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EAN : 9782956284758
382 pages
Nada&Co (03/01/2018)
4.47/5   19 notes
Résumé :
Lauréat Littérature Noire du Prix des Auteurs Inconnus 2018

AVERTISSEMENT :
Certaines scènes pouvant choquer la sensibilité des lecteurs, ce roman est destiné à un public adulte et averti.

Série noire Hilton HdB :
1. KNYSNA (mai 2016)
2. A(i)MER (3 janvier 2018)

Bronx, New York, 2005,
Il est des rencontres qui marquent à jamais, gravées au fer rouge dans le cœur comme la brûlure d’une cigarette... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Je me souviens comme si c'était hier de l'écrivante qui me contacta il y a fort longtemps pour me demander quelque chose comme : "S'il te plaît, monsieur, tu veux lire mon livre ?"
Sans doute était-elle déjà au courant des échanges de bons procédés qui ont cours dans l'autoédition (tu me lèches la rondelle, je te suçote la tienne) et voulait-elle un avis impartial, sans concession. Je l'avoue, je traitai sa demande avec un poil de condescendance. Des dérouleurs de ligne, des précoces du premier jet, j'en vois passer souvent. Certains ont même des cohortes de fans prêts à défendre leurs intérêts.
Odehia Nadaco, elle, n'a pas de fans prêts à écarteler les dissidents. C'est qu'elle n'écrit pas des livres qui font du bien. Elle oeuvre dans le noir, c'est un mineur de fond. Ca tombe bien, je n'ai pas envie d'aller bien, je me trouve très bien comme je suis, bancroche, un peu fêlé du casque. J'aime à me vautrer dans les choses sales et sombres comme un cochon dans sa bauge. le romantisme ne fonctionne chez moi que lorsqu'il est accompagné d'un souffle gothique.
J'avais donc beaucoup aimé Knysna, dont les dernières lignes franchement sublimes m'avaient laissé sur le derche. le style de sa préquelle, a(i)mer, est encore plus abouti. Point ici des maladresses stylistiques qui m'empêchent d'apprécier une bonne histoire. le style est nerveux, incisif, phrases courtes et percutantes, à l'anglo-saxonne. Une écriture sous contrôle total de l'écrivaine. Ca pourrait d'ailleurs être écrit par un Américain, d'autant plus que si l'action se déroule aux Etats-Unis, je n'ai eu à aucun moment qu'elle souffrait du syndrome "Tintin en Amérique". On y est, dans les squats, dans les bars, dans les rues du Bronx.
Certes, l'histoire ne m'a pas transporté. Je lui ai trouvé des faiblesses qui lui ont coûté sa cinquième étoile. Là ne réside pas l'intérêt de cette série. Elle n'est que le prétexte pour brosser le portrait d'un loser magnifique, torturé par son passé et son avenir : Hilton. Hilton est un camé qui avait tout pour réussir mais a fui sa cage dorée pour aller se perdre dans le caniveau parmi les seringues et les médicaments. le récit de sa descente aux enfers est prodigieuse de justesse, et on en vient à se demander quelle part de fiction et d'expérience personnelle se trouve dans ces descriptions de débauche. La manière dont il en prend plein la gueule (et pas que...) m'a rappelé la trilogie de la vengeance de Dan Simmons, et toujours le génial Necropolis de Lieberman. J'aurais seulement souhaité qu'Hilton sorte un peu de sa passivité, bien que le personnage soit ainsi, et qu'il apporte une touche d'action à un récit qui s'embourbe parfois dans ses très nombreux flash-backs.
Je le répète : la force de ce roman, comme le précédent, est son ambiance. C'est noir, très noir, d'autant qu'il n'y a pas un seul trait d'humour, là où je n'aurais pas pu m'empêcher d'en mettre.
Ne présentez pas ce roman à un dépressif, c'est un coup à ce qu'il aille faire une turlute à une bouteille de propane. J'en profite pour demander à l'inénarrable JP85, qui a collé cinq étoiles à Knysna et une seule à cette préquelle à l'atmosphère similaire, d'arrêter de noter avec un dé à deux faces les livres qu'il prétend lire, et lui suggérer, peut-être, de se contenter de noter des sacs d'aspirateur, de la visserie, coques de téléphones, tout objet qui ne demande pas un entendement raisonnable pour être apprécié.
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Présenté comme noir et violent, ce roman l'est sans discussion possible.
Mais pas forcément à cause des scènes les plus explicites.
La noirceur insondable émane bien davantage de l'atmosphère étouffante qu'a su instaurer l'auteure au travers d'une histoire dérangeante, morcelée par de multiples flashbacks comme autant d'hésitations à se livrer totalement, à dévoiler le fond d'une âme et de ses contradictions.
Hypnotique et troublant…

