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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Merci à Sylvie pour ce livre obtenu lors d'un échange. Intitulé « Ar-men » cet ouvrage nous présente la dure réalité de la profession de gardien de phare. Germain en est le personnage principal. Lui et son ami Louis sont prit dans une tempête mirobolante. le protagoniste a une fille présente avec lui au phare, simplement appelée « ma sirène », il raconte l'histoire de l'île d'Ys à son enfant. L'île d'Ys, c'est aussi le récit de Gradlon et Malgvan et du fruit de leur amour : la jeune Dahut. L'Eglise nous offre souvent de vilains personnages. Et celle de « Ar-men » présente donc le mauvais curé « Guénolé ». La construction d'Ar-men a lieu au sein de l'Eglise, Mözez, dont on suit l'histoire à travers Germain, en es le premier volontaire. Quel calvaire !
Alors que le binôme des gardiens de phare, Louis/Germain, affronte la pire tempête de leur vie. Louis, sévèrement blessé, raconte la sienne à Germain et celle de Juliette, son grand amour. Ils mangent des pierres et découvrent des récits gravés à même le mur. Les éléments leur offriraient ils une chance de survie ?
Ar-men brosse le portrait d'un goût pour la solitude, de l'infiniment fragile face à la puissance de l'Océan. Ce récit est aussi celui d'hommes tout court. D'hommes forts mais désarmés face à la mer.
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Ar Men, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le phare le plus isolé de notre territoire, à l'extrême Ouest, perdu sur un rocher dans la tourmente, au delà de l'Île de Sein. C'est une histoire, c'est une âme, l'âme de la Bretagne, au delà du Folklore et de l'exotisme. C'est une tour, de tragédie romantique, c'est la petitesse des hommes face aux éléments déchaînés. Emmanuel Lepage, avec son travail en aquarelles, et en mêlant les vieilles légendes à l'Histoire avec un grand “H” et à la vie des gardiens de phares rend un bel hommage à ce monde dur, à cette région, cette île et aux bretons. Tout simplement superbe.
“Qui voit Ouessant voit son sang, qui voit Sein voit sa fin”. [Proverbe breton]
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Trois histoires au coeur de l'Enfer des Enfers, au coeur d'Ar-Men qui est le personnage central de cette BD. Germain est gardien de phare dans les années soixante. Et pas n'importe quel phare puisqu'il s'agit de Ar-Men.

Louis nous fait partager le quotidien des gardiens avec la relève par moitié tous les 10 jours. Il est rejoint par Louis qui est très taciturne. Nous découvrons leur lieu de vie, leurs sujets de conversation et la magie de la lumière du phare.

Trois histoires s'enchaînent : Celle de Louis et Germain dans leur rôle de gardiens, celle de la cité légendaire d'Ys que la fille de Germain aimait entendre, celle de Moïzez qui a participé à al construction de Ar-Men.

Grâce à Louis, on replonge au temps de la seconde guerre mondiale et j'ai appris que les marins de Sein avaient été les premiers à répondre à l'appel du Général de Gaulle constituant le plus fort du contingent des troupes françaises hors de France.

Germain nous fait revisiter la légende d'Ys avec toute l'imagerie populaire de Bretagne.

Moïzez a participé à la construction du phare mythique, celle-ci s'étant déroulée sur une quinzaine d'année. Moïzez explique les difficultés rencontrées pour travailler sur ce bout de rocher si inhospitalier. Les conditions sont dantesques et certaines années, il n'est possible de travailler seulement une poignées d'heures et l'année suivante, il faut tout reprendre. Cette construction usa plusieurs ingénieurs mais Moïzez y participa jusqu'à la fin de l'ouvrage.

Germain a trouvé un sens à sa présence sur le phare quand il a découvert les écrits de Moïzez. Pour lui, la vie de gardiens de phares est une forme de résilience même si à certains moments, il semble défier les éléments, comme dans une ordalie pour savoir s'il mérite de vivre. Il doit être gardien pour protéger les autres, c'est sa mission, sa rédemption.

Les paysages marins sont magnifiques ainsi que les vues de Ar-Men. Les tempêtes sont magnifiées, la mer est omniprésente et Ar-Men impose sa résistance, sa puissance. J'ai adoré le jeu entre ombres et lumières, la légèreté de l'écume. L'épilogue en noir et blanc renvoie aux fantômes ou aux trépassés de ceux qui y ont vécu. Il montre aussi un territoire que l'homme a abandonné mais qui continue à vivre. Ar-Men a été créé pour protéger, quelques soient les conséquences et il continue.

