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4,25

sur 2037 notes
Mais comment vous faîtes vous tous, babeliotes pour parvenir à faire une bonne critique? Je viens de finir ce roman, je me dis "wouah ça mérite une critique, c'est balèze, allons-y" et me voilà, perdue à chercher mes mots.

Et pour cause : on n'est pas chez les bisounours.

Nous ne sommes pas chez les bisounours, nous sommes dans un monde où les femmes sont, comme dans La Servante Ecarlate, condamnées à être soit des Epouses ou des travailleuses. Cela pourrait s'arrêter là.
Mais c'est bien pire.
Voilà que malheur de malheur, les adolescentes seraient pourvues de magies, magies qu'il faut bannir. Pour cela, elles sont envoyées pendant un an, l'année de grâce, sur une île pour se défaire de leur pouvoir si elles veulent vivre dans la communauté... C'est une idée de génie : les hommes les rabaissent, les dénigrent, leur font peur et en plus ils créaient une tension pour qu'elles se méfient les unes des autres, afin d'éviter de développer une solidarité entre elles. Afin qu'elles restent à leur place. Qu'est-ce qui va se passer sur cette île? Personne n'a le droit d'en parler. Mais elles voient les cicatrices sur leurs mères, leurs soeurs, certaines ne reviennent pas...
J'ai trop de chose à dire sur ce roman, qui derrière sa dystopie survivaliste féministe, me rappelle la vraie condition des femmes. Je m'arrête là et vous invite à le lire.
Je rajoute cette citation de Kaouther Adimi :" La mise en concurrence des femmes entre elles, créer une rivalité, empêcher toute sorte de sororité, tout cela nourrit évidemment le patriarcat."

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Les dystopies étant mon domaine de prédilection, je pensais avoir déjà brassé une bonne partie du genre … Je n'ai cependant pu que sauter sur l'occasion quand une amie m'a proposé cette lecture commune et quelle … claque !

Vous pensiez avoir tout vu ? Détrompez-vous !

Entre colère, beauté, pouvoir, magie, survie et rébellion, j'ai été happée pour l'histoire toute entière quitte à me demander moi-même si j'étais à ma vraie place dans la société, si moi aussi je devrais encore me battre en tant que femme … En réponse à ce questionnement, je ne peux que répondre dans l'affirmative…
Sous ce roman se dessine un alliage fort entre la Servante écarlate d'Atwood et Hunger Games. Entre féminisme et soumission, entre magie et nature, entre prédateurs et proies, entre cas de conscience et conscience collective, cet ouvrage brasse une société nouvelle où la place de la femme est plus que controversée.

Cette histoire, c'est celle de Tierney, Kiersten et toutes ces filles envoyées en année de grâce afin de permettre à leur magie de disparaître et de revenir aussi pure qu'un arc-en-ciel, afin de devenir la femme parfaite attendue, sinon les quartiers extérieurs vous attendent plus qu'impatiemment ... Cette histoire, c'est celle de ces filles dont toute l'éducation peut être remise en question. Cette histoire est une histoire de résistance et de solidarité !

La où réside la force mais aussi l'horreur des dystopies, ce que les desseins les plus sombres représentés sont en résonance avec notre propre réalité, nos propres travers, nos propres haines, mais aussi notre beauté intérieure et notre force de résister et d'avancer vers un monde unique et meilleur !

Si je vous conseille ce bouquin ? Les yeux fermés (Gardez-les bien ouvert lorsque vous serez dans le camp). Et n'oubliez pas, ce que je vois en vous, c'est l'espoir.
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Lors de sa sortie, « L'année de Grâce » a rapidement eu de bons échos, que ce soit sur la toile en général, chez les copines de Babelio ou encore sur des blogs auxquels je suis abonnée. N'ayant lu aucun mauvais avis, j'ai décidé de craquer et de découvrir cet ouvrage présenté comme un très bon mélange entre « La Servante écarlate », « Sa Majesté des mouches » et « Hunger Games ». Or, après cette lecture, je peux annoncer que la comparaison n'est pas fortuite. Ce one-shot m'a effectivement fait songer à ces trois oeuvres.

