Nina Simone, roman

Le point de départ de ce roman, c'est l'entrée en service de Ricardo. Nina Simone a déjà quelques années de carrière au compteur - elle est plus près de la fin que du début à vrai dire, et on découvre son quotidien à travers les yeux de Ricardo. A qui elle raconte aussi volontiers ses souvenirs.

Cette lecture m'aura quand même bien remuée, voir toute cette solitude, cette souffrance, ces parasites qui lui gravitent autour, cette déchéance aussi, sous la gloire, ça fait froid dans le dos.

Après, je n'ai pas tellement accroché au style de Gilles Leroy, même si je valide son point de vue narratif.

Nina Simone a toute ma sympathie et mon respect, mais je n'ai quand même pas trop trop accroché à cette biographie-ci. Bon, il reste l'essentiel, la musique ;-)

Comment se relever quand on assiste à l'anéantissement de son rêve ? Celui de Nina Simone, après douze ans de sacrifice fut de se voir refuser l'entrée dans La grande école de musique de son pays, malgré son talent.

Elle choisit un temps d'être exigeante. Certains disaient capricieuse. Elle conclura en parlant de revanches, par respect pour son "enfance sacrifiée" et "sa jeunesse humiliée". Viendra ensuite le choix de la psychanalyse, qui ne lui fera aucun bien. Et enfin, le temps de la créativité comme sa volonté d'inventer la musique classique noire. Est-ce pour autant suffisant pour se remettre de ses maux ?

Utiliser la fiction pour narrer la vie de Nina Simone est plutôt audacieux mais l'auteur court le risque de surinterpréter certains faits. le résultat est néanmoins passionnant.

Ricardo, quarantenaire philippin, entre au service de Nina Simone sans même savoir qui elle est. Sa probité et son dévouement en feront une précieuse compagnie pour cette diva sur le déclin qui séjourne désormais dans le sud de la France. Entre les requins qui l'entourent et le public qui attend encore beaucoup d'elle, elle livre quelques derniers concerts dans la douleur.

Le dialogue imaginaire entre l'homme à tout faire et la chanteuse nous permet de plonger dans les souvenirs de celle-ci, de découvrir sa jeunesse, ses débuts, ses doutes, ses regrets. On plonge dans le passé tout en assistant à la décrépitude de sa fin de vie solitaire. Nina parle des hommes, d'argent, du combat pour les droits civiques et de musique évidemment.

Un plaisir de se laisser emmener par la belle écriture de Leroy. Une envie de réécouter tout le répertoire de l'artiste. ❤️

Une Simone qui s'ignorait

Quand Ricardo, immigré Philippin, est engagé au service de la locataire de cette villa quelconque du sud de la France, il ne sait pas encore à qui il a affaire.

Sa patronne a un caractère difficile, jure et boit un peu trop. Elle est aussi, souvent fatiguée par ses nombreuses migraines et son mal au dos tenace.

Elle s'appelle Eunice Kathleen Waymon. elle est plus connue sous le nom de Nina Simone.

Ces deux êtres qui n'ont en commun qu'une certaine solitude vont se rapprocher et la Diva déchue va se confier à son employé.

On découvre alors le parcours de Nina.

Eunice passe son enfance de pianiste prodige vissée au tabouret de son instrument, dos droit, nuque tendue vers son destin de concertiste de musique classique noire.
Pour cela, il lui faut intégrer le prestigieux Curtis Institute de Philadelphie, la plus grande école de musique du pays.

Seule noire parmi les 500 candidats, elle joue du Bach, Beethoven, Chopin, Debussy…

Elle échoue pourtant à l'examen.
Prestation insuffisante de sa part ou un des signes du racisme qu'elle connaîtra toute sa vie ?
Ce doute n'en finira pas de la hanter.

En attendant, elle va embrasser par défaut, une carrière qui la fera Nina Simone, star internationale, passée du "Bar & Grill" d'Atlantic City, aux salles les plus prestigieuses du monde.

Mais si artistiquement la gloire et la réussite l'accompagneront souvent, elle sera aussi confrontée à une succession d'amours décevantes, de violences, d'escroqueries…avant de s'éteindre seule, amère, ruinée et malade.

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En utilisant la forme du roman, Gilles Leroy rend cette fausse biographie suffisamment intéressante pour nous entraîner dans le tourbillon de la vie d'une des plus grandes artistes de son temps et personnalité exceptionnelle. il arrive à rendre fluide, un recueil d'informations, sans découper la vie de la Nina en tranches.

Je n'ai pas trouvé pour autant, le style irrésistible. Il est même souvent, assez plat. Mais je reconnais qu'il est efficace, ce qui est déjà beaucoup.

Les principaux faits relatés ici sont connus pour la plupart et vraisemblables (je me demande quand même si elle a vraiment tenu des propos tels que : "Il y a eu Callas, il y a eu Rubinstein, il y a moi. Après moi, il y a David Bowie, et c'est tout").

