Je viens de finir de lire
Free queens de
Marin Ledun, paru il y a 9 mois dans la collection Série Noire de chez Gallimard.
Enfin, je viens de dévorer, devrais-je dire, tant ce thriller politique (comme il est présenté sur la 4ème de couverture) est haletant, l'action ne vous laisse aucun répit.
Cet auteur, que je ne connaissais pas, dénonce tout autant qu'il écrit un thriller. Dans
Free queens, les pratiques d'une multinationale de la bière, la corruption à tous les niveaux, les violences subies par les femmes. ...
Le livre est entre le thriller et l'enquête journalistique.
Pas besoin de chercher bien loin la ressemblance avec une grosse marque de bière, on trouve la référence dans les citations au tout début du livre, une grosse entreprise, hollandaise elle aussi, dont les hôtesses en robe moulante à l'effigie de la marque sont chargées de vendre la célèbre bière par tous les moyens, dans plusieurs pays d'Afrique.
Mais en cherchant sur internet, j'ai découvert une autre multinationale implantée au Nigéria, belge, et j'ai lu un article de l'AFP paru dans le Monde et dans Challenges en février 2019 qui m'a interpellée. En effet, le chapitre 10 reprend les principaux éléments de cet article et place les phrases prononcées par le responsable de l'usine de ce brasseur (le plus gros brasseur au monde) dans la bouche du directeur de l'usine de MB Nigeria Inc, la multinationale fictive du roman. "Sur le marché de la bière, il y a un nouveau shérif en ville", par exemple.... Je ne sais quoi penser de cette transposition exacte de phrases de l'article, le but est-il de mettre en cause cette multinationale belge ?
Quoiqu'il en soit, c'est un excellent thriller qui a le mérite de dénoncer les pratiques des multinationales occidentales en Afrique et la corruption qui gangrène les élites de beaucoup de pays africains.