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sur 1092 notes
Les Chastaing constituent une famille parfaite en tous points : deux fils beaux comme des dieux, réussissant brillamment dans leurs études, une fillette surdouée, réalisant à onze ans des estampes japonaises, deux parents aux petits soins pour leur merveilleuse progéniture. Quand un requin-bouledogue dévore la jambe de Thadée, la façade impeccable de la famille Chastaing commence à se craqueler petit à petit, et finit, 413 pages plus loin, à terre, en morceaux épars et irréconciliables.

413 pages pour suivre la descente aux enfers d'une famille, une famille plutôt normale à première vue, une famille qui pourrait être celle de nos voisins. 413 pages pour rentrer dans la tête d'un psychopathe égocentrique et maladivement jaloux et découvrir les extrémités auxquelles les fous peuvent se résoudre. Mais finalement, qui est vraiment sain d'esprit dans cette histoire ? A part Zachée, plein de bienveillance et de bonté, homme parfait s'il en est, chacun finit par révéler sa violence cachée, son sadisme dissimulé. A chaque page, on s'enfonce de plus en plus dans l'atrocité banale, chacun y allant de sa petite action condamnable, voire de son crime gratuit.
L'histoire est finalement simple, et on est informé de la répartition des rôles dès le début : Zachée est la perfection incarnée, un homme désintéressé et naturellement bon, en plus d'avoir un corps de rêve, Thadée au contraire est un sadique psychopathe ayant toujours très bien caché son jeu, jusqu'à ce que la perte de sa jambe révèle sa vraie nature. Même les parents sont finalement assez simples à cerner, entre la caricature de la mère vouant un tel culte à son fils aîné qu'elle est incapable de regarder la vérité en face, et l'image classique du père qui s'invente une conscience après vingt ans de relation extra-conjugale. Les rôles sont distribués, le massacre peut commencer.

Alors, fascination morbide ou véritable appréciation du récit? Je dirais que c'est plutôt la fascination morbide qui m'a poussée à finir ce livre : l'envie d'aller jusqu'au point final du démantèlement de cette famille, et la promesse des autres lecteurs d'un tournant phénoménal à la page 240. Non, je n'ai pas particulièrement apprécié ce récit, même s'il faut rendre à l'auteur un véritable talent pour nous faire sombrer dans les méandres gluants de la fange familiale des Chastaing. J'ai trouvé l'histoire caricaturale, peu crédible et assez attendue, même si je me suis, comme beaucoup d'autres, laissée emportée par l'angoisse latente qui transpire de ces pages.
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Aloha. *geste shaka*

C'est une publication sur le site de Folio et mon grand intérêt pour le surf qui m'ont fait acquérir ce bouquin. Au niveau du surf, je n'ai rien à redire. L'autrice nous indique bien des termes inhérents au monde du tube. D'ailleurs, ceux qui n'y connaissent rien risquent d'être un peu perdu dans la lexicologie qui défile. Mais c'est bien là, le monde du surf et l'univers y est bien ancré tout comme le surf camp de la Réunion. C'est sous cette trame au drame de fond tout comme un mauvais mushy que nous faisons face à une famille au confort relativement bourgeois. La chose classique en somme. Une mère très fière de ses enfants, mais une mère relativement insupportable. Un père qui projette tout autant. Des enfants représentatifs de Caien et Abel, le bien, le mal. le vice et la vertu. Et une fille émotionnellement détachée de tout. Voici cette soupe à la grimace que les garçons de l'été nous servent.

J'ai attrapé ma planche de surf et j'ai foncé droit sur une vague d'enfer.

Dans l'ensemble, l'histoire n'est pas trop mal même si je déplore des personnages qui frôlent, à la limite, la caricature, mais le monde du surf qui se fait à l'entour permet de gommer ces vices de forme chez cette famille dysfonctionnelle qui entre nous est encore un bon fond de commerce des maisons d'édition. J'ai parfois été surpris même choqué par le sort réservé à l'un des protagonistes et pour le coup je dois avouer que c'est un vent offshore qui m'a porté à la lecture sur ces vagues mugissantes d'un drame en pleine mer. Les chapitres, qui font à chaque fois parler un personnage, permettent d'établir de véritables connexions entre les protagonistes : qui aime qui, qui veut quoi, les désirs profonds de chacun et, souvent, des désirs peu reluisants. L'être humain est plein de surprises, ceux de ce livre aussi. Parfois, c'est léger et parfois c'est lourd, c'est gloomy comme un vague.

