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J'ai l'habitude de commencer mes post par une citation du bouquin chroniqué. Je n'en vois pas la nécessité pour le polar de Marin Ledun.

Il ne fait pas dans la punchline qui claque au vent Marin Ledun. Plus exactement, son livre, de la première lettre à la dernière, fait l'effet d'une claque ou d'un direct à l'estomac.

À nouveau, il s'empare d'un produit et en dissèque les répercussions de sa diffusion dans la société. Il avait déjà fait le coup dans son précédent et excellent opus Leur âme au diable sur l'industrie de la cigarette, comment contourner l'interdiction de la réclame et amplifier la propagation de la clope.

Free Queens est encore supérieur. Car il y a là un personnage supplémentaire, de première grandeur, lumineux et obscur, emprunt d'une certaine noblesse et sordide : le Nigéria. Un oxymore de 213 millions d'âme. S'appuyant sur un travail documentaire que l'on devine détaillé, rigoureux, d'une plume clinique et fluide, Free Queens dévoile implacablement le lien entre la principale marque de bière du pays et la prostitution féminine. Que les bénéfices florissants de l'une découlent de l'activité de l'autre, dans un pays au bord du chaos.

Winslow avait le Mexique, Ledun a le Nigéria. Et je ressens le même sentiment en lisant Ledun, ce pays regorge d'opportunités siphonnées et accaparées par les mêmes, toujours les mêmes. le tout nappé dans une corruption endémique. Pauvre Nigéria putain ! Accablé par une classe politique gangrenée, une police aux ordres n'oeuvrant que pour la conservation et l'optimisation du système... Certaines se battent, certains (moins nombreux) aussi.

Ledun déploie un choeur tragique, où plusieurs personnages du plus élevé au plus bas, des cimes au tas de merde, se côtoient, se frôlent, s'imbriquent dans un récit labyrinthique, d'une grande maîtrise. Une colère froide courre tout le long du livre, une tension sourde, une rage analytique qui ne verse jamais dans le slogan facile et réducteur mais qui sait choisir son camp. Celui qui morfle.

Que dire ? On n'oubliera pas Free Queens. Son ultime phrase qui retourne le bide. On ne boira plus jamais une bière fraiche sans un pincement.

