheval aux yeux bandés, par le monte-charge à poulie. Un homme en tenue de mineur, le visage noir, arrête Mary Jane : c'est inutile, Davies est mort. Elle entraperçoit les corps étendus sur le sol un peu plus loin.

Les autres femmes plus âgées, se demandent ce que va devenir Mary Jane en étant veuve à dix-neuf ans. Elle sait qu'elle doit fuir. le lendemain, Miss Gruff du bureau de bienfaisance toque à sa porte, accompagnée d'un solide gaillard et d'un policier. Elle vient pour l'emmener à L'union Workhouse. Ils ouvrent la porte de la chaumière : Mary Jane est déjà partie. Elle a emporté ses maigres affaires dans une simple valise. Elle voyage à pied sur des chemins de terre, se protégeant comme elle peut de la pluie, du froid, dormant sous les ponts, emmitouflée dans un châle. La nuit, le même cauchemar revient : une terrible explosion d'une clarté aveuglante, et son mari qui hurle son prénom. Elle se réveille en sursaut, puis se rendort tant bien que mal. le lendemain, elle poursuit son chemin, s'arrête au bord d'un petit cours d'eau pour faire une toilette sommaire. Sa valise tombe dans la rivière qui l'emporte, sans qu'elle ne puisse la récupérer. Elle continue à marcher à travers bois, jusqu'à arriver dans une grande prairie vallonée. Elle entend des cris : Pillards ! Assassins ! Bande de voleurs ! Gibiers de potence ! On vous retrouvera et on vous pendra tous ! Des paysans hurlent en contrebas, alors qu'une troupe de romanis passent rapidement devant elle. Black John la saisit par l'épaule et lui intime de venir avec eux. Elle reprend la route avec eux. Plus tard, les enfants étant fatigués, ils font une halte. Elle demande à Black John si ce sont des romanis.

La date, l'image de couverture, le texte de quatrième de couverture donnent des indications quant au fait que cette Mary Jane est passé à la postérité de bien sinistre manière. C'est l'histoire d'une tragédie annoncée. Quoi qu'il en soit, cette tragédie atroce n'occupe que les dix dernières pages de la bande dessinée, le reste étant consacré à la vie de cette femme, de sa dix-neuvième année, à sa mort à vingt-quatre ans. le scénariste n'est pas le premier à s'intéresser à sa vie, Patricia Cornwell, autrice d'un livre sur le sujet, l'a également évoquée avec un point de vue très marqué. le scénariste a choisi cette femme emblématique pour développer sa vie avant son meurtre immonde, la vie d'une jeune veuve de la campagne, montant à Londres dans l'espoir de trouver un travail, une source de revenus, de quoi vivre. Parmi les personnes témoignant, assis, cadrés en plan taille, face au lecteur, un jeune homme pose deux questions : Si tout le monde, si toute la société vous considérait comme un coupable, est-ce que vous ne seriez pas prêt à tuer ? Et si cette même société vous considérait comme une victime, ne seriez-vous pas déjà morte ? Cet ouvrage évoque donc la condition féminine dans la décennie 1880 au Royaume Uni. La vie de Mary Jane est racontée de telle manière, que le lecteur n'y voit pas un destin tout tracé vers une boucherie fatale, mais bien le parcours de vie d'une jeune femme comme il y a dû y en avoir de nombreuses autres.

La première page peut décontenancer avec le témoignage de Joseph Barnett sur fond noir, fixant l'année de naissance de Mary Jane, ainsi que sa région d'origine, et portant un jugement de valeur que le lecteur perçoit comme étant négatif : il n'y avait rien qui durait avec elle. le dispositif visuel d'un cadrage en plan taille sur fond noir évoque une déposition, mais sans qu'il ne soit précisé, ni pour Barnett, ni pour les suivants, si elle se déroule au commissariat ou au tribunal. Puis une case de la largeur de la page en occupe le bas, avec juste des bottes et un bas de jupe d'une femme courant sur l'herbe. Suivent quatre pages sans texte, si ce n'est la mention Un mouchoir rouge, montrant Mary Jane courant puis le monte-charge au-dessus de la mine. L'artiste utilise un trait encré pour détourer les formes, un noir légèrement atténué par les couleurs ce qui fait qu'il ne ressort pas comme étant le premier plan. le reste des cases est réalisé à l'aquarelle, en couleur directe. le tout forme de petits tableaux très agréables à l'oeil. La fuite de Mary Jane dans la campagne fournit l'occasion de superbes paysages : les chemins de terre gorgés d'eau, la rivière paisible au bord d'un bosquet d'arbres, la grande prairie vallonée, le tronc noir des arbres dans la nuit, le magnifique feuillage d'un arbre au milieu d'une grande prairie.