Avec effroi, j'ai plongé dans ce village où les Femmes ne valent pas mieux que du bétail : les hommes choisissent eux-mêmes leur future épouse pour enfanter leur descendance et celles qui n'ont pas de conjoint devront travailler pour la société. Les filles doivent accepter ce choix et ce, même si elles n'aiment pas la personne qui leur est promise… Mais le pire consiste à envoyer toutes ces vierges de seize ans en exil, afin de vivre l'année de grâce. 365 jours consistant à survivre seules dans un camp loin de la cité. 365 jours où elles seront livrées à elles-mêmes. 365 jours pour perdre leur « magie », un pouvoir que chaque femme possède, puisque le sexe faible est impie ! J'aime beaucoup les fictions mettant en avant les sociétés patriarcales et misogynes où les Femmes vont ouvrir les yeux sur leur quotidien, puis se révolter. le statut de ces héroïnes ne me laisse jamais indifférente et je sais d'avance que je ressentirai une myriade d'émotions pour celles qui oseront ouvrir les lèvres. Ce que va vivre Tierney et la trentaine d'adolescentes ne fera pas exception : j'ai été fascinée, écoeurée, furieuse, blessée et impressionnée. Plus j'en apprenais sur la ville, sur le camp et l'année de grâce, moins je restais insensible. Quelle société horrible, sombre et violente ! Heureusement qu'elle n'existe pas réellement… Cela dit, cette dystopie fait réfléchir sur notre propre monde, sur les combats féministes qu'il est important de défendre, sur l'oppression, sur les croyances ainsi que sur la place de la Femme ou des individus en général dans notre société. On est donc sur un chouette roman coup de poing qui pousse à la réflexion…

Kim Liggett a très bien géré le rythme de son histoire. Bien que l'on soit dans un huis-clos, on ne s'ennuie jamais et on assiste à une succession de rebondissements ou de révélations. J'ai énormément apprécié tout l'aspect survivaliste de ce titre ainsi que la montée en puissance de la démence de certaines filles. Les personnages principaux sont plutôt bien creusés et nuancés, en particulier Tierney, Kiersten, Gertrude, Ryker et Michael. Certes, certains tempéraments ont une base classique (ex : Kiersten la peste violente avec son groupe de harceleuses) toutefois, leurs traits gagneront en complexité au fil des chapitres. Ainsi, la narratrice m'a beaucoup plu. J'ai été conquise par son caractère rebelle, rêveur, observateur, vif, attentif, débrouillard, honnête et solidaire. Ses raisonnements ainsi que son évolution sont très plaisants à suivre. de plus, toute la partie avant la rencontre avec les braconniers m'a transportée, car c'était intense et oppressant. La jeune fille a vraiment su faire preuve de cran et d'initiative face à ces nombreux dangers… Ces derniers ne me laissaient pas de marbre. D'ailleurs, il me tardait de faire la rencontre avec ces hommes traquant et dépeçant les adolescentes chaque année ! Seraient-ils des alliés ou des monstres sans coeur ? Ce passage a été intéressant, bien que long… En outre, il manque quelques éléments sur ces individus et leur fonctionnement. J'aurais adoré en savoir plus sur eux… Ainsi, je reconnais avoir préféré le début ainsi que le retour de l'héroïne auprès de ses consoeurs.

Si j'ai aimé ce roman au point de le dévorer en une ou deux journées, je dois néanmoins avouer ne pas le trouver parfait. Tout d'abord, je n'ai absolument pas retenu le nom de la majorité des personnages secondaires. Hormis les cinq cités précédemment, la vingtaine de protagonistes m'a laissée indifférente. Que ce soit en raison de leur nombre ou du manque d'informations sur eux, je n'ai pas spécialement été touchée par leur destin ou par la mort brutale d'une poignée d'entre eux. de plus, j'ai jugé quelques péripéties très prévisibles. Un peu de surprise dans ma lecture aurait sans doute balayé les autres défauts… Enfin, j'ai trouvé l'univers prometteur, mais survolé. Même en ayant terminé le livre, j'estime qu'il y a encore beaucoup de zones d'ombre et de choses à développer ! Or, si la fin plutôt ouverte ne m'a pas dérangée, je pense qu'il serait bon de proposer une suite à cet ouvrage. Je croise donc les doigts pour que l'auteure rédige un jour un second tome et vous recommande tout de même ce page-turner glaçant et immersif pour grands ados.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Tierney vient de fêter ses 16 ans. 16 ans... l'année où la "magie" des jeunes filles se révèle et où pour éviter que les hommes en soient rendus fous elles sont exilées dans un lieu loin de leur village pour une année, le temps que cette magie se dissipe dans la nature. L'année de grâce, cette année dont aucune des femmes qui en sont revenu ne parle. Tierney se demande bien ce qui l'attend et arrivée au camp elle va devoir grandir et tenter de percer les mystères du monde qui l'entoure.

