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3,64

sur 171 notes
Quel bijou, quelle pépite. 88 pages ultra-courtes, façon Amélie Nothomb, la farce en plus.
Vous allez éclater de rire, passer un bon moment, et la lecture sera très très abordable. Des collégiens devraient apprécier. Pensez-y si vous êtes dans l'enseignement ! Il y aura quand même un problème. Ce livre est épuisé, il vous faudra donc le photocopier pour les élèves…
Vous poufferez quand l'auteur demande des nouvelles de Bernadette à Chirac, parle de son chat au Président, propose une collaboration à Carla Bruni, un film à Julie Gayet. J'en ai presque trop dit, mais ce sera tellement mieux dit dans le texte !
Add. : janvier 2023, Folio a finalement senti le filon, et a eu la bonne idée de le sortir en poche !
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Un tout petit roman presque une nouvelle.
Hervé le Tellier, enfin son honomyme, va écrire à tous les présidents de Mitterrand à Hollande. Il recevra à chaque fois la même réponse type de l'Elysée.
De sa légère mythomanie, il va interpréter chacun des courriers en fonction de son empathie avec chaque président :
- La classe et la culture de Mitterrand,
- Chirac le bon vivant,
- Sarkozy un peu vulgaire, un peu inculte
- Hollande , le rigolo, le bon copain.
On sourit, bien sûr. La photo "Fun/être, la plaisir de la fenêtre" m'a bien amusée mais la solitude du personnage, manifestement associable, en manque d'amour retient le rire.
Un roman sarcastique, plein d'humour et sensible.
Merci à Babelio et aux éditions Folio pour cette découverte.
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Moi et François Mitterrand ou une autre façon originale de définir le foutage de gueule.

A des cartes postales qu'il veut sincères et à la limite de la naïveté, vacances à Arcachon, félicitations pour la brillante élection du président,
Hervé le Tellier se voit inlassablement répondre par une lettre type :

"Cher Monsieur,
Votre lettre en date du 10 septembre 1983, vient de me parvenir et je vous en remercie.
Ne doutez pas, cher Monsieur, que vos remarques recevront toute l'attention qu'elles méritent et qu'elles seront prises en considération par mes services dans les délais les plus brefs.
Je vous prie de croire, cher Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Le Président de la République."

Le Tellier surjoue sa relation avec le président :

"Quoiqu'il en soit, le second paragraphe insistait à juste titre sur la prise en considération par ses services de mes remarques : j'y repensai l'année suivante, lorsque, de retour à Arcachon, je m'aperçus avec satisfaction que la qualité des huîtres s'était améliorée."


"Dès les premiers mots, j'ai tout de suite reconnu le style de François, si aérien, si littéraire, en en même temps tellement précis et direct. J'ai apprécié ce « Cher Monsieur », distant et proche à la fois, ce signe de pudeur des sentiments naissants, ce reste de distance si touchant, malgré ou peut-être à cause de l'affection grandissante."

A lire...
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Irrésistible !! Hervé le Tellier, dorénavant méga connu grâce à son dernier roman qui lui a valu le Prix Goncourt ( qui l'aurait cru ?), se met en scène, ici, dans un personnage mythomane, obsessionnel, persuadé de la véracité de ses interprétations farfelues. C'est savoureux et magistral dans le registre du comique de répétition. J'ai souri, ri, à la fois moqueuse et émue car, sous le comique, surgit la poésie d'un homme solitaire et surréaliste à son insu.
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Pour le féliciter de son élection deux mois auparavant, Hervé le Tellier envoie une carte postale de ses vacances à François Mitterrand. Une première réponse lui parvient et c'est le début d'une correspondance régulière entre eux. du moins, c'est ce qu'imagine le personnage car la réponse élyséenne est toujours la même. Quel que soit le Président en poste, l'échange se poursuit, chaque lettre, pourtant rigoureusement identique, devenant sujette à analyse et interprétation de la part d'Hervé le Tellier. Evidemment, si cette même lettre est signée Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou Hollande, elle ne prend pas du tout le même sens aux yeux du narrateur ! le récit est très court, mais complètement loufoque et hilarant. Un bel exercice de style. Un petit regret pour les prix de l'An 2000 indiqués en euros, ce qui porte un léger coup à la vraisemblance de l'ensemble.
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« Il y a ceux qui ont besoin d'écrire, ceux qui ont besoin de rêver, ceux qui ont besoin de parler… ; mais les romans ne sont pas sérieux, c'est la mythomanie qui l'est » (André Malraux).


