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sur 200 notes
L'homme qui a lu le livre...un militant basque est enlevé, un journaliste va enquêter, malgré les menaces, les intimidations. Un roman policier au style sec, qui plonge le lecteur dans le chaos de la lutte autonomiste, où tout le monde joue un rôle trouble. Des personnages sur lesquels je n'ai pas trop accroché, beaucoup de longueurs dans l'intrigue, heureusement rattrapée par une fin plutôt pêchue. Un avis assez mitigé donc sur cet homme qui a vu l'homme.
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A la lecture d'un précédent ouvrage de Marin Ledun, Les visages écrasés, pour un jury, j'avais vite remarqué que ce dernier n'avait pas écrit un banal polar.
Je le retrouve quelques années plus tard, par hasard, également pour un jury… et à nouveau voilà un thriller qui n'est pas banal.
Nous voilà plongé dans le conflit séparatiste basque qui n'a cessé que depuis 2011.
Plus qu'une enquête policière (qui d'ailleurs est plus une enquête journalistique), Marin Ledun, au travers de cette histoire tirée de faits réels, nous montre l'imbrication des différentes composantes de cette sale guerre où politiques, polices, et organisations parallèles avaient parfois du mal à se situer sur l'échiquier.
Ce roman en dit long sur une province à cheval entre deux pays et les Basques qui voient d'un mauvais oeil celui qui qui n'est pas basque…L'étranger n'a pas vraiment sa place.
Au sein d'un sujet pas toujours très simple à suivre, et à resituer dans son contexte, surtout quand, en son temps, on en a finalement entendu parler de loin, Marin Ledun, a eu la sagesse d'user d'une écriture nerveuse, et rythmée afin de ne pas engluer inutilement un lecteur qui pouvait, au départ, ne pas être averti.
Marin Ledun parvient à capter l'attention de son lecteur avec ce roman bien documenté, et dans lequel, sans que cela soit trop proéminant, il dénonce les exactions de part et d'autre, les violences gratuites, la cruauté, résultat de l'aveuglement imbécile de quelques-uns.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Peut-être inspiré de la véritable disparition d'un militant basque, Anza, Marin Ledun nous mène dans une histoire complexe et totalement terrifiante. Terrifiante parce que cette quête de vérité sur la disparition d'un membre de l'ETA ,menée par un jeune journaliste, nous prouvera que les enjeux politiques nous dépassent totalement et que les acteurs de cette "sale guerre" sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Y aura-t-il vraiment des vainqueurs? Des familles décimées, la peur partout, l'incommunication, les polices françaises, espagnoles, les polices secrètes, une toile plus que malsaine qui recouvre tout, tout un pays. Non vraiment , il n'y a pas tellement d'espoir, les plaies sont profondes, quasiment génétiques, une marque indélébile sur toute une société.
Une lecture qui nous rappelle que le mot "liberté" n'a pas la même signification et les mêmes conséquences pour tous.
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L'Homme qui a vu l'homme, ou l'efficacité du roman policier:
-Commencez d'abord par une scène violente, pour happer votre lecteur: ici, Jokin Sasko, enlevé, puis torturé jusqu'à ce que bavure s'en suive.
-Ajoutez un héros, dont les fêlures le rendent sympathique: dans ce roman Iban Urtiz, jeune journaliste , intègre mais erdaldun (qui ne parle pas basque) malgré une petite enfance passée dans cette région et un père basque dont la mort est un mystère; jeune journaliste qui bien sûr , fumant cigarette sur cigarette, farfouille dans tous les coins sans bien mesurer les conséquences de ses actes.
- N'hésitez pas à tout accélérer: voitures, procédures ...
- Romancez tout cela d'une idylle
- Et n'oubliez pas l'élément indispensable: l'ancrage dans la réalité . Et c'est là que finalement les clichés de ce roman tombent: on se retrouve en plein Pays basque, dans les années 2009, et alors que les médias nous parlent de H1N1, là bas, c'est ETA, guerre sale et antiterrorisme, c'est la rumeur et l'offensive de la communication pour enrayer la vérité, c'est la violence pour faire taire.
Le Pays basque, c'est loin de chez moi, et je n'y connais rien. Alors, je suis allée voir de plus près et j'ai découvert Jon Anza, militant basque mort de façon suspecte à Bayonne, j'ai lu aussi d'autres articles sur des militants qui vont être prochainement jugés et réclament le droit d'en savoir plus sur les "disparitions" , j'ai ouvert les yeux sur le GAL et j'en ai eu froid dans le dos.