J'ai tenu dans la vague pendant des heures !

Malheureusement, je n'ai pas trop aimé le dernier chapitre que j'ai trouvé relativement surjouée à l'extrême. Je ne suis plus resté dans le creux de la vague. Ma tête a heurté un rocher, suite à un wipe-out. Lorsque je suis revenu à moi, j'ai souris en lisant les deux dernières pages.

Au passage, la couverture du bouquin est digne d'une chanson des Beach-Boys, c'était fun. Prendre l'air, respirer, parfois s'noyer la vague.

J'ai attrapé ma planche de surf et j'ai foncé vers une vague monstrueuse. Mourir en faisant ce que l'on aime n'a rien de dramatique. La vague finira bien par tous les emporter. Toi en premier.e lecteur.ice. Tu vas boire la tasse, mais pas au fond de la piscine.
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Les garçons de l'été ou la malédiction des Atrides
D'abord Rebecca Lighieri pose ses personnages sur l'échiquier : les deux frères, Thadée et Zachée, deux beaux gosses, brillants, sportifs et férus de planche à voile. Mylène, la mère éperdue d'amour et d'admiration pour ses fils et plus particulièrement pour son fils aîné Thadée. Puis nous avons Jérôme, le père, tourmenté et hanté par le malheur qu'il a déclenché étant trop heureux avec sa maîtresse.
« Il me semble avoir appris quelque chose de ce genre au cours de mes études secondaires, à savoir que pour les Anciens, mieux valait ne pas attirer l'attention des dieux ni susciter leur ire par un excès de chance, de gloire, de bonheur. J'ai commis une faute et Thadée l'expie dans sa chair. Mais je vais me racheter, être désormais un homme irréprochable et modérément heureux ».
Et puis il y a Ysée, la petite soeur sans empathie aucune. Serait-elle aussi méchante que Thadée ? je le pense sauf qu'elle ne succombe pas à ses mauvais instincts. Une fois les pièces disposées sur l'échiquier, le navire prend le large c'est alors l'envol vers un monde de tragédies. Tout dérive dans cet univers cruel, vampirisé par des âmes sombres. Après cet accident terrible, les lendemains de Thadée sont faits de désespoir et de haine. Il n'a plus d'espérance, il a désappris à aimer et à espérer. Carpe Diem était le maître-mot et l'idéal de son existence.
Surgissent, bien sûr tout au long de ces pages graves, des images bibliques et de mythologie avec l'esprit de vengeance qui ne cessera d'imposer sa justice barbare que lorsque celle-ci sera rassasiée. Avec les garçons de l'été nous entrons dans la démesure et au regard des tragédies grecques j'aurais aimé entrer dans une tragédie solaire, transcendante, car si les histoires mythologiques ont touché au désespoir c'est toujours à travers la beauté et ce qu'elle a d'oppressant.
Rebecca Lighieri plonge le lecteur à mon avis dans des infamies sans verser ni dans l'émoi, ni dans l'attendrissement, c'est dommage, mais ce n'est que mon avis personnel. Livre intéressant tout de même mais j'aurais aimé une analyse différente des sentiments avec une échappée sublime et transcendante autre que celle des brumes.

