Durant cet hiver 1916-1917, les conditions sont très dures, le froid est intense. Ce fut l'hiver le plus rigoureux de cette Première Guerre mondiale. Les soldats mal habillés et peu préparés, surtout ceux des villes, présentent des engelures aux pieds et aux mains. Ravel n'y échappe pas, il a les pieds gelés :
A Mme Dreyfus, Châlons-sur-Marne, le 5 mars 1917.
"Je dois voir le toubib demain pour mes pattes, qui ne vont pas trop bien .."
La mauvaise circulation et le froid ne font qu'aggraver les choses. Une ouverture pratiquée dans ses "godasses" lui permet de remarcher huit jours plus tard, sans trop de difficultés :
A Mme Dreyfus Châlons-sur-Marne, le 18 mars 1917.
"Troisième nuit blanche -ou à peu près. J'espère que ça ne va pas continuer ... Pourtant j'ai commencé à prendre un peu d'exercice dès hier. Mes pattes sont rétablies et je puis marcher sans douleurs grâce à de petites fentes pratiquées sur les godasses .."
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Les allegros d'Alzheimer.