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4,25

sur 2037 notes
Qu'elles s'adressent à un public Young adult comme Hunger Games, Divergente ou à un public adulte comme La Servante écarlate, j'aime les dystopies.
Pour en avoir beaucoup entendu parler, j'étais impatiente de lire "L'année de Grâce". Comme beaucoup de dystopies, ce livre traite de la condition féminine et du "danger" que représente les femmes pour les hommes. Danger qu'il est nécessaire de neutraliser à l'aide de lois, de rituels établis par...des hommes. Ici l'auteure nous fait vivre une année particulière auprès de très jeunes filles dont le "pouvoir" s'est révélé (entendez par là qu'elles sont en mesure de procréer ) et qui dotées de "magie" peuvent rendre les hommes fous (bref, ce sont de dangereuses tentatrices !) . Pour le bien de la communauté, elles sont emmenées dans une contrée lointaine pour que leur magie s'exprime loin de tous et qu'elle puisse s'éteindre. A leur retour, c'est le mariage qui attendra les plus chanceuses (sic ), pour les autres ce sera une vie dans les champs ou consacrée à quelques tâches subalternes. Mais tout ça, c'est à condition qu'elles s'en sortent vivantes et cela est pour le moins incertain…
En quelques lignes, le sujet est lancé et l'intrigue se met rapidement en place. Pas de temps mort dans ce livre . Tout se bouscule, se précipite et tient en haleine le lecteur. Sitôt ouvert, je n'ai pas pu refermer ce livre. J'ai oublié qu'il s'adressait à un public "dès 13 ans" parce qu'il s'agit d'une histoire universelle : celle des femmes.
Un très gros coup de coeur.
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J'étais impatiente de lire ce roman dont je n'ai vu que des bonnes critiques depuis sa sortie, et je regrette de ne pas l'avoir découvert plus tôt : je tiens mon coup de coeur de l'année 2021 ! Si vous appréciez les récits dystopies féministes avec une pointe de fantastique, ce livre est fait pour vous !

Une dystopie centrée sur le féminisme
Dans le village de Tierney, notre héroïne, les femmes sont soumises aux hommes. Elles n'ont aucun droit, même pas celui de rêver, et les hommes décident de leur sort : devenir des épouses, des travailleuses, des prostituées. Toutes apprennent très tôt à cacher leurs émotions pour ne pas trahir leur désaccord avec les lois en vigueur dans cette société. Toute rébellion renvoie à un acte d'impiété et la coupable est aussitôt exécutée par pendaison ou bûcher.

Les hommes ont la conviction que leurs femmes possèdent une forme de magie qui les rend très fortes. Pour les purger de cette magie et les transformer en épouses, ou travailleuses convenables, elles sont envoyées à l'adolescence pendant une année dans la forêt dans un camp où elles vivront en autonomie. Aucune femme ne parle de l'année de Grâce quand elle en revient. Et certaines n'en reviennent pas…

Dans ces circonstances, on pourrait penser qu'une solidarité féminine s'organise, d'autant plus que les femmes sont supérieures en nombre au village. Mais il n'en est rien. Au contraire, le jour de l'année de Grâce sont choisies celles qui deviendront les futurs épouses à leur retour. Et avec peu de maris disponibles, elles ont tendances à user de stratagèmes pour être les heureuses élues. Encore qu'être épouse signifie engendrer des fils et certaines seront répudiées ou tuées pour ne pas avoir failli à leur devoir, ou parce qu'elles n'ont pas éliminé leur magie…

Dès le départ, l'auteure nous entraîne dans une intrigue qui nous rappelle d'autres romans centrés sur l'oppression féminine.

Le premier livre qui vient à l'esprit est bien évidemment La servante écarlate de Margaret Atwood pour le rôle attribué aux femmes dans la communauté et la manière dont elles vivent leur féminité : dans des croyances religieuses qui les détournent d'elles-mêmes.

J'ai également perçu un rapprochement de ce livre avec l'histoire des sorcières de Salem, assassinées si elles s'écartaient des lois patriarcales du village ou si elles devenaient gênantes pour leurs maris sous couvert de « pouvoirs magiques ».

Pour finir, et malgré une intrigue différente, j'ai retrouvé l'ambiance du film le Village du réalisateur Night Shyamalan pour sa ressemblance avec ce village autonome et étouffant, où les croyances liées à des êtres fantastiques sont très présentes et soudent l'organisation de la communauté.

