Dans "L'Odyssée de Fei Wong", nous sommes à l'âge des grands explorations maritimes chinoises de la première moitié du XIVe siècle... La flotte de l'Amiral Zheng He, « Grand Eunuque aux trois joyaux », approche des côtes africaines quand un étrange épidémie se déclare. C'est sans aucun état d'âme que l'amiral Hong Bao jette à la mer ceux qui en présente les symptômes. Les survivants ayant réussi à gagner les rivages s'organisent tant bien que mal, et de mésaventures en mésaventures ils ne sont plus que deux... C'est ainsi que le noble Fei Wong et le roturier Jin se retrouvent esclaves avant d'être rachetés par Janus de Chypre, homme de confiance du Sultan Al-Achraf Sayf ad-Dîn Barsbay. Leur destin est de devenir mamelouk donc musulmans et eunuques : pour le roturier Jin c'est une promotion sociale inespérée, pour le noble Fei Wong obnubilé par le culte des ancêtres et la nécessité d'assurer une descendance mâle c'est le drame et il compte bien s'évader avant d'être châtré...
J'ai toujours aimé le travail du très mésestimé Michaël le Galli, toujours bâché par des prescripteurs d'opinion qui ailleurs lèchent le cul d'auteurs surcotés toujours infoutus de raconter une histoire qui tienne debout (suivez mon regard...), et ici il fait dans l'originalité on nous faisant le "Shogun" de James Clavell à l'envers transposé à la fin du Moyen-Âge : nous sommes dans le choc de civilisations (bien vu les phylactères colorés pour indiquer la langue usitée : noir = arabe, rouge = berbère, bleu = mandarin), et les ressortissants de l'Empire du Milieu découvrent les us et coutumes musulmanes avant d'être mêlés au game of thrones cairote sous le règne d'un sultan circassien devenu roi de ses propres mains... (incompréhension face aux Berbères paritaires, stupéfaction de voire les Égyptiens bruns et mat dirigés par des Circassiens blonds aux yeux bleus, incrédulité face aux Pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos ^^)
Les dessins de Cristiano Crescenzi assisté aux couleurs de Filipp Rizzu sont pas mal du tout, mais pèchent un peu par naïveté : la malédiction du classicisme privé du perfectionnisme... (et même beaucoup parfois : qu'est-ce que c'est que ces Africains étrangement bodybuildé dignes de l'imagerie cartoonesque colonialiste ?) Naïf est également le relationship drama de telenovelas : Janus s'intéresse à Fei Wong, et immédiatement sa maîtresse Asijah et son éromène Faraj sont jaloux au point de s'allier à Zayn son ennemi juré pour le faire tomber en disgrâce... ça sent quand même les intrigues de cours pour ne pas dire de harem un peu clichées et/ou kitschounes ^^
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Déjà handicapé par une couverture « étrange », ce premier tome peine à retenir l’attention.
Lire la critique sur le site : BDGest
- Celui qui ne se dégoûte point de son sort, qui sait se suffire et ne désire rien, reste, jusqu'à la fin de sa vie, à l'abri du danger et du malheur.
- C'est facile de déclamer du Laozi, mais c'est pas comme ça qu'on va s'en sortir !
Dialogues, dédicace de Michaël le Galli et Gildas Java
http://www.librairiedialogues.fr/livre/6823778-alexandre-un-roi-vient-de-mourir-t-1-gildas-java-glenat-sa Dédicace du dessinateur Gildas Java et du scénariste Michaël le Galli à la librairie...