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Un roman qui commence comme un film de Chabrol, critique douce-amère d'une famille bourgeoise qui cache de bien vilains secrets sous ses apparences prospères et policées, et se termine sur un dernier acte grand-guignolesque, surprenant et déroutant. Portrait de famille, d'une mère fascinée par ses fils, si beaux, si parfaits, et de frères si proches et pourtant si différents. Acide et jubilatoire.
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Biarritz, la ville bourgeoise par excellence du Pays Basque. Focus sur Jérôme, un des pharmaciens de la riante cité, la petite cinquantaine, bien conservé, mari de la toujours pimpante Mylène, au blond de grand coiffeur et parfaite mère de famille. Ils sont les heureux parents de trois magnifiques enfants aussi beaux qu'intelligents, Thadée l'aîné, qui se prépare à entrer dans une grande école, Zach, étudiant en médecine et Izé, la plus jeune, une dizaine d'années mais déjà à la personnalité fascinante. le tableau est idyllique sauf que, lors d'un séjour à La Réunion, Thadée, passionné de surf, va se faire dévorer une jambe par un requin bouledogue. Amputé le jeune-homme va rentrer en France et essayer d'assumer ce handicap foudroyant sa vie qui paraissait parfaitement balisée pour un avenir radieux.
Ce point de départ, en plus d'un titre solaire ( "Les Garçons de l'été") pourrait être l'introduction à un récit édifiant, sur la reconstruction difficile mais courageuse d'un garçon qui va lutter pour triompher de l'adversité. ( Une version surf de "Patients" de Grand Corps Malade). C'est mal connaître l'auteure dont il s'agit du deuxième roman signé sous ce pseudo ( et plus connue sous son autre nom Emmanuelle Bayamack-Tam), car quelque soit l'identité choisie, il ne faut pas compter sur elle pour emprunter la voie de l'histoire remplie de bons sentiments.Le récit va, au fil des pages, écorner cette famille parfaite, le vernis va être gratté impitoyablement et laisser apparaître une vérité assez sordide. de la plage ensoleillée jusqu'à cette villa basque délaissée et très très sombre, le dézingage en règle de cette si jolie bourgeoisie happe le lecteur pour ne plus le lâcher jusqu'à un final étonnant, mélange original de thriller et d'horreur subtile, particulièrement efficace.
En gardant ce côté incisif, en maniant le scalpel avec délice, Rebecca Lighieri continue son exploration de l'âme humaine, s'empare de thèmes clichés pour mieux les malaxer et les tirer dans des zones où peu d'auteurs osent aller. Dans un style fluide impeccable, arrivant à faire passer sans aucun ennui tout un tas de termes techniques en lien avec le surf, elle créé des personnages aussi ambiguës qu'attachants. Dans des décors magnifiques, et donc romanesques, les sentiments se révèlent, s'exacerbent, parfois jusqu'à la folie.
La fin sur le blog
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incroyable. Superbe. Haletant. Passionnant. Une découverte inattendue reçue en service de Presse à sa sortie mais jamais lu - ça arrive - sa sortie en poche, la photo qui accroche quand il pleut encore et que dans la vitrine de la librairie on a l'impression que du livre émane du soleil, les bruits de la plage, des embruns, le chant des vaques. Bref on a envie de rajeunir de quelques années et de monter sur une planche du côté de la Négresse (elle ne s'appelle sûrement plus ainsi aujourd'hui), la plage de Biarritz aux spots incroyables. J'ai donc attaqué le livre. Ouah ! La surprise. Je n'ai pas décroché avant la dernière page. Lu d'un coup, en une journée et oublié tout le reste. Pourtant, j'étais à Venise, avec plein de choses à faire et de gens à voir !
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Il est toujours délicat de faire un retour de lecture sur un livre qu'on n'a pas aimé. J'avais tant apprécié Il est des hommes qui se perdront toujours que j'avais voulu poursuivre ma découverte des titres de l'autrice.

Avec Les garçons de l'été, mes attentes de lectrice n'ont pas été comblées. Si j'avais été habituée au style parfois cru de l'autrice, ici j'avoue trouver celui-ci un peu trop présent. de plus, l'histoire parait parfois invraisemblable notamment le dénouement granguignolesque qui m'a souvent fait lever les yeux au ciel. La première moitié s'apparente, selon moi, à un roman Young Adult. Après tout, pourquoi pas me direz-vous. Il existe de très bon livre dans le genre. Mais ici, j'ai trouvé le tout très verbeux. Un petit élagage aurait sans doute servit l'intrigue. Et puis tous ces termes de surf dont on est abreuvé mériteraient bien quelques explications. Quelques notes de bas de page n'auraient pas été de trop.

Cette famille de la bourgeoisie biarrote, d'apparence sans histoire, va connaitre bien des drames dont la plupart des membres auront du mal à se remettre. L'un d'entre eux va contaminer tous les autres et les mener à leur perte. J'ai ressenti un petit pincement au coeur pour le personnage de la mère de famille. Elle si dévouée…En tant que maman, il est difficile de ne pas être touchée.

Je pense que le côté exagéré est en grande partie la cause de mon ressenti. Trop de drames, trop de péripéties rocambolesques, trop de vulgarité parfois, trop de personnes malintentionnées capables du pire.

Ce livre a eu de bonnes critiques dans l'ensemble. Je vous laisse vous faire votre propre opinion.
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La jeunesse dorée au sein d'un couple qui respire le bonheur peut se déliter en nourrissant mensonges et adoration.
Avec sa plume acide et sa capacité à écrire sur la jeunesse aux confins de l'âge adulte, elle raconte une histoire terrifiante et bien menée.
Une mère en adoration devant un fils illusoire, un père plus coach qu'aimant, une fratrie en compétition sous le regard d'une petite dernière trop clairvoyante.
Derrière cette belle maison biarote, tout est en place pour que la tragédie soit violente.
La jeunesse flamboyante, le désir, la passion, les rivalités et les classes sociales, tout y est à un rythme soutenu.
Une lecture qui ne laisse pas de temps mort.