J'ai plongé la tête la première dans cette Année de grâce, une dystopie comme je les aime, pleine de mystères et qui donne immédiatement envie d'en savoir plus. La plume de l'auteure est agréable et donne tout de suite vie à ses personnages et à leur environnement, on s'attache vite à Tierney cette jeune fille indépendante et volontaire qui dénote dans un monde où les femmes ne choisissent jamais leur destin, destinées à devenir épouses et mères (pour celles qu'on estime être les plus chanceuses) ou à travailler toute leur vie sous les ordres des hommes. Tout manquement à la discipline ou tout soupçon sera sévèrement puni, exil dans les Quartiers extérieurs (des lieux déshérités où les femmes sont contraintes de se prostituer pour survivre) ou simulacre de procès suivi d'exécution en place publique. L'auteure mêle habilement les références et nous embarque dans son monde, le mystère est entier, on ne sait pas trop si l'histoire se passe de nos jours, au moyen âge ou dans le futur, de dangereux braconniers rôdent, l'environnement de la forêt et du lac bordant le camp est particulièrement hostile et voici le lecteur avide de percer le mystère.

Petit bémol pour le milieu du livre où on bascule pour quelques chapitres dans une accumulation de péripéties façon roman d'aventure débridé que j'ai trouvé peu crédible et un peu répétitif. Tierney va de danger en danger, manque mourir, s'en sort par miracle et affronte les épreuves façon super héros invincible... l'auteure a bien failli me perdre, s'éloignant du côté réaliste et crédible de son histoire qui faisait tout l'intérêt du livre. Heureusement le rythme redevient plus calme, l'intrigue retrouve sa cohérence et les mystères se dévoilent petit à petit. C'est un monde (malheureusement) très crédible qu'a imaginé Kim Liggett, un monde où les hommes exploitent les femmes sans aucun scrupule et les tiennent dans une ignorance qui permet toutes les manipulations. J'ai adoré la conclusion du roman, pas de manichéisme, pas de happy end façon paillettes ou héroïne extraordinaire qui renverse toute la société, juste une jeune fille qui refuse de se laisser berner, qui grandit et mûrit et qui comprend petit à petit le monde qui l'entoure. le chemin sera encore long pour plus de justice mais une petite graine est semée et va s'épanouir comme ces minuscules fleurs rouges qui parsèment le récit et l'apprentissage de Tierney.