L'année de Grâce : Hunger games ?
C'est à travers les yeux de Tierney, l'héroïne, que nous allons vivre cette année effroyable au sein de ce camp étrange qui a vu passer des milliers de jeunes filles avant elles, totalement livrées à elles-mêmes.

Dès le départ, Tierney a plusieurs avantages qui vont lui porter préjudice au sein de sa « promotion » d'année de Grâce : elle est lucide sur l'organisation dans laquelle elles vivent, reste dubitative quant à la présence réelle de la magie et surtout n'a jamais embrassé sa condition de fille, toujours éprise de liberté et d'égalité face aux hommes. Elle connaît également un peu de médecine grâce à son père et ne sait pas cacher ses émotions. Sa personnalité entière et son envie d'aider les autres va peu à peu l'exclure du groupe, ainsi qu'un incident survenu avant leur entrée dans le camp.

Dès lors, tout ce qu'elle va tenter d'entreprendre pour aider à la survie de l'ensemble du groupe va être mal perçu et elle va s'attirer la haine de Kiersten, la fille populaire (et peste) du village, ce qui ne va pas favoriser des alliances.

Or, survivre quand on est seul dans un milieu hostile va s'avérer très difficile. Il lui faudra toute sa force mentale et l'aide parfois inattendue de ses soeurs, ou d'autres personnes bienveillantes pour y parvenir. D'autant que les filles précédentes ne leur ont pas non plus fait de cadeaux en partant et qu'en dehors du camp, il n'y a que la forêt et ses braconniers assassins.

Avec cette Année de Grâce, c'est tout le processus de survie qui est mis en lumière au sein d'un groupe. L'auteure explique très bien comment se dessine un leader, parfois peu avisé, et l'effet de groupe qu'il peut entraîner, en utilisant la peur et une doctrine religieuse. Elle montre les conséquences du rejet chez les membres exclus, ou encore la peur de ne pas réussir qui peut entraîner la mort.

Elle nous donne à voir surtout à quel point certaines filles sont obsédées par l'idée de reproduire le seul fonctionnement qu'elles connaissent : les règles du village, au lieu de profiter du moment de liberté qui leur est offert. Cela donnera lieu à des créations atroces comme un autel de pénitence sur lequel seront accrochés les doigts et membres coupés des filles qui auront été impies.

La course à la découverte de sa magie deviendra alors obsédante et quiconque remettra son existence en question sera écrasé par le groupe, ou pire, livré aux braconniers en dehors du camps pour être découpée en morceaux.

Magie ou fantasme ?
Dès le départ, on ne sait pas si la magie est vraiment présente dans ce village. Si la plupart des jeunes filles en sont convaincues, Tierney doute…jusqu'à ce qu'elles arrivent au camp et que toutes voient leurs yeux devenir complètement noirs avec le temps et percevoir la réalité de manière étrange.

D'autres faits étayent la réalité magique : les rêves étranges et réalistes que fait Tiernen, le squelette en haut de la crète qui change de position à chacune de ses visites, les bruits étranges que toutes perçoivent la nuit sans en déterminer la cause…

Il faudra une révélation décisive sur le sujet pour découvrir la vérité. En attendant, nous serons toujours dans le doute et nous vivrons l'histoire avec les mêmes craintes que les jeunes filles…

Si l'on considère la magie comme une métaphore de la libération féminine, on peut envisager que Kim Liggett nous explique les manigances réelles des hommes du village pour dompter leurs futures femmes. Quoi de mieux que les broyer à l'adolescence, l'âge où l'on se rebelle, afin qu'elles soient dociles à leur retour avec cette année en autonomie dans la forêt ? le village sera alors perçu comme la seule échappatoire possible et les enfermera un peu plus dans un dogme qu'elles seront encore plus enclines à appliquer. Et aucune ne souhaitera s'évader d'une prison qu'elles auront choisi d'habiter…

Partie Spoilers : Derrière l'horreur, l'espoir



En conclusion : L'année de Grâce est un roman coup de poing dont on ne sort pas indemne. C'est une ode au féminisme et à l'adolescence qui, malgré un récit jonché d'épreuves pour l'héroïne, nous apporte un beau message d'espoir. Un vrai coup au coeur !
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Voilà un petit moment que ce livre me faisait de l'oeil. Et une fois commencé, je n'ai pas pu le lâcher, j'ai dévoré ses 400 pages en une journée et j'ai adoré !
C'est un monde qui ressemble un peu au passé mais qui pourrait être le futur d'une société où le patriarcat aurait vraiment été poussé à l'extrême. Pendant leur « année de grâce » , les jeunes filles sont enfermées dans un camp où elles devront survivre à la précarité, aux braconniers, à la folie et surtout aux autres afin de perdre leur magie. C'est la vie de Tierney, jeune héroïne rebelle et frondeuse, que l'on va suivre pendant cette année.
C'est palpitant, prenant, terrifiant, et surtout un très bel hommage à la sororité.

