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sur 343 notes
Anna Wulf a rencontré un certain succès à la publication de son premier roman, sur les ventes duquel elle parvient d'ailleurs encore à vivre. Malgré tout, l'inspiration manque désormais, la crise existentielle est elle, au contraire, omniprésente. Contre ces diverses crises, amoureuse, identitaire, politique, littéraire, Anna se raconte, enfin raconte plusieurs pans d'elle-même, dans quatre carnets qui lui servent tant d'exutoire que de pont entre tous ceux-ci, désormais éclatés, pour se retrouver, entière, et donc elle-même.

En mettant au jour les carnets d'Anna, au même titre que l'histoire qui nous mène tant à la découverte de ces carnets qu'à leur écriture, Doris Lessing montre avec brio, dans une mise en abyme particulièrement réussie, le processus d'écriture en cours, le dérèglement de soi qui nuit à ce processus, toute la personnalité de sa protagoniste, dans ses bons comme dans ses mauvais côtés, et derrière elle toute l'histoire aussi, d'une époque, celle de l'après Seconde Guerre Mondiale en Angleterre.

Quant à la forme, j'ai été vraiment convaincue, enchantée par la structure narrative éclatée choisie qui correspond totalement à ce qui veut nous être décrit ; quant au fond, cependant, j'ai fini par me lasser et de certains carnets, un peu trop rébarbatifs au fil des pages, et d'Anna, qui m'est devenue de plus en plus antipathique et creuse - comme ses carnets en somme -.

Une découverte en demi-teinte de la Prix Nobel anglaise, dont j'ai surtout apprécié la modernité narrative.

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Un de mes romans préférés de la prix Nobel anglaise. Je sais que ce livre a fortement décrié la chronique lors de sa sortie, qu'on le cite principalement comme un manifeste féministe. Or, ce n'est pas du tout l'impression que j'ai eue en le lisant. Je l'ai d'abord lu comme un journal de la page blanche, un exercice de construction littéraire noyé dans l'histoire d'une femme militante communiste qui cherche son identité dans le regard des hommes pour finalement s'apercevoir qu'elle est seule maître de son existence. Autrement dit, l'histoire n'est qu'une prétexte pour approfondir l'idée impossible de décrire une feuille blanche. le résultat bien sûr est ce fameux carnet d'or, qui n'est pas directement accessible à travers le texte mais dont on perçoit des bribes dispersées dans le roman, au milieu d'autres carnets sensés chacun représenter un état mental, une émotion face à cette page blanche.
Magistral.
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Hello !
J'ai eu ça en cadeau de Noël et, vraiment, cette lecture me fait suer. J'en suis à la page 123 et je n'ai ressenti jusqu'ici qu'agacement et ennui.
Doris Lessing est prix Nobel de littérature et cet ouvrage est censé être son oeuvre majeure, la synthèse de sa vie, de son art, de sa pensée or je me fais chier comme un rat mort.
Le livre est découpé en sections:
- celles intitulées "Femmes libres" où deux connasses, euh deux copines, se retrouvent après une absence d'un an. C'est très théâtralisé et leur conversation à propos de leur psy et de leur haine des hommes ne m'intéresse absolument pas. le fils de l'une est un petit bourgeois oisif qui ne veut ni étudier ni travailler et j'ai envie de le gifler.
- celles intitulées "Les carnets" qui sont les carnets de notes de l'une des 2 copines censée être écrivain.
Je lis le premier de ces carnets qui rassemble les souvenirs d'Anna quand elle était en Afrique du Sud et qu'elle évoluait dans une cellule communiste. Tu parles d'une cellule communiste ! Un groupe de bourgeois blancs alcooliques oisifs, donneurs de leçons, méprisants, boursouflés de suffisance et persuadés de participer au Grand soir alors qu'en réalité ils passent leur temps à picoler dans un hôtel, servis par des boys.
Bref, je n'en peux plus.
Donnez-moi s'il vous plaît de bonnes raisons de continuer ou de bonnes raisons d'abandonner.
Merci d'avance.
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Après avoir lu les captivants romans L'été avant la nuit et Vaincue par la brousse, j'ai enfin eu le courage de m'attaquer à l'impressionnant roman de Doris Lessing, le Carnet d'or.
On y rencontre Anna Wulf, une femme libre, vivant seule avec sa fille, dans les années 50 à Londres. Autrice d'un seul roman, elle s'interroge sur les relations hommes-femmes, sur l'engagement politique (au sein du parti communiste) et sur l'acte créatif d'écrire. Elle note ses réflexions dans 4 carnets de différentes couleurs, pour les classer par thème. le roman n'est pas sans quelques longueurs, mais je suppose que pour l'époque (le livre date de 1962), évoquer la vie sexuelle d'une femme seule et ce de manière assez crue, était assez novateur.
A la fin, Anna rédige le Carnet d'or, qui synthétise quelque peu l'aboutissement de ces réflexions et lui permet de prendre des résolutions tant au niveau politique que sentimental.
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Cette fois c'est fait, j'ai lu "le carnet d'or". Des jours, des semaines qu'il accompagne mes moments lecture. Pas n'importe lesquels, les rigoureux, les concentrés. Et je reste perplexe. Que dire de ce roman de plus de 600 pages dense, foisonnant et exigeant?
Ai-je aimé? Oui, aucune hésitation. Et pourtant il y a eu des interruptions, d'autres romans se sont intercalés, pauses nécessaires, respirations. Mais il y a eu aussi les jours d'immersion, les longs partages, la connivence, la jubilation et tout ces moments sans lecture mais avec dans la tête des réflexions, des questions. En fait je crois que je suis surtout admirative.


