Armorican Psycho

Premier roman parfaitement réussi, quelques maladresses de style ou de répétition au début. Puis l'auteur prend son rythme et emmène le lecteur dans les aventures haletantes de Yoran Rosko à Brest, en Norvège et en Islande. Récit foisonnant, beaucoup de bonnes idées, des personnages attachants, de "bons" mauvais, les retours dans le passé sont parfaitement intégrés dans l'enquête contemporaine sans dévoiler trop vite le fin mot de l'histoire. Plus de 700 pages où l'ont peut s'immerger sans s'ennuyer.

✔️Mon ressenti : Ce roman m'attendais dans ma PAL depuis un moment, et le point positif du confinement est de pouvoir la diminuer (j'irai pas jusqu'à dire la vider, ou alors il faudrait que ça dure trèèèèèèèsssss longtemps ;-) )Je suis particulièrement fan de cette maison d'édition où les romans publiés dépendent d'avis de lecteurs comme vous et moi… Cela m'a toujours permis d'apprécier mes lectures et de découvrir des auteurs qui valent le coup d'être suivis. Ce Thriller a obtenu en 2019 le Grand Prix Suspense présidé par Bernard Minier.
Le roman s'ouvre sur une tempête à Brest, la mer décharnée, les magnifiques images que l'on devine à travers les mots. Yoran est photographe, uniquement en noir et blanc, pour que les gens aient la même vision que lui, puisqu'une maladie des yeux le prive des couleurs. Quand il apprend que son mentor et ami Claude est porté disparu et qu'un cadavre a été trouvé chez lui, il se lance dans une quête de la vérité.
Je suis amoureuse des paysages bretons et de la nature, ouvrir ce roman, c'est s'y retrouver projeté. J'avoue que c'est très appréciable en cette période de confinement.
Les chapitres donnent la parole aux trois personnages principaux, Yoran, pour la plupart, un inspecteur, et un troisième personnage mystérieux.
L'intrigue évolue entre périodes de calme et périodes d'action, le rythme augmente petit à petit pour atteindre son maximum en fin de roman. A partir du second tiers, j'ai été incapable de le reposer.
La construction a été bien étudiée et offre de nombreux rebondissements bien répartis.
Ce roman m'a offert voyage et suspense, et un final que je n'avais pas vu venir, bref un excellent thriller.
🗣Citation : « La mer est comme la peste. On ne s'en méfie jamais assez. Puis un beau jour, alors que tu te crois en sécurité, et que tu penses avoir affronté tous ses démons, elle t'emporte. »
🎯Mots Clefs : Brest / Oslo / Disparition / Enquête / Photographe
🏆Ma note : 18/20

Le moins que l'on puisse dire c'est que Brest, en novembre, quand il fait froid et qu'il pleut, c‘est tout sauf accueillant, … du coup, je me dis que le fait que Rosko soit gêné par la lumière du soleil, ne voie pas les couleurs et visionne la réalité en tonalités de gris et noir ne doit pas changer grand-chose au paysage. Lui qui de plus voue sa vie professionnelle à la photographie en noir et blanc est dans le cadre qui lui convient parfaitement. C'est un roman visuel en dégradés . Tout est en nuances … jusqu'aux meurtres qui sont blancs de sel… il décrit parfaitement le coté glauque du port de Brest, des quais battus par le vent et la pluie, des ruelles désertes et peu accueillantes, et le choix entre rideaux de crachin ou de fumée. On y rajoute un tueur en série … et l'attrait de Brest est encore plus restreint… On relèvera toutefois que tout comme dans les villes et villages de pécheurs, les restes de peinture des bateaux servent à peindre les maisons, les cabanes de plage, les entrepôts pour donner un peu de couleur au monde qui nous entoure. Mais comme c'est en hiver, de nuit et sous la tempête, on ne peut pas dire qu'on en profite…
Passer des quais de Brest à ceux d'Oslo ne change pas grand-chose : toujours aussi grisouille, venteux, pluvieux, froid et brouillardeux. Un peu plus anxiogène car Rosko est en pays inconnu. Et on va enchainer sur Bergen, « la ville de la pluie », les îles Féroé, l'océan gris miroir, l'Islande en hiver…
La piste : une vieille photo en … mais oui ! en noir et blanc. Et sur un bateau, le temps est toujours aussi épouvantable. Une mer démontée, des avaries, des marins peu accueillants. Rosko avance, seul dans la tourmente : suspense en eaux troubles. L'ambiance est à l'unisson avec la météo… on avance dans le brouillard et le suspense est là. Où va-t-on ? après le rideau de pluie, après la vague, la vérité va-t-elle transparaitre ?
J'ai bien aimé cet enquêteur solitaire, qui trace sa route avec les moyens du bord, au feeling et à l'instinct. Côté flics, ce n'est pas la gloire. Il y a le flic brestois qui enquête également en solo, le kador débarqué sur place qui se la joue… Une quête de la vérité qui va s'accélérer avec le retour à Brest de Rosko et la mise en commun des deux enquêtes des deux solistes. Il faudra remonter loin dans le passé pour trouver les motivations du coupable.
Bien aimé aussi la bande son, les petites références telles que celle du titre « Armorican Psycho », la mention de Jack Kerouac.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..

J'ai a-do-ré ! Ce livre est un thriller différent de ceux que je lis en général car au-delà de l'enquête, l'auteur a pris un vrai plaisir à nous faire découvrir sa Bretagne et surtout Brest, ainsi que la Norvège où se passe une partie de l'intrigue.

