Nina Simone, roman

J'avais hâte de commencer ce livre. Enfin, cette affirmation peut sembler ridicule dans la mesure où il m'a fallu plus d'un an pour le sortir de ma PAL (l'attrait des nouveautés fait que mes poches se retrouvent souvent relégués au second rang), mais j'avais quand même très envie de le lire. Il faut dire que j'apprécie beaucoup Nina Simone. Comme beaucoup de gens, elle me fout des frissons à chaque chanson, elle m'enchante.

Mais comme pour beaucoup d'artistes, je me suis rendu compte que connaître ses chansons les plus connues ne signifiait en rien que je connaissais cette grande dame. Je me faisais donc une joie de découvrir cette biographie (romancée, somme toute), de cette artiste hors pair.

De ce point de vue là, je n'ai pas été vraiment déçue. Gilles Leroy utilise le personnage de Ricardo, jeune asiatique qui entre au service de Nina Simone alors qu'elle vit dans le Sud de la France, pour en faire le confident de la dame. C'est une vieille femme usée qui entreprend de lui raconter les événements qui ont marqué sa vie. On découvre alors une femme profondément seule, avec un caractère de feu, mais qui s'est souvent fait avoir et continue de ruminer. Elle noie son chagrin dans l'alcool et ressasse toutes ces fois où le destin n'a pas forcément été clément avec elle. C'est un roman sur fond de racisme, d'évolution sociale et de show-biz qui laisse un goût profondément amer.

Nina Simone n'est pas que cette icône charismatique que tout le monde connaît, c'est une femme qui a lutté, contre elle-même mais aussi contre les autres, contre un public de blancs qui ne respectait pas toujours son travail à sa juste valeur. Mais c'est aussi l'histoire d'une forte tête, solaire, bruyante, aux multiples caprices et particulièrement impulsive. C'est qu'elle a mauvais caractère la tata Simone.

Néanmoins, j'avoue que l'histoire ne m'a finalement pas passionnée. Les longueurs ont eu raison de ma patience, et je ne me suis pas attachée aux personnages. Même Nina elle-même n'est pas si attachante, elle semble n'être plus que l'ombre d'elle-même, fatiguée au possible, en proie à des symptômes horribles, réglant ses comptes avec les producteurs et la justice française. Il m'a vraiment manqué quelque chose. Je crois que l'histoire ne m'a pas captivée, tout simplement.

J'ai refermé ce livre avec un goût de trop peu… ou de trop, tout simplement. C'était une belle histoire, qui m'en a appris plus sur cette chanteuse que j'aime beaucoup. Mais c'est tout. Et malheureusement j'en attendais un peu plus.
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Le portrait romancé de Nina Simone, une chanteuse et pianiste aussi caractérielle que lumineuse. C'est là un très beau destin de femme que nous offre l'auteur, dans une écriture fluide et malicieuse, qui donne une envie folle de se plonger dans les morceaux de l'artiste pour les réécouter avec une oreille
neuve.

Ricardo, immigré philippin, commence ses premières journées de travail au service de Nina Simone, dans sa maison de la Côte d'Azur. La diva de renom n'est pas facile de caractère, alcoolique et vite grossière. Elle cache ses blessures, ses déceptions, et sa solitude. Et puis, plus tard, elle revient sur sa vie, son éducation, ses débuts, son exploitation et ses succès, ses hommes et ses tournées. Avec sa franchise.

Le prétexte d'un confident de fin de carrière, de fin de vie, et une biographie romancée prend corps. On découvre une femme acariâtre, peu amène, mais quand on a au fond de soi certaines chansons de Nina, on veut savoir, on veut comprendre, et Gilles Leroy lui donne voix pour expliquer ses douleurs. Petite, Eunice voulait à tout prix être une grande pianiste, issue de la meilleure école. Quand elle échoue au concours - pour lesquels ses parents n'auraient pas été autorisés à assister au premier rang -, c'est la claque de sa vie, elle perd toute confiance face à ses parents qui voulaient croire en elle, elle perd confiance en elle et se laisse gagner par la vengeance. Elle vole de ses propres ailes sans gloire, femme et noire, donc peu considérée dans le milieu brut du jazz alors. Une vie de lutte pour le Mouvement des Droits Civiques, une vie de lutte avec son entourage parfois peu honnête et les maisons de disques. Une vie sans famille, puisqu'elle ne voit même plus sa fille. Une vie de désir de triomphe, et une vie de dépendance à l'alcool.
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Un tord-boyau allongé de limonade; Nina Simone, roman

La vie de Nina Simone est à elle seule un vrai roman bien noir, un blues profond, si profond que sa voix ne pouvait être que l'expression de ce qui nous prend aux tripes lorsqu'on l'écoute.