Je suis bluffée par ce portrait de femme dans l'Angleterre des années 50 qui nous propose une multiplicité de thématiques politiques et sociales ancrées dans le contexte historique de l'aprè guerre.
Anna écrivaine vit à Londres, elle élève seule sa fille. Indépendante, engagée, elle a soif de liberté. Elle est en plein bouleversement comme l'est la société dans laquelle elle est plongée. Anna écrit, Anna questionne le monde, remet en cause le communisme auquel elle adhère, Anna vit sa sexualité de manière assumée et libre, Anna aime, Anna perd la raison.


Mais surtout je suis bluffée par ce travail de construction, cette réflexion sur la fiction, l'écriture. le carnet d'or est un récit fragmenté qui par petites touches construit une réalité, un portrait sensible et profond d'une femme, d'une époque, d'une societé. le roman se structure en différents écrits:
un roman "femmes libres" scindé en cinq parties entrecoupées de carnets: "un noir qui concernera Anna Wulf l'écrivain, un rouge pour la politique, un jaune où j'écrirai des histoires à partir de mon expérience et un bleu où j'essaierai de tenir mon journal".
Textes multiples, écritures multiples: récits, dialogues, pensées, analyses, descriptions, notes qui s'entrelacent, se répondent, se questionnent. Anna (Doris Lessing ?) aborde la politique, le racisme, les relations parents/enfant, la sexualité, les relations, homme/ femme, la folie...
Cette forme interrroge le travail de l'écrivain. D'une réalité, d'une expérience à la fiction par le travail d'écriture. Comment rendre compte de la complexité du réel et de l'être humain sans fragmenter, sans compartimenter? Comment ne pas trahir ce réel, ne pas le rendre fade?

Il faudrait plusieurs lecture pour être sûre de ne pas trahir, pour construire une analyse. Ces quelques phrases sont mon ressenti immédiat, sans trop de recul. Tentez l'expérience, c'est rude mais impressionnant!