Puis en page vingt-neuf, le lecteur découvre une illustration en pleine page : un dégradé de noir plein en partie supérieure, pour se transformer en un entrelacs de noir et blanc en bas de page, comme si le noir faisait ressortir la granulosité du papier. le récit passe alors à Londres dans une lumière chiche, faisant ressortir la lumière blafarde et grisâtre, ternie dans les quartiers pauvres. le lecteur peut tourner la tête pour observer la fumée noire des cheminées, le teint maladif des enfants et des mères dans la rue, les pavés poisseux, les petits boulots, la foule anonyme dépourvue d'empathie. Page quarante-sept, un autre dessin en pleine page, la façade d'un immeuble avec une belle lumière, et une rue large et dégagée. Cette impression d'endroit à l'abri disparaît dès la page suivante, avec une chambre aux fenêtres occultées, à la pénombre inquiétante. Page cinquante-neuf, un troisième dessin en pleine page : le ciel très sombre, presque noir au-dessus de Montmartre avec une neige clairsemée, comme autant de taches venant maculer la silhouette des bâtiments. le retour à la lumière du soleil dans St. James apporte une respiration mais elle s'avère de courte durée.

Le lecteur voit que l'artiste a pris le soin de se documenter pour réaliser une reconstitution historique consistante : les échoppes, les petits métiers, les tenues vestimentaires, l'aménagement des pubs des quartiers populaires, les lumières des grandes artères commerçantes, la mine, les gourbis des quartiers miséreux de Londres. Il croque des personnages de manière réaliste et parlante quant à leur âge, leur situation sociale, leur métier plus ou moins légal. Il conçoit des plans de prise de vue qui donnent à voir les décors et les occupations des personnages pendant les scènes de dialogue, avec des postures parlantes quant à leur état d'esprit du moment, par exemple la détresse de Mary Jane qui ne sait pas à qui s'adresser à Londres qui ne comprend pas que Peter White est en train de la manipuler. Il parvient à ne pas en faire un objet du désir. Lorsqu'elle se réveille nue dans la maison de passe, le lecteur la voit comme une victime avec qui il a déjà développé un lien affectif, d'autant plus vulnérable qu'il sait ce qui va advenir. Page cinquante-quatre, il montre les passes, dans une grille de quatre cases par quatre cases. Il n'y a rien d'érotique ou pornographique : la chair est triste. le texte est laconique et terre à terre : Et jour après jour, c'est la longue suite, la suite sans fin des hommes, des employés, des gommeux, des clergymen, des commis voyageurs, des vieux qui sentent, des gras qui suent, des timides, des violents. Ils ont tous en commun d'être repoussants. Heureusement, il y a le gin.

Le scénariste a donc décidé de montrer une autre facette des crimes sordides d'un tueur en série, peut-être le premier à avoir été identifié comme tel. Il fait de Mary Jane, une jeune femme attachante, essayant de trouver une nouvelle place dans la société, après le décès de son époux dans un accident de travail. La remarque d'un témoin revient à l'esprit du lecteur : si cette même société vous considérait comme une victime, ne seriez-vous pas déjà morte ? le récit met en lumière un mode de fonctionnement systémique : une société qui exploite les faibles sans une once d'humanité. L'enchaînement des événements est inéluctable pour Mary Jane. le lecteur se demande à plusieurs reprises quelle aurait été l'alternative pour elle. L'auteur en évoque une ou deux, vraisemblablement pires, en tout cas pas meilleures, sans aucun espoir d'épanouissement personnel, dans une perspective d'exploitation tout aussi destructrice que la voie choisie par défaut par Mary Jane. Les hommes profitent de cette prostitution intégrée au fonctionnement de cette société, et Mary Jane est exploitée par une femme, une mère maquerelle, et surveillée par une autre femme, une duègne qui est rémunérée pour. La fin de sa vie est une déchéance de plus, le symbole qu'il est toujours possible de tomber plus bas. La conclusion revient à la séquence d'ouverture, montrant la vie de Mary Jane entièrement définie par sa condition d'épouse, tout en montrant que le sort de son époux participe de la même exploitation sans respect de la personne humaine.