Bref, voici un roman dont la construction n'a rien d'exceptionnel mais qui a eu le grand mérite de me faire accéder à une réalité que j'ignorais.
Merci à la SNCF qui m'a offert ce roman et merci surtout à M. Delun, pour remuer là où on ne va jamais.
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Un livre qui, pour moi, n'a pas été une lecture facile ! ça ne veut pas dire que je ne l'ai pas apprécié, mais je suis sentie complètement « perdue » ! bien sûr, il peut être lu comme un roman policier (la disparition de Jokin Sasko) et l'enquête que mène (non pas la police) mais le journaliste Iban Urtiz ! mais ce serait très très réducteur et apporter la preuve que je suis passée complètement à côté de « L'homme qui a vu l'homme » de Marin Ledun…. Ça n'engage que moi, mais après quelques pages, j'ai lu ce livre comme un docu-fiction, sur la mouvance militantiste basque (ou plutôt les mouvances) ; qu'il s'agisse du pays basque français ou du pays basque espagnol… c'est très bien écrit, pas du tout rébarbatif à lire et extrêmement documenté… l'auteur connait son sujet ! la violence, le machiavélisme des protagonistes, l'argent qui finance ces mouvances, le secret, même au sein de la famille et surtout qui « tire les ficelles » et pourquoi ? et avant tout, la peur omniprésente, c'est omerta… si quelqu'un parle, les représailles seront terribles… quant à celui qui déciderait de les combattre, ses jours sont comptés ! avant, pour moi les séparatistes basques c'était l'ETA et les gros-titres que l'on pouvait lire dans les journaux après chaque attentat… aujourd'hui, je me rend compte que c'est un peu réducteur et finalement c'est un microcosme extrême complexe ! je pense qu'il faut « être » basque pour comprendre toutes les finalités, je suis forcément passée à côté de certaines subtilités ! mais, ce livre fait partie de ceux que l'on n'oublie pas…
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Malgré son titre bonhomme, L'homme qui a vu l'homme, le bouquin de Marin Ledun est plutôt sec et raide. Jusqu'ici on enviait le way of life des surfeurs des plages de la Côte d'Argent mais la vie n'est visiblement pas toujours très cool au Pays Basque.
On se souvient de la 'guerre sale' menée pendant les années 80 au Pays Basque par l'appareil répressif espagnol avec l'amicale bienveillance de son homologue français : des années sombres qui firent la triste renommée des GAL (Groupes anti-terroristes de libération) venus exterminer les membres d'ETA repliés en territoire français, en Euskadi-Nord.
En 2009-2010 de nouvelles exactions ont lieu dont la disparition de Jon Anza dont semble s'être inspiré Marin Ledun.
À cette époque, quelques mois avant qu'ETA abandonne officiellement la lutte armée (ce sera fin 2011), certains voient resurgir les fantômes des années de 'sale guerre'.
Ce bouquin est l'occasion de plonger dans l'histoire récente de ce pays, de revisiter les amours incestueuses entre les appareils judiciaires et policiers, de se perdre dans les arcanes de la désinformation et de la manipulation, de s'étonner encore et toujours de l'impunité avec laquelle peuvent agir des groupuscules miliciens (en France, en 2009).
Sans se laisser emporté par son engagement, Marin Ledun évite soigneusement d'en faire trop sur le volet politique et le héros de son livre n'est pas ETA : les motivations (parfois) de cette organisation et ses actions (souvent) sont suffisamment ambigus pour qu'on ne suive pas aveuglément ses militants.
Non, le propos de l'auteur vise plutôt à retracer le minutieux (et dangereux) travail d'investigation des journalistes : il y en a deux dans son roman, ni des saints, ni des héros, mais deux journaleux qui font leur boulot.
Cela donne un récit sec et un bouquin très dur, sans cesse sous tension, une sorte de thriller politique où Marin Ledun ne fait guère de concessions : pas vraiment de héros sans peurs et sans reproches, pas de scoops politico-journalistiques, pas de rocambolesques péripéties, ...
Mais des faits, beaucoup de faits, parfois difficilement soutenables, juste hier en 2009, ici en France.
La description coup de poing d'un monde déshumanisé qui renvoie dos à dos les flics compromis avec leurs mercenaires et les indépendantistes figés dans leur rigueur militante.
Marin Ledun tient sa prose et son intrigue d'une main de fer et nous donne un récit très dur mais indispensable.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Je suis l'homme qui a lu l'homme qui a vu l'homme, le nouveau roman de Marin Ledun. Et encore une fois, l'auteur m'a étonné.