Je vous recommande chaudement L'année de grâce, un roman passionnant et très accessible qui allie avec brio lecture palpitante et réflexions intéressantes. Un livre qui à mon avis peut être lu aussi bien par des ados que des adultes et une auteure à suivre.
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Je suis un peu embêtée au moment de me mettre face à mon clavier pour me fendre de ma bafouille sur "L'Année de Grâce", comme je le suis à chaque fois que la lecture d'un roman me laisse mitigée, tiède. Je ne suis pas à l'aise avec les entre-deux et c'est pourtant bien ce que me fait ressentir l'ouvrage de Kim Liggett: je suis comme entre deux eaux, partagée entre les qualités indéniables de cette dystopie qui a beaucoup fait parler d'elle lors de sa sortie (et à raison!) et ses défauts qui à moi m'ont parue assez rédhibitoires pour perturber, troubler ma lecture.
"L'Année de Grâce" prend corps à une époque indéfinie et dans une communauté fortement imprégnée de culture chrétienne (Eve, le serpent tout ça) au sein de laquelle les femmes ne disposent pas plus de droits que de leurs corps. Un peu comme dans "La Servante Ecarlate", on (les hommes) leur assigne des rôles: épouses, servantes, prostituées, on leur impose (les hommes toujours et la société qu'ils ont créé) des époux pour celles qui ont été jugées "épousables". le pied quoi, d'autant plus que les actes de rébellion aussi timides puissent-ils être, sont violemment réprimés, du fouet à la potence en passant par la torture. Par ailleurs, les adolescentes de la communauté sont particulièrement surveillées et se doivent l'année de leur seize de survivre à une épreuve dont il est strictement interdit de parler: l'"Année de Grâce"...
Parce qu'elles ont seize ans, qu'elles sont jeunes et jolies, qu'elles peuvent attiser le désir des hommes et la jalousie des autres femmes, parce qu'elles sont le printemps au coeur d'un hiver neurasthénique, on les a pourvu de magie -formidable métaphore pour désigner la sexualité ou en tout cas la naissance du désir- , magie dont elles doivent impérativement se défaire pour espérer gagner leur place dans la communauté. Pour ce faire, chaque année, on expédie donc les jeunes filles dans un camp loin de chez elle, à l'orée d'un bois et à la merci de braconniers sanguinaires. Là, livrer à elles-mêmes pour la toute première fois, les jeunes filles doivent lutter pour leur survie dans une violence que tout le monde feint d'ignorer mais qui laisse pourtant derrière elle bien des traumatismes quand ce ne sont pas des mutilations ou des cicatrices comme autant de marques au fer rouge.
Tierney a seize ans et s'apprête à vivre son année de grâce après la cérémonie du voile, tout aussi angoissante, qui détermine de quoi sera fait son futur. C'est une jeune femme indépendante, un rien rebelle qui a bien du mal à se faire à ce qu'on exige d'elle. le mariage? Très peu pour elle! La douceur feinte, la maternité, la dévotion? Non plus. Pour celle que son père a élevé comme un garçon et qui passe son temps à battre la campagne avec son meilleur ami, l'Année de Grâce et ce qui s'ensuivra sont autant d'épreuves. Coûte que coûte, bien sûr qu'il lui faudra lutter pour sa survie mais plus que tout cela, c'est aussi pour sa liberté, son indépendance, ses idéaux et l'avenir de toutes les femmes de sa communauté qu'elle devra prendre les armes. Dans le sang et les larmes. Dans la violence et la cruauté.
Par où poursuivre?
Peut-être par les points négatifs pour terminer ensuite sur une note positive..!
Deux, voire trois choses m'ont agacée et sont venues ternir ma lecture.
Tout d'abord et bien que je reconnaisse la pertinence de l'univers dystopique proposé qui m'a réellement fascinée, je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir aussi les influences à la source de laquelle l'auteur s'est sans doute abreuvée: "La Servante Ecarlate", "Sa majesté des mouches" mais aussi "Hunger Games" ou encore "Les Sorcières de Salem"... Ce sont des ouvrages que j'ai lus et aimés pour la plupart, des livres dont je suis heureuse de constater l'influence, la portée, la puissance du message mais dans cette "Année de Grâce", je les ai trouvés trop présents et outre que je me suis parfois débattu avec une impression de déjà vu, cela m'a empêché de m'immerger dans le texte autant que je l'aurai voulu. Bien sûr qu'il est normal d'être influencé et inspiré et on sait bien que toute création découle d'une autre mais là, c'était trop.
Mon deuxième grief, plus important et sans doute plus partiale concerne les personnages et celui de Tierney en particulier. Si certains d'entre eux sont nuancés, complexes et bien construits (Hans, Mickael, les parents de Tierney) la plupart des autres sont franchement manichéens et monolithiques, bâtis à l'emporte-pièce et sans nuance... Quant à Tierney... Parlons-en de l'héroïne (c'est bien ça le problème d'ailleurs, ce statut d'héroïne!) qui souffre clairement selon moi du "syndrome du personnage parfait", ce qui la rend parfois insupportable et ce qui m'a indubitablement empêchée de m'intéresser à elle. C'est bien simple, elle est parée de toutes les qualités: elle est rebelle, intelligente, altruiste, courageuse. Elle est celle qui veille sur toutes ses compagnes, qui a le bon savoir, celle qui se pose les bonnes questions. Celle qui souffre aussi, martyre de sa cause et capable pourtant de pardonner. le parfait personnage parfait! Et c'est absolument irritant. Je sais bien que c'est l'héroïne et qu'à ce titre, elle doit avoir des qualités pour se démarquer et justifier de son parcours mais là, c'est trop. le syndrome est partagée par bon nombre de personnage présent dans d'autres oeuvres, Kim Liggett n'en est pas la seule souffrante, mais plus ça va et plus ce défaut me hérisse.
Enfin, dernier grincement de dents pour l'histoire d'amour que j'ai trouvé trop rondement menée et un peu mièvre. Elle aurait gagné en beauté et en profondeur avec un traitement plus approfondi à mon sens (et perdu en mièvrerie).
Je sais que je suis grincheuse, mais promis j'arrête ici de déverser mon venin et je passe au miel, dont j'ai une réserve aussi importante de poison. Bien sûr que "L'Année de Grâce" comporte des qualités.
L'univers créé en fait partie et je l'ai trouvé si fascinant que même maintenant que le livre est refermé je ne peux m'empêcher de m'interroger: comment en sont-ils arrivés là? Pourquoi? Quels secrets, quels non-dits hantent encore la communauté?
J'ai également beaucoup apprécié l'atmosphère très lourde, très sombre qui nimbe une bonne partie du roman et particulièrement les passages où les jeunes filles sont isolées dans le camps. L'ambiance est malsaine jusqu'à créer une angoisse opaque, diffuse, presque capiteuse et on sent la tension qui progresse peu à peu jusqu'à l'étouffement ou l'étranglement des personnages... et des lecteurs. Autour de ce thème, j'ai également aimé la cruauté qui se dégage de l'ensemble. Qu'on ne s'y trompe pas, estampillé "ado" ou pas "L'Année de Grâce" est un roman ultra-violent, cruel, barbare et dont certains passages, bien qu'à peine esquissés, sont difficilement supportables. Cela lui confère une épaisseur et une gravité qui m'ont embarquée autant que faire se peut.
Je ne peux pas faire l'impasse ensuite sur la portée engagée et féministe du roman, d'autant plus nécessaire à la lumière de l'actualité récente (et moins récente d'ailleurs!), sur le message de lutte et d'espoir prodigués. Portée nécessaire donc mais on ne peut plus courageuse et intelligente également.
Et puis ces révélations finales, ces issues tragiques, ces chutes successives! Un vrai bonheur narratif qui a racheté presque à lui seul les insuffisances précédemment énoncées.