Quatre syllabes : sensationnel !
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Marin Ledun est un auteur qui sait s'écarter des poncifs du polar. Ses intrigues ne se déroulent pas dans les paysages enneigés de Scandinavie, dans les mégalopoles américaines ou encore dans les montagnes du Montana. Il varie les lieux et les enjeux avec bonheur. Ce qui suppose assurément un gros effort de documentation, dont bien d'autres auteurs préfèrent sans doute se dispenser. Des barbouzeries contre-terroristes au Pays Basque au management dysfonctionnel d'une plateforme d'appels, en passant par la contrebande de cigarettes dans les Balkans, Marin Ledun sait changer les toiles de fond et associer à ses intrigues des problématiques puisées dans l'actualité, parmi les faits divers les plus chargés de signification sur la marche chaotique de notre monde.
Cette fois, après un bref passage par la porte de Pantin -haut lieu de la prostitution bas de gamme-, Marin Ledun nous entraine au Nigéria et démonte les filières du trafic d'être humain dans ce pays riche de potentialités mais miné par une gouvernance calamiteuse et une corruption endémique de l'appareil d'Etat (sans parler des tensions interconfessionnelles et interethniques).
Une jeune journaliste pigiste française, aidée par une l'ONG locale de défense des femmes -« Free Queens »- remonte donc la piste des hommes qui ont conduit de sa patrie au trottoir parisien une adolescente qui a eu finalement le courage de se rebeller. Parallèlement, un modeste sous-officier de la Police de la route enquête, plus ou moins à l'insu de sa hiérarchie, sur le meurtre très intrigant de deux jeunes filles, hôtesses de bar employées par la filiale d'un important brasseur néerlandais à la conquête du très lucratif marché nigérian de la bière.
L'une et l'autre vont bien vite se heurter à des puissances de l'ombre, réunissant dans les mêmes cercles influents, affairistes sans scrupules, politiciens véreux et flics « d'élite » aussi violents que corrompus. Heureusement, la société civile se mobilise et sait s'attacher des compétences diverses mais utiles –de l'avocat vedette au mercenaire sud-africain- qui font avancer l'enquête en soutenant la détermination sans faille de l'investigatrice européenne. Dans le même temps le policier nigérian vertueux poursuit sa quête donquichottesque de la vérité et grâce à son expérience et à sa connaissance du terrain, progresse lentement mais sûrement dans l'identification des assassins et de leurs commanditaires.
Merci donc à Martin Ledun d'avoir traité de façon sensible et bien informée un sujet aussi douloureux et de nous faire mieux connaitre ce pays immense et fascinant qu'est le Nigéria. Les amateurs d'intrigues complexes seront peut-être un peu déçus. Sans être manichéen –chacun a ses raisons qui ne sont pas toujours complétement méprisables- le livre est tout de même assez prévisible. le récit est plutôt linéaire et les rebondissements peinent un peu à nous surprendre, ce qui n'appelait pas forcément un pavé de 400 pages bien remplies. Mais l'intérêt documentaire est bien là. Ce roman d'ailleurs entre en résonnance de façon saisissante avec un documentaire de Floriane Devigne récemment diffusé sur Arte (« Juste Charity ») qui montre que dans ces affaires d'immigration clandestine et de proxénétisme les méchants -heureusement- ne gagnent pas toujours, même si c'est souvent les petits poissons qui sont châtiés alors que les gros s'en tirent voire prospèrent...
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Se balader entre Maiduguri road, Bida road, Independence Way et Constitution road dans Kaduna (1) est une drôle d'aventure.
Aucun nom de rue ne nous sera caché, nous pourrions suivre sur une carte les lieux de l'action. J'avoue ne pas mettre passionnée pour cette course poursuite.
J'ai lu et j'ai écouté « suffering and smiling » de Fela Kuti (2) pour me remonter le moral.
« Free Queens » nous entraîne à Kaduna et à Lagos (3) deux villes du Nigéria (4) représentant la scission du pays entre le nord et le sud … deux mondes qui n'ont pas grand chose en commun si ce n'est la prostitution, vraie calamité, la traite et l'exploitation sexuelle qu'une partie de la jeunesse féminine nigériane considère comme un moindre mal.
Ce n'est pas une lecture plaisir.
La violence nous attend page après page.
Et pourtant … on le sait … que les marchands de rêve exploitent la naïveté d'une jeunesse condamnée à la misère … mais … pas que … la prostitution est parfois vue comme une issue pour accéder à nos pays du nord et un mauvais moment à passer !
Ce n'est vraiment pas une lecture plaisir.
On dénonce, on arrête ou on tue les responsables de ces trafics … dès le lendemain d'autres prennent la suite !
C'est une lecture pourtant indispensable pour nous rappeler que l'on ne doit pas se cacher les yeux devant ces drames et qu'il faudrait agir … oui bien sûr … mais que faire !

(1)
Kaduna est une ville du Nigéria septentrional, fondée en 1900 par les Anglais.
La ville est également le siège de l'académie militaire du Nigeria et de l'institut de recherche sur la maladie du sommeil.

(2)
Olufela Olusegun Oludotun Ransome-Kuti, ou Fela Kuti, ou simplement Fela, (1938-1997) est un chanteur, saxophoniste, chef d'orchestre, cryptarque et homme politique nigérian.
Fondateur de l'organisation République de Kalakuta, il est considéré comme l'inventeur de l'acrobeat, fusion des éléments afro-américains du funk, du jazz, de la musique d'Afrique occidentale, de la musique traditionnelle nigériane et des rythmes yorubas.

(3)
Lagos est l'une des grandes villes du Nigeria avec plus de 15,3 millions d'habitants et la deuxième plus grande ville du continent africain après Kinshasa qui a près de 15,6 millions d'habitants. C'est l'ancienne capitale du pays, jusqu'au transfert des institutions gouvernementales à Abuja en 1991, elle a aussi l'un des plus grands ports d'Afrique, et le principal centre industriel et commercial nigérian.

(4)
Nigéria est un pays d'Afrique de l'Ouest situé dans le golfe de Guinée. Avec plus de 219 millions d'habitants en 2022, le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et le sixième pays du monde par son nombre d'habitants.
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Le roman raconte l'histoire de Serena Monnier, une journaliste qui enquête sur le trafic de prostitution à Lagos, au Nigeria, après avoir été bouleversée par le témoignage d'une prostituée nigériane. Elle est guidée dans son enquête par les militantes de l'ONG "Free Queens", qui luttent pour les droits des femmes dans cette région.

Au fil de son enquête, Serena découvre l'ampleur des réseaux criminels qui exploitent les femmes à travers la prostitution, ainsi que la complicité des multinationales qui utilisent la prostitution pour promouvoir leur commerce.

Le roman dénonce le cynisme capitaliste et la corruption politique, tout en mettant en avant le courage et la résistance des femmes de l'ONG "Free Queens" qui se battent pour défendre leurs droits et leur dignité.