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Notation impossible….
Il est de ces romans qui vous dépassent et qui dépassent même le cercle fermé des livres du monde entier. Il y a des romans qui se termine avec un goût incertain : on n'est jamais trop sûr de ce qu'on a lu et surtout, il y a comme une sensation de trop plein impossible à digérer.
C'est avec ce sentiment très instable et pas encore bien fixé que j'écris ces lignes sur une oeuvre, dit-on, majeure du vingtième siècle. Mon premier Doris Lessing – aurais-je le courage ou l'envie d'en lire un autre ? Rien n'est moins sûr.
Ce fut toute une expérience et sur la fin, presque une épreuve. Un roman d'une telle envergure ne peut laisser insensible. J'ai été traversée par des moments de grâce et par d'autres de lassitude extrême. La grande difficulté de ce livre est que l'autrice ou la narratrice, notre personnage Anna Wulf, dont on ne sait pas vraiment si elles se distinguent ou se confondent, a la fâcheuse manie de tout intellectualiser, d'être dans l'analyse constante du moindre aspect de sa vie.
Cette manière de procéder permet, à nous lecteurs, de lire de pertinentes réflexions tant sur l'engagement politique, que sur les relations amoureuses ou sur la condition féminine des années 50/60. Ces réflexions n'ont rien perdu de leur modernité et elles sont autant d'actualité aujourd'hui qu'elles ne pouvaient l'être à l'époque.
Aussi, j'ai grandement apprécié la thématique sur le désenchantement et la désillusion profonde que ressentent les personnages vis-à-vis du Parti Communiste. Ils perdent leur idéal, doivent renier leur conviction et faire face à des contradictions qui les plongent dans un mal être très profond teinté de cynisme terrifiant. de constater combien il est difficile de préserver ses valeurs, de lutter pour celles-ci m'a brutalement ramené à ma propre expérience politique. Comme les personnages, je suis en crise de foi et c'est dur au quotidien. Cette crise que traverse les personnages confinent presque à la folie : notre personnage principal qui n'arrive même plus à trouver sens à l'écriture s'enfonce au fil des pages dans un maëlstrom de malaise, de perte de repères, de tentatives avortées de retrouver la vérité, de liaisons amoureuses désastreuses qui l'enfoncent. A l'image de ses différents carnets, toutes les histoires se confondent, et on ne sait plus ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas.
La fin est particulièrement troublante. le fameux carnet d'or, qui arrive en tout dernier, a été une épreuve à lire tant la relation décrite est vicieuse, autodestructrice et surtout répétitive. Cette fin a été très pénible à lire : je tournais en rond et je ne comprenais pas où l'autrice voulait en venir.
Enfin, et même si je salue la structure particulière du roman divisée en plusieurs carnets qui interroge autant la création littéraire, le processus d'écriture, l'utilisation du langage aussi que la recherche de la vérité dans l'écriture, je m'interroge sur l'usage excessif de la symbolique des rêves. Alors certes, la période des années 50 était sans doute propice à ce genre de procédés psychanalytiques mais cela m'a laissé indifférente et grandement sceptique. Analyser autant ses rêves me paraît presque un peu du délire mystique.
En conclusion, c'est surtout l'histoire d'une femme déçue par son temps qui cherche sa place et analyse désespérément l'ensemble des souvenirs passé ou présents lui permettant de comprendre le sens de sa vie. Roman féministe, assurément. le livre interroge beaucoup le couple, la sexualité, la maternité et même les règles de manière très franche, ce qui m'a même agréablement étonnée. Un monument, tant par le nombre de pages que par la densité des éléments évoqués, un roman à plusieurs lectures. La plume se lit toute seule mais l'investissement intellectuel est certain. Vous êtes prévenus ;)
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Une femme en quête de son identité note ses expériences dans des carnets de différentes couleurs en fonction des thèmes abordés. Ce roman exceptionnel nous permet d'avoir une vision profonde et vivante de l'expérience féminine. C'est absolument à lire.
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Note de contexte : Ce livre m'a été proposé dans le cadre d'un challenge du Club de Lecture de ma bibliothèque. L'objectif était de me trouver un défi "long et écrit petit" (sic) : cela ne me fait pas peur, au contraire. En découvrant la quatrième de couverture, j'étais ravie : je n'ai jamais lu de Doris Lessing (prix Nobel tout de même !) et les thèmes sont très alléchants pour moi (Féminisme, émancipation, année 1960, politique populaire, création artistique, écriture...)

L'ouvrage s'ouvre sur un dialogue qui dure, dure, dure... La scène entre l'héroïne, sa meilleure amie revenue après une année d'absence et l'ex-mari de cette amie puis l'apparition furtive de leur fils, dure une soixantaine de pages, que j'ai fini par trouver interminables. J'aurais préféré que cette partie soit sous forme de morceau de théâtre je pense... J'avais déjà décroché avant l'arrivée du fils...
Le début du premier carnet m'a vaguement fait penser à Ulysse de James Joyce : c'est à ce moment-là que j'ai décidé de parcourir quelques pages de chaque carnet et d'abandonner...page 84...
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Ce livre est un fourmillement d'idées sur tous les sujets, très stimulant pour écrire. C'est extraordinaire comment la fiction et la réalité sont mêlées dans ce récit pour en extraire de vraies réflexions sur la liberté de penser, d'être, l'idéalisme, et la réalité crue de l'état de femme. Il y a aussi la psychanalyse, la lutte contre les principes éducatifs pour faire jaillir une personne auto déterminée… C'est très prenant et ardu comme la vie. Il faut un peu se battre pour suivre ses débats intérieurs, surtout lire ses pastiches de mauvaise littérature réalisés à la demande de personnes de télévision pour de mauvais scénarios. Bref, c'est éblouissant.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Ce livre est un coup de coeur total. Un pavé qui se dévore tant il est intelligent et percutant. Anna, autrice qui n'arrive plus à écrire, nous donne en réalité un roman qui se construit au fil des lignes et des alternances des carnets. Il respire une époque, celle du milieu du XXème siécle, du parti communiste, de la condition féminine et d'une sorte de malaise ambiant. Préface à lire ! Elle éclaire la lecture et ne spoile rien.
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