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L'Année de grâce est un événement attendu par toutes les filles de Garner County. Elles savent, depuis toutes petites, qu'elles assisteront l'année de leurs 16 ans à une cérémonie au cours de laquelle un époux leur sera attribué. Elles seront ensuite exilées pendant une année complète, loin de leurs proches, le temps que leur « magie » se dissipe au contact de la nature. Nul ne sait précisément ce qui se passe chaque année dans ce camp entouré d'une immense forêt. Nul ne sait ce qui s'y dit, les liens qui s'y nouent et les relations qui s'y assombrissent. Pourtant, ce que chacun sait, c'est que les jeunes exilées ne reviennent pas toutes de leur année de grâce…
J'avais repéré ce roman depuis sa sortie en 2020 et je n'attendais qu'une chose, qu'il sorte enfin en poche ! Ce n'est pas le coup de coeur attendu mais j'ai toutefois beaucoup apprécié cette lecture. J'estime que L'Année de grâce est un roman young adult vraiment prometteur, avec quelques bémols tout de même… Ce que j'ai apprécié : la narration à la première personne, le personnage de Tierney et son caractère affirmé, la découverte de cette société si particulière et de son fonctionnement ainsi que les échos à de nombreux éléments de notre réalité ou de notre histoire qu'on peut y lire, l'ambiance mystérieuse développée tout au long du roman, le rôle de certains personnages secondaires agissant dans l'ombre, l'écriture entre poésie et révolte, le message qui est certes parfois maladroit mais que l'on comprend tout de même aisément, la lecture métaphorique de cette « magie » féminine, les références aux fleurs… Ce que je n'ai pas aimé : la violence gratuite de certains personnages, un poil exagérée et contreproductive, les traits souvent caricaturaux associés aux hommes et aux femmes, l'évolution du roman vers une histoire d'amour (au secours !) et le triangle amoureux qui en découle. Que de belles idées dans ce roman ! Mais également, vous l'aurez compris, quelques choix curieux et dérangeants… Cependant, je retiendrai le positif et je suivrai certainement les futures parutions de Kim Liggett.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Une dystopie marquante, féministe, avec des personnages complexes, des rebondissements ... Noirceur et espoir de changement, ode à la liberté
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C'est l'histoire d'une adolescente, Tierney, qui vit au sein d'une communauté religieuse aux idées archaïques. Avec une trentaine d'autres filles de son âge, Tierney s'apprête à quitter sa famille et son village pendant une année entière. En effet, les jeunes filles qui sont dans leur seizième année doivent s'exiler en forêt, afin d'extirper toute la magie en elles. Chaque année, elles reviennent blessées, visiblement traumatisées… ou elles ne reviennent pas.