J'ai aimé la poésie de cette BD, sorte de symphonie pour Ar-Men mais aussi pour les hommes qui l'ont construit malgré la difficulté du projet, pour ceux qui y ont été gardiens, pour toutes et tous ceux que les phares font rêver. Très belle réalisation graphique.
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Quand on était gardien de phare, on commençait toujours en « Enfer » pour finir au « Paradis ». Cette classification prenait en compte la situation en pleine mer de phares battus par les ressacs et dont la relève était réputée dangereuse. Ar-Men, c'était « l'Enfer des Enfers », le nec-plus-ultra ! Et ce fut aussi le dernier phare à être automatisé dans les années 90. Emmanuel Lepage a eu la chance d'y passer une journée, de vivre « la relève » avec un bateau qui danse le méringué sur des vagues déchaînées par beau temps et de se faire doucher par les embruns océaniques sur ce bout de rocher émergeant des flots seulement 10 jours dans l'année.
Mon coeur va à la mer comme le fleuve pour retrouver sa source, quand les forces faiblissent une lecture marine vient le rafraîchir, jeter un peu de sel sur la route glissante où l'on marche en funambule appliqué !
J'ai pris un grand bol d'air mouillé et salé dans cet album d'Emmanuel Lepage aux planches sublimes emplies de la puissance de l'océan. On vit le quotidien de deux gardiens d'Ar-Men dans les années 80 aux prises avec les tempêtes d'hiver et la solitude qui rend un peu fou sur ce bout de caillou, loin, très loin des hommes et trop près de soi-même.
C'est un huis-clos entre les deux hommes, Louis, l'ancien soldat et Germain, le père orphelin. C'est un temps de confidences chuchotées, un temps pour les rêves immergés, un temps pour les histoires oubliées. Germain conte le soir l'histoire de la mystérieuse cité d'Ys, le phare raconte sur ses murs grattés Mözez, le premier gardien et la construction d'Ar-Men, Louis ses espoirs engloutis. C'est un album de récits enchâssés, malmenés par la mer, un véritable puzzle maritime qu'Emmanuel Lepage donne comme mission au lecteur de rassembler.
Un livre comme un hommage à ses marins perdus dont le chant de matelot frôle encore l'écume pour venir jusqu'à nous.

« Dans la côte à la nuit tombée
On chante encore sur les violons
Au bistrot sur l'accordéon
C'est pas la bière qui te fait pleurer

Et l'accordéon du vieux Joe
Envoie le vieil air du matelot
Fout des embruns au fond des yeux
Et ça te reprend chaque fois qu'il pleut »

Je reviens à Terre, tanguant encore un peu sous l'effet de la houle, fracassée sur ce bout de rocher...
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Une très belle bande dessinée découverte par hasard.
Il s'agit de faits historiques, une bédé très bien documentée.
L'histoire nous emporte au bord de la mer, elle nous explique les difficultés extrêmes de la construction du phare, pour quelles raisons on construisait des phares et par la suite, nous raconte la vie, de quelques gardiens, et quelques secrets aussi du phare d'Ar-Men.
Un superbe ouvrage, l'histoire m'a touchée, pas spécialement fan de phares, mais après avoir lu cette lecture, il est certain que je ne considérerais plus jamais un phare de la même manière.
Et les dessins... sublimes, une bédé très réussie.
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Une fois encore, Emmanuel Lepage nous emporte dans une aventure où la nature est le principal personnage. Avec l'histoire de la construction mouvementée du plus mythique des phares, Ar-Men au milieu de la mer bretonne, au large de l'île de Sein, nous accompagnons différents personnages pour qui, ce long combat contre les éléments, aura constitué, plus que leur vie, mais avant tout le lien les rattachant à cette dernière.

Dans la nuit du 30 au 31 août 1881, le phare va enfin s'allumer. Il aura fallu quinze ans de travail, deux cent quatre vingt quinze accostages, mille quatre cent vingt et une heures de travail... et un mort.

Premier homme pour qui le projet sera sa bouée, le sens de sa vie, Moïzez; cet enfant venu de la mer lors d'un naufrage, sera le premier volontaire pour la construction de ce géant des mers et en fera son royaume.

