🌟 « Je me suis aperçue que ce dont j'avais besoin, c'était une quantité suffisante de bonnes choses. La lumière, le ciel et le balcon étaient de bonnes choses. »
🌟 le roman s'ouvre ainsi : l'auteure est témoin, dans un bar, d'une scène somme toute assez commune, banale. Un homme, la cinquantaine, que la narratrice appellera « le bel argenté », attire une jeune fille, qui lisait paisiblement, à sa table. Il commence alors un monologue et [monopolise la parole] jusqu'à ce que son interlocutrice l'interrompe pour lui raconter un récit personnel qui n'est pas sans faire écho à la situation dans laquelle se trouve ce duo atypique.
« Vous êtes bavarde, non? ». le ton est donné.
Le problème que
Déborah Lévy soulève, c'est le fait que cet homme, à aucun moment, n'avait envisagé que cette jeune fille puisse avoir quoi que ce soit à dire, qu'elle n'ait rien d'autre à faire que de l'écouter. Qui est le personnage principal et qui est le personnage secondaire ? Ce n'est pas toujours évident, et, surtout, ce n'est pas un état de fait, les rôles peuvent être inversés à tout moment ... peu importe le prix que cela puisse coûter.
🌟 Récit personnel, témoignage du fracas que cause un divorce à un âge où la vie ne devrait être qu'un « long fleuve tranquille »,
Déborah Lévy livre son expérience, son traumatisme, car oui, rompre (de son homme, de sa vie) réveille des douleurs enfouies, des cicatrices encore à vif, et c'est, à l'image de son déménagement, quitter une zone de confort pour une vie en travaux, dont les fondations sont à refaire de fond en comble.
Quel est le prix à payer pour être une femme libre ?
Certes, il faut se battre, il faut survivre plutôt que vivre, penser à ses filles plutôt qu'à soi, écrire devient nécessaire pour continuer, il n'y a plus de pause, plus d'insouciance, plus d'innocence.
Et les oiseaux.
Grands absents qui se manifestent, virtuellement ou réellement, alors qu'ils n'étaient plus entrés dans sa vie depuis longtemps. Porteurs de souvenirs, d'espoirs ou de menaces, ils sont un message. Un fil rouge.
Tout quitter n'est pas simple.
On se retrouve seul, on se laisse aller au gré des rencontres, des bienveillances et des hostilités, mais toujours les liens se tissent, imprévisibles, fascinants et inattendus. Pour redevenir le personnage central de sa propre vie, pour enfin être vu, être regardé, pour pouvoir affronter l'avenir, qu'il soit blanc immaculé, jaune d'espoir, ou houleux comme un « ciel à l'anglaise ».