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EAN : 9782359629750
168 pages
Ex Aequo (02/11/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
Trois questions hantent ce roman. La vérité vaut-elle mieux que l'ignorance ? La répétition de l'inceste est-elle une fatalité ? La parole suffit-elle à guérir du silence ?Ces questions, Louise se les pose depuis 47 ans, depuis le jour de la colère, ce jour funeste où elle osa, contre toute prudence, enfreindre la loi du silence en révélant ce qui aurait dû être tu. Elle n'avait pas 15 ans. Quarante-sept années de mépris et de rejet plus tard, elle s'apprête pourtan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Que ce fut facile de l'ouvrir. Que ce fut difficile à suivre, parfois. Que ce fut rude à encaisser, souvent. Que ce fut impossible à noter.

Je ne les attendais plus, ces deux exemplaires, lorsqu'ils sont apparus dans la boîte aux lettres. Et je me suis immédiatement jeté sur l'un d'entre eux, bien décidé à affronter ce roman qui me rendait si curieux. L'appréhension de l'auteur qu'on découvre est bien vite passée : deux pages suffisent, en général. Celui-ci me plaît déjà. Je suis rapidement en confiance, car je sais que j'ai affaire à un vrai écrivain, aussi subtile que structuré. Et c'est bien ce qui compte.

Car au-delà des faiblesses (certains dialogues), des maladresses (les références artistiques dénotant parfois avec la subtilité du récit), et de la relative faible épaisseur de l'objet (ce qui en fait aussi, vu d'un certain angle, une force), on est tout de suite en plein coeur de cette famille maudite. Il est même stupéfiant de s'apercevoir qu'en si peu de pages, les chapitres n'en comptant parfois pas plus de deux, l'auteur nous a fait faire le tour de l'âme d'un personnage, qui est nous est soudain plus que familier. On oublie bien vite les défauts de ce (premier) roman, pour enquêter avec Louise, avec Jules et avec d'autres sur les sombres secrets des de Richebourg.

Mon esprit est partagé sur l'aspect enquête, secrets, révélations. L'oeuvre en regorge sans que ça nuise jamais à sa crédibilité, ce qui est fort. Pour autant, il est parfois difficile de suivre, d'avoir tous les éléments en tête : j'ai passé mon temps entre ce que je lisais et l'arbre généalogique (choix de présentation judicieux), et parfois même à la recherche d'éléments dans les chapitres précédents. Cela ne m'a pas gêné, car le roman est court, mais j'imagine que ça peut perturber certains lecteurs moins patients.

Pour autant que le mystère soit complexe, il est bien ficelé, et jamais gratuit. Rien ne tombe du ciel, tout est expliqué par quelque chose, ou explique quelque chose. le lien entre la psychologie des personnages et les événements vécus (ou non vécus) est très fort. L'auteur connait bien évidemment le sujet comme sa poche : tout est précis, crédible, tombe juste. Les émotions sont sincères, et se transmettent au lecteur. Une chanson, un livre ou un film qui tire des larmes, peu importe le reste, est une oeuvre réussie. Celui-là fait pleurer au moins deux fois, et fait sourire de plaisir devant quelques délicieuses envolées littéraires.

Car en plus de conduire son sujet les yeux fermés, Jean-Paul Lebel a le goût du mot qui claque, de l'enchaînement qui déroute, de la transition qui fait glisser le lecteur indépendamment de sa volonté vers le chapitre qui suit alors qu'il avait prévu de s'arrêter là. La balance entre la narration active, les pensées, les descriptions, et les inserts hors-narration (conte, lettres...) est parfaitement naturelle et donne du rythme. Les personnages sont vivants et ont tous quelque chose de remarquable, de touchant, de dégoûtant, ou tout à la fois. Personne n'est lisse. Les scènes difficiles le sont vraiment. Elles ne sont ni grossières ni passées sous silence, elles sont une souffrance nécessaire.

Et la fin... Ah, la fin. Ce moment tant redouté, comme toujours après un roman frais et plein de promesses. Cette fin parfois tellement oubliable, abrupte, ou tombée du ciel. Celle-ci fait semblant, un instant, d'être une fin décevante, mais ne l'est pas. L'auteur est doué à nous faire croire qu'il nous entraîne dans le zig, pour finalement nous embarquer dans le zag, et ce trait apparaît régulièrement en fin de chapitre. La fin du roman en est un bon rappel. Elle condense aussi l'idée qu'on est pas là pour recevoir une leçon de morale, ou une leçon tout court, mais plutôt pour interroger et s'interroger.


Aux lecteurs qui seront désarmés par le titre (qui tranche catégoriquement avec la subtilité du bouquin, mais peut-être est-ce volontaire), l'iconographie (même remarque), la quatrième de couverture (trop longue, qui tranche aussi avec le caractère concis et laconique des chapitres et de l'oeuvre) et surtout le déplorable manque de travail de la part de l'éditeur (aucune correction) : passez outre, cette sordide fresque familiale vaut le coup de s'y plonger, au risque de ne plus en sortir.
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Ce livre m'avait marquée en 2018, j'ai eu besoin de le lire à nouveau. Je vais d'abord aborder ses "défauts" (qui, à mon sens, sont dûs à l'édition). Le titre et la 4ème de couverture sont bien trop bavards et en disent trop sur l'intrigue. (Bon, ok, au moins on sait où on va, pas de surprise !)
Maintenant les qualités. Je m'attendais à un truc plus ampoulé, glauque ou austère, à terminer cette lecture diplômée en sociologie ou carrément avec un doctorat en psychologie, mais pas du tout !
Ce roman est vraiment très agréable et rapide à lire, on suit la résolution des mystères de cette famille comme une enquête policière. Le style est fort et clair. Je trouve que l'auteur a admirablement réussi à retranscrire les émotions de Louise, le personnage principal. Les doutes et les contradictions dans l'esprit des personnages sont réels, les mots sonnent extrêmement justes. Cette lecture fait réfléchir sur le poids de la généalogie et pose d'autres questions.
Qu'est-ce qu'une famille ? Un secret fait-il du bien ou du mal ? À qui ? Faut-il sauver les apparences quoi qu'il en coûte ?
En parlant d'apparences... ne pas juger un livre sur sa couverture 😉
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le coffre résistait encore. Mais la vérité toujours se rebelle. Elle s’impose par la ruse ou la force. Et quand elle n’en peut plus de souffrir en silence, elle se fait cri de douleur, possède jusqu’aux âmes de ceux qui se refusent à elle, s’infiltre dans les moindres interstices, occupe la moindre faille, et comme l’eau qui en gelant fait éclater la roche la plus dure, elle se transforme en vague géante et destructrice.
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Elle avait fait de Mirabelle une taiseuse, et sentait bien qu’il y avait là comme une curieuse soumission à la tyrannie du silence.
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Le moment était sans doute mal choisi, mais les moments sont toujours mal choisis qui condamnent à l’exercice de la sincérité
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On le disait tour à tour drogué, homosexuel, délinquant, débauché – ce qui dans le lexique familial relevait du pléonasme.
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On ne l’écoutera pas. On ne la croira pas. Elle est celle qui jure dans le paysage ordonné de la légende familiale.
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Video de Jean-Paul Lebel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Lebel
Interview de Jean-Paul LEBEL, Enseignant au Lycée Jean Perrin à Rezé, dans le cadre de la préparation de la Journée du Livre d'Economie
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