Les auteurs racontent la vie adulte d'une jeune femme ayant perdu son mari dans un accident. Ils ont choisi une femme dont l'Histoire a retenu le nom du fait de son assassinat atroce. Pour autant, à part la conclusion, il s'agit du récit de la vie d'une jeune femme issue de la classe populaire, confrontée à une société qui réserve un sort de victime aux femmes de sa condition, quel que soit le choix de vie qu'elles puissent faire. Un récit poignant à la narration sans dramatisation excessive, et pourtant implacable.
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Mary Jane Kelly, dont il est question dans cet album, est la dernière victime de Jack l'éventreur sordide assassin de femmes à Londres à la fin du XIXème siècle.
Mais ce n'est point cette histoire qui est racontée, l'éventreur n'apparaissant qu'a la dernière page de l'album.
Mary Jane, 19 ans était une femme mariée, heureuse, galloise, dont le mari, mineur, disparut dans une explosion au fond de la fosse. Et, là, le ciel lui est tombé sur la tête! Pour échapper aux organismes sociaux qui harassaient plutôt que d'aider les jeunes femmes en détresse, elle s'enfuit, quitte son village et ce joint à une bande de vagabonds qui tente de gagner la capitale.
Arrivée à Londres, Mary Jane cherchera un travail honnête mais elle rencontrera un aigrefin qui l'entrainera sur le mauvais chemin des maisons closes et de la prostitution.
Bien sûr elle essaiera de s'en sortir mais, à chaque fois, ce sera pour tomber encore plus bas, pour terminer à faire des passes dans la rue, dans le sordide quartier de White Chapel à Londres où l'éventreur l'assassinera.

Cet excellent album tant pour le scénario, les textes et les dessins, montre à quel point des jeunes filles heureuses, subissant un revers de la vie, peuvent, irrémédiablement, tomber sans jamais se relever, victimes qu'elles sont de l'époque, de la misère et de la destinée.
En fin d'album un cahier graphique.
Une Bd a conseiller pour sa qualité.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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🍻 Mary Jane est née en Irlande, à Limerick, en 1863, puis sa famille a émigré au Pays de Galles.
Elle s'est mariée à un travailleur de mine, Davies, jusqu'à l'accident.
Mary Jane se retrouve veuve et sans rien à l'âge de 19 ans.
Elle erre jusqu'à rencontrer un groupe de miséreux qui accablés par la pauvreté et les mauvais traitements des soit-disants « travailleurs sociaux » de l'époque et ils préfèrent marcher jusqu'à Londres.

🍻 Mais Mary Jane a pour projet de rejoindre sa soeur à Cardiff afin de s'y établir et retrouver une vie acceptable.
Sauf qu'elle se trompe de route et se retrouve malgré tout dans la capitale où nous allons suivre ses pérégrinations au coeur des bas-fonds de cette ville….

🍻 L'atmosphère de cette bande dessinée est aussi lugubre que le thème qu'elle aborde et très représentative de la condition sociale de l'époque Victorienne.
J'ai bien aimé même si j'aurais apprécié que les traits du visage de Mary Jane soit plus précis afin de mieux se la représenter.
J'ai bien aimé même si j'aurais apprécié que les traits du visage de Mary Jane soit plus précis afin de mieux me la représenter.
J'avais plus ou moins deviné où les auteurs voulaient m'emmener et j'ai apprécié leur manière de m'y conduire.
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C'est l'histoire d'une fille, elle a pas eu d'bol.

Mary Jane Kelly, tout le monde connait.
Rien à voir avec les oinjs dont semble avoir été perfusé Doc Gynéco dès le landau mais plutôt avec le sale destin d'une gamine miséreuse qui traça un sillon aussi désespérant que tragique en un Londres de fin XIXe alors peu enclin à accueillir en son sein les pestiférés de tout bord.

Mary Jane, ce seront des rencontres.
De son amoureux trop tôt disparu à de futures bien moins romantiques, la gamine n'aura de cesse de tirer le Diable par la queue avant que ce dernier ne se rappelle définitivement à son bon souvenir.

Alternant une vie que la grande Edith n'aurait chanté pour rien au monde avec des témoignages de personnages l'ayant plus ou moins intimement côtoyé, Mary Jane fascine de par son propos à la fin inéluctable et son rendu aquarellé paradoxalement envoûtant.
Le contraste est saisissant.
Le plaisir intense.
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En postface, Franck le Gall explique qu'il a longtemps porté cette histoire, désireux de donner un visage aux victimes de Jack l'Eventreur.
Mary Jane Kelly est une de celles-là.

