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114 pages
Auto édition (10/06/2022)
4.7/5   28 notes
Résumé :
Prypiat (Ukraine), mars 2017

En pleine nuit, le brigadier Mykhaylo Khokhlov est envoyé avec trois collègues dans les ruines fantomatiques d’une ville abandonnée depuis la catastrophe nucléaire de 1986.

Leur mission ? Découvrir pourquoi les gardes du site ne donnent plus signe de vie depuis deux jours.

Alors que leurs soupçons s'orientent vers des pillards voire des terroristes, une menace bien plus périlleuse se dresse fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Prypiat, la ville ouvrière qui se situe à côté de Tchernobyl, aussi fantomatique qu'un trou de silence rouillé, plante le décor de cette longue nouvelle.
Quatre gendarmes sont envoyés en mission afin de découvrir pourquoi les gardes de Prypiat ne donnent plus signe de vie. Sur place, n'importe qui serait happé par des cauchemars ; toute vie humaine a déserté ne laissant que des traces à la fois dérisoires et émouvantes, la végétation s'est empressée d'y planter ses griffes. Après tout c'est la vie qui reprend ses droits. La nature s'adapte, résiste, sans considération pour l'humain qui perturbe grossièrement l'écosystème.

Mais, si la nature avait une intention autre, si elle se vengeait du terrible affront provoqué par l'accident nucléaire de Tchernobyl, si elle décidait de ne plus avoir à faire à cet homme qui ne cesse de jouer aux allumettes dans les broussailles asséchées de soleil ? Si les perturbations engendrées par l'accident nucléaire donnait à la végétation un goût pour le mal ?

Une nouvelle qui a du rythme tout en s'appuyant sur des descriptions détaillées. Les personnages sont creusés, parfois caricaturaux mais, ils font bien ressortir la brutalité, le manque de prudence et de bon sens notamment de l'un des personnages, le brigadier qui a trop facilement grimpé les échelons.

À un moment de ma lecture j'ai pensé aux extra-terrestres de "La guerre des mondes" et à leur traque sans pitié. Mais Julien Léon n'a pas eu besoin d'aller chercher son inspiration sur une planète fictive, sur Gaïa il a trouvé le terreau pour nous raconter une histoire qui donne la chair de poule.

L'idée de la BD de Zep ; "The end", m'a aussi traversé l'esprit, mais ici l'atmosphère est différente, plus technicienne, plus métallique.


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En découvrant progressivement l'univers de Zone d'Exclusion, j'y ai trouvé tous les ingrédients qui à mes yeux ont le talent de créer une osmose réussie entre Action et Fantastique. J'ai beaucoup apprécié cette histoire, et à la place d'histoire j'aurais presque dit ce spectacle, mis à part que je n'ai pas « assisté » au récit en tant que spectatrice mais que je me suis réellement laissée prendre au rythme de cette exploration du secteur interdit.


Toute communication ayant été brusquement interrompue avec le poste de garde de Prypiat, ville ukrainienne rendue tristement célèbre en raison de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, quatre militaires sont dépêchés en mission spéciale afin de découvrir sur place la raison de ce silence inquiétant. Nous sommes en 2017, Prypiat ne comporte plus que des vestiges de bâtiments qui attirent de loin en loin touristes curieux et amateurs de sensations extrêmes. Et c'est au sein d'une cité désertée et comme ensevelie sous un silence mortuaire que nos héros vont partir à la rencontre de leur destin.


Ce qui m'a d'emblée énormément plu dans Zone d'Exclusion, c'est l'ambiance de plus en plus dense au fil des pages, qui sous-tend un contexte angoissant imprégné de sauvagerie : celle qu'on devine, tapie sous l'ombre des ruines, celle que les héros redoutent sous une forme humaine ou animale.


On reste en alerte tout le long aux côtés des protagonistes dont les profils psychologiques sont habilement mis en relief. La référence à l'Urbex citée dans le résumé tient largement ses promesses, nous ramenant à des souvenirs anciens au-dessus desquels les stigmates de la catastrophe planent encore, comme si le drame ne devait jamais cesser.


Le style atypique de Julien Léon se démarque par son originalité, il est précis jusque dans les moindres détails. Les mots soigneusement choisis, évocateurs, ont accompagné ma lecture d'une façon entraînante et par moments effrénée, dans un registre sensoriel et vivace.