Ce court récit, illustré par des documents visuels, « Moi et François Mitterrand » (Hervé le Tellier Jean-Claude Lattès, 2016), dont l'auteur est lui-même le narrateur, relate la « vraie fausse » correspondance d'un mythomane avec le président Mitterrand et ses successeurs jusqu'à François Hollande.


« Je ne vais pas en faire une affaire d'État…, mais à partir de 1983 François Mitterrand et moi avons entretenu une correspondance assidue… »


« Cher François Mitterrand, je voulais vous féliciter – fût-ce avec un léger retard – de votre élection voici deux ans déjà. Je suis à Arcachon où je passe de bonnes vacances, nous parlions justement de vous. Nous avons mangé des huitres, excellentes, bien qu'un peu laiteuses. Encore bravo. Hervé le Tellier. »


Quelques semaines plus tard, Hervé le Tellier reçoit une réponse-type, mais qu'il interprète comme très personnelle au point qu'il identifiera toute la correspondance qui va suivre, mais qu'il alimente seul puisqu'il ne recevra toujours que la même lettre impersonnelle, à l'amitié que se portaient Montaigne et La Boétie, comme le révèle la citation en épigraphe du texte : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi ».


« Présidence de la République, Paris le 12 décembre 1983,

Cher Monsieur, votre lettre en date du 10 septembre 1983 vient de me parvenir et je vous en remercie. Ne doutez pas, cher Monsieur, que vos remarques recevront toutes l'attention qu'elles méritent et qu'elles seront prises en considération par nos services dans les délais les plus brefs… »


« Dès les premiers mots, j'ai tout de suite reconnu le style de François Mitterrand, si aérien, si littéraire… J'ai apprécié ce « Cher Monsieur » … »


Ce texte, que l'on pourrait sous-titrer la « correspondance d'un mythomane », au demeurant fort bien écrit, n'aspire qu'à procurer une heure de joyeuse et hilare lecture. Il y parvient brillamment.


Mais sous couleur de légèreté, l'on distingue, dans une comédie politique du rapport au pouvoir, quelques lazzis et quolibets bien sentis qui autorisent l'intitulé de pamphlet.


C'est délicieux, jouissif, irrévérencieux et bien écrit.


Bonne lecture.


Michel.



Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Une courte nouvelle...Dans son dernier ouvrage Hervé le Tellier imagine qu'il écrit dans les années 1980 à François Mitterrand. Il reçoit de l'Elysée une lettre standard qu'il prend au tout premier degré. Il écrit une nouvelle lettre et reçoit un nouveau courrier standard. Lui envoie des lettres différentes et il reçoit toujours la même. Et il fait semblant de considérer que c'est une vraie correspondance, d"ailleurs poursuivie avec ses successeurs Chirac et Sarkozy... C'est gentiment surréaliste et amusant. pas non plus se taper de "grosses barres". On pense à Desproges et à son fameux almanach car le livre contient des fac-similés des fausses lettres reçues, et la même lettre donne lieu à différents commentaires (tel Guernica dans l'Almanach).
Un livre très très rapide à lire que l'on offrira en priorité à "son beau-frère qui a de l'humour mais qui n'aime pas trop lire". Pour ma part, un séjour dans un fauteuil à la Fnac m'a suffit !
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Un petit bijou de littérature oulipienne , mélange savamment dosé de non-sens ,du terre à terre le plus basique, d'échappées quasi surréalistes, de leçons de vie doctement administrées, de conclusions plus ou moins hâtives, de sentences définitives........
En lisant ce texte ,on pourrait entendre la voix de Desproges, ("comment ça va la p'tite santé") ou encore Morel conversant avec Saladin.
Un très bon moment qui passe malheureusement trop vite!
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Complètement surréaliste et oulipien, bienvenue en absurdie.
Drôle, irrévérencieux, complètement loufoque, l'auteur jongle avec les mots pour notre plus grand bonheur.
Bien écrite et pertinente, véritable exercice de style, cette correspondance épistolaire pleine d'esprit et de sagacité est absolument jubilatoire.
Un excellent moment de lecture.
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Moi, c'est lui. Hervé le Tellier, oulipien fameux et comique malgré lui (quoique) . Lui - enfin, moi- prend des vacances à Arcachon en septembre 1983. Et comme il nage dans le bonheur, l'envie lui vient d'envoyer une carte postale à François Mitterrand, puisque la conversation a porté sur le Président la veille au soir.
C'est le début d'une longue relation épistolaire, qui se poursuivra avec l'aigle de Jarnac et ses successeurs, traçant ainsi les contours d'une vie simple (moi) et d'une histoire politique compliquée (les autres) .
Une lecture rapide, mais savoureuse !
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