Certain.e.s ont été déçu.e.s par la fin mais moi je vois plutôt ça comme une métaphore de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, le moment où on doit se ranger.
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L'Année de Grâce est un titre qui me tentait énormément, depuis sa sortie en fait. Les avis sont unanimes quand à la qualité du roman alors quand je l'ai vu à la médiathèque, je n'ai pas pu résister et ô combien j'ai bien fait ! Coup de coeur inattendu!

Le roman est féministe, c'est un cri du coeur. La dystopie est intéressante et cela change de ce qu'on peut retrouver à ce niveau-là, bien que le roman m'ait fait aussi pensé un peu à The Book of Ivy ou au Dernier Jardin. C'est dans la lignée et j'adore ce genre de dystopie, j'en suis bien friande.

Il y a plein de messages forts, actuels, qui ont trouvé écho en moi. Ce titre fait clairement réfléchir. On y retrouve certains thèmes comme la condition de la femme dans un monde patriarcal, la place des femmes dans la société, les inégalités des sexes mais aussi sociales, le fait de naître fille dans un monde d'hommes, l'ascendant psychologique, les superstitions, les gourous, la secte, être contrainte en permanence, pas de liberté, pas de choix, la sexualité... Tout est très noir, négatif dans ce roman et ce jusqu'au bout, bien que quelques pointes d'espoir brillent. L'autrice dénonce tout cela. Nous sommes face à une secte religieuse et à caractère sexuel.

Nous avons le droit d'être libre, de faire nos propres choix. Nos âmes, nos corps, nos coeurs nous appartiennent. Ensemble, les femmes sont plus fortes, ont le droit de laisser éclater leur voix, de rêver et d'espérer.

Pendant une bonne partie du roman, nous sommes au même point que l'héroïne Tierney. Nous ne savons pas ce qu'est exactement l'Année de Grâce, ce qu'il se passe réellement chaque année, si cette magie que l'on dit enfouie au sein des corps des jeunes filles est réelle ou non. Nous découvrons absolument tout par son biais, en même temps qu'elle.

Il y a de nombreuses victimes à déplorer, c'est terrible et bien cruel. Les morts des jeunes femmes élues sont affreuses : par suicide, chassées, torturées, charcutées par les Braconniers, ces hommes du dehors qui croient en la magie même si c'est beaucoup plus compliqué que ça.

Nous avons deux personnages contraires dans ce roman : Tierney et Kristen. Kristen a de l'emprise sur les autres filles, c'est une démone manipulatrice qui lave le cerveau des autres et les garde sous sa coupe, une illuminée. Quant à Tierney, elle est plus terre à terre, manuelle, pleine de doute, elle essaie de comprendre la situation, de découvrir la vérité.

Nous avons une romance qui m'a beaucoup plu. Je sais qu'elle ne fait pas l'unanimité et pourtant, elle apporte un vrai plus, une pointe de lumière dans ce roman si sombre. Et il faut bien le dire, les hommes ne sont pas tous des monstres, loin s'en faut.

C'est terriblement intrigant, mystérieux, horrible aussi, révoltant, choquant, angoissant et j'avoue que ça fait même un petit peu peur par moment. L'ambiance est vraiment dingue et fait toute la différence.

J'ai trouvé les révélations finales complétement dingues. C'était bluffant et cela s'est terminé en apothéose ! La fin est d'ailleurs assez ouverte à mon sens mais je ne pense pas qu'il y aura de suite. A dire vrai, le roman est parfait tel qu'il est.

En bref, L'Année de Grâce a été mon premier coup de coeur de l'année 2021 et je ne m'y attendais tellement pas. Une pépite que j'ai déjà très envie de redécouvrir et mon regard sur ce roman en sera bien différent vu que maintenant, je connais toute la vérité !
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Wow, quelle claque ce bouquin !

J'avais entendu d'excellents échos à son sujet sur Instagram. Et on m'avait aussi dit qu'il mettait très en colère (mais sans que ce soit négatif). Tous ces avis avaient raison.