Au-delà de cette fin tragique, le Gall retrace la force du destin qui conduit quasi inexorablement à cette époque, le miséreux victorien à la déchéance sociale. La vie de Mary Jane bascule à la mort de son époux mineur de fond. Elle fuit le Pays de Galles et l'assistanat cauchemardesque qui lui est proposé, pour gagner Londres où elle va être abusée par un rabatteur, livrée à la prostitution et au Gin.

Une nouvelle fois, après Nuit noire sur Brest et surtout, El dorado, le dessin de Damien Cuvillier suscite l'enthousiasme. Pourtant, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de noirceur (à l'exception d'une page, admirable, toute noire de suie).
Côté scénario l'humanisation des victimes est une initiative intéressante, mais comme pour le dessin, j'ai trouvé que la dureté de l'époque n'était pas assez mise en valeur. Par ailleurs, certaines parties (la vie de MJ après la maison close) m'ont semblé un peu elliptiques.

Très recommandable quand même.
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Mary Jane est connue pour être la dernière des victimes du célèbre Jack l'éventreur. C'est toute son histoire qui nous est contée avant qu'arrive cette tragédie. La démarche est assez intéressante d'autant qu'elle a été longuement mûri par un auteur Frank le Gall qui a eu du mal à la mettre en oeuvre avant de ressortir le sujet sur la table.

Je ne connaissais pas son histoire personnelle : celle d'une galloise qui devient veuve à seulement 19 ans car son mari est tué dans un accident de mine de charbon. Elle va partir pour Londres non sans mal où elle va subir une véritable descente aux enfers au gré de rencontres. Elle devient une prostituée qui croisera la route de gens pas toujours recommandables. Voilà pour le cadre.

Il y a le thème que la vie de femme n'était pas chose aisée dans une société qui ne faisait pas de cadeau. Les aides sociales n'existaient pas en ces temps là qu'on ne regrette pas. Il fallait se lever pour aller travailler si on ne voulait pas mourir de faim. On va assister à une lente déchéance d'une femme d'extraction modeste qui était heureuse avant que le destin lui prenne son mari. J'ai eu beaucoup de peine pour elle et j'ai ressenti beaucoup d'émotions.

J'ai fort bien apprécié le graphisme réaliste et soigné de Damien Cuvellier qui met très bien en perspective les personnages ainsi que le décor à commencer par Londres l'opulente et ses bas-fonds. On observera une mise en couleur tout en aquarelle ce qui donne le plus bel effet.

Un récit triste et poignant à la fois qu'il convient de découvrir.
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Nous sommes à la fin du XIXe siècle au Pays de Galles. Un accident a eu lieu à la mine. Davies y a laissé sa peau. Sa jeune veuve, Mary Jane Kelly, fuit la misère et rejoint Londres. Elle est alors prise en charge par un certain Peter White, dit le serpent, un beau parleur qui profite de la fatigue et du désoeuvrement de cette dernière pour la présenter à « une amie ». Voilà comment la jeune femme se retrouve dans le monde de la prostitution. Mais Mrs Kelly n'est pas simplement une fille de joie, elle est également une des victimes de Jack l'éventreur…

Ce très bel album nous met dans l'ambiance des bas-fonds anglais du XIXe siècle où la misère, la famine et les maladies allaient bon train. Les dessins et les couleurs sont magnifiques. le tout est mené comme une enquête policière avec des gens se présentant non pas à la barre mais devant nous pour nous expliquer ce qu'ils ont vu. C'est rondement mené et le lecteur passe par tous les sentiments avec cette femme que l'on va d'abord plaindre puis détester pour finir par en avoir pitié.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Qui était Mary Jane, la cinquième et dernière victime présumée de Jack l'éventreur ? Franck le Gall et Damien Cuvillier tentent de répondre la question en imaginant l'histoire de cette femme, veuve trop jeune, qui se retrouve à Londres sans le sous. Séduite par un rabatteur, Mary Jane se retrouve sous la coupe d'une maquerelle sans avoir compris la manoeuvre.

Le trait de Damien Cuvillier réussit à transcrire une grande douceur, mais aussi la détresse et l'horreur de cette descente aux enfers qui commence avec un accident de mine... Les bas-fonds londoniens sont noirs de crasses et de sordide...

En fin d'ouvrage, quelques pages de Franck le Gall expliquent l'histoire de cet album. le lecteur appréciera de découvrir les croquis de le Gall qui devait initialement réaliser seul cet ouvrage. Un album sympathique, qui s'intéresse aux destins tragiques de ces femmes de la classe ouvrière à la fin du 19e.
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