Toute l'histoire tourne autour de cette magie - qui terrifie les hommes - qui doit se révéler et dont les jeunes filles doivent se débarrasser, afin de devenir des épouses ou des travailleuses dociles lorsqu'elles reviendront au village. C'est un monde où les femmes n'ont pas leur mot à dire, où elles subissent les croyances patriarcales et archaïques.

Ce roman était incroyable, il m'a retournée les tripes. J'étais totalement captivée par ma lecture, une dystopie féministe assez glauque, qui m'a donné envie de me révolter et de crier.

Cette histoire met en lumière à quel point les superstitions et le sexisme pèsent sur les femmes. Une histoire qui nous amène à nous interroger sur notre propre société et qui donne envie de voir un peu plus de sororité !

[Chronique complète sur mon blog].
Lien : https://anaislemillefeuilles..
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Alors j'ai eu besoin de temps après avoir fermé mon livre. Littéralement encensé par mes bibliothécaires et les réseaux, ce livre me tentait déjà bien avant ces avis dithyrambiques. Avec tous ces avis, je vais éviter de revenir sur le contenu mais vous donner mon ressenti.
Révoltant et féministe, un roman coup de poing en tout point. Les femmes sont asservies et lors de leur année de grâce, elles sont envoyées dans un camp éloigné de tout pour perdre leur "magie", être brisée. Un roman que j'ai dévoré tellement j'avais hâte de savoir ce que Tierney allait faire pour changer les choses, ce qu'elle allait devoir vivre pour restaurer la vérité. Cette héroïne est attachante et courageuse face à l'adversité et surtout face à la cruauté humaine. Finalement, la violence est dans tout le roman mais l'auteure réussit magnifiquement à nous donner un moment de répit (pour la sauvegarde de nos petits coeurs et de nos âmes) avec ce paradis créé durant un moment. C'est différent, incroyable, captivant et bouleversant.
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Une excellente lecture que celle-ci !! Je dirais à la limite du coup de coeur. Il s'en est fallu de peu… il m'a manqué un peu de quelque chose, ou il y avait trop d'autres choses. Je ne saurais dire. Mais bref, je ne peux qu'en conseiller la lecture. J'ai aimé suivre l'évolution du personnage principal, cette jeune fille de 16 ans, qui va aller subir son année de grâce. le principe est atroce : on envoie toute les jeunes filles sur une ile perdue, fortifiée, afin que la soit disant magie en elle s'en aille. En gros, la magie, c'est la féminité, les désirs, les pulsions, l'envie de passion, l'indépendance… Les filles doivent revenir ‘'formater'' pour être maintenant de bonnes épouses, qui ne dit jamais un mot plus haut que l'autre, et qui enfante, un garçon, de préférence. Ce livre heurte des sensibilités, notre féminité. Heureusement, des choses se trament dans l'ombre… Bref, un récit éprouvant, mais raconté de façon très juste. Beaucoup, beaucoup aimé cette lecture !
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