Publié a posteriori, A(i)MER constitue en fait la préquelle de KNYSNA, le premier ouvrage publié d'Odehia NADACO.
Il introduit le personnage d'HILTON HEARTFIELD de BEAUSCHENE dit HIL, jeune homme issu d'une famille de la grande bourgeoisie New-Yorkaise, aux rapports très tourmentés avec ses géniteurs et sa fratrie, avec lui-même et avec la vie en général.
Tombé dans l'addiction sévère aux substances illicites, Hil mène une existence faite d'expédients, entre débine, squats sordides et rencontres de hasard.
Seuls quelques très rares amis lui apportent encore soutien et réconfort, au premier rang desquels Michael, Mick, dont l'attachement ambigu envers Hil n'est pas sans poser problème au sein de son propre ménage.
La rencontre de Hil avec Sara, une jeune Mexicaine en situation illégale aux States, et surtout avec ses truands de frères Fed et Marcus, va enclencher un processus inéluctable dont peu sortiront intacts.

J'ai d'abord eu un peu de mal à entrer dans ce scénario en entonnoir où les nombreux flashbacks renvoient à des périodes différentes, sans qu'il soit possible d'emblée de distinguer un fil conducteur évident . le sentiment bizarre d'évoluer sans plan dans le dédale du cerveau embrumé de Hil, au gré de ses souvenirs anarchiques, sans être vraiment sûr de retrouver un jour la sortie.
Assez vite on devine que les violences terribles auxquelles on assiste sont la résultante d'un drame qui s'est joué avant le début de l'histoire. Histoire troublante que l'auteure va nous dévoiler au fil des pages, avec retenue et parcimonie.
Certes, ce roman comporte une intrigue, assez glauque, avec des prolongements tragiques, des retournements de situation et du suspense, mais elle ne constitue pas l'essentiel du propos.
C'est bel et bien sur la personnalité d' Hilton que se focalise une part importante de l'intérêt de ce livre sombre tant elle cristallise les sentiments contradictoires.
Gosse de riche rejetant son milieu et ses codes pour sombrer dans les dérives de la drogue et de la rue, squatteur, pique-assiette, piètre ami et mauvais amant, Hil a peu d'atouts pour susciter l'empathie du lecteur.
Et puis, subrepticement, Odehia NADACO avance des explications, introduit des pistes de réflexion, suggère des hypothèses qui font leur chemin et viennent d'abord rééquilibrer cet édifice instable , puis carrément inverser la tendance.
On finit par comprendre la raison de cette descente aux enfers, de cette chute inexorable dans un égout nauséabond où il semble se complaire, et tout à coup on l'appréhende sous un éclairage nouveau. Car sa capacité à encaisser les coups, justifiés ou non, son refus de s'auto-apitoyer, de s'auto-amnistier de ses fautes ne manquent pas d'une certaine noblesse.
Torturé certes, passif sans doute, tiraillé entre vengeance et mortification, sans réelles certitudes sur la réalité même des évènements, mais capable de se relever pour des objectifs de rédemption louables comme la mémoire d'un être cher, l'amour d'une enfant ou l'amitié indéfectible d'un proche.
Et là, dans la lignée d'autres losers magnifiques, il se montre capable de renverser les préjugés initiaux du lecteur en même temps que l'auteure remporte un challenge risqué qui se termine avec une porte ouverte sur KNYSNA.
C'est noir, douloureux, difficile, troublant, attachant, écrit avec du sang et des larmes, c'est ODEHIA NADACO.

RÉSUMÉ :

Bronx, New York, 2005,
Deux ans avant « Knysna »
Il est des rencontres qui marquent à jamais, gravées au fer rouge dans le coeur comme la brûlure d'une cigarette sur le derme.
Une plaie refermée sur des démons, enfouis en vous pour toujours. Vivre avec en silence, survivre dans l'oubli, expier, comme une malédiction…
Et si pour la première fois d'une vie sur le fil, il était possible d'apaiser les tourments ?
Mais qu'en ce matin de février, votre passé frappait à votre porte et s'en prenait à votre seul ami et allié ?
Et si… vous aviez tué la seule personne qui ait su vous aimer ?

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Hilton est dans de beaux draps. Il a essayé de se faire oublier, mais les emmerdes, ça vous rattrape. Toujours. Et si vous n'y prenez pas garde, ça dégouline sur ceux qui vous sont chers. Quoi de plus facile pour vous acculer à réagir que de s'en prendre à ceux que vous aimez ? Quoi qu'il lui en coûte, Hilton veut tenir Mike à l'écart de ce qui se prépare. Si quelqu'un doit trinquer, c'est lui, et personne d'autre. Surtout pas son ami. Après tout, il est coupable, non ? Mais… coupable de quoi ?