Il s'agit donc d'une aventure évoluant de surprise en surprise, dans un décor où le Fantastique côtoie l'imaginaire. L'ensemble est très visuel car les images se succèdent avec efficacité jusqu'à s'achever en apothéose (mais je n'en dis pas plus).


Se profilent également les limites de l'humanité, celle de quatre êtres poussés à bout par une situation hors de contrôle (ce qui n'exclut pas quelques passages amusants et rafraichissants qui nous laissent un peu l'occasion de souffler) mais aussi un rappel aux consciences vis-à-vis de ce que le progrès peut engendrer de complications lorsque les évènements virent au cauchemar, en lien avec une actualité perturbante. J'y ai vu une sorte d'hommage aux tourments de notre Histoire proche ou lointaine, et à ce drame qui a plongé une majeure partie du monde dans la stupeur. Et un très beau geste symbolique : les bénéfices de l'oeuvre sont reversés au profit de l'Ukraine.


A noter également de belles illustrations sous forme d'images au début de chaque chapitre et une couverture très attractive.


Je me suis laissée happer au coeur de cette Résistance avec un grand R (résistance à l'oppression, à l'inconnu, au danger), tellement emblématique par les temps qui courent. Je remercie sincèrement Julien Léon pour ce partage littéraire qui fait désormais partie de mes coups de coeur.



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Qu'est-il arrivé aux gardiens du site de Prypiat dans la zone d'exclusion aux abords de la centrale de Tchernobyl ? Deux jours qu'ils ne donnent plus de nouvelles. Ce qui attend les brigadiers russes dépêchés sur place risque de vous donner des cauchemars. Oserez-vous tenter l'expérience ?

Ce court récit alliant urbex et fantastique est particulièrement bien construit. L'angoisse monte rapidement dans cet univers de désolation aux nuits glaciales mais c'est au lever du jour que l'indicible horreur se réveille...

J'ai trouvé la plume de Julien Léon riche, efficace et je salue son audace finale !

Un roman d'une centaine de pages à découvrir d'autant plus que les bénéfices sur ce livre sont reversés à la Croix-Rouge.

J'espère que Julien Léon nous proposera bientôt un format un peu plus long...
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Avec Zone d'exclusion, Julien Léon, nous offre une nouvelle aux charmes des nouvelles SF traditionnelles, avec une narration résolument moderne.

Je l'ai dévoré en une soirée, piégée avec les protagonistes dans cette zone isolée et dangereuse: angoisse et frissons garantis !

La nouvelle se décompose en deux parties : la première mettant en place le décor, les personnages et une ambiance très particulière, la deuxième laissant place aux révélations, réactions et au dénouement implacable.

La première partie, « Enfer du décor », titre pertinent, offre une plongée dans la nouvelle :

arrivée immédiate à Prypiat, ville tristement célèbre (surtout ces deniers temps) qui jouxte Tchernobyl et sa centrale. le choix des lieux s'avère, bien évidemment, loin d'être innocent.

La zone d'exclusion se déploie sur un rayon de 30 km autour de la centrale.

Pour les novices sur le sujet, l'auteur propose une remise en mémoire rapide de la catastrophe.

On se retrouve donc, dans un lieu dont on se remémore la gloire passée, un lieu devenu ville fantôme. le récit évoque également l'exode subit de ses habitants, mais aussi le tourisme malsain qui s'y développe, un retour à la vie bien minime dans ce lieu chargé d'histoire, où la nature a repris ses droits.

L 'ambiance des lieux devient vite de plus en plus étouffante, l'atmosphère particulière et l'angoisse sous-jacente de plus en plus prégnante.

Sur les lieux, les gardes de contrôle ne donnent plus signe de vie, fait totalement inhabituel. On envoie donc quatre brigadiers, pour comprendre ce qu'il se passe, renouer le contact et voir si danger il y a...

Les personnages, en nombre logiquement réduit dans ce format nouvelle, s'avèrent bien caractérisés en peu de mots (sans tomber dans le trop peu). Les relations entre coéquipiers oscillent entre loyauté et rivalité. Les frictions entre les duos Mykhaylo, Emil et Ivan,Boris, et plus précisément la rivalité bien ancrée entre Mykhaylo et Ivan s'ajoutent aux tensions déjà présentes. Leurs relations deviennent vite exacerbées.