Nous découvrons l'histoire de Tierney, qui évolue dans une société qu'il est impossible de situer dans le temps et l'espace. La vie y est régie par des règles très strictes (envers les femmes) et une profonde croyance en un Dieu qui s'apparente assez au Dieu des Chrétiens (si j'en crois la mention de la Bible à un moment donné). La vie y est très dure, donc, pour les femmes. Traitées pour ou moins comme des sorcières, elles n'ont pas le droit de chanter (elles en profiteraient pour lancer des sorts), pas le droit de se regrouper, de prier en silence (ça aussi c'est une façon de lancer des sorts), doivent impérativement avoir les cheveux longs et tressés et porter au bout de leur natte un ruban de couleur indiquant leur statut (blanc tant qu'elles sont enfants et « pures », rouge l'année de leurs 16 ans et noirs lorsqu'elles sont mariées), doivent épouser le mari que les hommes leur ont choisi ou devenir des travailleuses (pour lesquelles la vie semble très rude). Et, pire que tout, elles doivent subir l'année de Grâce. Pendant toute une année, parce qu'on leur prête le pouvoir d'attirer les hommes et de les détourner de leurs épouses, elles sont comme bannies de leur village et doivent survivre dans un environnement hostile, au coeur d'une forêt sur une île, le temps de se débarrasser de leur « magie ». Alors, seulement, elles pourront revenir dans le village. A condition qu'elles survivent.

Sincèrement, ce roman, cette histoire, m'ont fait froid dans le dos, m'ont révoltée, m'ont mise hors de moi. Cette société est tellement horrible, injuste (et je n'ai pourtant aucun à imaginer que ça ait pu réellement exister dans le passé ou que ça se rapproche fortement de ce que vivent encore certaines femmes). Et ce que vivent ces jeunes femmes durant leur année de grâce est tout simplement inhumain. C'est violent, brutal, perturbant. Très vite, je me suis attachée à Tierney, à l'espoir qu'elle pourrait changer les choses, s'en sortir, réussir à obtenir une vie meilleure. Très vite aussi j'ai appris à détester Kiersten, son ennemie.

J'ai dévoré ce roman en peu de temps, j'avais vraiment du mal à le lâcher. J'étais prise dans l'histoire, avide de savoir comment les choses allaient tourner pour Tierney. J'ai adoré l'écriture, le rythme, l'ambiance angoissante qui nous accompagne tout au long de notre lecture. L'autrice ne nous lâche pas, ne nous laisse pas le temps de respirer. L'univers qu'elle décrit est impitoyable et tellement réaliste.

Ce fut vraiment une lecture coup de poing, qui suscite une multitude d'émotions et que je ne peux que recommander à tout le monde.
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Époustouflant

Un savant mélange du génialissime La servante écarlate, Hunger Games et le film le village.

Coup de coeur immédiat

Dés le 1er chapitre, Kim Liggett vous happe. Plongeon dans un  univers patriarcal. La « Femme » n'a pas sa place dans le société de Tierney. A 16 ans, elles doivent s'exiler pendant un an dans un camp. Une seule issue pour revenir parmi les leurs mais surtout leur mari : perdre leur magie.

Femme mariée et soumise

Une année de grâce pour Tierney qui va se poser des questions existentielles. Elle ne sent pas particulière ni auréolée de magie. Elle devra se battre contre elle-même mais aussi contre ses compatriotes. La solidarité féminine existe t-elle ?

Roman fantastique et féministe

KL a l'art et la manière de poser une réalité ou un passé pas si lointain. Un univers fantasmagorique. Et si tout ce qui faisait l'essence même d'une femme était une tare pour l'homme. La « femme » est son propre fardeau.

Froid dans le dos

KL met en place une intrigue dérangeante. Elle pousse à la réflexion sur la société d'aujourd'hui. Quelle est la place de la femme actuelle ?

Une manifestation judicieuse

KL aborde la phallocratie, le mariage forcé, les conventions sociales, la religion trop présente et bridée par l'homme. Une allusion aux sectes et à certains pays qui tolèrent à peine la femme.

Un message d'espoir.