Comme dans les Visages Écrasés, l'impression de lire un livre témoignage plutôt qu'une simple oeuvre de fiction est flagrante. Un peu comme si on se retrouvait embarqué dans un reportage via le point de vue d'une caméra sur l'épaule.

De la même manière que dans les autres livres du romancier, la quête de vérité du héros va devenir une addiction, presque une obsession. Plus on lui met de bâton dans les roues, plus il tente d'avancer encore un peu plus.

La prose viscéral transpire d'humanité et fait beaucoup penser à deux autres romans assez percutant de Marin Ledun : la Guerre des vanités et Les Visages écrasés.

Comme je le disais pour la Guerre des vanités, Marin Ledun donne corps à son personnage et s'efface pour raconter simplement son histoire.

Un livre ambitieux, à l'image d'un romancier qui s'emploie roman après roman à devenir une voix incontournable dans le paysage du polar actuel.

Source : Frédéric Fontès, 4decouv.com
Lien : http://www.4decouv.com/2014/..
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2009 au Pays Basque Jokin Sasco a disparu, après quelques jours, sa famille organise une conférence de presse. Un peu plus tard, l'ETA reconnaît de Joakin est l'un de ses membres. Deux journalistes, Marko Elizabe vont et Iban Urtiz vont enquêter en parallèle sur cette disparition qui pose beaucoup de questions. Marko est un vieux brisquard rompu à ce genre d'événements dans la région . Iban, lui basque par son père vient de rentrer au pays et découvre un pays basque marqué par la lutte entre ETA, séparatiste et les Etats français et espagnol.


Iban va découvrit grâce à la soeur du disparu, Eztia ce que tout le monde sait au pays basque mais dont on ne parle pas aux informations, les moyens utilisés par les gouvernements concernés pour lutter contre le séparatisme basque. Très vite Iban va découvrir "l'incommunication" période de cinq jours ou des membres présumés d'organisations séparatistes sont enlevés par les polices des deux pays afin de procéder à des interrogatoires "musclés" avec l'aide d'anciens criminels recrutés pour l'occasion.


Dans ce roman c'est bien un terrorisme d'Etat que Marin Ledun décrit. La collusion entre Etat et milices privés recrutées parmi d'anciens militaires ou condamnés, tout cela protégé par le silence complice d'une presse qui sait mais ne dit rien. Un roman coup de poing qui résonne des cris des personnes suspectées de terrorisme (mais pas forcément coupables) et de leurs familles. Un roman choc passionnant.

" Dépité, il se remémore l'histoire d'Eléa et ses propos sur la politique répressive et vengeresse de la France et de l'Espagne. Qu'est ce que cherchent ceux qui enlèvent et qui torturent. Que la jeunesse cède au désespoir? Qu'elle entre dans un long cycle de résistance comme ses aînés des décennies plus tôt? Qu'ont ils à y gagner? Les Basques n'ont pas de pétrole..."
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Un jour de janvier 2009, Jokin Sasco, militant basque proche d'ETA disparaît. Il ne refera plus surface. Quand la famille de Sasco prévient la presse et qu'ETA confirme son appartenance à l'organisation, l'affaire n'éveille pas d'intérêt du côté de la presse nationale mais agite profondément le Pays basque. Iban Urtiz, journaliste pour le journal local Lurrama, s'intéresse de prêt à cette disparition et en vient vite à soulever des questions que personne ne semble vouloir voir posées, ni du côté des indépendantistes, ni de celui de la justice, et encore moins du côté des barbouzes impliqués dans l'enlèvement de Jokin Sasco qui ont tôt fait de comprendre qu'ils n'ont peut-être pas complètement effacé leurs traces.