"Free Queens" est un thriller politique engagé qui met en lumière les violences subies par les femmes dans les réseaux de prostitution internationaux et les enjeux économiques et politiques qui les sous-tendent.

Le style de Marin Ledun est incisif et percutant, il parvient avec dextérité à dénoncer le trafic de prostitution ainsi que la complicité des multinationales dans cette pratique scandaleuse. Cette lecture m'a profondément marquée et je suis ravie d'avoir eu l'opportunité de découvrir un roman aussi engagé et captivant.
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Free Queens, le nouveau roman de Marin Ledun, marche dans les pas de son prédécesseur, Leur âme au diable, l'enquête sur l'industrie de la cigarette au coeur de ce dernier laissant sa place à une plongée dans le marché de la bière, tout aussi mafieux, au Nigeria. Mais Free Queens ne se contente pas de creuser le même sillon, en remplaçant un produit par un autre : au contraire, il s'appuie sur les fondations de Leur âme au diable pour atteindre de nouveaux sommets. Si on retrouve ici tout ce qui fait la richesse de l'oeuvre de l'auteur – l'approche journalistique, le point de vue sur le monde, les personnages complexes mais au positionnement politique parfaitement explicité –, Marin Ledun arrive encore, après une vingtaine de romans, à se dépasser. Que ce soit en termes de style, de structure, de construction des personnages ou d'analyse du monde moderne, Free Queens coche toutes les cases avec brio, conservant le meilleur du roman noir, en lui greffant une conscience aiguë des enjeux socio-politiques actuels – la sournoiserie capitaliste, le féminisme, la situation écologique et sanitaire, la toxicité du pouvoir, les inégalités sociales… – le tout sans la moindre maladresse et en évitant tous les pièges.

Peter Dirksen, 37 ans, après avoir obtenu ses galons dans l'industrie du tabac – on peut aisément imaginer qu'il a été un disciple de David Bartels, spécialiste de la com et du marketing au coeur de l'intrigue de Leur âme au diable –, est devenu l'éminence grise de la filiale nigériane de Master Brewers, multinationale qui commercialise la First, une bière légère, considérée comme premium en Afrique. Sa stratégie pour faire exploser les ventes ? Une armée de serveuses, prostituées, exploitées et maltraitées, faisant la promotion du breuvage dans tous les bars du pays, du plus glauque au plus luxueux, sous la supervision de flics véreux, dont Ira Gowon, membre de la Special Anti-robbery Squad (SARS), la Brigade spéciale anti-vol, prêt à tous les compromis pour soutenir le redressement économique de sa ville. Face à eux, une galerie de personnages composées de : Oni Goje, policier intègre mais désabusé, qui a baissé les bras, ployant sous les injustices ; Serena Monnier, une journaliste du Monde et du Guardian, qui enquête sur les réseaux de prostitutions ; ainsi que des fameuses « Free Queens », figures d'une association locale qui lutte contre la violence, les viols et la domination masculine en général.

Free Queens s'immisce sans cesse dans la réalité, qui elle-même se retrouve éclairée sous un nouvel angle. Rien n'est gratuit. La fiction permet de lier les faits entre eux, de cartographier les situations, mais ne se substitue jamais aux atrocités réelles du monde et aux combats menés par les activistes : les manigances de Peter Dirksen font échos aux pratiques d'une célèbre marque de bière ; Jasmine Dooyum, prostituée de 15 ans à l'origine de l'enquête de Serena Monnier, s'inspire d'une jeune femme qui existe vraiment ; la narration compose avec l'arrivée du Covid et raccroche toujours les wagons avec les événements historiques, comme les manifestations qui ont débuté le 8 octobre 2020 au Nigeria pour protester contre les violences policières de la SARS. Par cette imbrication de la fiction et de la réalité, Marin Ledun ordonne la folie, clarifie l'inconcevable. Que demander de plus à un roman noir en 2023 ? Free Queens est la quintessence du genre.

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Coup de foudre ! Marin Ledun livre ici un roman des plus noirs et des plus profonds à la fois. Sa plume est merveilleuse, son approche presque digne du meilleur journalisme à certains moments, l'ensemble porté par une panoplie de sentiments forts qui nous portent du début à la fin. Une lecture bouleversante, et évocatrice en même temps. Foncez !
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« Free Queens » est un coup de coeur. Un coup de poing, aussi. C'est une lecture qui nous laisse hagard lorsqu'on parcours les dernières pages, qui bouscule nos émotions et nous donne des envies puissantes de révolte, d'amour également.