Avec sa fin remarquable, KL doit proposer un tome 2.
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Une dystopie fréquemment comparée à La servante écarlate en cela que le sort de la femme en constitue le centre.
Dans une petite bourgade d'un pays jamais nommé, à une époque indéterminée, Tiercey vit avec son père médecin, sa mère au foyer et ses 4 soeurs. Jeune fille qui tente de se dérober aux règles corsetées d'une société qui nie toute individualité aux femmes, qui les considère comme des êtres potentiellement dangereux dont il faut annihiler toute volonté par le mariage - synonyme ici d'asservissement - Tiercey profite de ces derniers moments de liberté avant de partir pour son année de Grâce.
Aucune des femmes qui en est revenue n'a jamais révélé ce qu'elle a vécu : certaines sont rentrées mutilées, perturbées, d'autres ont simplement disparu, succombant aux attaques des braconniers. Un mystère entoure cette année de retrait durant laquelle les jeunes femmes d'une même génération sont bannies, amenées dans la forêt pour vivre une expérience dont tous les adultes connaissent les dangers.
La société décrite par l'auteur est d'une rare violence et d'une cruauté institutionnalisée. Très hiérarchisée, le pouvoir des hommes y est sans limite - jusqu'à interdire aux femmes de rêver - et les règles sont érigées dans le seul but de maintenir leur autorité tout en assouvissant sans vergogne leurs pulsions. Les épouses et filles ne sont pas les seules à subir cette domination : à la lisière de la bourgade, dans les « quartiers extérieurs » existe aussi toute une population reléguée, asservie aux seuls besoins et désirs de l'élite.
Le cheveu tressé serré, discipliné, le corps corseté, l'imaginaire bridé : le quotidien des femmes est entièrement centré autour de la famille, de la satisfaction des hommes, du respect de règles liberticides.
C'est un excellent roman où l'on retrouve tous les archétypes associés à la féminité depuis la nuit des temps : le pouvoir de séduction, dont la chevelure constitue un attribut maléfique, susceptible d'ensorceler, la menstruation et le pouvoir de donner la vie, la forêt à la fois sombre mais qui protège et nourrit. Bref, la femme est une sorcière dont il convient de neutraliser les pouvoirs par tous les moyens.
On ne s'ennuie pas une seconde, l'auteur ménage ses effets et construit son récit de façon à maintenir le lecteur en tension permanente. Et la fin est plutôt réussie – ce qui ne gâte rien !
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J'ai dévoré ce roman, emportée par le destin tragique de toutes ces femmes. le personnage de Tierney est fort, courageux et profondément sensible. Cette dystopie est particulièrement bien écrite et nous tient en haleine de la première à la dernière page. le parcours initiatique est cruel, violent, révélateur des faiblesses humaines mais on espère que le changement est possible. A lire absolument pour les amateurs du genre.
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Mon avis pourrait tenir en deux mots : "Lisez-le."
Mais pour vous convaincre je vais quand même écrire un peu plus 😉

L'année de Grâce est un livre jeunesse absolument génial. La qualité est bien au rendez-vous.
La plume est addictive, fluide et jolie.
Les personnages sont très bien construits avec des évolutions crédibles.
L'univers dystopique tient bien debout. Ni trop complexe ni trop simple. Facile à comprendre mais intéressant.
Et enfin le message féministe est délivré avec force et finesse.

Je me réjouis du succès mérité de ce livre.

C'est une lecture super agréable, qui m'a vraiment transportée avec Tiarney dans son année de grâce.
Le message derrière l'histoire c'est une chose mais il ne faut pas oublier que ce livre est un excellent roman de dystopie fantastique.
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Avec l'Année de Grâce, nous sommes envoyés directement au coeur d'une société où les hommes dirigent absolument tout. Les femmes sont rabaissées et n'existent que pour servir les hommes. Afin d'assoir leurs autorités, chaque jeune fille de 16 ans part faire ce que l'on appelle l'année de Grâce pour qu'elle se débarrasse de sa "magie".

Ce roman est un croisement de différentes inspirations. On y retrouve bien sûr la servante écarlate, Hunger games mais aussi ce film de 2004 que j'aie vu plus jeune le village. Et c'est franchement réussi.

On est happé par l'histoire de Tiernen et dans le monde dans lequel elle évolue. Un monde pervers emplit de violence. Les passages cruels ne sont pas censurés comme dans de nombreux romans jeunesse / jeune adulte ce qui donne une réalité dangereusement palpable.
J'ai vraiment beaucoup aimé l'évolution du groupe des femmes. Doucement, elles s'éveillent. Ces passages sont écrits avec beaucoup de finesse et l'on ressent tellement la colère, l'impuissance puis finalement la révolte !

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