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Beaucoup aimé la première partie de cette lecture, le style de l'auteure, le ton et les sujets abordés. J'ai adoré le côté psychologique de ce roman et la manière dont la tension monte petit à petit, devenant presque malaisante, étouffante. Ça a été très réussi à mes yeux, je me suis accrochée aux personnages, aussi détestables qu'ils puissent être. Mais par contre... Cette fin, cette fin !!!?? Je n'ai vraiment pas accroché à cette tournure d'événements et ces choix de narration, je comprends l'idée principale mais c'est autre chose que j'attendais, quelque chose de différent. On comprend bien où l'auteure veut nous amener et la construction (plutôt, deconstruction) des personnages, mais ça n'a pas prit pour moi.
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J'avais repéré ce roman à plusieurs reprises en librairie. L'ambiance surfeur m'attirait. C'est en me promenant dans les allées d'une bouquinerie à Rennes que j'ai craqué pour le livre. Au final, c'est une lecture qui m'a beaucoup surprise, je ne m'attendais pas à ça en termes d'intrigue et d'écriture. Je suis un peu mi-figue mi-raisin comme on dit, même si je pense ne pas oublier ce roman de si tôt tant je l'ai trouvé spécial.

La famille Chastaing est parfaite. Les deux garçons, Thadée et Zachée, sont beaux comme des dieux, brillants à l'école et très doués en surf. La dernière de la fratrie, Ysé, est un petit génie. Quant aux parents, ils forment un couple exemplaire et dirigent leur tribu d'une main de maître. Enfin, tout ça, c'est sur le papier car dans la réalité... cette famille est loin d'être solide et parfaite. Nous le découvrons lorsque Thadée est victime d'un accident à La Réunion. Il se fait arracher la jambe par un requin pendant une séance de surf. La famille explose et nous découvrons les failles et vices de chacun.

Première chose étonnante avec ce roman, je ne me suis attachée à aucun personnage. Mais vraiment aucun. Je les ai trouvés tous très arrogants. A la limite, Zachée est peut-être celui que j'ai trouvé le plus touchant, malgré ses défauts. Son frère est un personnage qui m'a fait froid dans le dos très vite. Dès le départ, on sent qu'il n'est pas net. Et cette impression se vérifie au fil des pages. Son accident et son handicap n'ont pas réussi à m'émouvoir. Leur petite soeur est étrange et honnêtement, je ne l'ai pas trouvée très réaliste. Les parents ne sont pas mieux à vrai dire. Entre une mère qui voue un culte à l'aîné et un père qui préfère aller voir ailleurs que s'occuper de sa famille, comment dire... La famille est vraiment bancale à tous les niveaux. Finalement, ce sont les personnages secondaires, comme Cindy et Jasmine, que j'ai le plus appréciés, sans que ce soit des coups de coeur non plus.

J'ai trouvé l'intrigue assez longue à se mettre en place, avec des passages vraiment lents, qui n'apportent pas grand chose selon moi. Mais à un moment, l'histoire s'emballe et à partir de ce moment, c'est difficile de lâcher le livre. On suit la descente aux enfers de cette famille et franchement, ça fait peur. C'est effrayant de se dire que c'est une famille normale d'aspect extérieur mais que quand on rentre dans le foyer, c'est une famille qui se détruit. Découvrir la pensée d'un psychopathe m'a vraiment mise mal à l'aise. J'étais réellement apeurée par ce personnage. Néanmoins, plus on avance dans le récit, plus l'histoire devient peut crédible, c'est dommage.

Vous allez vous demander pourquoi j'ai continué ma lecture si tant de points me dérangeaient. Et bien c'est simple : l'autrice est extrêmement douée pour donner envie de connaître le dénouement, pour savoir comment tout ça va se terminer. Son écriture est percutante, incisive, elle nous happe sans que l'on se rende compte. Toutefois, sa plume m'a dérangée dans certains passages, elle était trop crue. Mais ça va avec l'atmosphère générale du roman !

Les garçons de l'été est une lecture surprenante, glaçante et déroutante ! Je ne saurais dire si je la recommande tant elle est spéciale. En tout cas, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman qui m'a tant surprise !
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