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Quoi ! Seulement trois critiques pour ce chef d'oeuvre ! Et 12645 pour Delphine de Vigan ! Ah ! C'est pas juste !!! C'est pas juste du tout !!!
Quoi ! de notre amour fou ne resteraient que des cendres ( là, j'entre dans le vif du sujet) ... Deux soeurs, un homme - Ricky, non mais dommage de porter un tel nom quand on est un homme fatal, je ne sais pas moi, ça fait un peu setter irlandais ...passons- Donc Ricky, homme fatal qui s'ignore, bien sûr, épouse Madeleine la belle blonde, mais tombe amoureux de Dina, la petite soeur, brunette, fine, mystérieuse, névrosée. Liaison, amour hors norme non assumé, drame, jalousie, et d'autres personnages qui s'en mêlent, d'autres amours, et puis la cendre, les coeurs détruits.
Sur cette trame simple, un récit d'une densité incroyable, car Rosamund Lehmann donne la parole à chacun des personnades- Madeleine, Dina, Ricky, mais aussi Rob, un amant de Dina, Georgie ( quel nom encore), une victime malheureuse du charme mélancolique et fascinant de Ricky. Cela pourrait clarifier la situation, mais cela ne fait que la rendre plus complexe, opaque. Les différents personnages sont-ils sincères ? Disent-ils ce qu'ils ressentent ? le savent-ils eux- mêmes ? En tout cas ils luttent, férocement, pour tenter de se comprendre et de vivre. Réflexions sur la passion et l'amour, sur les vies ratées, sur les normes qui ne peuvent être brisées, définitivement plus puissantes que les individus...sur les liens familiaux, les parents qui veulent le bien des enfants et leur font mal, les soeurs rivales qui se déchirent sur le coeur d'un homme. Une richesse incroyable, une mélancolie infinie...
La structure du roman est ambitieuse, commençant par la fin, les retrouvailles des soeurs, puis procédant par flash backs désordonnés. Pourtant, l'ensemble forme un tout cohérent où le temps s'abolit et passe malgré tout, implacable, réduisant tout en poussière.
Seules survivantes de ce jeu de massacre, les soeurs, debout après la tempête, ensemble, complices, comme un pied de nez à Ricky, au destin qui aurait voulu les détruire.
Beau, magnifique, splendide.
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Deux soeurs, Madeleine et Dina se retrouvent, après un long moment de séparation. Nous découvrons à petites touches leur histoire, par des retours en arrière, à différents moments de leurs vies. Elles ont aimé le même homme, Ricky, le mari de Madeleine, qui malgré son amour pour Dina, n'a jamais réussi à quitter sa femme et ses enfants, s'étiolant petit à petit, et somatisant ses indécisions et les conflits intérieurs qu'il n'aura jamais su résoudre.

Rosamond Lehmann trace des portraits tout en finesse de personnages complexes, profondément insatisfaits, à qui leur vie échappe d'une façon ou d'une autre. C'est en même temps, et paradoxalement, très noir, et jubilatoire, parce que cela sonne tellement juste que l'on a la sensation d'être en présence de vraies personnes, comme en pourrait en croiser dans la vraie vie, et non pas de personnages de papiers. Les deux soeurs en particulier sont saisies avec une justesse incroyable, Madeleine qui en rajoute dans la respectabilité, la surface et l'apparence, tout en sentant l'inanité de cette façon de vivre, et Dina qui pousse à l'extrême l'originalité, la marginalisation, l'auto-destruction, comme une autre sorte de fuite en avant.