« Free Queens » est un roman noir qui prend place en Afrique, plus précisément au Nigéria. Pour ce qui est de l'intrigue, il y en a plusieurs qui se mêlent et se croisent intelligemment autour d'une même thématique : la prostitution. Reliées les unes aux autres elle dépeignent un environnement à faire froid dans le dos, mais qui ne se vante pourtant d'aucune fantaisie. Une journaliste française en quête de réponses, un policier nigérien en quête de justice et une marque mondiale de bières en quête de prospérité.

Marin Ledun nous raconte la réalité d'un monde qui existe bel et bien, à quelques milliers (ou centaines) de kilomètres. Avec un travail quasi journalistique, l'auteur emmène ses lecteurs avec lui et nous présente une société malade qui tante par tous les moyens de survivre, affrontant les Grands du beau monde qui eux, s'enrichissent sans âme ni conscience. C'est une histoire qui fait mal, mais nécessaire, peut-être même indispensable.

C'est un roman que je ne peux que recommander. Marin Ledun dénonce et dénonce bien. Par delà cette voix il nous livre une histoire avec de nombreux personnages riches et variés. L'ambiance des villes et leurs atmosphères sont particulièrement bien retranscrites ; on s'y voit. L'histoire est raconté avec beaucoup de fluidité, portée par une écriture d'une grande qualité.
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Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour vendre de la bière au Nigeria ? Quel est le lien entre ce grand brasseur et les deux jeunes filles trouvées mortes, nues, le long de la route ? Et ces deux cadavres ont-ils un rapport avec le témoignage, à Paris, de cette jeune prostituée qui a traversé la moitié du continent et de la mer pour espérer trouver liberté et avenir en Europe ?

A travers un polar choral, brulant de soleil à l'extérieur mais affreusement noir à l'intérieur, l'auteur nous livre une photographie de ce pays contrasté, de cette société multiple et des aspirations et exaspérations de chacun.

C'est vivant, bien documenté, écrit avec talent et le lecteur est happé par l'atmosphère. Et pourtant le fond est terrible. Tout comme la bière, les corps humains (des femmes) ne sont que des marchandises. Jouant de l'espoir d'un pays qui cherche à offrir un avenir à sa jeunesse, les hommes maintiennent une emprise totale sur toute velléité d'émancipation. Mais jusqu'à quand ? Qui fera craquer la maille du filet ?

Chacun à son petit niveau : journaliste, policier déclassé, organisations féministes ... tous ceux qui placent la foi en l'âme humaine au dessus de leur petit intérêt personnel.

Bravo à Marin Ledun pour ce roman noir, si réaliste qu'il nous donne des sueurs.
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"Free Queens", de Marin Ledun, se profile comme un roman engagé, plongeant au coeur de la prostitution nigériane avec une noirceur inébranlable. Bien plus qu'un polar, il s'agit d'un récit implacable qui expose les vices de la société, dévoilant sans ménagement la réalité nauséabonde et le scandale ordinaire des laissés-pour-compte. Dans cette oeuvre, le crime, au lieu de promettre une résolution salvatrice, reste ancré dans une authenticité dérangeante, érigeant ainsi "Free Queens" en un véritable roman noir, mordant et perturbant.
Marin Ledun excelle dans son exploration, avec un style élégant, précis, et dénué de tout surplomb théorique. L'intrigue, tissée autour de la prostitution, du Niger, du trafic, des Blancs, de l'alcool, de la misère, du journalisme, et de la sororité, évite habilement les écueils potentiels liés à son traitement par un homme blanc.
Free Queens, un roman noir, terrifiant et bouleversant.
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Ma première lecture d'un livre de l'auteur. Envie d'y revenir…. le Nigéria, ses excès, une journaliste française (fresh Fish), des policiers corrompus, un policier vengeur, un hollandais cynique, une société hollandaise encore plus cynique (vous ne boirez plus de la Heineken de la même façon après cette lecture. Si vous en buvez encore…), et encore le Nigéria, ses villes tentaculaires, ses politiciens corrompus, tout le pays corrompu.
Les personnages et l'intrigue se mettent en place rapidement. Cela n'empêche pas le rythme du bouquin de tourner à la frénésie après la moitié des pages avalées. Ce livre est un très bon polar politique, social. Il est extrêmement bien documenté. Un journaliste du monde a sans doute contribué à cette documentation. il y a les bons et les méchants. mais tous les méchants le sont-ils pour la même raison ? lisez et vous le verrez. Livre à ne rater sous aucun prétexte.
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