Eunice Kathleen Waymon, née en 1933 dans une famille dont la mère est pasteure, la petite Eunice que l'on a mise toute petite devant un piano, si douée que des femmes blanches ont payé ses études au Allen High Institute, sort major de sa promotion, prépare le concours d'entrée du Curtiss Institute à la Julliard School, sûre de devenir la première concertiste classique noire de tous les temps. Seule noire parmi huit cents candidats.

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Ricardo, quarantenaire philippin, entre au service de Nina Simone sans même savoir qui elle est. Sa probité et son dévouement en feront une précieuse compagnie pour cette diva sur le déclin qui séjourne désormais dans le sud de la France. Entre les requins qui l'entourent et le public qui attend encore beaucoup d'elle, elle livre quelques derniers concerts dans la douleur.

Le dialogue imaginaire entre l'homme à tout faire et la chanteuse nous permet de plonger dans les souvenirs de celle-ci, de découvrir sa jeunesse, ses débuts, ses doutes, ses regrets. On plonge dans le passé tout en assistant à la décrépitude de sa fin de vie solitaire. Nina parle des hommes, d'argent, du combat pour les droits civiques et de musique évidemment.

Un plaisir de se laisser emmener par la belle écriture de Leroy. Une envie de réécouter tout le répertoire de l'artiste. ❤️

Une Simone qui s'ignorait

Quand Ricardo, immigré Philippin, est engagé au service de la locataire de cette villa quelconque du sud de la France, il ne sait pas encore à qui il a affaire.

Sa patronne a un caractère difficile, jure et boit un peu trop. Elle est aussi, souvent fatiguée par ses nombreuses migraines et son mal au dos tenace.

Elle s'appelle Eunice Kathleen Waymon. elle est plus connue sous le nom de Nina Simone.

Ces deux êtres qui n'ont en commun qu'une certaine solitude vont se rapprocher et la Diva déchue va se confier à son employé.

On découvre alors le parcours de Nina.

Eunice passe son enfance de pianiste prodige vissée au tabouret de son instrument, dos droit, nuque tendue vers son destin de concertiste de musique classique noire.
Pour cela, il lui faut intégrer le prestigieux Curtis Institute de Philadelphie, la plus grande école de musique du pays.

Seule noire parmi les 500 candidats, elle joue du Bach, Beethoven, Chopin, Debussy…

Elle échoue pourtant à l'examen.
Prestation insuffisante de sa part ou un des signes du racisme qu'elle connaîtra toute sa vie ?
Ce doute n'en finira pas de la hanter.

En attendant, elle va embrasser par défaut, une carrière qui la fera Nina Simone, star internationale, passée du "Bar & Grill" d'Atlantic City, aux salles les plus prestigieuses du monde.

Mais si artistiquement la gloire et la réussite l'accompagneront souvent, elle sera aussi confrontée à une succession d'amours décevantes, de violences, d'escroqueries…avant de s'éteindre seule, amère, ruinée et malade.

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En utilisant la forme du roman, Gilles Leroy rend cette fausse biographie suffisamment intéressante pour nous entraîner dans le tourbillon de la vie d'une des plus grandes artistes de son temps et personnalité exceptionnelle. il arrive à rendre fluide, un recueil d'informations, sans découper la vie de la Nina en tranches.

Je n'ai pas trouvé pour autant, le style irrésistible. Il est même souvent, assez plat. Mais je reconnais qu'il est efficace, ce qui est déjà beaucoup.

Les principaux faits relatés ici sont connus pour la plupart et vraisemblables (je me demande quand même si elle a vraiment tenu des propos tels que : "Il y a eu Callas, il y a eu Rubinstein, il y a moi. Après moi, il y a David Bowie, et c'est tout").

La période "engagée" de Nina Simone est évoquée, mais peut être un peu trop rapidement. En revanche, son caractère orgueilleux et sa volonté permanente de ne pas devenir une "victime expiatoire des "Blancs" (ce qu'elle reproche à Billie Holiday), sa fierté quand elle reçoit un diplôme honorifique de l'Ecole qui l'a rejetée, son désarroi face à ses hommes qui la maltraitent, ses bébés qu'elle a perdus ou sa fille qu'elle ne voit plus…sont bien retracés.

Ce n'est sans doute pas un grand livre, mais une fois refermé, vous n'avez qu'une envie : vous plonger dans l'oeuvre de cette petite fille qui se rêvait un autre destin et finira exténuée par l'impossibilité de l'atteindre.

Durant tout le roman, on suit Ricardo, nouvellement embauché auprès de Nina Simone. A travers ce personnage, on découvre la chanteuse sur la fin de sa vie. Et cela ne fait pas rêver : fatigue et douleurs, entourée de personnes intéressées principalement par son argent, souvenirs d'une vie difficile... c'est un portrait sombre de Nina Simone.
Le roman se lit facilement, on se laisse voguer au fil des pages.

Tableau touchant de la fin chaotique de cette immense chanteuse

Portrait très touchant qui rend hommage à une grande artiste à travers sa solitude et son destin, qu'elle a subit malgré tout.

Biographie, musique