Parlons déjà de l'écriture de Gwenaël le Guellec : elle est vraiment fluide, agréable à lire et on sent le souci du détail dans les descriptions des paysages, des ressentis, des actions... Car l'autre intérêt de ce livre, c'est vraiment le périple vécu par Yoran extrêmement bien décrit et détaillé. La traversée en bateau entre Brest et la Norvège par exemple est superbement racontée. C'est tellement précis et bien fait qu'on visualise parfaitement les scènes, l'environnement, on a l'impression d'y être. Quant à l'ambiance générale, entre tempête bretonne et hiver polaire, je me suis régalée. Malgré l'immensité des paysages traversés, l'ambiance donne l'impression d'un huis clos tellement la météo et surtout la nuit sont omniprésents. Cette écriture très descriptive peut en revanche rebuter certain•es. En général, c'est mon cas mais ici, c'est tellement bien fait que ça a eu l'effet inverse, j'ai été complètement embarquée !

Quant à l'intrigue, elle est vraiment bien pensée, on découvre petit à petit les raisons qui ont poussé le Tailleur de Sel à agir et même s'il y a un dénouement final, l'intrigue se dévoile progressivement. Il y a également un certain nombre de flashbacks qui rythment la lecture et qui nous donnent des clés de compréhension.

Pour conclure, si vous aimez Brest et la Bretagne, les ambiances nordiques et les intrigues bien ficelées, ce livre est pour vous ! C'est une vraie belle réussite qui mérite amplement les distinctions reçues (Grand Prix du suspense 2019; Prix du Goéland Masqué 2020). Et avec un parrain comme Bernard Minier, c'est la cerise sur le gâteau 😉 !

Hou là là, que ça traîne en longueur, surtout jusqu'à la moitié, après ça accélère un peu mais on y croit plus...en tout cas, pas moi.
Guide de visite pour Brest et ses alentours, intéressant.

Les critiques élogieuses m'ont fait entamer ce pavé. Arriver à ne pas décourager le lecteur durant 700 pages c'est déjà un exploit.
Yoran le héros anticonformiste va se lancer dans une quête, enquête... invraisemblable, à la suite d'un meurtre horrible et la disparition d'un ami (il en a très peu). Cette traque va le conduire de Brest à Oslo jusqu'en Islande. Ce n'est donc pas «Tonnerre de Brest » Mais plutôt Tonnerre de brume, pluie, vent, mer, ports, bistrots qui sont le cadre de ce thriller. Pendant ce temps les cadavres vont s'accumuler et l'intrigue ou plutôt les intrigues s'épaissir. Il faut des rebonds pour maintenir le suspens mais je trouve qu'il y en a trop et tous expliqués dans les détails. Je connais pratiquement tous les noms des rues de Brest, c'est un peu long. Mais on tient, il faut avoir le mot de la fin, que l'on devine par élimination bien sûr. J'ai tout de même passé un bon et long moment dans l'humidité. L'auteur est un bon narrateur, je suggère pour le suivant d'alléger un peu. Ceci dit pour un premier roman c'est une réussite.

La dernière page tournée, je suis partagée concernant ce premier roman.
Bien écrit, il a pourtant tout pour me plaire.
En premier lieu, un héros mystérieux et solitaire atteint d'une maladie rare et qu'on imagine beau garçon.
Il ne voit qu'en nuances de gris et vit en grosse partie la nuit.
Ensuite, l'auteur fait une large place à la Bretagne et aux pays nordiques qui m'ont toujours intéressée.
Enfin, l'intrigue est bien construite et originale et le suspense bien dosé.
Pourtant, ce qui m'a posé problème, c'est le rythme du roman.
J'ai dévoré certains chapitres, j'ai vraiment peiné pour d'autres... Je ne suis pas pour autant adepte des lectures faciles. Cela tient à mon avis en grande partie aux longues descriptions et aux dialogues plus rares.
J'étais donc presque soulagée d'arriver à sa conclusion.
Bref, c'est un bon roman mais qui manque, à mon humble avis, de fluidité.

Les meurtres s'enchainent à Brest. Plutôt des exécutions. Dès les premiers meurtres Yoran Rosko part à la recherche de son ami Claude disparu. Sa recherche va l'emmener en Norvège, au Danemark puis en Islande à la recherche d'hommes entourant Claude sur une vieille photo. Pendant ce temps la police - en la personne du lieutenant Lebris - patine. le meurtrier a un dessein qui sera révélé en fin.
Un roman intéressant qui démarre très bien. le voyage de Yoran est un peu (trop) long. Il patauge dans sa recherche et nous avec. Dès son retour à Brest, l'intrigue se précise et s'accélère pour un dénouement à la hauteur du prix remporté par ce premier roman.

Une intrigue brillante au final bouleversant

Dès le commencement, l'ambiance s'installe, l'auteur associant le déroulé des événements au paysage hivernal de Brest, nous faisant plonger dans son univers clair-obscur nappé de mystère. Les personnages sont originaux, et l'écriture méticuleuse et cinématographique permet de visionner les scènes comme si l'on regardait un film. Pour moi, ce roman est composé de trois parties aux tempos assez différents, comme une sonate de Beethoven; Adagio - Lento - Presto. En effet, après avoir transporté le lecteur dans son histoire, l'auteur développe son intrigue dans sa deuxième partie, sans pour autant relâcher le suspense, qui monte crescendo. Dans la troisième partie, l'histoire avance non stop, tous les éléments de l'intrigue se réunissent, à tel point que je ne pouvais plus m'arrêter de lire. Le final est bouleversant.

Un polar intéressant, malgré quelques légères invraisemblances à quelques moments du récit. J'ai apprécié la façon d'amener l'histoire et j'ai eu hâte de découvrir la fin, ce qui est un bon signe pour un polar. Un bon premier roman de cet auteur dans tous les cas, et cela m'a donné envie de visiter Brest!