Puis des années plus tard, nous retrouverons deux hommes, deux gardiens, qui voient dans cet exil, la solution pour fuir leur histoire, s'isoler de tout, d'un passé trop lourd.
Germain qui a vu, qui a du, laisser sa fille se noyer à l'occasion d'une tempête.
Louis, qui en revenant de la seconde guerre, a perdu sa fiancée, son espoir d'un bonheur futur. Il périra en 1964 emporté par une vague alors qu'il pêchait.

10 avril 1990, les derniers gardiens Daniel Trenton et Michel le Ru seront hélitreuillés pour la dernière fois.
L'enfer des enfers, après neuf cent ans de service, est désormais automatisé. Ar-men veille seul, il n'a plus besoin de l'homme.

Grâce à une mise en couleur différente en fonction des périodes, nous cheminons de façon assez agréable à travers les différentes époques. la puissance des éléments ressort d'une façon magistrale dans le dessin de Lepage. La tension est bien là lors des grandes tempêtes.

Oui, un album plein de force et d'émotions pour les amoureux de la mer, qu'elle soit synonyme de rêve, d'évasion ou de morts tragiques.
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(...) Dès la couverture, Ar-Men m'a eue: cette Bretagne-là, c'est le pays qui parle à mon coeur. J'ai senti les embruns, l'odeur de la mer, le regret de ne pas être là-bas…

Entre récits historiques, légendes et aventures humaines, l'auteur nous embarque dans des histoires à la fois poignantes et merveilleuses. Celle de Germain, le narrateur, gardien du phare le plus dangereux du monde, entre ciel et mer, entre réalité et imagination. Celle de son collègue Louis, qui se mêle à la grande Histoire. Celle des bâtisseurs du phare, des naufragés, des êtres mythiques qui ont façonné la Bretagne. Les récits s'entrecroisent, se complètent, se jumellent et entraînent le lecteur comme dans un rêve.

Les dessins, magnifiques, s'adaptent à chaque histoire racontée par le trait ou par les couleurs, renforçant les ambiances et différenciant les époques. La mise en page reste classique, mais les planches sont toujours efficaces. Certaines cases ressemblent à des tableaux, tout en donnant l'impression au lecteur d'être sur place, face à la mer et aux éléments.

Cette BD est également l'occasion d'en apprendre plus sur l'histoire des phares, de la vie des gardiens et de l'Île de Sein.

(...)

Une petite pépite à la fois pour les thèmes abordés et pour les graphismes sublimes. Une BD à découvrir!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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La pierre de feu.
Le mythique phare d'Ar-Men, bâti au bout de la chaussée de Sein, n'en est pas moins ancré dans la dure réalité que des paquets de mer font vibrer régulièrement. Bâtiment prestigieux que sa rudesse et son isolement rehaussent, il concentre le génie et l'opiniâtreté des hommes dans leur combat contre les éléments naturels. Avant son automatisation en 1990, le phare breton aura composé un austère huis-clos tournant le dos à l'océan pour des générations de gardiens. Emmanuel Lepage, artiste exceptionnel, dont les albums souvent multi-primés demeurent relativement confidentiels, semble fasciné par ces endroits utopiques et inhumains, adossés au néant, à l'instar des îles Kerguelen ou de la zone irradiée de Tchernobyl. Il fallut qu'Ar-Men existât pour lui aussi. La fiction, documentée aux sources primaires (témoignages des derniers gardiens du phare, hélitreuillage sur Ar-Men), nourrie aux auteurs essentiels (Henri Queffélec, Jean-Pierre Abraham, Bruno le Floc'h), etc. compose un reportage en bande dessinée dont la construction narrative se révèle émouvante et poétique. En effet, la mer, en s'engouffrant dans le phare, déshabille les murs de leur crépi et met à jour l'histoire écrite de Moïzez, premier gardien ayant participé à la construction du phare que Germain, ultime gardien, va déchiffrer. Dans l'oscillation entre passé et présent, l'édification d'Ar-Men, le brassage des légendes bretonnes (la cité d'Ys, l'Ankou) et les histoires personnelles s'emboîtent et composent une fresque humaine et féérique où la solitude s'engouffre dans la démesure océanique. Les techniques graphiques utilisées par Emmanuel Lepage sont variées, maîtrisées et utilisées à propos : de splendides aquarelles lumineuses et transparentes pour la période contemporaine, du lavis noir & blanc rehaussé de brou de noix et enrichi d'encre terre de Sienne pour la partie consacrée à la construction du phare, des encres de couleur pour l'évocation des légendes. Artiste inspiré, il donne à voir l'insondable puissance vitale qu'est la mer en mouvement. Dès la saisie de l'ouvrage, le lecteur sent qu'il se trouve au seuil d'une oeuvre habitée.
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Ar-men est le phare le plus à l'ouest de la Bretagne. Un phare construit de main d'homme au milieu du XIX° siècle sur un rocher de quelques dizaines de mètres, au milieu des flots. de sa construction à sa dernière occupation, c'est le récit d'une partie de la Bretagne, d'une culture, d'une persévérance et d'un lien des hommes à la mer qui nous est relaté. C'est également le récit d'un homme et de ses fantômes.