C'est en avril 2009 que Jon Anza, militant d'ETA disparaît après avoir pris à Bayonne un rain pour Toulouse. Son corps ne sera retrouvé dans la morgue de l'hôpital Purpan que près d'un an plus tard et les circonstances de sa mort, ou de ses derniers jours de vie ne sont aujourd'hui encore pas éclaircies. Les doutes qui planent sur cette affaire ont notamment fait ressurgir le spectre de la guerre sale, menée en particulier dans les années 1980 par le biais des GAL (Groupes Antiterrosristes de Libération) mis en place par le gouvernement Gonzalez et bénéficiant d'un certain soutien des autorités françaises dans le but d'éliminer des etarras réfugiés en Pays basque nord.

Marin Ledun se saisit donc de cette histoire pour L'homme qui a vu l'homme et c'est certainement un peu de lui qu'il place dans le personnage d'Iban Urtiz qui, malgré une ascendance basque du côté de son père, est nouveau dans le pays, ne parle pas la langue et cherche à comprendre les tenants et les aboutissants de la disparition de Jokin Sasco. Ce regard extérieur de celui qui veut découvrir la vérité sans pour autant prendre parti fait sans conteste la force de ce roman. Ne pas prendre parti pour ou contre ETA ou les barbouzes, toutefois, ne veut pas dire fermer les yeux sur les crimes des uns ou des autres ni sur la légèreté avec laquelle la justice d'exception réservée aux militants basques. Si Ledun finit par prendre un parti, c'est avant tout celui de l'Homme.
Et c'est cela qu'il s'attache à montrer : la déshumanisation des victimes comme des bourreaux, la manière dont chacun, au nom d'une cause supérieure, devrait abandonner ce qui fait son humanité pour devenir un pion de plus sur l'échiquier d'un affrontement sans fin.
On ne saura pas grand-chose des motivations des personnages de ce roman si ce n'est l'idéalisme et la soif de vérité, vraisemblablement stimulés par un coup de foudre, d'Iban. de Sasco à Garcia, Pinto ou Cruz ses bourreaux en passant par Eztia Sasco, sa soeur, ou Marko Elizabe le journaliste blanchi sous le harnais lancé dans une enquête périlleuse, Marin Ledun décrit les actes plus qu'il ne les explique. Cela n'empêche pas de laisser sourdre par le biais d'Iban la révolte face à la bien trop pratique raison d'État, aux manipulations de la justice, au silence de la presse.

Rentre dedans, parfaitement construite, cette tragédie qu'est L'homme qui a vu l'homme est une excellente oeuvre noire sur un sujet par trop laissé de côté par les auteurs français . Instructif mais aussi et surtout pétri d'humanité sans pour autant sombrer dans la démonstration ou le pathos facile, c'est une incontestable réussite, un roman qui arrive à la fois à vous chambouler et à vous faire réfléchir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Bon ! Ce n'est pas le roman qui va me réconcilier avec le genre ... Impossible d'avoir un quelconque intérêt pour cette histoire. Ça m'ennuyait tellement qu'en même temps que je lisais, mes pensées divaguaient ici et là.
Le style d'écriture est trop impersonnel pour réussir à m'ancrer. Même la description de la torture du début n'a pas réussi à me captiver. Ça manque de ryhtme ... en même temps c'est le genre qui veut ça ! On dirait un vieux polars des années 80. Je n'accroche pas du tout, je préfère abandonner plutôt que de perdre mon temps. Il y a trop de romans qui attendent sagement sur mon étagère.
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