Quand le quatuor découvre le poste de garde dévasté, l'angoisse monte d'un cran et progresse le long du récit. L'intrigue se déroule tel un huis clos au sein de la ville fantôme, dans laquelle ils ne sont peut être pas aussi seuls qu'ils ne le croient. le danger ne montre pas immédiatement son vrai visage et on s'accroche à la liseuse pour en savoir plus, tant le récit est prenant.

La deuxième partie laisse place aux révélations et affrontements.

J'éprouve une fascination pour l'auteur qui s'inspire de l'ordinaire pour créer des monstres crédibles et terrifiants, ainsi que cohérents avec la spécificité des lieux. L'ennemi semble imperturbable et invincible.

La nouvelle nous emmène dans l'horreur avec des moments de terreur.

La plume de l'auteur est fluide et rythmée, soignée et précise Les descriptions détaillées permettent de visualiser parfaitement les lieux et les scènes.

La narration maîtrisée capte l'attention des lecteur.rice.s. Elle offre une progression dans le glauque et la ville semble un personnage à parte entière : les lieux évoluent, de plus en plus décrépits et on se demande quel danger ils abritent...

La tension narrative rend la lecture prenante.On se sent un peu pris au piège de la zone, tout comme les personnages de la nouvelle.La montée dans l'angoisse devient de plus en plus étouffante au fil des pages

Ce fut donc l'occasion de renouer avec la lecture de nouvelles et une excellente lecture.

Et, cerise sur le gâteau, les bénéfices sur ce livre sont reversés à la Croix Rouge.

Alors, amateurs de SF teintée d'une touche horrifique, qu'attendez-vous pour vous précipiter dessus ?
Lien : https://karinemalka.blogspot..
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Vous vous souvenez certainement de Tchernobyl. Julien Léon a imaginé une histoire se situant à Prypiat, une ville voisine, 30 ans après la catastrophe. Zone d'exclusion, une nouvelle horrifique de 64 pages qui ne tournera pas forcément comme vous l'imaginez… Un très bon moment de lecture.
A noter : Les bénéfices associés à ce livre sont reversés à la Croix Rouge.
Attention, certaines scènes sont susceptibles de choquer.
Quatre « gendarmes » sont envoyés à Prypiat. Les deux gardes et deux employés d'une agence de voyage ne donnent plus aucun signe de vie. Que s'est-il passé dans cette ville abandonnée ? Des pillards ? Ou… autre chose ?...
*******
Julien est parti d'une idée somme toute banale, mais il a su y mettre son « grain de sel » personnel pour nous livrer une nouvelle originale et très agréable à lire.
La 1ère partie pose le contexte : brève présentation des personnages et des lieux, rappel de la catastrophe et de ses conséquences. de belles descriptions !
La seconde partie est réservée à l'action et au dénouement que vous n'aurez probablement pas vu venir sous cet angle.
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Au départ, l'ambiance est plutôt nostalgique et triste, avec ces descriptions d'une ville morte, mais elle devient de plus en plus pesante au fil des pages, dans un huis clos mystérieux et étouffant. Que cache cette ville fantôme ?
L'intrigue est bien menée et la nouvelle tout à fait complète. C'est rythmé, le style est fluide avec des mots simples qui font mouche. Une agréable surprise !
A réserver aux amateurs du genre ou à ceux qui aimeraient le découvrir.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Des nuages se déploient, s'amoncèlent. Le ciel pâle se marbre de traînées grises, et se gorge d'un orage qui mûrit. Une lumière vibrante parsemée d'étincelles fend l'horizon, la fourche bleutée d'un éclair se plante au pied du dôme monumental qui recouvre la centrale nucléaire de Tchernobyl. Un violent coup de tonnerre résonne au loin.
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Des dégâts si dérisoires que leurs armes paraissent aussi inoffensives que des lames de papier.
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Un hurlement de loup, bestial et funèbre, déchire les derniers lambeaux de la nuit.
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Prêt à éclater, son cœur hurle de plus en plus fort dans sa poitrine, écartelé entre la terreur et les remords, tel un condamné dans le couloir de la mort. Ses poumons brûlent de détresse. Son souffle s’affole.
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Ses oreilles s’emplissent de bruits lancinants. La prison végétale se tisse. Les vrilles l’embrassent, l’embrasent, ses membres et ses membranes vibrent dans le plus profond de son âme.
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