Cela dit , je trouve le personnage de Ricky moins convaincant, et la longue partie dans laquelle il est au premier plan, m'a du coup parue trop longue. Mais il s'agit vraiment d'une petite réserve, le roman dans son ensemble est vraiment très beau, à déguster lentement, tellement l'écriture de Rosamond Lehmann précise, dense, demande le temps pour être saisie dans toutes ses implications. Pas de superflue, l'auteur nous oblige à aller au coeur des sentiments et des malaises. des êtres.
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Waouh! Je ne connaissais pas Rosamond Lehmann. Comment la Grande-Bretagne peut-elle produire autant de grandes dames de la littérature? Il existe un moule?
Le style d'abord et surtout. Aucune trace de l'humour anglais. Rosamond Lehmann serait plutôt une héritière de Virginia Woolf. Sans parler de flux de la pensée, on a accès aux ressentis troubles des personnages, à l'ambiguïté de leurs émotions, aux erreurs de jugement sur les uns, les autres ou soi-même. Souvent plusieurs personnages se souviennent d'une même scène. Toute l'incommunicabilité humaine est sous-entendue sans être clairement énoncée: Les faits sont les mêmes mais l'analyse de la situation diffèrent à chaque fois, à supposer que l'on puisse appeler "analyse" cette porte entrouverte sur les souvenirs des personnages. L'auteur ne sort jamais de sa cachette pour nous dévoiler la vérité vraie. Rosamond Lehmann est aussi une héritière de Pirandello: "à chacun sa vérité".
L'histoire. Elle nous est présentée comme les retrouvailles de deux femmes, deux soeurs, qui ont aimées le même homme,mari de l'une, amant de l'autre. S'il est vrai que le roman commence ainsi, Madeleine et Dina ne sont pas les personnages principaux. Ricky l'est. Homme de grande séduction visiblement, mais présenté comme faible. Il épouse une femme trop parfaite et trop prévisible? Il tombe amoureux du mystère et de la liberté d'une autre. Il oscille entre les deux, se laisse manipuler et finit par céder par la pression sociale très bien incarnée par la mère de Madeleine et Dina. Et puis il y a Georgie, l'américaine, libre aussi, qui lui fait penser à Dina. Ils vivent des moments "vrais". Mais Georgie est la femme de son meilleur ami. Avec elle, il aurait pu peut-être? il pourrait ou pas? Si vous voulez savoir il faudra lire "le jour enseveli".
On pourrait croire à un mélo, pas du tout. Rosamond Lehmann en soubassement nous parle d'un monde qui s'effondre, celui où les relations hommes femmes étaient clairement établies. Elle nous montre les difficultés à s'arranger des nouveaux rôles qui se définissent (et nous sommes loin d'avoir achevé le processus), au désarroi des hommes et des femmes face à l'incertitude.
Ricky est un noble qui a perdu son père très jeune. Sa mère, un peu écervelée a laissé un proche de la famille, le meilleur ami de son père les déposséder. Ricky est un noble déclassé qui a vendu ses terres et épousé une bourgeoise. Il le vit beaucoup que ne le croit Madeleine et Dina, comme il le révèlera à Georgie. Il s'entend bien avec sa belle-mère. Cette dernière est présentée par Madeleine et Dina comme étant la femme qu'il lui aurait fallu: une femme d'un autre temps. Pas une femme qui joue les femmes modernes et artistes totalement névrosées alors qu'elle était faite pour une vie de famille comme Dina; pas une femme qui endosse le rôle de l'épouse traditionnelle bourgeoise et citadine comme Madeleine parce que c'est ce qu'on attendait d'elle. Ces deux femmes se sont tellement caricaturées qu'elles ont fini par perdre de vu leurs vrais désirs, avant de les retrouver sur le tard, après Ricky, sans Ricky. Non leur mère et sa mère avant elle, étaient des femmes qui sans en avoir l'air dirigeaient leur vie et leurs maris et acceptaient les faiblesses de ces derniers. le message serait très conservateur si Rosamond Lehmann pensait comme les deux femmes. Mais Je crois que Madeleine et Dina se trompent. Car sinon pourquoi Rosamond Lehmann nous présenterait Georgie? Georgie, l'américaine, plus ou moins tolérée dans la société anglaise, voit et accepte les faiblesses de Ricky. Elle a les siennes aussi mais elle est forte. Elle le comprend peut-être mieux que lui-même. Ce qui n'empêche les problèmes de communication, nous ne sommes pas dans un conte de fée ou tout est bien qui finit bien. Mais finalement Georgie et Ricky sont les personnages, le couple en devenir qui semblent le mieux assumer les changements sociétaux. Et pourtant... alors pourquoi cette fin Mme Lehmann?
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J'ai beaucoup aimé, comme d'habitude, Rosamond a un style très précis et décrit à merveille le destin de ses personnages. Par contre je n'ai pas adoré au point des autres romans, car je ne me suis pas attachée aux personnages. Je n'ai jamais vécu quelquechose de semblable (heureusement!) et même si on apprend à bien connaitre les personnages, ils restent loins, dans leur monde de tracas comme si personne ne pouvait rien pour eux Je ne les ai pas trouvés sympathiques non plus.

Par contre leurs discussions sont très interessantes et j'aime surtout beaucoup la fin entre les 2 soeurs, lorsqu'on connait toute l'histoire, que tout est dans l'ordre et leur conversation de fin est très sincère, vraiment belle et on sent qu'après tous ces moments gâchés, ces instants de tristesse, elles vont trouver une forme d'apaisement ensemble.
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Deux femmes se sont partagé l'amour d'un homme. Deux soeurs. Ce dernier est décédé tout comme le mari de la cadette. L'apaisement venu, c'est le temps de l'analyse sans récriminations. le temps du présent alterne avec le passé révolu. le roman est composé quasi exclusivement de dialogues. C'est bavard, long, beaucoup trop.

L'auteure faisait partit du groupe de bloomsburry dont Virginia Woolf et E. M. Forster sont les plus célèbres représentants. Rosamond Lehmann est tombé dans l'oubli de ce côté ci de la Manche. A -t-elle seulement été connue du lectorat français ? Je penses que l'intérêt réside dans le sujet traité sans détour dans des temps où cela restait tabou. Cette romancière est à l'image d'une littérature britannique de la première moitié du siècle dernier un peu rassie, peu enthousiasmante, difficile à appréhender pour le lecteur non anglophone, dont le charme a du s'évanouir dans la traduction. Notons néanmoins pour atténuer cette impression que l'oeuvre a été adaptée au cinéma, ainsi, si cela n'est pas forcément gage de qualité le roman a-t-il dû du moins connaître une certaine vogue. Très peu pour moi
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LE JOUR ENSEVELI de Rosamond Lehmann

Un roman bien écrit mais d'un grand ennui, long de 371 pages. À la mort de Ricky, deux soeurs se revoient dont l'une est la veuve de l'homme et l'autre, l'une de ses anciennes et, semble-t-il, nombreuses maitresses.

Impossible de s'attacher aux personnages et difficile de s'intéresser à leurs dialogues qui sont souvent des réflexions à voix haute du style : être ou ne pas être ...
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J'ai bien aimé même si c'était une lecture ardue : une écriture très complexe pour raconter des sentiments et des relations aussi complexes.
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