Son histoire, il n'a pas très envie de la dévoiler. Pas envie de se souvenir. La fatigue et l'angoisse aidant, il tape régulièrement des blancs, qui le ramènent à… elle. Qu'il ait le courage de sauver sa peau ou qu'il choisisse de la laisser aux mains sales qui lui courent après, il a des comptes à régler et va devoir faire la lumière sur ce qu'il l'a amené jusque-là…

Mais la lumière, c'est pas trop son truc, à Odehia Nadaco. Ce bouquin est d'une noirceur ! Je vous le déconseille les jours de spleen, il risquerait de vous faire du mal. L'ambiance vous colle aux doigts, poisseuse, fataliste. L'avertissement n'est pas là pour faire beau, certains passages sont difficiles. Mais pas d'explicit content à gogo, toute violence – physique, verbale, psychologique – est justifiée. a(i)mer est la descente aux enfers d'un homme que la vie blesse depuis trop longtemps. Un homme qui s'est souvent trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. À qui on peut seulement reprocher d'être lui-même. Sincère, intègre. Pas qu'il soit couard, mais j'ai eu envie de le voir s'énerver un peu, reprendre le dessus. J'en pouvais plus de le voir encaisser jusqu'à la lie. Mais son côté « je refuse de me dédouaner » m'a plu. le seul point négatif à relever, pour moi, c'est l'abondance de flash-back. Affaire de goût. Mais quelqu'un qui vous écrit du noir comme ça, viscéralement, vous n'allez pas lui dire « ouais mais bon, t'sais, moi j'aime pas trop les récits construits comme ça… » Vous lui dites juste « Ce sont tes choix ». Ou vous ne dites rien, si ce n'est : vous voulez du sombre, du vrai, de l'amour qui détruit (ça aussi, Odehia Nadaco l'écrit très bien), du rêve piétiné, roulé dans la cendre, de l'estime de soi tellement ravalée qu'elle vous en met la bile plein la bouche ? Allez-y.
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a(i)mer c'est un roman noir, très noir... Un roman dur, percutant, dérangeant, déroutant, violent, mais oh combien intéressant, captivant, émouvant.... le lecteur sort de cette lecture complétement ébranlé, essoufflé, chamboulé !!! Mais on ne peut que reconnaître le talent de cette autrice, qui donne tout, son corps, son âme, ses trippes, son coeur à ses personnages, à leur histoire... J'ai pris autant de plaisir (!) à lire ce livre que le précédent... Un grand chapeau bas au talent de Nadaco !!!!
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Ce roman est le dernier que je chronique dans la catégorie littérature noire du Prix des Auteurs Inconnus. Et pour ce dernier titre, on peut dire que je finis en beauté… Pour moi qui suis sensible, un peu à fleur de peau, il me suffit de lire la quatrième de couverture pour avoir des angoisses avant même d'avoir ouvert le livre ! AVERTISSEMENT : Certaines scènes pouvant choquer la sensibilité des lecteurs, ce roman est destiné à un public adulte et averti. Humm, ça commence bien…

Hilton, Hil pour les amis, est né avec une cuillère en argent dans la bouche. Sauf que cette vie ne lui convient pas, il préfère celle de la rue, il a choisi la came, les combats, les squats. Son seul ami, Michael, lui a permis de se sortir de cette vie d'errance mais le passé vous rattrape toujours… Des hommes débarquent et l'obligent à travailler, de nouveau, pour eux. Pour protéger son ami et sa fille, il fuit. Mais il est vite rattrapé. On assiste à sa nouvelle descente en enfer, comment pourra-t-il s'en sortir cette fois ?

Aimer, Amer. 2 mots qui résument bien ce roman. On est réellement dans un roman tout ce qui il y a de plus noir ! L'atmosphère est pesante, glauque, l'écriture incisive, précise, augmentant l'impression de mal-être. Hilton, c'est le mec un peu paumé, il subit plus qu'il ne vit, on ne peut pas dire qu'il soit du genre battant. Au début, on comprend qu'il est tenu par ces hommes suite à une histoire de meurtre mais de quoi s'agit-il ? Il nous faut du temps, beaucoup de temps pour commencer à comprendre ce qui a pu se passer dans la vie d'Hil. On alterne entre présent et nombreux (trop) flash-back. Certes, il y a de l'émotion, on la ressent dans ses rencontres notamment avec Sara, la jeune mexicaine en situation illégale, dans son lien avec la fille de son meilleur ami, quand on comprend aussi les raisons de sa descente aux enfers. Mais, il y a beaucoup de violence, trop pour moi : j'avoue avoir été obligée de passer les scènes de viol, de tortures et autres réjouissances qui ont fini par être trop difficiles pour moi. En tout cas, l'auteur arrive à nous faire ressentir toutes les émotions, à donner à ses personnages une vraie profondeur.

Un roman que je recommande à ceux qui aiment les romans vraiment sombres, violents. Si vous avez, comme moi, une âme plus sensible, passez votre chemin..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cette fois, celui qui sonnait à la porte pouvait être sûr de l’avoir réveillé. Hilton se retourna sous la couette, la plaquant un peu plus contre sa tête, histoire d’étouffer le bruit des coups qui s’abattaient maintenant à l’entrée. Il n’attendait personne. Jamais. Personne ne venait le voir parce qu’il n’existait personne pour se soucier de lui. À part…
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