Chaque nouvel album d'Emmanuel Lepage est désormais un événement dans la sphère bdphile. Auteur entier ne recherchant pas la facilité, doté d'une technique sans faille et d'une sensibilité esthétique qui ne fait pas de doute, il parvient livre après livre à parler de ses passions et questionnements très personnelles dans des oeuvres passionnantes. Je le suis depuis la Terre sans mal, magnifique voyage ethnographique en terre d'Amazonie (pour moi son plus bel album) mais j'avais passé mon chemin sur ses carnets de voyages, genre qu‘il a entamé il y a quelques années et qu'il peaufine désormais en des albums à cheval entre la fiction et le reportage. La Lune est blanche, relatant l'expédition en Antarctique de l'Institut Polaire qu'il a suivie (à travers une BD agrémentée de photographies de son frère) m'avait littéralement passionné et j'ai entrepris de reprendre mon retard. Son dernier album inspiré des Voyages d'Ulysse m'avais laissé sur ma fin, trop réflexif. Ar-men est cette fois beaucoup plus classique et forme l'une de ses plus belles réussites.

Dès l'introduction, très cinématographique, Lepage laisse exploser son talent, sa maîtrise des plans aériens, de couleurs maritimes éclatantes en suivant une mouette progressant et nous emmenant de la pointe du raz à l'île de Sein et jusqu'au phare proprement dit. Là, deux hommes et une jeune fille résident dans un fut de dix-mètres de diamètre au milieu des flots… Chaque soir une grosse vague risque de briser la porte ou jusqu'aux vitres de la lanterne. Pourtant ils sont là pour sauver des vies, celles de marins au large qu'ils guident par leur lumière salutaire. La vie dans le phare est rapidement relatée avant d'entamer le récit à la jeune fille des légendes bretonnes de la ville d'Ys, de Dahut et de l'ensevelissement par les eaux, puis de la construction du phare il y a un siècle en creusant barre de fer à la main une roche battue par les flots. C'est une véritable aventure, du même souffle que celle de l'Endurance que j'ai chroniqué sur ce blog, qui nous est relatée via des planches toutes plus magnifiques, tantôt historiques, tantôt naturaliste (les flots, les oiseaux, le vent). Lepage est breton et fusionne avec sa terre, comme jamais dans cet album. L'on sent le lien aux éléments qui unit ces hommes simples de Sein, cette nécessité de vivre sur la mer, de la mer, pour la mer. Ironie de leur situation, ces marins vivaient des naufrages et vont vivre par et pour le phare destiné à éviter ces naufrages…

Lepage sait agencer l'histoire, le mythe, le contemplatif et le cheminement personnel de ses personnages en une alchimie parfaite, passionnante, graphiquement superbe et variée. Et ici l'album prend une dimension supérieure lorsqu'est révélé brutalement le passé du gardien. Tout en subtilité, en maîtrise Emmanuel Lepage réalise alors un grand album comme son talent, humain, sensible.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Très beau roman graphique qui nous amène au bout du monde, au milieu de l'océan en furie, sur un promontoire rocheux comme un pied-de-nez de l'homme face à la puissance de la nature. Ar-men, le phare le plus exposé et le plus difficile d'accès de Bretagne: l'enfer des enfers.
Magnifique ouvrage qui nous permet de découvrir ce lieu magique sous différents aspects à travers près de 100 pages magnifiquement illustrées.
Tour à tour documentaire, historique, journalistique, poétique ou romanesque, le récit nous emmène avec Germain, Louis, Moïzez et tous les autres gardiens de ce monument dans une plongée au milieu des éléments déchainés, pour une introspection intense.
De sa construction à son automatisation, des légendes bretonnes à la seconde guerre mondiale, nous découvrirons avec émerveillement, l'histoire de ce lieu mythique et mystique.
Très belle découverte.
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