La période "engagée" de Nina Simone est évoquée, mais peut être un peu trop rapidement. En revanche, son caractère orgueilleux et sa volonté permanente de ne pas devenir une "victime expiatoire des "Blancs" (ce qu'elle reproche à Billie Holiday), sa fierté quand elle reçoit un diplôme honorifique de l'Ecole qui l'a rejetée, son désarroi face à ses hommes qui la maltraitent, ses bébés qu'elle a perdus ou sa fille qu'elle ne voit plus…sont bien retracés.

Ce n'est sans doute pas un grand livre, mais une fois refermé, vous n'avez qu'une envie : vous plonger dans l'oeuvre de cette petite fille qui se rêvait un autre destin et finira exténuée par l'impossibilité de l'atteindre.

Découvrir Nina Simone après avoir autant écouté sa musique me semblait logique car j'aime connaître le vécu des musiciens que j'aime pour pouvoir m'imprégner encore plus de leur musique.Sont retracés dans cet ouvrage l'enfance de Nina, ses débuts en tant que musicienne classique hors pair puis dans les bars, sa carrière internationale avec ses succès et ses échecs, sa vie familiale et amoureuse.
J'ai été ému et bouleversé et je n'ai pas pu lâché ce livre sans l'avoir fini. Je le conseille fortement!

Durant tout le roman, on suit Ricardo, nouvellement embauché auprès de Nina Simone. A travers ce personnage, on découvre la chanteuse sur la fin de sa vie. Et cela ne fait pas rêver : fatigue et douleurs, entourée de personnes intéressées principalement par son argent, souvenirs d'une vie difficile... c'est un portrait sombre de Nina Simone.
Le roman se lit facilement, on se laisse voguer au fil des pages.

Ce roman, reposant en partie sur des faits réels, retrace les derniers jours ( pas les plus glorieux ) de la vie de Nina Simone installée sur la Côte d'Azur, alimenté de fréquents retours en arrière sur sa carrière.
Nina, une sacrée nana dotée d'un fort tempérament forgé au fil du temps.
Elle s'indignera que des blancs veuillent déloger ses parents du premier rang lors de son premier concert public à l'âge de onze ans.
Plus tard, elle supportera mal d'être recalée au concours d'entrée au conservatoire ( seule noire parmi 800 élèves ) pour cause de racisme évident, sacrifiant ainsi une carrière de pianiste classique souhaitée.
Elle devra également abandonner son look ( robe blanche ), changer ses consommations ( verre de lait ), son répertoire ( Bach en particulier ), toutes ses bonnes manières au vestiaire, et se mettre à chanter, ce qu'elle n'a jamais fait, dans un cabaret malfamé.
Par la suite, elle sera spoliée par son mari, ses agents artistiques, souvent endettée, et brouillée avec sa fille.

Derrière ses airs de tigresse, de lionne revêche, , son tempérament "multipolaire", volcanique ( souvent en éruption ), se devinent, par le portrait touchant de cette grande artiste, toutes les rancoeurs accumulées, toute la douleur d'une femme blessée.

Tableau touchant de la fin chaotique de cette immense chanteuse

Bercée par la voix rocailleuse de Nina Simone que j'écoute depuis des années, j'ai découvert cette fiction inspirée de sa vie.
Une vie peu enviable en vérité, car cette gamine passionnée par le piano n'a jamais pu entrer dans l'école prestigieuse qui la faisait rêver et ce, certainement plus à cause de la couleur de sa peau que de son absence de talent.
Cette pianiste de talent va se retrouver propulsée chanteuse de jazz alors qu'elle n'aimait pas ça, elle va toute sa vie durant être exploitée tant par ses divers amants ou maris que par ses producteurs et l'industrie de la musique, qui vont tous se faire de l'argent sur son dos.
Elle va finir seule, malade, dépouillée de tout ce que ses proches auront pu lui soutirer jusqu'au bout.
Alors, oui c'est vrai qu'elle était considérée comme une diva capricieuse, une femme aux colères légendaires, sujettes aux sautes d'humeur, buvant trop, dépensant trop, mais c'était aussi une femme blessée, engagée politiquement, une femme ayant une peur maladive de la solitude.
J'ai été très émue par ce roman, il m'a permis de découvrir une autre facette de cette chanteuse exceptionnelle qui me touche à chaque fois que je l'écoute.
J'ai compris que cette voix éraillée exprimait une douleur profondément ancrée, une angoisse que rien n'apaisait, pas même des litres de champagne, et un chagrin immense, le sien mêlé à celui de tous ceux qui souffrent quelque part.

Portrait très touchant qui rend hommage à une grande artiste à travers sa solitude et son destin, qu'elle a subit malgré tout.